Drapeau des Cocos
Territory of Cocos Islands

Îles des Cocos (Keeling)

(Territoire de l'Australie)

En raison de leur intégration politique à l'Australie (État du Pacifique), les îles Cocos (ou Keeling) ont été classées parmi les États du Pacifique plutôt qu'avec ceux de l'Afrique et de l'océan Indien.

Capitale: West
Population: 
625 hab. (est. 2004)
Langue officielle: anglais (de facto)
Groupe majoritaire:  malais des îles Cocos (68,8 %)
Groupes minoritaires: anglais (31,2 %)
Système politique:  territoire australien
Articles constitutionnels (langue): aucune disposition linguistique dans la
Cocos (Keeling) Islands Act de 1955
Lois linguistiques: sans objet

1 Situation géographique 

Les îles des Cocos constituent un archipel australien de 14 km² situé dans l'océan Indien, à 800 km au sud-ouest de l'île de Java (Indonésie), à 2768 km de Perth (Australie) et à 417 km à l'ouest de l'île Christmas. Le territoire, à peu près à mi-chemin entre l'Australie et le Sri Lanka, comprend 27 îles coralliennes, dont seulement deux sont habitées: l'île West et l'île Home. L'atoll du Nord, la North Keeling Island, et ses eaux avoisinantes font partie du parc national de Pulu Keeling. Dans l'atoll du Sud, on trouve les 26 autres îles. Les îles de l'atoll du Sud ont une surface totale de 1415 ha et la surface aquatique du lagon intérieur est de 110 km². La capitale de l'archipel est West Island. 

Le nom de l'archipel, Cocos Islands, a probablement été donné en raison de l'abondance des cocotiers, coco(s) signifiant «noix de coco». En effet, des milliers de cocotiers couvrent ces îles et les noix de coco, cultivées dans l'ensemble des atolls, constituent la seule culture destinée à l'exportation. Mais la dénomination officielle de l'archipel est «Territoire des îles Cocos» (Territory of Cocos Islands). On l'appelle également Keeling Islands en souvenir de William Keeling de la Compagnie de l'Inde orientale (East India Company), qui visita les îles en 1609. Le nom de Keeling, généralement placé entre parenthèses, sert à distinguer cet archipel des autres îles Cocos existant ailleurs dans le monde.

2 Données démolinguistiques 

En 2004, la population des Cocos comptait quelque 625 habitants. La majorité, soit 68,8 % d'entre eux, sont des Malais parlant le malais des îles Cocos; il s'agit d'une variété dialectale du malais d'Indonésie. Les autres insulaires sont des Australiens appelés Aussies (17,6 %) et des Britanniques (13,6 %) parlant l'anglais britannique ou l'anglais australien. L'anglais standard est la langue officielle.

Groupe ethnique

Langue maternelle Population % Religion
Australiens anglais 110 17,6 % chrétiens
Britanniques anglais 85 13,6 % chrétiens
Malais des îles Cocos malais des îles Cocos 430 68,8 % musulmans
Total   625 100 %  

L'essentiel de la population de l'île West, soit la zone de l'aéroport et des services administratifs, est de race blanche (Australiens et Britanniques), alors que celle de l'île Home, un village appelé le Kampong, est d'origine malaise, les deux communautés étant géographiquement séparées par 10 km d'océan Indien. La population blanche est chrétienne (surtout anglicane), la population malaise, musulmane.

3 Données historiques 

L'Anglais William Keeling, de la Compagnie de l'Inde orientale (East India Company), visita les îles Cocos en 1609. En 1825, le capitaine John Clunies-Ross aborda les îles Direction et Horsburgh et y plantas des céréales. L'année suivante, il s'y installa avec un équipage de marins javanais de Sumatra et des femmes de diverses nationalités. John Clunies-Ross et sa famille devinrent les «rois des Cocos» qu'ils dirigèrent durant plus de cent cinquante ans. Entre-temps, le gouvernement de la Grande-Bretagne avaient annexé l'archipel au Royaume-Uni en 1857, ce qui n'empêcha pas la reine Victoria en 1886 d'accorder des privilèges exclusifs à la famille de John Clunies-Ross. Les Indonésiens que la famille Clunies-Ross avaient été cherchés furent principalement employés autant pour le traitement du coprah (la chair desséchée de la noix de coco) que pour servir la famille de Clunies-Ross. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la présence d'une garnison de près de  3000 soldats britanniques donnèrent l'occasion aux Malais de s'ouvrir vers le monde extérieur.

