Raids français contre la Nouvelle-Angleterre (1690)

En plein hiver de 1690 (fin janvier), le gouverneur Frontenac décida d'organiser trois raids contre la Nouvelle-Angleterre. Pour les commander, il nomma uniquement des Canadiens, plus propres à la guérilla que les officiers de France; les troupes étaient formées de Canadiens et d'Amérindiens. L'objectif ultime était de faire une démonstration de force de la part de la Nouvelle-France au yeux des Iroquois et de semer la terreur en Nouvelle-Angleterre.

La première expédition (50 Canadiens et 60 Abénakis)partit de Québec, sous la conduite de René Robinau de Portneuf, pour attaquer Casco (près de l'actuelle ville de Portland dans le Maine), en passant par les rivières Chaudière et Kennebec. Il fut rejoint par les troupes de François Hertel et de Saint-Castin. Ils firent des prisonniers, pillèrent et brûlèrent les forts, ainsi que «toutes les maisons deux lieurs à la ronde». La seconde expédition (25 Canadiens, 20 Abénakis et 5 Algonquins)partit de Trois-Rivières, sous la conduite de François Hertel, avec comme mission de détruire Salmon Falls, entre Boston et Casco. Le troisième groupe (114 Canadiens, 86 Iroquois et 16 Algonquins) quitta Montréal au début de février, commandé par Nicolas d'Ailleboust de Manthet et Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène secondés par Pierre le Moyne d'Iberville. Leur objectif était de ravager Corlar au sud du lac Champlain.

Après avoir semé la terreur en Nouvelle-Angleterre, les troupes canado-amérindiennes revinrent au Canada. Le gouverneur Frontenac fut convaincu que le tout «produise aussi de bons effets parmi les Anglois et les Iroquois». Il avait aussi sans doute oublié que les Britanniques n'aspireraient qu'à se venger. De fait, la même année, l'amiral Williams Phips dirigea une flotte qui saccagea d'abord Port-Royal en Acadie, mais échoua de prendre Québec. Pour sa part le commandant Francis Nicholson dirigea une attaque sur Montréal en passant par le lac Champlain, mais il dût rebrousser chemin, ses troupes étant décimées par la maladie.

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La Nouvelle-France


 

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