Fédération de Malaisie

Malaisie

Capitales: Kuala Lumpur (capitale constitutionnelle et commerciale)
                Putrajaya (capitale administrative et siège du gouvernement fédéral)

Population: 26,8 millions (2007) 
Langue officielle: malais 
Groupe majoritaire: malais (61,7 %) 
Groupes minoritaires: chinois min (21,3 %), chinois cantonais (10,7 %), tamoul (10,5 %), chinois hakka (9,7 %), chinois mandarin (4,1 %), langues autochtones 
Langue coloniale: anglais 
Système politique: fédération de Malaisie
Articles constitutionnels (langue): art. 16, 19, 152 e
t 161 de la Constitution de 1963 (version bilingue)
Lois linguistiques: Loi sur la langue nationale (1963-1967); Loi sur l'administration du droit islamique (territoires fédéraux) (1963); Loi sur les chemins de fer (1991); Loi sur le Tabung Haji (1995); Loi sur l'éducation (1996); Loi sur la procédure criminelle de la Charia (Territoires fédéraux) 1997; Loi sur la signature numérique (1997)
; Loi sur l'enfance (2001); Règlement de la Dewan Rakyat de Malaisie (2008).

1 Situation générale

La Malaisie est un État fédéral du Sud-Est asiatique, c'est-à-dire une fédération, comprenant deux régions distinctes séparées par la république de Singapour et la mer de Chine: d'une part, la Malaisie occidentale (ou péninsule de Malaisie), qui prolonge la Thaïlande et la Birmanie, d'autre part, la Malaisie orientale située dans le nord de l’île de Bornéo, comprenant deux États de la fédération, le Sabah et le Sarawak, ainsi que le territoire fédéral de Labuan (voir la carte). La Malaisie a une superficie totale de 329 758 km², soit l'équivalent du Vietnam, des Philippines ou du Japon, ou encore les trois cinquièmes de la France.

La portion péninsulaire atteint les 130 000 km², mais la portion insulaire est encore plus grande, car elle est d’une superficie de 198 069 km² (le Sarawak: 124 449 km² ; le Sabah: 73 620 km²). Cette partie de l'île de Bornéo est bordée au nord et à l’ouest par la mer de Chine méridionale, à l’est par la mer de Sulu et la mer de Célèbes, et au sud par l’Indonésie (province de Kalimantan). Le sultanat indépendant de Brunei forme une enclave côtière au nord du Sarawak.

La partie péninsulaire est séparée de la partie insulaire par un fossé maritime large de quelque 600 km. La Malaisie est donc une fédération regroupant 13 États et trois territoires fédéraux (Kuala Lumpur, Putrajaya et Labuan); voir la carte. Dans la péninsule de Malaisie, on compte 11 États (dont neuf sultanats) : Perlis, Kedah, Penang, Perak, Kelantan, Terengganu, Pahang, Selangor, Negeri Sembilan, Melaka, Johor. Il faut ajouter aussi les deux États de Sarawak et de Sabah, sur l'île de Bornéo.

Tous ces États, à l'exception de Melaka, Penang, Sabah et Sarawak, sont gouvernés par des souverains héréditaires. Ceux-ci sont des sultans, sauf les souverains de Perlis (un raja) et le Negeri Sembilan (un Yang di-Pertuan Besar).  Kuala Lumpur et l'île de Labuan (rattachée au Sabah jusqu'en 1984) forment chacune un territoire fédéral.

Kuala Lumpur est la capitale commerciale et des affaires, ainsi que la plus grande ville du pays, mais Putrajaya, distante de 25 km, est devenue la nouvelle capitale administrative et le siège du gouvernement fédéral; elle est appelée aussi «la Brasilia de l’Asie du Sud-Est».

Cette nouvelle capitale administrative suscite des problèmes en raison d'une loi discriminatoire favorisant les «fils du sol». En effet, la quasi-totalité des fonctionnaires du gouvernement fédéral est d'origine malaise, aux dépens des membres des communautés chinoise et indienne, cantonnées à Kuala Lumpur.

Enfin, la Malaisie est un régime monarchique tout à fait particulier, car il est juxtaposé à un système parlementaire prévalant tant au niveau fédéral qu'à celui des États fédérés. De plus, la fonction de roi (Yang di-Pertuan Agong) ne dure que cinq ans, alors que le souverain national est choisi parmi les souverains (sultan ou rajah) de neuf États régionaux de la péninsule malaise; les États de Penang et de Malacca n'ont pas de souverain local. Il s'agit donc d'une monarchie rotative. Ce régime fut constitué en 1948, neuf ans avant l'indépendance. La Malaisie semble est le seul pays au monde à s'être doté d'une telle monarchie «rotative». La fonction demeure toutefois largement honorifique et cérémonielle, puisque les pouvoirs constitutionnels se limitent à approuver ou à rejeter les projets de loi votées par le Parlement fédéral. Dans chacun des 13 États, il existe une constitution, une assemblée législative et un Conseil exécutif.

2 Données démolinguistiques

Ce pays de 26,8 millions d'habitants (2007) apparaît surtout comme très inégalement peuplé. Les densités de population sont assez élevées  du côté du versant ouest de la péninsule malaise par comparaison avec le versant insulaire de l'île de Bornéo. En effet, sur les 130 000 km² de la portion péninsulaire, on compte plus de 21 millions d'habitants, tandis que les deux États insulaires du Sabah et du Sarawak, qui totalisent presque 200 000 km², le nombre des habitants ne dépasse pas les six millions.   

  État Recensement
2000
Estimation
2007
Superficie
(km²)
Densité de population
(par km²)
1 Johor 2 565 740 3 149 185 18 986    165,9
2 Kedah 1 572 107 1 873 500 9 426    198,8
3 Kelantan 1 289 199 1 423 808 14 943        95,2
4 Kuala Lumpur (T.F.) 1 297 526 1 468 984       243    6 045,0
5 Labuan (T.F.)      70 517      93 867         91    1 032,0
6 Melaka     602 867    709 402   1 650        429,9
7 Negeri Sembilan    830 080   989 693   6 643        149,0
8 Pahang 1 231 176 1 462 397 35 965            40,6
9 Perak 2 030 382 2 172 970 21 005          103,5
10 Perlis    198 335    215 495      795          271,1
11 Pulau Pinang 1 225 501 1 400 073    1 031       1 358,0
12 Sabah 2 449 389 3 463 112  73 620            47,0
13 Sarawak 2 012 616 2 446 469 124 449             19,6
14 Selangor 3 947 527 6 457 649     7 956           811,7
15 Terengganu    879 691 1 016 590   12 955             78,4
  Malaisie 22 202 653 28 343 194 329 758              85,95

2.1 Les ethnies de la péninsule

La diversité des races et des langues est l’une des caractéristiques de la Malaisie à un point tel qu’on peut parler de véritable mosaïque ethnique de langues austronésiennes. Le recensement de 2000 révélait que les Malais représentaient près plus de 60 % de la population, les Chinois 25 % et les Indiens 10 %. Le pays compte aussi des Birmans, des Européens, des Japonais, des Arabes, etc.

