[Montserrat]

Montserrat

Montserrat

(Territoire britannique d'outre-mer)

Capitale:  Plymouth (abandonnée pour Little Bay)
Population:  4798 (est. 2006)
Langue officielle: anglais (de facto)
Groupe majoritaire:  créole anglais de Montserrat (95,4 %)
Groupes minoritaires: anglais (2,5 %), espagnol (0,7 %), français (0,7 %), hindi, arabe, chinois
Système politique:  territoire britannique d'outre-mer
Articles constitutionnels (langue): 
art. 56 et 57 de la Constitution du 19 décembre 1989
Lois linguistiques du Royaume-Uni:  
Loi sur la nationalité britannique (1981); Loi sur la marine marchande (1995); Loi sur le Tribunal pénal international (2001); Loi sur la nationalité, l'immigration et le droit d'asile (2002); Loi sur l'éducation (2002).
Lois de Montserrat: Code de procédure pénale ; Loi sur les sociétés commerciales internationales ; Loi sur les fiducies; Loi sur les sociétés ; Loi sur les assurances; Loi sur les brevets ; Loi sur l'enlèvement et la garde d'enfants; Loi sur le développement de la Banque caribéenne; Loi sur les sociétés de gestion; Loi de l'impôt sur le revenu ; Loi sur les jurés.

1    Situation géographique

L'île de Montserrat est une dépendance du Royaume-Uni située dans les Petites Antilles, juste au sud-ouest d'Antigua et au nord-ouest de la Guadeloupe (voir la carte régionale). Montserrat fait donc partie des îles Sous-le-Vent. C'est une île montagneuse d'une superficie de 102 km² dont le pic le plus élevé est celui du mont Chances (à environ 915 m d'altitude).

L'île constitue ce qu'on appelle un territoire britannique d'outre-mer, plus précisément un PTOM: un «pays et territoire d'outre-mer». Jusqu'en 1995, la ville de Plymouth fut la capitale de Montserrat; elle comptait 3500 habitants. Depuis la destruction de cette ville, le gouvernement local est installé dans la petite ville de Brades située au nord de l'île.

De fait, en raison des multiples éruptions du volcan de La Soufrière qui ont entraîné la destruction de la partie sud de l'île et particulièrement Plymouth, le site est maintenant abandonné et le centre administratif s'est déplacé provisoirement au nord-ouest de l'île, à Brades. Un nouvel aéroport fut ouvert en 2005 à Geralds; une nouvelle capitale est en construction près de Little Bay.  On appelle parfois Montserrat «l’île émeraude des Antilles».

Le Royaume-Uni demeure responsable des affaires étrangères, de la défense, de la sécurité intérieure, des services publics et du secteur financier extraterritorial. Dans les autres domaines, le pouvoir exécutif s'exerce au niveau insulaire, l'île étant administrée par un gouverneur assisté d'un conseil législatif et d'un conseil exécutif.

2 Données démolinguistiques

La population de l'île s'élevait en 1987 à plus de 11 900 habitants. Aujourd'hui, elle est passée à quelque 4000 habitants, la plupart d'entre eux ayant émigré, principalement au Royaume-Uni et à Antigua. Les Noirs forment plus de 90 % de la population de l'île; ils sont suivis des Métis et des Blancs, une partie de ces derniers étant d'origine irlandaise. Depuis quelques années, de nombreux Américains, Canadiens et Britanniques ont décidé de couler leur retraite à Montserrat.

La plupart des Montserratiens ont le créole anglais comme langue maternelle; on l'appelle créole anglais de Montserrat ou créole anglais caribéen des Îles-sous-le-Vent (Leeward Caribbean Creole English). C'est un créole semblable à celui parlé dans l'ensemble des îles Vierges. Ainsi, plus de 95 % des insulaires s'expriment dans cette langue.

Goupe ethnique

Langue maternelle

Population Pourcentage
Noirs de Montserrat créole anglais de Montserrat 3 770 94,2 %
Britanniques anglais  100  2,5 %
Créoles mulâtres créole anglais de Montserrat     50  1,2 %
Français français    30  0,7 %
Hispaniques espagnol    30  0,7 %
Autres hindi, chinois, arabe    20  0,5 %
Total     4 000  

Les autres Montserratiens font usage de l'anglais, mais un petit groupe d'immigrants utilisent également le français, l'espagnol, l'arabe, le chinois ou l'hindi. Les habitants sont très majoritairement des chrétiens, mais plus précisément des anglicans, des méthodistes, des catholiques romains, des pentocôtistes, des adventistes, etc.