Les îles Cocos passèrent en 1955 sous contrôle australien; la Cocos (Keeling) Islands Act de 1955, modifiée ultérieurement jusqu'en 1979, demeura le fondement des systèmes administratif, législatif et judiciaire de l'archipel. Au cours des années soixante-dix, près de la moitié des insulaires quittèrent l'archipel pour l'Australie. Ce ne fut qu'en 1984 que les insulaires votèrent pour faire partie de l'Australie. La famille Clunies-Ross fut l'unique propriétaire des îles de 1886 à 1978, date à laquelle le gouvernement australien acheta les terres et les donna aux habitants. L'ordonnance sur le gouvernement local de 1979 permit la mise en place, dès le 25 juillet 1979, du premier Conseil consultatif intérimaire élu. Le gouvernement australien confia ensuite à une coopérative de travailleurs la gestion des activités productives et s'efforça de faire rattraper à la petite communauté des Malais des Cocos le retard qu'elle avait accumulé en matière d'équipements publics, d'éducation et d'ouverture au monde extérieur. Le Conseil consultatif exerce des responsabilités dans de nombreux domaines à l'intérieur de l'île Home, où réside la communauté malaise des Cocos et de son village (le Kampong). Il conseille l'administrateur australien sur toute autre matière relative au Territoire et émet des avis sur la législation qui lui est proposée. Les habitants du Kampong ne paient pas de loyer, ni d'électricité; les services municipaux sont également gratuits. Les résidents malais des Cocos sont des citoyens australiens.

4 La politique linguistique

Il n'existe guère de politique linguistique locale aux Cocos. La Cocos (Keeling) Islands Act de 1955 ne contient aucune disposition en matière de langue. La vie publique se déroule en anglais autant de la part du Conseil consultatif que de l'Administration australienne. Toutefois, lorsque les Malais sont entre eux, ils n'utilisent que le malais des îles, même au sein de l'administration de l'île Home (le Kampong).

L'éducation est gratuite et obligatoire de l'âge de six ans jusqu'à 15. En plus de l'anglais, l'enseignement du malais des îles Cocos comme langue de soutien est autorisé dans les deux écoles primaires, de même que sa transcription en alphabet arabe. Celle de l'île West est doublée, depuis 1980, d'un établissement d'enseignement secondaire fréquenté par une quinzaine d'enfants de l'île Home. On peut y enseigner le Coran, car les Malais sont musulmans et pratiquent leur culte dans trois petites mosquées. La plupart des enseignants dispensant les cours en anglais sont australiens.

Une station de radio locale s'efforce de rapprocher les deux communautés asiatique et blanche en diffusant des programmes locaux bilingues (anglais et malais des îles), aussi bien que des émissions et de la musique malaise en provenance de Radio-Australia. Cela dit, bien que les autorités locales pratiquent un certain bilinguisme, on peut parler de non-intervention, car au point de vue juridique il n'existe pas de politique officiel à ce sujet.

Bref, le territoire des îles Cocos pratique une politique linguistique officiellement similaire à l'Australie, dont il fait partie intégrante, bien qu'une forme de bilinguisme avec le malais soit relativement admis. Dans les faits, le malais est peut la langue maternelle la plus courante, mais l'anglais comme langue officielle demeure incontournable.

 

Dernière mise à jour: 06 janv. 2024

Bibliographie

BUNCE, P. The Cocos (Keeling) Islands: Australian Atolls in the Indian Ocean, Milton (Queensland), The Jacaranda Press, 1988.

PERRY, ROGER. Island Days: Galapagos Island, Christmas Island, Tristan da Cunha, Londres, Stacey International Publishers, 2004.

OZOLINS, Uldis. «La politique linguistique en Australie - un modèle non législatif» dans Revue d'aménagement linguistique, Québec, Office québécois de la langue française, automne 2002, p. 209-215.

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