Les Malais de souche, appelés Bumiputera («princes du sol»), sont constitués de plusieurs peuples. On distingue d'abord les «Proto-Malais», c'est-à-dire les premiers occupants n’ayant pas subi l’influence indienne ni musulmane. Parmi ces derniers, il y a les Jakun et les Malais proprement dits (les «Deutéro-Malais»). Les Jakun proviennent de la péninsule malaise, mais comprennent aussi les Dayak de la partie insulaire (Bornéo); ils sont généralement animistes ou chrétiens. Les Deutéro-Malais ont été indianisés, puis islamisés. Ils pratiquent l’islam orthodoxe sunnite, de rite chaféite (la religion d’État). Les Bumiputera jouissent de certains privilèges prévus par la Constitution. Ils se considèrent comme les «vrais» autochtones qui ont le droit de contrôler la vie politique du pays. En réalité, la plupart des Malais sont venus de Sumatra vers le VIIe siècle. Les premiers arrivants dans la péninsule furent les «australoïdes», il y a 10 000 ans avant notre ère. De ces derniers, il ne resterait plus que les Semang, dont le nombre ne dépasserait pas 3000. Ces populations ont été repoussés vers l'intérieur des montagnes lors des migrations proto-malaises et deutéro-malaises. Les Semangs seraient les véritables autochtones de la Malaisie.

Les peuples non malais sont des non-Bumiputera, notamment les Chinois et les Indiens. Les Chinois, originaires de la Chine du Sud, représentent 25 % de la population du pays. Leur présence tire son origine au XVe siècle, bien que l’immigration n’ait véritablement pris son ampleur qu’au XIXe siècle, notamment avec la création des grandes plantations. Avant l'indépendance, lors de la fédération de Malaisie, les Chinois formaient l’ethnie la plus nombreuse. Toutefois, lorsque le Sarawak et le Sabah décidèrent de faire partie de la fédération et lorsque Singapour a dû s'en retirer en 1965, les Malais sont redevenus majoritaires. Les Chinois ont toujours contrôler l'économie du pays.

Les Indiens (10 %) sont surtout composés des Tamouls hindouistes. Leur présence est due à une immigration relativement récente (fin du XIXe siècle). Elle provient des décisions de la part des colonisateurs britanniques qui contrôlaient à la fois la péninsule malaise et le subcontinent indien; ils ont fait venir de l'Inde des dizaines de milliers d'ouvriers indiens, principalement des Tamouls. Aujourd'hui, les Indiens tamouls constituent encore la classe défavorisée de la Malaisie péninsulaire.    

Cette société multi-ethnique apparaît comme un défi pour l'unité nationale. C'est pourquoi, depuis plus de vingt-cinq ans, le gouvernement tend à favoriser ouvertement la communauté malaise dans le but de rééquilibrer le pouvoir économique et financier détenu par la minorité chinoise.  

2.2 Les États de Sarawak et de Sabah

Dans les deux États de l'île de Bornéo, la situation est différente, notamment parce que les Malais sont nettement minoritaires. Pour l'ensemble des États de Sarawak et de Sabah, le terme de Dayak sert à désigner tous les peuples autochtones non islamisés, ce qui les distingue des Malais et des autres communautés islamisées.

- Le Sarawak

Le Sarawak (124 449 km²) comptait une population de 2,4 millions en 2007, soit une densité de près de 20 habitants au km². Dans cet État, on distingue les Dayaks de la mer, les Sea Dayaks, et les Dayaks de l'intérieur, les Land Dayaks. Les premiers sont aussi connus sous le nom de Iban, les seconds sous celui de Bidayuh. Ces deux peuples dayaks sont originaires du Kalimantan indonésien. Ils ont immigré au Sarawak à partir du début du XIXe siècle. Les Ibans (30 %) sont répartis dans l'ensemble du Sarawak, mais les Bidayuh (8 %) sont concentrés dans la région de Kuching, la capitale de l'État. Ce sont deux peuples christianisés, ce qui les distingue des Malais (21 %).

Les Melanau (6 %) forment le troisième peuple important dans le Sarawak. Comme ils sont islamisés, ils sont associés aux Malais. Il existe aussi plusieurs petits peuples, dont es Kenyah, les Kayan, les Kedayan, les Murut, les Kelabit, les Bisaya et les Punan, qui vivent tous dans les forêts de l'intérieur. On les désigne généralement par le terme commun de Orang Ulu (5 %), c'est-à-dire les habitants de l'arrière-pays.  Tous ces peuples sont considérés par le gouvernement malaisien comme des «autochtones», donc des Bumiputera, ce qui n'est pas le cas des Chinois (26 %) et des Indiens.

- Le Sabah

Sensiblement moins étendu, mais en plus peuplé, le Sabah (73 620 km²) comptait une population de 3,4 millions en 2007, soit une densité de près de 47 habitants au km². On dénombre officiellement 32 groupes ethniques, dont 28 sont considérés comme des Bumiputera, appelés Pribumi au Sabah. Les trois groupes les plus importants sont constitués des Kadazan-Dusum (18 %), des Bajau (13,4 %) et des Malais (11,5 %). Les autres peuples bumiputera rassemblent 14,6 % de la population. Les Chinois du Sabah atteignent 13,2 % de la population, mais les autres non-Bumiputera comptent pour seulement 4,8 %, dont un assez grand nombre de Philippins.

2.3 Le malais

En ce qui a trait aux langues, les locuteurs de la Malaisie occidentale parlent principalement des langues austronésiennes (45,4 %), puis des langues chinoises ou sino-tibétaines (12,4 %), des langues dravidiennes (3,7 %) et enfin des langues austro-asiatiques (0,1 %).

- Les variétés du malais

Parmi les nombreuses langues austronésiennes de la Malaisie péninsulaire, citons d'abord le malais parlé par quelque 8,8 millions de locuteurs sur une population totale de 27 millions, ce qui représente 32,5 %. Ce malais est appelé bahasa Malaysia ou bahasa Melayu, ce qui signifie littéralement «langue de la Malaisie»; c'est la langue officielle de la Fédération. En français, on peut parler de «malais malaisien» par opposition au «malais indonésien (bahasa Indonesia). C'est aussi la langue maternelle du tiers des Malaisiens; elle est enseignée dans toutes les écoles du pays et sert de moyen de communication interethnique, en concurrence avec l'anglais pour la classe moyenne et urbaine.  Mais le malais malaisien n'est pas uniforme. Il est fragmenté en de multiples variétés régionales : malais côtier de Terengganu, malais intérieur de Terengganu, malais de Kelantan, malais de Pahang et du Kedah, malais d'Orang Hulu, malais d'Orang Kuala, malais de Melaka, malais de Johor, malais de Kuala Lumpur ou «malais standard», malais de Negeri Sembilan, etc. On parle aussi du malais du Nord (dans la péninsule de la Malaisie) et du malais du Sud (île de Bornéo).

Dans l’État de Sabah, les langues les plus parlées sont le javanais (27 % de la population) et le malais (22,6 %), deux langues austronésiennes. On compte aussi une cinquantaine de petites langues austronésiennes, dont la plupart ne comptent que très peu de locuteurs (souvent moins de 100). Dans l’État de Sarawak, 30 % des habitants parlent l’iban (langue austronésienne), 20 % parlent le malais, et les autres parlent le chinois mandarin ou une trentaine de petites langues autochtones. Les Malais sont minoritaires au Sarawak et au Sabah, où vit aussi une population d'Indonésiens et de Philippins.