3 Données historiques

Les premiers habitants de l'île de Montserrat, comme ceux dans toutes les îles Sous-le-Vent, furent les Amérindiens ciboney qui y vécurent il y a environ 2500 ans. Plus tard, les Ciboney durent affronter les Arawaks à partir du 1er siècle de notre ère, puis ils disparurent progressivement. Ce n'est que vers le XIIIe siècle que les Arawaks durent à leur tour fuir les terribles Caribes qui les remplacèrent dans l'île. Aucun des deux peuples amérindiens d'origine n'a survécu jusqu'à nos jours.

3.1 La colonisation européenne

En 1493, Christophe Colomb découvrit l’île montagneuse; il lui donna le nom de «Montserrat», en souvenir d'un célèbre monastère située dans les montagnes de Montserrat en Catalogne (Espagne). Mais les Espagnols ne colonisèrent pas l'île par la suite. Ce furent des Anglais et des Irlandais qui s'y installèrent en 1632. Beaucoup des premiers Européens qui s'établirent dans l'île à cette époque étaient des catholiques irlandais fuyant la Virginie, une contrée protestante. Anthony Brisket fut le premier gouverneur de l'île (de 1632 à 1649); il était originaire du Wessex en Angleterre. Il recruta de nombreux colons, surtout en Irlande. En 1648, la colonie de Montserrat comptait une population de quelque 750 personnes vivant dans de petites fermes éparses sur l'île. À cette population il fallait ajouter une milice de 360 soldats.

En 1665, la guerre éclata entre la Grande-Bretagne et la Hollande pour le contrôle des esclaves. Les Français s'allièrent aux Hollandais l'année suivante, mais la guerre détruisit presque toute l'île de Montserrat qui resta aux mains des Français durant quatre ans. Puis les Anglais reprirent l'île. En 1671, Montserrat comptait une population de 1175 hommes capables de porter des armes et plus de 520 esclaves. Le recensement de 1676 comptabilisait 2682 Blancs et 992 esclaves.  Progressivement, les esclaves développèrent leur propre langue: le créole.

Plus des deux tiers des Blancs étaient des fermiers irlandais qui subsistaient de peine et de misère. La situation économique devint tellement mauvaise que le gouverneur général des Îles-sous-le-Vent, le lieutenant-colonel William Stapleton (1672 à 1686), accepta de laisser l'île aux Français et dut imposer une loi interdisant aux colons de quitter Montserrat. En 1690, le gouverneur Codrington reprit l'île de Saint-Christophe aux Français, puis Montserrat. L'industrie sucrière se poursuivit sur l'île, mais un régiment de troupes anglaises fut placé sur l'île d'Antigua. En 1707,  l'Union de l'Angleterre, de l'Écosse et du pays de Galles fit de Montserrat une colonie britannique plutôt qu'anglaise. L'année suivante, la population comptait 1545 Blancs et 3570 Noirs. Montserrat dut faire face à plusieurs reprises aux attaques des Français jusqu'au traité d'Utrecht (1713). À la veille de la guerre de Sept Ans (1756), l'île comptait 1430 Blancs (14 %) et 8853 Noirs (86 %) pour un total de 10 283 personnes.

Une nouvelle classe sociale apparut dans les Antilles et spécialement à Montserrat, à savoir «les personnes libres de couleur». Les enfants nés des unions entre Blancs et Noirs pouvaient être libérés de l'esclavage. Ils devinrent des domestiques, des pêcheurs, des marchands et des commerçants. Certains devinrent des propriétaires terriens et possédaient eux-mêmes des esclaves. Ils exigèrent aussi de servir dans la milice, bien qu'ils ne fussent pas socialement «acceptables» pour les Blancs. En 1752, les Métis furent intégrés dans la milice, mais uniquement dans des rôles subalternes.

En 1782, les Français reprirent l'île : Louis Joseph de Goullon devint le gouverneur (1782-1784). Sous l'occupation française, les habitants furent bien traités et les lois anglaises furent respectées. Beaucoup d'îles britanniques des Antilles furent capturées par les Français, sauf la Barbade, la Jamaïque et Antigua, qui avaient des garnisons anglaises permanentes.

3.2 La colonie britannique

Le traité de Versailles de 1783 rendit définitivement l'île de Montserrat à la Grande-Bretagne. Le recensement de 1787 révélait que l'île comptait 1300 Blancs, 10 000 esclaves noirs et 260 Métis libérés. En 1817, on recensait 6340 esclaves pour 167 propriétaires blancs qui vivaient dans la peur continuelle de voir leurs esclaves se soulever.

