Communauté autonome d'Estrémadure

Estrémadure

Ordonnance du 14 juin 2000 du ministère de la Culture adoptant l'ouverture du dossier pour déclarer le fala comme bien d'intérêt culturel

Cette version française de l'ordonnance du 14 juin 2000 est une traduction de la version espagnole. C'est un texte dont la portée juridique est linguistique, car il concerne une langue très particulière, le fala, qui appartient au groupe ibéro-roman et est parlée par quelque 10 500 locuteurs dans trois villages (San Martín Trevejo, Eljas et Valverde du Fresno) situés au nord-est de la province de Cáceres en Estrémadure. L'ordonnance a été suivie du décret 45/2001 du 20 mars déclarant le fala comme «bien d'intérêt culturel».

 

Orden de 14 de junio del 2.000 de la Consejería de Cultura por la que resuelve incoar expediente para declaración de "A Fala" como bien de interés cultural.

Es necesario destacar la existencia de una realidad cultural de Extremadura tan innegable como "A Fala", el habla viva que existe en el Valle de Jálama y más en concreto en las localidades de San Martín de Trevejo, Eljas y Valverde del Fresno.

Como habla viva es preciso posibilitar la intensificación de su conocimiento tanto en la vertiente histórica como en la de su actualidad.

Es evidente que desde un punto de vista histórico, "A Fala" se relaciona con la diversidad de dialectos románicos peninsulares que, a través de los sucesivos fenómenos migratorios, constituyeron este riquísimo tesoro patrimonial. Hace falta seguir insistiendo, sin apasionamientos apriorísticos alejados de toda discusión científica, en sus orígenes y en el diversos acarreo cultural que condujo a la actual situación (la influencia gallega medieval, la astur-leonesa, la del portugués dialectal convecino y la del castellano).

Para ello siguen resultando necesarios estudios parciales de los que hoy en buena medida carecemos. Si podemos decir que una localidad como San Martín es relativamente bien conocida, no ocurre lo mismo con Eljas y Valverde. En este plano histórico sería fundamental acometer, por poner sólo un ejemplo, un análisis detallado de la toponimia menor.

Pero aunque resulte muy importante conocer los orígenes y las distintas etapas históricas, no podemos ceñirnos a considerar "A Fala" como una reliquia exclusiva de la arqueología lingüística. Si hemos de destacar un aspecto es precisamente el de su pervivencia frente a las dificultades históricas y su afán actual de persistir en armónica convivencia con la lengua común de todos los españoles. Por eso su necesidad de defensa y de protección, de modo que larteiru, manegu y valverdeiru sigan siendo una realidad mientras sus hablantes así lo quieran. Y he citado precisamente las tres modalidades porque es preciso ser conscientes de que aun teniendo un mismo tronco lingüístico, encierran diferencias que en ningún momento impiden, sin embargo, la intercomunicación entre los hablantes.

Las lenguas no deben imponerse ni restringirse en su uso desde los poderes políticos o culturales, pese a que haya sido constante tentación en todos los momentos de la Historia. Por el contrario, las Instituciones han de tener como única misión el velar por su mayor conocimiento y por facilitar su libre difusión. La lengua pertenece a los hablantes, "A Fala" pertenece a los habitantes de estas tres localidades y han de ser ellos los que digan cómo desean practicarla, en qué medida y con qué limitaciones. No puede dejar de reconocerse, en este ámbito, la gran importancia que las diversas asociaciones que existen en la zona, llenas de dinamismo y entusiasmo, han ejercido con el fin de proteger el patrimonio lingüístico y en suma, el patrimonio cultural.

Por ello el Consejero de Cultura, en base a las atribuciones concedidas por el artículo 7.2 de la Ley [Junta de Extremadura]2/1999, de 29 de marzo, de Patrimonio Histórico y Cultural de Extremadura, resuelve:

"Reconocer y proteger como bien relevante del Patrimonio Histórico y Cultural Extremeño a "A Fala". Y en consecuencia incoar el correspondiente expediente para su declaración como bien de interés cultural."