À l'extérieur de la Malaisie, le malais est également une langue officielle à Singapour (avec le chinois, le tamoul et l'anglais), au Brunei (bahasa Brunei), en Indonésie (bahasa Indonesia), et sert de langue d'usage pour les habitants du sud de la Thaïlande (orang Melayu) et au Timor oriental. Le malais malaisien présente certaines différences avec le malais indonésien, bien que 80 % du vocabulaire soit commun: le malais malaisien a subi des influences de l'anglais, alors que le malais indonésien a subi des influences du néerlandais. 

Écriture malaise

Semua manusia dilahirkan bebas dan samarata dari segi kemuliaan dan hak-hak. Mereka mempunyai pemikiran dan perasaan hati dan hendaklah bertindak di antara satu sama lain dengan semangat persaudaraan.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Ce sont des raisons historiques qui expliquent ces différences entre les deux grandes variétés de malais: celui de la Malaisie et celui de l'Indonésie. L'Indonésie ayant été colonisée par les Hollandais; la Malaisie, par les Britanniques, c'est ce qui explique que le malais indonésien ait été influencé par la néerlandais, le malais de Malaisie, par l'anglais.

Le malais a traditionnellement été écrit avec l'alphabet arabe, mais l'écriture a été latinisée dans les années soixante-dix; cette écriture demeure phonétique, surtout depuis la réforme de l'orthographe de 1972, qui a modifié les formes basées sur la langue néerlandaise (comme le [tj] pour le son [ch]). Il a fallu aussi développer une norme commune aux deux grandes variétés de malais. La norme linguistique officielle, définie par le Dewan Bahasa dan Pustaka (ou Conseil de la langue et de l'écriture), a été acceptée par l'Indonésie, la Malaisie et le Brunei; il s'agit de la variété dite Bahasa Riau, c'est-à-dire la langue de l'archipel de Riau (face à Singapour), celui-ci étant considéré comme «le berceau du malais». Malgré les divergences, l'intercompréhension demeure aisée entre les variétés de malais (à l'exemple de l'anglo-américain et de l'anglo-britannique).

- Les emprunts aux autres langues

Le fonds lexical du malais indonésien repose dans les langues indonésiennes et reflète son origine de la langue de la mer et de la terre (agriculture). C'est pourquoi le vocabulaire maritime et agraire est fort riche et compte un ensemble abondant de proverbes et d'aphorismes qui puisent à ces deux sources. 

Quant aux apports étrangers, ils retracent l'histoire des multiples contacts de l'archipel avec le monde extérieur. L'indonésien a emprunté une grande quantité de mots (environ 40 % du total) aux autres langues indonésiennes, surtout au javanais, au soundanais et au minangkabau. Les emprunts au sanskrit des Indiens sont estimés à environ 1300 mots; l'arabe aurait transmis 24000 mots; le portugais, 150 mots; le tamoul, 70; le chinois une bonne centaine; l'anglais, 1700. Mais le néerlandais aurait donné pas moins de 10 000 mots, ce qui est considérable. Il faudrait aussi ajouter à cette liste plusieurs autres langues qui sont venues enrichir le lexique de l'indonésien: le persan, l'hindi, le bengali, le japonais, le latin et le français. Aujourd'hui, la plupart des emprunts proviennent essentiellement de l'anglais.

Dans le tableau qui suit, on peut comparer quelques mots en bahasa malaysia (malais malaisien) et en bahasa indonesia (malais indonésien) de façon à évaluer quelque peu l'influence soit de l'anglais (bahasa malaysia) soit du néerlandais (bahasa indonesia), dans la mesure où des mots ont été empruntés à l'une ou l'autre de ces langues (E = emprunt):

Français Bahasa Malaysia Anglais Bahasa Indonesia Néerlandais
Mars Mac (E) March Maret (E) Maart
Août Ogos (E) August Agustus (E) Augustus
Défi cabaran Challenge tantangan Uitdaging
Parler bercakap To speak berbicara Spreken
Boutique kedai Shop toko Winkel
ticket - billet tiket (E) Ticket karcis (E) Kaartje
Pharmacie farmasi (E) Pharmacy apotik (E) Apotheek
Lundi Isnin Monday Senin Maandag
Restaurant restoran (E) Restaurant rumah makan (salle à manger) Restaurant
Parce que kerana Because karena Omdat
Hôpital hospital (E) Hospital rumah sakit (E) Ziekenhuis (dérivé)
Zoo zoo (E) Zoo kebun binatang (E) Dierentuin (dérivé)
Télévision televisyen (E) Television televisi (E) Televisie
Université universiti (E) University universitas (E) Universiteit
Bureau de poste pejabat pos (E) Post office kantor pos (E) Postkantoor
Voiture kereta Car mobil (E) Auto

On peut constater que certains mots malais ont été empruntés à l'anglais et au néerlandais: Mac/Maret, Ogos/Agustus, tiket/karcis, farmasi/apotik, televisyen/televisi, universiti/universitas. Au cours de l'histoire du malais, les mots d'origine européenne (néerlandais, anglais, portugais et espagnol) et arabe ne représentent qu'environ 5 % du total des mots; ceux d'origine sanskrite, près de 2 %. Tous les autres mots proviennent de diverses souches locales (malaises). Cela dit, au plan linguistique, l'anglais semble exercer une grande influence sur le bahasa indonésien d'aujourd'hui. Les médias indonésiens traduisent constamment de l'anglais et, dans leur façon de précéder, ils contaminent l'indonésien avec des structures et des mots anglais. Néanmoins, la majorité des mots proviennent du fonds lexical malais (et ses variétés).

2.4 Les langues austro-asiatiques

Langue
austro-asiatique
Locuteurs
Semai 43 900
Temiar 25 700
Temuan 22 162
Jah Hut   5 100
Mah Meri   2 990
Batek   1 000
Jehai   1 000
Cheq wong      660
Les langues austro-asiatiques ne sont que quelques-unes à avoir plus de 600 locuteurs, mais seuls le semai, le temiar et le temuan compte plus de 20 000 locuteurs. La plupart de ces langues sont en voie d'extinction. Tous les langues austro-asiatiques sont utilisées dans le centre de la péninsule malaise et au nord, près de la Thaïlande. Le semai est parlé dans les États de Pahang, Perak, Selangor et Negri Sembilan (voir la carte); le temiar, dans le Perak, le Kelantan et le Pahang (voir la carte); le temuan, dans le Selangor, le Pahang, le Johor, le Negri Sembilan et le Kuala Langat (voir la carte).

2.5 Les langues chinoises

Il en est tout autrement des langues chinoises. D'abord, rappelons que la minorité chinoise représente 25 % de la population du pays, ce qui correspond à 6,7 millions de personnes et ils sont répartis dans l'ensemble du pays. Ils sont cependant proportionnellement plus nombreux dans les États de Johor (33,6 %), Melaka (29,1 %), Negeri Sembilan (25,9 %), Pulau Pinang (46,3 %), Selango (30,8 %) et Sarawak (26,2 %).  De plus, depuis plusieurs générations, les Chinois contrôlent une bonne partie de l'économie malaise. Cela signifie que les communautés chinoises constituent parfois une forte minorité. Outre le malais comme langue seconde, les Chinois parlent comme langue maternelle le min nan (2,6 millions de locuteurs), le hakka (1,7 million), le  cantonais ou yu (1,4 million), le mandarin (990 000), le min dong (258 000), le pu-xian (77 000), le li (394 000), etc.