L'abolition de l'esclavage fut décrétée en 1834 par la Grande-Bretagne. Plus de 6400 esclaves furent libérés, mais devinrent des salariés auprès de leurs anciens maîtres. L'économie sucrière de Montserrat périclitait. Tout travail devait dorénavant être payé. Beaucoup de planteurs furent acculés à la faillite. Cependant, près du tiers des esclaves décidèrent de quitter l'île entre 1834 et 1844, principalement pour l'île de la Trinité; jusqu'en 1851, plus de 1870 manœuvres rejoignirent Trinité, puis 1200 autres durant les dix années qui suivirent. Entre 1861 et 1871, près de 2000 Montserratiens émigrèrent vers d'autres îles des Antilles.  La minorité blanche essaya d'assurer, durant un certain temps, le contrôle de la législature locale. Les missionnaires commencèrent à ouvrir pour les Noirs des écoles dans les villages des communautés religieuses. Jusqu'en 1870, toutes les écoles de Montserrat étaient dirigées par des Églises. Le gouvernement ne se reconnaissait aucune responsabilité dans l'éducation des masses noires. La situation changea lorsque la famille Sturge réussit à fonder la première école non confessionnelle dans l'île.

Selon le recensement de 1871, la population de l'île s'élevait à 240 Blancs et 8453 Noirs pour un total de 8693 habitants. De 1871 à 1956, Montserrat fit partie de la Fédération des îles Sous-le-Vent, comprenant, outre Montserrat, les îles d'Antigua et de Barbuda, Anguilla, Saint-Christophe (St Kitts) et Nevis (Niévès). En 1892, la Législature des Îles-sous-le-Vent adopta une loi scolaire prévoyant l'éducation obligatoire pour tous les enfants âgés de cinq à neuf ans.

L'année 1916 marqua le début de l'émigration à grande échelle vers les États-Unis. L'île se recycla dans la production du coton. Mais le gouvernement fédéral américain adopta en 1924 une série de lois visant à limiter l'entrée des Antillais aux États-Unis. En 1958, Montserrat devint membre de la Fédération des Antilles (Federation of the West Indies). Trinité-et-Tobago, la Jamaïque et la Barbade en étaient les principaux participants, mais la fédération comprenait en fait 10 territoires britanniques des Îles-sous-le-Vent: la Grenade, Saint-Christophe-et-Anguilla, Antigua et Barbuda, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, la Dominique et Montserrat. Le siège du gouvernement local était Port of Spain dans l'île de la Trinité.

La fédération fut dissoute en 1962. Par la suite d'un référendum, les habitants de l'île de Montserrat choisirent de demeurer une colonie britannique. En même temps, la Commonwealth Immigration Act limita le nombre d'immigrants pouvant entrer en Grande-Bretagne, ce qui ralentit l'émigration des Montserratiens. L'île était alors administrée par un gouverneur assisté par un conseil législatif et un conseil exécutif. Les habitants se dotèrent de partis politiques: le Progressive Democratic Party (PDP) et le Labour Party.

Au cours de son histoire, Montserrat eut à souffrir des dégâts causés par les ouragans. Plus récemment, l'ouragan Hugo dévasta l'île en 1989 et en 1995 le volcan La Soufrière détruisit tout le sud de l'île, même la capitale qui fut ensevelie.  Le 25 juin 1997, une autre éruption volcanique entraîna la fermeture des ports et des aéroports, aggravant le bouleversement économique et social. Les deux tiers des 12 000 habitants quittèrent l'île. Depuis la destruction totale de Plymouth en juin 1997, les bâtiments gouvernementaux et autres édifices publics se trouvent aujourd'hui dans la petite ville de Brades située au nord de l'île. Un nouvel aéroport fut ouvert en 2005 à Geralds; une nouvelle capitale est en construction près de Little Bay. La Grande-Bretagne a lancé un programme d'aide afin de favoriser la reprise économique de Montserrat. L’île comptait 4798 habitants en 2006.

4 La politique linguistique

Le gouvernement local de Montserrat n'a pas adopté de politique linguistique particulière si ce n'est la non-intervention. À l'image de la Charte de la mère patrie, la Constitution du 19 décembre 1989 ne proclame aucune langue officielle. L'anglais reste, bien sûr, la langue officielle de la colonie parce que c'est également la langue officielle de facto du Royaume-Uni.

