Pacte linguistique

entre la Francophonie et la république du Burundi

PACTE LINGUISTIQUE ENTRE LA FRANCOPHONIE ET LA RÉPUBLIQUE DU BURUNDI

1er janvier 2015 – 31 décembre 2018

Nous, secrétaire général de la Francophonie et président de la République du Burundi,

Considérant que la République du Burundi a adhéré à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 1970 et qu’elle endosse pleinement, en tant que membre à part entière, ses objectifs et ses orientations ;

Considérant que la Charte de la Francophonie affirme en son préambule que « la langue française constitue aujourd’hui un précieux héritage qui fonde le socle de la Francophonie, ensemble pluriel et divers. Elle est aussi un moyen d’accès à la modernité, un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences » ;

Considérant que les chefs d’État et de gouvernement réunis à Montreux en octobre 2010 ont «salué la signature des premiers Pactes linguistiques lors de ce Sommet et encouragé la multiplication de ces plans d’action, qui favorisent la promotion du français » ;

Considérant l’adoption de la Politique intégrée de promotion de la langue française à Kinshasa en 2012 qui précise que «seule une action déterminée et concertée en faveur de la langue française, de l’OIF et des opérateurs conjuguée à celle des États et gouvernements membres, des collectivités locales et de la société civile peut porter des fruits » ;

Considérant la volonté de la République du Burundi, de « travailler en étroite concertation avec la Francophonie à l’élaboration d’un Pacte linguistique entre le Burundi et la Francophonie » afin de « renforcer l’usage de la langue française et son rayonnement ainsi que celui de la culture francophone dans le pays et dans la sous-région » (lettre du 8 mars 2013), volonté précisée dans la lettre du Président du 23 septembre 2014 confirmant les engagements politiques du Burundi ;

Considérant que dans le contexte de l’adoption d’une nouvelle Politique linguistique et d’une Loi portant statut des langues, le Burundi, fortement attaché à la langue française, s’engage à maintenir et à renforcer la place du français dans le pays et qu’à cette fin, il entend :

- Mettre en place des mesures d’aménagement linguistique adaptées au pays et au contexte régional et qui soient favorables à l’usage de la langue française ;

- Définir, suite à la tenue d’États généraux sur la didactique des langues, les langues d’enseignement et les langues enseignées par niveaux ;

- Renforcer l’enseignement du français à tous les niveaux du système éducatif ;

- Assurer, pour cela, une formation initiale et continue de qualité des enseignants du primaire et des enseignants de français à tous les niveaux ;

- Développer l’offre de formation en et au français notamment en direction de la sous-région ;

- Favoriser l’accès de sa population à des produits culturels (livres, émissions de télévision…) et à des médias francophones ;

- Respecter et promouvoir, notamment au niveau régional, les dispositions du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales ;

- Promouvoir la langue française et la diversité linguistique et culturelle dans le pays et la sous-région.

Nous nous engageons à :

- Mettre en œuvre le plan d’action ci-joint destiné à répondre aux objectifs du présent Pacte en mobilisant les ressources nécessaires ;

- Mettre en place, au cours du premier trimestre de l’année 2015, un Comité de pilotage chargé de coordonner la mise en œuvre du Pacte, composé des représentants des ministères et organismes burundais partenaires de la Francophonie et des responsables de l’OIF, l’AUF, TV5MONDE, l’AIMF et l’Université Senghor d’Alexandrie (la composition de ce Comité fera l’objet d’un échange de lettres entre les parties) ;

- Veiller au suivi des progrès accomplis dans la mise en œuvre de ce Pacte linguistique notamment par un bilan à mi-parcours ;

- Dresser un bilan, au terme du présent Pacte et, au vu des résultats obtenus, définir les conditions d’une possible reconduction.

Sont parties à ce Pacte en raison de leur contribution à sa mise en œuvre :

- Le gouvernement de la République du Burundi
- L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
- L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF)
- TV5MONDE
- L’Association internationale des Maires francophones (AIMF)
- L’Université Senghor d’Alexandrie

Le présent Pacte linguistique entrera en vigueur le 1er janvier 2015 pour une durée de quatre ans.

Fait à Dakar, le 28 novembre 2014

               Abdou DIOUF                                                                           Pierre NKURUNZIZA
Secrétaire général de la Francophonie
                               Président de la République du Burundi

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