Dans l’État de Sabah, les langues chinoises utilisées sont le min et le hakka; dans l’État de Sarawak, c'est le mandarin.

2.6 Les autres langues

Parmi toutes les autres langues minoritaires, la première place revient sans nul doute au tamoul, une langue dravidienne, avec 1,3 million de locuteurs, sur une population ethnique de 1,8 million de personnes. Les Tamouls sont dispersés dans tout le pays, mais ils sont en plus grande concentration dans les États de Kedah (7 %), Negari Sembilan (16,1 %), Pulau Pinang (10,5 %), Perak (13,1 %), Selagor (14,6 %) et le territoire fédéral de Kuala Lumpur (14,3 %).

Signalons aussi les deux créoles de Malacca (Melaka en malais): celui à base de portugais appelé «Português de Malaca» ou «Portuguese Patois» (environ 1000 locuteurs) et celui à base de malais (environ 300 locuteurs), appelé «Malaccan Creole Malay». Le créole portugais de Malacca est parlé par une minorité eurasienne descendante des Métis portugais de Melaka.

2.7 L'anglais

Quant à la langue anglaise, c’est une langue étrangère parlée comme langue seconde par quelque 380 000 personnes, soit 1,4 % de la population. Cependant, l'anglais est parlé à des degrés divers par environ 28 % des habitants de la péninsule de Malaisie, 29 % des habitants de Sabah et de 54 % des habitants de Sarawak. Il faut surtout se rappeler que le malais est parlé par les deux tiers des habitants du pays (comme langue maternelle et comme langue seconde).

Par ailleurs, l'anglais parlé en Malaisie ne correspond pas tout à fait à l'anglais standard, car c'est une variété locale appelée manglish et ressemblant au singlish parlé à Singapour. Théoriquement, l'anglais utilisé en Malaisie est basé sur l'anglais d'Angleterre et l'orthographe britannique, mais l'influence de l'anglo-américain a fortement modifié l'anglais de Malaisie. Les locuteurs du manglish appartiennent à divers groupes ethniques du pays. Voici quelques exemples:

Manglish Anglais
I am interesting
(Je suis intéressant.)
I am interested.
(Je suis intéressé.)
I will send you to the airport.
(Je vous enverrai à l'aéroport).
I will take you to the airport.
(Je vous prendrai à l'aéroport).
You are so sensitive.
(Vous êtes trop sensible.)
You take offense too easily.
Vous vous sentez agressé trop facilement.)
Just now.
(En ce moment.)
Awhile ago.
(Pendant quelque temps.)
This is my rubber.
(C'est ma gomme à effacer.)
This is my eraser.
(C'est ma gomme à effacer.)
I am very black.
(Je suis très noir.)
I have a dark skin tone.
(J'ai la peau sombre.)
My house has many ghekkos.
(Il y a beaucoup de lézards dans ma maison.)
My house has many lizards.
(Il y a beaucoup de lézards dans ma maison.)
Why you so like that?
(Pourquoi êtes-vous comme ça?)
Why do you behave so unpredictably?
(Pourquoi vous comportez-vous de façon si imprévisible?)

3 Données historiques

La péninsule de Malaisie est habitée depuis le IIIe millénaire avant notre ère. Jusqu’au XIVe siècle de notre ère, la Malaisie semble avoir vécu sous la dépendance des empires indianisés d’Indochine et de Sumatra.

Vers 1400 de notre ère, un prince de Palembang (sud de l'île de Sumatra), auquel la tradition donne le nom de Parameswara, fonda le royaume de Malacca. Il se convertit à l’islam et entreprit de conquérir le reste de la péninsule malaise. Malacca prospéra et étendit son territoire, mais fut conquise en 1511 par les Portugais. L'explorateur Afonso de Albuquerque s’empara de la capitale en août 1511 et y construisit une forteresse, ce qui permit aux Portugais de commercer avec le Siam, la Chine et les Moluques. Les Portugais de Malacca survécurent à d'incessants combats; c'est à cette époque que se développa le créole portugais de Malacca.

À partir de 1619, une autre puissance coloniale, les Pays-Bas, disputa la Malaisie aux Portugais. La Compagnie hollandaise des Indes orientales, basée à Batavia (aujourd’hui Jakarta), intercepta le commerce portugais. En 1641, le royaume de Malacca tomba aux mains des Hollandais qui devinrent la puissance coloniale dominante au cours des deux siècles suivants. Comme leurs prédécesseurs portugais, les Hollandais entreprirent de nombreuses guerres avec les royaumes voisins; ils étendirent leur influence à certaines parties du Johor, tandis que les royaumes malais du nord, Perlis, Kedah, Kelantan et Trengganu passèrent sous influence siamoise.

3.1 L’Empire colonial britannique

Au XVIIIe siècle, les Britanniques, en partie pour des raisons commerciales, mais aussi pour contrer l’expansion française dans l’océan Indien, commencèrent à s’intéresser à la Malaisie. En 1786, le sultan de Kedah, qui cherchait de l’aide contre les Siamois, loua l’île de Penang à la Compagnie britannique des Indes orientales, qui en fit un port franc. En 1819, sir Thomas Stamford Raffles, un agent de la Compagnie des Indes orientales, fonda Singapour et, en 1824, la Grande-Bretagne reçut Malacca des Hollandais. Les territoires de Singapour, Penang et Malacca, connus sous le nom collectif des Straits Settlements («Établissements des détroits»), restèrent la propriété de la firme britannique jusqu’à son abolition en 1858.

En 1867, le Royaume-Uni fit passer sous son contrôle direct les trois établissements et appliqua dans le reste du pays une politique de protectorat jusqu’en 1914. Le dernier État malais à se placer sous la protection de la Grande-Bretagne fut le sultanat de Johor, en 1885. Dix ans plus tard, plusieurs sultanats se fédéralisèrent. Les États qui restèrent en dehors de la fédération furent Johor et les quatre États du Nord (Perak, Selangor, Negri Sembilan et Pahang) que les Britanniques enlevèrent au Siam (Thaïlande) en 1909.

La région des États actuels de Malaisie dans l'île de Bornéo demeura surtout sous la domination du sultanat de Brunei jusqu’au XIXe siècle. Auparavant, les Européens avaient fait du commerce avec le nord de Bornéo, mais ne purent établir de colonies permanentes. Mais, en 1841, le sultan de Brunei récompensa James Brooke, un aventurier britannique qui l’avait aidé à écraser des rebelles, en lui donnant des terres et le titre de raja de Sarawak ; Brooke et ses successeurs, les «rajas blancs», élargirent leur territoire jusqu’aux frontières actuelles du Sarawak. Le Nord-Bornéo britannique et le Sarawak devinrent des protectorats britanniques en 1888. Évidemment, c'est au cours de la colonisation espagnole que l'anglais devint une langue véhiculaire et administrative dans le pays.