4.1 L'anglais, langue de l'État

Le gouvernement local perpétue l'usage en vigueur depuis le début de la colonie. L'anglais est la seule langue admise au Parlement, dans l'Administration, les tribunaux et l'éducation. En réalité, même si la colonie est régie par des lois anglaises, les habitants continuent de parler leur créole local, que ce soit dans les tribunaux ou l'Administration, lesquels s'accommodent de la langue parlée par les insulaires. À noter que plusieurs lois du Royaume-Uni s'appliquent à Montserrat, notamment la Loi sur la nationalité britannique (1981), la Loi sur la marine marchande (1995), la Loi sur la nationalité, l'immigration et le droit d'asile (2002) et la Loi sur l'éducation (2002). Ces lois imposent l'anglais pour obtenir la citoyenneté britannique, pour travailler dans la marine marchande ou pour recevoir son instruction.

L'Assemblée législative de Montserrat a aussi établi plusieurs lois contenant des dispositions linguistiques relatives à l'anglais. Dans les tribunaux et procédures judiciaires, les articles 56 et 57 de la Constitution du 19 décembre 1989 (''Montserrat Constitution Order''), entrée en vigueur en 1990, prévoient des mesures particulières pour les Montserratiens qui ne connaîtraient pas la langue du tribunal:

Article 56

Protection contre l'arrestation arbitraire ou la détention

2) Quiconque est arrêté ou détenu sera informé, aussitôt qu'il est raisonnable de le faire, dans une langue qu'il comprend, des motifs de son arrestation ou de sa détention.

Article 57

Dispositions pour garantir la protection de la loi

1) Lorsque quelqu'un est accusé d'un délit, à moins que l'accusation ne soit retirée, il a droit à une audition équitable dans un délai raisonnable par une cour indépendante et impartiale tel que fixé par la loi.

2) Quiconque est accusé d'un délit-

(a) sera présumé être innocent avant qu'il ne soit trouvé coupable ou qu'il aie plaidé coupable;

(b) sera informé, aussitôt qu'il est raisonnable de le faire, dans une langue qu'il comprend, et en détail, de la nature de l'infraction dont il est accusé;

(f) pourra recourir gratuitement à l'aide d'un interprète s'il ne peut pas comprendre la langue employée au procès dans lequel il est accusé;

Dans le Code de procédure pénale, il est précisé à l'article 49 que tous les témoignages doivent être consignés en anglais et que, lorsqu'un témoignage est dans une autre langue, une traduction doit être fournie à la cour. Si l'accusé ne comprend pas l'anglais dans un témoignage, celui-ci doit lui être traduit dans une langue qu'il comprend:

Article 49

Dispositions relatives à l'obtention de témoignages

2) Tous les témoignages doivent être consignés en anglais et, si un témoignage est donné dans une autre langue, il doit être traduit; et dans le cas où tous les documents présentés en preuve sont rédigés dans une langue étrangère, une traduction est fournie. Toute interprétation ou traduction doit être faite par une personne désignée ou approuvée à cet effet par la cour.

3) Si l'accusé ne comprend pas l'anglais dans un témoignage, celui-ci doit lui être traduit dans une langue qu'il comprend.

L'article 7 de la Loi sur les jurés précise que les individus «qui ne peuvent pas lire ni écrire la langue anglaise et ne la comprennent pas même à l'oral» ne peuvent faire partie d'un jury. 

La Loi de l'impôt sur le revenu oblige les individus et les entreprises à enregistrer leurs transactions en anglais:

Article 21

Enregistrement des livres comptables

Toute personne, engagée dans une activité industrielle ou commerciale ou dans toute autre profession, doit garder
en anglais dans ses livres comptables un enregistrement suffisant de toutes les transactions nécessaires afin de préciser les gains et les bénéfices réalisés ou les pertes subies dans l'entreprise ou la profession; et toute personne qui omet de se conformer à cette disposition sera reconnue coupable d'une infraction à la présente loi; et en plus de la peine encourue, la personne sera tenue de payer une taxe fixée en vertu des dispositions de la présente loi.

L'article 198 de la Loi sur les assurances oblige tout individu à fournir ses documents en anglais ou à produire une traduction de ceux-ci en anglais:

Article 198

Traduction des documents


Le superviseur peut exiger de toute personne qui lui fournit en conformité avec la présente loi une déclaration, un certificat ou tout autre document que ce soit dans une autre langue que l'anglais de produire une traduction dudit document
en anglais aux frais de cette personne.

Il en est ainsi dans la Loi sur les sociétés:

Article 345

Langue


Quand un document devant être déposé en vertu de l'article 344 n'est pas rédigé
en anglais, une traduction certifiée et notariée de ce document doit être fourni, sauf si le registraire ne l'ordonne autrement.