3.2 La lutte pour l’indépendance

La Malaisie, le Sarawak, et le nord de l'île de Bornéo furent envahis par les Japonais en 1941. En janvier 1942, les troupes du général Yamashita Tomuyoki s’emparèrent de Singapour, contraignant quelque 30 000 Britanniques à la reddition. La Malaisie demeura occupée par les Japonais jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, puis le pays revint sous contrôle britannique. En 1946, les Britanniques cherchèrent à créer une Union malaise en transférant la souveraineté des sultans à la Couronne anglaise. La proposition déclencha une réaction violente au sein de la population malaise.

L’opposition à l’Union amena la formation de l’United Malays National Organization (UMNO) en 1946. Les souverains locaux boycottèrent le nouveau système et les Britanniques furent obligés d’entamer des pourparlers, surtout avec les souverains et l’UMNO, qui conduisirent à la création de la fédération de Malaisie en 1948. L’Union malaise (puis la fédération) n’incluait pas le Nord-Bornéo et le Sarawak. Les autorités britanniques proposèrent à la place de fédérer les deux États, devenus colonies de la Couronne en 1946, avec le sultanat de Brunei, un protectorat britannique. Le plan échoua finalement à cause de l’opposition du Brunei.

C’est alors que le Parti communiste malais (MCP), qui avait joué un rôle essentiel dans la résistance contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, commença la lutte armée, réclamant l’indépendance immédiate. Opérant à partir de la jungle, quelque 4000 maquisards, en majorité chinois, harcelèrent les Britanniques. L’état d’urgence fut proclamé en juillet 1948. Il fallut onze ans aux miliciens, formés par le général Templer, et aux contingents britanniques, australiens et néo-zélandais pour vaincre la guérilla malaise.

3.3 La Malaisie indépendante

Le 31 août 1957, la fédération de Malaisie était créée avec comme premier ministre Tungku Abdul Rahman, le chef de l’UMNO, parti dominant de l’Alliance. À ce moment-là, la fédération ne comprenait que les États de la péninsule, sans Singapour. La population de la Malaisie comptait alors 6,3 millions d'habitants, dont la moitié était des Malais, les Chinois comptant pour 38 % et les Indiens (tamouls) 11 %.

En 1961, Abdul Rahman proposa à Singapour, au Sarawak, au Nord-Bornéo (appelé plus tard le Sabah) et au Brunei d’intégrer la nouvelle fédération. Après deux ans de négociations, les États acceptèrent et, le 16 septembre 1963, la nouvelle fédération était proclamée.

Cependant, elle se heurta aussitôt à l’hostilité des Philippines, qui avaient des visées sur le Sabah, et à celle du président indonésien Sukarno, qui estimait que Bornéo faisait partie du territoire de l’Indonésie. Jusqu’en 1966, l’armée indonésienne harcela la fédération, obligeant l’armée britannique à prendre position au Sarawak. De plus, à la longue, la fédération de Malaisie se révéla délicate à gérer.

Les relations avec Singapour, ville entièrement chinoise que dirigeait Lee Kuan Yew, amenèrent la cité à se retirer de la fédération en 1965. Singapour voulait poursuivre une politique d'une stricte neutralité au plan ethnique, alors que la Malaisie d'Abdul Rahman entendait adopter une politique très ferme de discrimination positive en faveur de la majorité malaise. Au final, les Malais craignaient que, avec Singapour au sein de la fédération, leur domination numérique soit réduite et puisse porter ombrage à l'élite malaise. Cette indépendance forcée de la cité-État allait marquer à jamais les relations entre la Malaisie et Singapour.

D'ailleurs, l’équilibre ethnique de la fédération, dominée économiquement par une communauté chinoise sous-représentée politiquement, allait devenir le problème majeur de la décennie soixante. Les émeutes interethniques de mai 1969 à Kuala Lumpur, au cours desquelles 800 personnes furent tuées, conduisirent le gouvernement à choisir de régler la question ethnique par des mesures économiques d’urgence. Une fois l’état d’urgence aboli, en 1971, le nouveau premier ministre, Tungku Abdul Razak, annonça qu’une nouvelle politique économique serait mise en place, destinée à lutter contre la pauvreté et à améliorer la situation sociale des Malais. Il élargit aussi la coalition de l’Alliance au pouvoir (qui intégrait déjà des partis du Sarawak et du Sabah) pour former un Front national qui regroupait les principaux partis d’opposition au niveau fédéral et au niveau des États. Cette nouvelle politique économique fut appelée la New Economic Policy ou plus simplement la NEP.  Elle visait deux objectifs: l'élimination de la pauvreté, d'une part, la restructuration de la société dans el but de réduire et d'éliminer la spécialisation professionnelle des ethnies, d'autre part. Pour ce faire, il fallait prendre des mesures de discrimination positive destinées à favoriser les Malais... aux dépens des Chinois.

Dans le domaine de l'éducation, la Malaisie décida de favoriser la langue malaise qui avait été marginalisée sous les Britanniques. L'État fédéral imposa le Bahasa Malaysia (malais malaisien) comme unique langue nationale, tant pour l'éducation que pour l'administration. Le gouvernement diminua son soutien finacier aux écoles chinoises et tamoules, ainsi qu'aux langues autochtones, au profit des écoles malaises. En même temps, des quotas d'admission dans les établissements d'enseignement supérieur favorables aux Malais furent imposés. Ces quotas discriminatoires furent aussi appliqués dans la fonction publique, la police et l'armée. Au cours des années soixante-dix, des efforts considérables furent consentis pour regrouper les enfants des différentes communautés ethniques dans les écoles «malaises». L'unique langue d'enseignement devint le malais. Cette politique allait s'avérer un échec total au niveau primaire, puisque la grande majorité des familles chinoises et indiennes préférèrent placer leurs enfants dans des écoles privées dispensant un enseignement en chinois ou en tamoul, tout en enseignant aussi le malais. Dans l'enseignement supérieur, les Chinois et les Indiens furent aussi exclus, de sorte que les étudiants partirent étudier dans des institutions étrangères, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Au cours des années quatre-vingt, la scène politique resta dominée par les problèmes ethniques et le Front national dut compter avec deux partis d’opposition importants : le Parti islamique panmalaisien, qui avait quitté le Front en 1977 et mit de plus en plus l’accent sur la religion, et le Parti d’action démocratique. En 1981, Mahathir Mohamad devint premier ministre. Il s’opposa par deux fois aux sultans héréditaires et réussit à faire accepter au souverain suprême (Yang di-Pertuan Agong) et au Conseil des souverains une limitation de leur droit de veto. En 1987, le gouvernement Mahathir répondit aux prétendues menaces de tension entre Malais et Chinois en arrêtant les dirigeants de l’opposition et en suspendant des journaux. Les élections de 1990 maintinrent le Front national au pouvoir avec une majorité parlementaire importante. En 1993, Mahathir fut impliqué dans une autre dispute constitutionnelle avec les souverains héréditaires, qui aboutit finalement à l’abolition de l’immunité judiciaire pour les souverains.

À partir de 1990, les problèmes se déplacèrent au Sabah et à Sarawak, où les partis d’opposition remportèrent les élections. Les deux États estimaient ne pas avoir profité de la croissance et de l’industrialisation des années soixante-dix et quatre-vingt, alors que pétrole, gaz naturel et bois avaient permis cette industrialisation. Le développement de l’islamisme au sein des communautés musulmanes aggrava les tensions au Sabah, où le groupe ethnique majoritaire, les Kadayans, était chrétien. Les tensions demeurèrent, sans qu’aucun État n’ait songé à quitter la fédération.

L’économie florissante du pays, citée comme le «modèle malaisien de développement», fut gravement bouleversée par la crise monétaire et financière qui débuta en Thaïlande en 1997. Celle-ci conduisit les autorités de la Malaisie à renvoyer dans leur pays d’origine, en 1998, des dizaines de milliers de travailleurs immigrés, le plus souvent birmans ou indonésiens. Mahathir Mohamad quitta le pouvoir à la toute fin d'octobre 2003. Le nouveau leader de l’UMNO, Abdullah Ahmad Badawi, lui succéda au poste de premier ministre. Désormais le gouvernement fédéral prône l'unité nationale et souhaite promouvoir une nation «malaisienne», qui transcende les définitions actuelles entre Malais, Chinois, Indiens et autres.

4 Le statut du malais et de l'anglais

Le statut des langues en Malaisie relève des suites de l'histoire coloniale, notamment en raison de l'usage de l'anglais. L’article 152 de la Constitution déclare que le malais est la langue nationale, mais qu'aucun individu ne peut être empêché d'apprendre une autre langue (sauf à des fins officielles) et rien n'interdit à un gouvernement de la fédération de promouvoir l'usage et l'étude d'une langue d'une communauté linguistique: 

Article 152

1)
Le malais est la langue nationale et son alphabet doit être conforme aux décisions du Parlement en vertu d'une loi:

Il est prévu que:

a) nul ne doit être empêché d'utiliser (sauf à des fins officielles), d'enseigner ou d'apprendre une autre langue; et

b) rien dans la présente disposition ne doit porter préjudice aux droits du gouvernement fédéral ou du gouvernement d'un État de préserver et de promouvoir l'usage et l'étude d'une langue d'une communauté de la Fédération.

2) Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, pendant dix ans après le jour de la Merdeka et, par la suite, jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, la langue anglaise doit être utilisée dans les deux Chambres du Parlement, à l'Assemblée législative de chaque État et à toutes les autres fins officielles.

3) Nonobstant les dispositions du paragraphe 1), pendant dix ans après le jour de la Merdeka et, par la suite, jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, les textes faisant autorité:

a) de tous les projets de loi et de leurs amendements soumis à l'une ou l'autre des Chambres du Parlement, et

b) de toutes les lois du Parlement et tous les règlements y afférents publiés par le gouvernement fédéral,
doivent être en anglais.

4) Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, pendant dix ans après le jour de la Merdeka et, par la suite, jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, toutes les délibérations de la Cour fédérale ou de la Haute Cour doivent être en anglais:

Il est prévu que, si la cour et les procureurs des deux parties s'entendent, le témoignage fait par un témoin dans une autre langue que l'anglais n'aura pas à être traduit ou consigné en anglais.

5) Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, toutes les délibérations des tribunaux inférieurs autres que les témoignages sont en anglais.

6) Dans le présent article, «fins officielles» désigne tout objectif du gouvernement fédéral ou d'un État, et comprend toutes les fins d'une autorité publique.

Les paragraphes 4 et 5 autorisent l'usage de l'anglais dans les tribunaux. L'expression «langue officielle» ("official language") n'est pas employée, car le législateur a préféré «langue nationale» ("national language"). Il est bien mentionné clairement que la langue nationale est le malais, une précision extrêmement rare dans un texte de loi, car en général le législateur parle de «langue nationale» sans mentionner le nom de cette langue. De plus, l'anglais peut être utilisé, en même temps ou à la place du malais, pour toutes les fins officielles, y compris au Parlement et dans les tribunaux. Cela signifie que, dans les faits, l'anglais a le même statut que le malais, même s'il n'a pas celui de «langue nationale».

La Loi sur la langue nationale de 1963-1967 reprend les mêmes termes:

Article 2

Langue nationale à employer à des fins officielles

Sous réserve de la présente loi et des garanties contenues à l'article 152.1 de la Constitution relatif à une autre langue et à la langue d'une autre communauté en Malaisie, la langue nationale doit être utilisée à des fins officielles.

Contrairement à l'article 152.2 de la Constitution, le malais n'est jamais mentionné dans la loi.

5 La politique linguistique

Il peut paraître difficile pour un État aussi multilingue que la Malaisie d’adopter une politique linguistique d'ouverture à l’égard de ses langues nationales parlées dans le pays, tant elles sont nombreuses. La tendance normale serait de favoriser la langue officielle ou une langue étrangère. De fait, la Malaisie pratique une politique en deux volets: elle favorise, d'une part, le malais, la «langue nationale», d’autre part, elle accorde d’énormes privilèges à l’anglais, une langue étrangère qui sert aussi d’instrument véhiculaire entre les nombreuses ethnies de ce pays multilingue.

5.1 Les législatures

En vertu de la Constitution et de la législation en vigueur, l'anglais et le malais sont les seules langues admises au Parlement fédéral et dans les législatures des États fédérés. L'article 152 de la Constitution prescrit même que, pendant dix ans après le jour de l'Indépendance (Merdeka), ou jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, l'anglais doit être utilisé dans les deux Chambres du Parlement, ainsi qu'à l'Assemblée législative de chaque État et pour toutes les autres fins officielles. Cette prescription constitutionnelle entraîne de lourdes conséquences, car elle implique non seulement les deux Chambres du Parlement fédéral, mais aussi les Assemblées législatives des États. Les parlementaires du pays devaient attendre dix ans après l'indépendance pour modifier ces dispositions, qui n'ont pas été modifiées. Par conséquent, l'anglais a conservé toutes ses prérogatives. Cela signifie que les lois peuvent continuer d'être discutées en anglais et/ou en malais et être rédigées dans les deux langues. Dans les faits, la plupart des lois ne sont discutées qu'en malais, mais le journal des débats n'est pas traduit en anglais; il ne paraît qu'en version malaise. Au parlement de Kuala Lumpur, le malais et l’anglais sont les deux langues effectivement utilisées, mais avec une fréquence beaucoup plus faible pour l’anglais. Pourtant, toutes les lois sont le plus souvent rédigées en anglais, puis traduites en malais pour être promulguées à la fois en anglais et en malais. L'article 8 du Règlement de la Dewan Rakyat de Malaisie (2008) mentionne comme langue officielle de la Chambre des représentants le «bahasa malaysia» (ou bahasa malais), mais que le président (Tuan Yang di-Pertua) peut autoriser l'usage de la langue anglaise :

Article 8

Langue officielle

La langue officielle de la Chambre est le bahasa malylasia, mais le Tuan Yang di-Pertua peut autoriser l'usage de la langue anglaise.

L’article 161 de la Constitution reprend les mêmes dispositions à l’égard de l’anglais utilisé dans les États de Sabah et de Sarawak.  Or, rappelons-le, le malais est la langue nationale, l’anglais jouit seulement d’un énorme privilège. Même si l’État semble favoriser l’anglais, il inscrit dans la loi constitutionnelle certaines dispositions qui ont pour effet de rendre le malais presque obligatoire.