Des dispositions similaires s'appliquent dans la Loi sur les fiducies:

Article 29

Variantes des types de fiducie

2) Le document créant une fiducie peut être rédigé dans une autre langue que l'anglais à la condition qu'une version anglaise certifiée conforme par le fiduciaire d'origine comme étant une traduction exacte soit annexée au document.

Article 51

Langue des fiducies

Lorsque le document créant une fiducie est dans une autre langue que l'anglais, celui-ci doit
être accompagné d'une traduction certifiée.

Ces quelques exemples démontrent bien que l'anglais est la langue officielle de l'île de Montserrat.

4.2 L'éducation

Quant aux écoles, c'est l'anglais qui sert d'unique langue d'enseignement. D'ailleurs, le système est calqué sur le système britannique, y compris les manuels. Les matières obligatoires du programme dans les écoles primaires sont réglementées par la Loi sur l'éducation (Education Act 1996) qui, avec ses 583 articles, régit l’enseignement au Royaume-Uni. Les trois «matières principales» (''core subjects'') comprennent les cours d’anglais  — et de gallois au pays de Galles — ainsi que de mathématiques et de science. Dans l'emploi du temps, une heure par jour  («The Literacy Hour»), généralement le matin, doit être consacrée à l'enseignement de l'anglais. Les autres matières de base obligatoires (''foundation subjects''), au nombre de sept, sont les suivantes: la technologie et l'éducation physique, l'histoire, la géographie, l'art et la musique, une langue étrangère. C’est l'article 354 de la Loi sur l'éducation qui précise les programmes nationaux.

En vertu de la Loi sur l'éducation, le premier souci des autorités est de veiller à ce que tous les élèves aient une bonne connaissance de la langue anglaise. Il appartient strictement aux écoles de déterminer les programmes à proposer et ceux qui répondent aux besoins spécifiques de leurs élèves. Le gouvernement estime que, sans cette connaissance, les enfants dont l’anglais n’est pas la langue maternelle ne pourraient pas saisir toutes les chances que l’école peut leur offrir; ils ne pourraient pas non plus participer pleinement, dans leur vie adulte et professionnelle, à la vie de la société britannique.

La mise en œuvre de la politique éducative serait gênée par un manque d'enseignants qualifiés. Le pourcentage de la population qui accède à l'enseignement supérieur semble relativement bas; il correspond à 2,7 % des jeunes.

4.3 Les médias 

Les médias écrits (p. ex. le Montserrat Reporter) utilisent l'anglais comme véhicule de communication, mais la radio (ZJB Radio Montserrat) n'hésite pas à recourir au créole local dans un grand nombre d'émissions à caractère musical ou de divertissement.  Les habitants de l'île peuvent capter les radios hispanophones Punto de Garaje (de San José au Costa Rica) et WSJU (de San Juan à Porto Rico), ainsi que la radio française Radio Caraïbes International (Guadeloupe). Les émissions télévisées sont en langue anglaise:  il s'agit de ABS TV (Antigua and Barbuda Broadcasting Service) et Antilles TV Ltd (Montserrat).

À Montserrat, l'unilinguisme anglais est omniprésent dans le fonctionnement de l’État, notamment dans la langue écrite. Un certain pragmatisme est appliqué dans les communications orales, que ce soit dans l’Administration ou les tribunaux, ainsi qu'à la radio locale. Il n'existe à Montserrat aucune ouverture à l'égard du créole local parlé par 60 % de la population. Cependant, la politique linguistique de Montserrat n'apparaît pas coercitive et se caractérise techniquement par la non-intervention.

Dernière mise à jour: 03 janv. 2024
 

Bibliographie 

FERGUS, Howard A. Montserrat, History of a Caribbean Colony, Londres, MacMillan Press Ltd, 1994.

GAUTHIER, François, Jacques LECLERC et Jacques MAURAIS. Langues et constitutions, Montréal/Paris, Office de la langue française / Conseil international de la langue française, 1993, 131 p.

MUÑIZ-ARGÜELLES, Luis. «Les politiques linguistiques des pays latino-américains», Colloque international La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde, Québec, Commission des états généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec, 24 et 25 mars 2001.

WHEELER, Marion M. Montserrat West Indies, a Chronological History, Olveston, Montserrat National Trust, 1988.

YACOUB, Joseph. «Les minorités en Amérique latine et aux Caraïbes» dans Les minorités dans le monde, Paris, Desclée de Brouwer, 1998, p. 781-805. 

 

Les territoires britanniques d'outre-mer

 

L'Amérique du Sud et les Antilles

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