5.2 La justice

Les langues de la justice sont également définies aux paragraphes 4 et 5 de l’article 152 de la Constitution. Tout de suite après la décolonisation, l’anglais a su se conserver une place de prédilection dans le domaine de la justice. Dans les faits, cette langue est devenue LA langue la plus utilisée dans les cours de justice, que ce soit dans les cours inférieures ou dites de première instance, ou à la Cour fédérale ou les cours d’appel.

Article 152

4) Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, pendant dix ans après le jour de la Merdeka et, par la suite, jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, toutes les délibérations de la Cour fédérale ou de la Haute Cour doivent être en anglais:

Il est prévu que, si la cour et les procureurs des deux parties s'entendent, le témoignage fait par un témoin dans une autre langue que l'anglais n'aura pas à être traduit ou consigné en anglais.

5) Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, jusqu'à ce que le Parlement en décide autrement, toutes les délibérations des tribunaux inférieurs autres que les témoignages sont en anglais.

Le malais arrive souvent bon deuxième dans la langue choisie par les accusés. Un bon point pour la langue nationale: le juge rend sa sentence dans la langue de l’accusé, généralement le malais, parce que le juge n'est pas tenu de savoir, par exemple, le chinois ou le tamoul. L'article 8 de la Loi sur la langue nationale prescrit pourtant l'usage du malais dans toutes les procédures des tribunaux, tout en autorisant l'anglais:

Article 8

Langue des tribunaux

Toutes les procédures (autres que le fait de témoigner de la part d'un témoin) de la Cour fédérale, la Cour d'appel, la Haute Cour ou tout tribunal subalterne doivent être dans la langue nationale :

à la condition que le tribunal puisse, soit de sa propre initiative soit à la demande d'une partie à la procédure, et après avoir examiné les intérêts de la justice dans la procédure, ordonner que la procédure (autre que le fait de d'apporter un témoignage de la part d'un témoin) soit en partie dans la langue nationale et en partie en anglais.

En raison des nombreuses langues parlées en Malaisie, il arrive qu'un accusé ou un témoin ignore le malais ou l'anglais. Lorsque la Cour ne comprend pas la langue de l'accusé, elle requiert les services d'un interprète ou d'un traducteur.

La Loi sur la procédure criminelle de la Charia de 1997 (Territoires fédéraux) peut nous donner une certaine idée de la procédure à suivre. Tout justiciable a le droit d'utiliser sa langue pour témoigner ou se défendre et un traducteur doit être disponible pour rendre intelligible la procédure dans une langue comprise par l'accusé.

Article 59

Examen des témoins par un agent de l'autorité religieuse

(5)
Une déclaration faite par un justiciable en vertu du présent paragraphe doit, chaque fois que c'est possible, être rédigée par écrit et signée par lui-même avec une empreinte de son pouce en présence de deux témoins, selon le cas, après que la déclaration lui ait été lue dans la langue dans laquelle elle a été faite et après qu'il lui ait été possible de faire toutes les corrections qu'il pouvait désirer.

Article 105

Possibilité pour la cour d'interroger l'accusé

(6)
Chaque fois que l'accusé est en examen devant la Cour en vertu du présent article, l'ensemble de cet examen, y compris chaque question posée et chaque réponse donnée doivent être consignées dans leur intégralité et le rapport lui sera lu ou, s'il ne comprend pas la langue employée, il lui sera traduit dans sa langue ou avec des gestes qu'il comprend, en ayant la liberté d'expliquer ou d'ajouter des précisions à ses réponses.

Article 115

Traduction d'un témoignage pour l'accusé

(1) Chaque fois qu'un témoignage est donné dans une langue ou un geste qui n'est pas compris par l'accusé tout en étant présent physiquement, le témoignage doit être traduit lors d'une audience publique dans une langue comprise par l'accusé.

(2) Lorsque des documents sont apportés comme objet de preuve formelle, il relève de la discrétion de la Cour de les traduire en autant que cela apparaît comme nécessaire.

Il faut bien comprendre que l'utilisation d'une autre langue que le malais et l'anglais constitue un droit pour le justiciable, non pour la langue d'une éventuelle minorité. Il ne s'agit pas d'un droit linguistique, mais d'un accommodement raisonnable.

5.3 L'Administration

L’emploi des langues dans l'Administration publique n’est pas réglementé par une législation. C’est donc l’usage qui fait la loi. En principe, l’administration gouvernementale est bilingue (malais-anglais). Cependant, le malais redevient la première langue du pays du fait que la plupart des fonctionnaires connaissent davantage le malais (61 %) que l’anglais (28 %). Il en est de même pour les documents écrits. Tous sont rédigés en malais, et seulement quelques-uns sont disponibles en anglais. Cela ne signifie pas que l’anglais n’est pas utilisé dans les communications, il l’est aussi, mais beaucoup moins que pour le malais. Par ailleurs, dans les communications relevant des municipalités ou des établissements de santé, d’autres langues sont parfois employées: les langues chinoises, le tamoul, le javanais au Sabah, l’iban au Sarawak, etc.

Par ailleurs, l'article 16 de la Constitution énonce qu’un certificat de citoyenneté malaise peut être obtenu si le requérant prouve «qu’il a une connaissance suffisante du malais».

Article 16

1) Sous réserve de l'article 9, le gouvernement fédéral peut, à la demande d'une personne âgée d'au moins vingt et un ans qui n'est pas un citoyen, accorder un certificat de citoyenneté à cette personne si elle prouve:

(d) elle a une connaissance suffisante du malais.

2) Sous réserve de l'article 9, le gouvernement fédéral peut, dans les circonstances spéciales s'il le juge approprié, à la demande d'une personne âgée d'au moins vingt et un ans qui n'est pas citoyen, accorder un certificat de naturalisation à cette personne si elle prouve:

(d) qu'elle a une connaissance suffisante du malais.

L’article 19 de la Constitution reprend une formulation similaire : il faut que le requérant prouve «qu’il a une connaissance suffisante du malais». Il en est ainsi dans les États de Sabah et de Sarawak, dont les mêmes dispositions s’appliquent (article 16A de la Constitution).

5.4 L'éducation

Dans le domaine de l’éducation, c’est surtout le malais qui est enseigné dans les écoles maternelles bien que les langues chinoises, le tamoul et l’anglais conservent aussi une place non négligeable. L'éducation en Malaisie est obligatoire de 6 à 15 ans et les écoles publiques sont gratuites. Dans toutes les écoles primaires du pays, il est possible de recevoir une enseignement en malais, en chinois mandarin, en tamoul ou en anglais. En fait, le système d'éducation malais est divisé selon la langue de la scolarisation, avec des écoles primaires et secondaires chinoises, tamoules et «nationales» (ou malaises). Selon la législation en vigueur, la Loi sur l'éducation (Education Act) de 1996, le chinois ou le tamoul doit être offert si les parents d'au moins quinze élèves de l'école primaire le demandent; les langues indigènes (austronésiennes) doivent êtres offertes s'il est raisonnable et réalisable de le faire, et si les parents d'au moins quinze élèves de l'école en font la demande. Enfin, l'arabe, le japonais, l'allemand ou le français ou une autre langue étrangère peut être offerte si c'est raisonnable et réalisable de le faire. Dans chacune, la langue d'enseignement se fait, selon le cas, en malais, en tamoul ou en chinois mandarin (les autres langues chinoises étant ignorées). L'anglais et le malais y sont enseignées en tant que matière obligatoire. L'histoire, la géographie et la morale y sont dispensées en malais. L'enseignement de la langue seconde – l’anglais – est obligatoire dès le début du primaire et il doit se poursuivre durant tout le secondaire. L'article 17 de la Constitution énonce bien que la langue nationale, le malais, doit être le principal moyen d'enseignement dans tous les établissements d'enseignement, mais lorsque la langue d'enseignement est une autre langue dans un établissement donné, le malais doit être dispensé comme matière obligatoire dans cet établissement:

Article 17

Langue nationale comme principal moyen d'instruction

1)
La langue nationale doit être le principal moyen d'enseignement dans tous les établissements d'enseignement dans le cadre du système d'éducation nationale, sauf une école de type national prévue en vertu de l'article 28 ou tout autre établissement exempté par le Ministre en vertu du présent paragraphe.

2) Lorsque le principal moyen d'enseignement dans un établissement d'enseignement est une autre langue que la langue nationale, celle-ci doit être dispensée comme matière obligatoire dans cet établissement.

Selon le programme national officiel, les matières de base au niveau de l'école primaire doivent être les suivantes :

(a) la langue nationale;
(b) la langue anglaise;
(c) la langue chinoise pour les élèves des écoles de type national;
(d) la langue tamoule pour les élèves des écoles de type national;
(e) les mathématiques;
(f) les sciences;
(g) les études locales;
(h) la formation islamique pour les élèves professant la religion de l'islam; et
(i) l'éducation morale pour les élèves ne professant pas la religion islamique.

Les matières de base au niveau de l'école secondaire sont les suivantes :

(a) la langue nationale;
(b) la langue anglaise;
(c) les mathématiques;
(d) les sciences;
(e) l'histoire;
(f) la formation islamique pour les élèves professant la religion de l'islam; et
(g) l'éducation morale pour les élèves ne professant pas la religion islamique.

Mais le système d'éducation malais connaît certaines ratés. Alors que 90 % des enfants d'âge scolaire vont à l'école, à peine un quart d'entre eux termine leur secondaire, que ce soit en malais, en mandarin, en tamoul ou en anglais.

L'enseignement supérieur en Malaisie est dispensé dans sept universités où l’on enseigne généralement en malais. Toutefois, certains cours peuvent être en anglais, d’autres en arabe comme dans les facultés islamiques (p. ex., à l'université islamique internationale de Petaling Jaya), en chinois ou en tamoul dans les départements d’enseignement des langues. Quant aux manuels, aux publications et aux examens, ils sont surtout en anglais. Autrement dit, les cours sont donnés en malais, mais avec des manuels anglais. Pour les collèges privés, l'anglais est la langue d'instruction, puisque les programmes pré-universitaires débouchent sur des cursus à l'étranger, exclusivement anglophones, en Australie, au Royaume-Uni, aux États-Unis, sinon en Inde.

4.5 La vie économique 

Le monde du commerce et des affaires reflète les rapports de forces entre les langues en Malaisie. De façon générale, la langue véhiculaire demeure l’anglais, mais le malais, le mandarin et le tamoul sont également très présents. Les inscriptions sur les édifices publics restent en malais, mais la poste et les transports ferroviaires affichent en malais et en anglais. Si les raisons sociales sont plus souvent en anglais qu’en malais, en revanche, les modes d’emploi et les étiquettes des produits manufacturés sont davantage en malais qu’en anglais (lorsqu’ils sont unilingues).

La situation de l'affichage commercial est relativement simple dans ce pays. Généralement, l'affichage commercial est en chinois mandarin (avec des idéogrammes) et en anglais, parce que le commerce de détail est essentiellement détenu par les Chinois. La législation malaise impose une traduction en malais de la nature de  l'activité dans la partie supérieure gauche de l'enseigne. 

Même s’il n’existe pas de législation linguistique à l'échelle du pays au sujet de l'affichage commercial, les municipalités peuvent adopter des règlements à cet effet. Ainsi, en est-il de la ville de Kuantan. Un journal de Singapour, The Straits Times, rapportait en 1988 que le conseil municipal avait rappelé aux commerçants et aux compagnies que leurs panneaux d'affichage devaient se conformer au règlement en vigueur adopté par le conseil municipal de Kuantan en 1983. Selon le règlement de la ville de Kuantan, tous les panneaux d'affichage doivent être rédigés en malais, et ce, de façon prioritaire. Pour ce faire, on doit placer les inscriptions en malais au-dessus de celles rédigées en toute autre langue et avec des caractères deux fois plus gros. Les contrevenants qui ne se conforment pas au règlement doivent payer une amende et enlever leurs affiches.

Il y a, bien sûr, d'autres villes dans le même cas. Les objectifs poursuivis par ces municipalités visent à affirmer le caractère national du malais et à limiter la place des langues étrangères, notamment le chinois considéré comme une langue menaçante dans tout le Sud-Est asiatique.  

La politique linguistique de la Malaisie s’avère assez simple: elle favorise le malais qui est la langue nationale du pays, mais se sert aussi de l’anglais comme langue véhiculaire destinée à assurer la communication entre les nombreuses ethnies. De plus, le gouvernement ne semble combattre aucune langue en particulier, mais il est clair que l’objectif à long terme est de supprimer toutes les petites langues autochtones au nombre d’une bonne centaine. Il s’agit de langues austronésiennes ou austro-asiatiques parlées parfois par deux ou trois mille locuteurs, mais plus souvent par quelques centaines ou quelques dizaines de locuteurs. Il est vrai que la plupart de ces langues, soit 90 %, sont en grande voie d’extinction. Il semble clair aussi que le gouvernement voudrait se défaire des nombreuses langues chinoises (min, hakka, cantonais, etc.) pour favoriser uniquement le mandarin, la langue officielle de la Chine. Quant au tamoul, c’est une langue commerciale très utile et très prisée dans cette partie du Sud-Est asiatique. Bref, les langues d’avenir dans ce pays restent le malais, l’anglais, le mandarin et le tamoul. Toutefois, l'objectif est clair: il s'agit de favoriser la langue nationale tout en recourant à l'anglais.

Dernière mise à jour: 23 déc. 2023

Bibliographie

DE KONINCK, Rodolphe. Malaysia. La dualité territoriale, Paris, Les Éditions Belin, 2007, 190 p.
 
ENCYCLOPÉDIE MICROSOFT ENCARTA, 2007, art. «Malaisie», pour la partie historique.
 
GAUTHIER, François, Jacques LECLERC et Jacques MAURAIS. Langues et constitutions, Montréal/Paris, Office de la langue française / Conseil international de la langue française, 1993, 131 p. 
 
LECLERC, Jacques. La guerre des langues dans l'affichage, Montréal, VLB Éditeur & Jacques Leclerc, 1989, 420 p. 

MEYER, Erin. The Culture Map: Breaking Through the Invisible Boundaries of Global Business, New York, PublicAffairs, 2016, 288 p.

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