La presente resolución deberá ser remitida a los órganos asesores correspondientes previstos en el artículo 4 de la Ley [Junta de Extremadura] 2/1999, de 29 de marzo, de Patrimonio Histórico y Cultural de Extremadura, a fin de que emitan el correspondiente informe y al "Diario Oficial de Extremadura" y al "Boletín Oficial del Estado" para su publicación y apertura del correspondiente plazo de información pública.

Mérida, 14 de junio de 2000.

El Consejero, Francisco Muñoz Ramírez.

Ordonnance du 14 juin 2000 du ministère de la Culture adoptant l'ouverture du dossier pour déclarer le fala comme bien d'intérêt culturel

Il est nécessaire de souligner l'existence d'une réalité culturelle d'Estrémadure aussi indéniable que le fala, le parler vivant qui existe dans la vallée de Jálama et, plus particulièrement dans les localités de San Martín de Trevejo, Eljas et Valverde del Fresno.

En tant que parler vivant, il est nécessaire de permettre l'intensification de sa connaissance tant dans son aspect historique que contemporain.

Il est évident que, d'un point de vue historique, le fala est en rapport avec la diversité des dialectes romans péninsulaires qui, à travers les phénomènes de migration successive, ont constitué ce trésor patrimonial richissime. Il reste à continuer à insister, sans position a priori éloignée de toute discussion scientifique, sur ses origines et ses divers moyens culturels qui ont conduit à la situation actuelle (l'influence galicienne médiévale, l'asturo-léonais, le portugais dialectal voisin et le castillan).

Pour cela, il fait continuer à entreprendre des études partielles nécessaires dont nous ne disposons pas aujourd'hui. Si nous pouvons dire qu'une localité comme San Martín est relativement bien connue, il n'en est pas ainsi pour Eljas et Valverde. Dans ce cadre historique, il serait fondamental d'en arriver, pour donner seulement un exemple, à une analyse détaillée da toponymie mineure.

Mais même s'il s'avère très important connaître les origines et les différentes étapes historiques, nous ne pouvons pas nous limiter à considérer le fala comme une relique exclusive de l'archéologie linguistique. Si nous devons souligner un aspect, c'est précisément celui de sa survivance face aux difficultés historiques et à son souci actuel de persister dans une coexistence harmonieuse avec la langue commune de tous les Espagnols. Il paraît nécessaire d'assurer la défense et la protection du fala, de sorte que le larteiru, le manegu et le valverdeiru demeurent encore une réalité aussi longtemps que leurs locuteurs le voudront. Et j'ai précisément cité ces trois variétés parce qu'il est nécessaire d'être conscients que, même avec un même tronc linguistique, celles-ci comptent des différences qui n'empêchent nullement l'intercommunication entre les locuteurs de cette langue.

Les langues ne doivent pas être imposées ni être restreintes dans leur usage de la part des pouvoirs politiques ou culturels, bien que ce fut une tentation constante à tous les moments de l'histoire. Au contraire, les institutions doivent avoir comme seule mission de veiller à leur plus grande connaissance et de faciliter leur libre diffusion. La langue appartient aux locuteurs de ces langues, la fala appartient aux habitants de ces trois localités et ce sont eux qui doivent dire comment ils souhaitent la pratiquer, dans quelle mesure et dans quelles limites. À ce sujet, nous ne pouvons pas manquer de reconnaître la grande importance qu'ont exercée les diverses associations existant dans la région, toutes remplies de dynamisme et d'enthousiasme, afin de protéger le patrimoine linguistique et, en somme, le patrimoine culturel.

Pour ce motif, le ministre de la Culture, sur la base des attributions accordées par l'article 7.2 de la Loi [junte d'Estrémadure] 2/1999 du 29 mars sur le patrimoine historique et culturel d'Estrémadure, précise :

«Reconnaître et protéger comme bien significatif du patrimoine historique et culturel d'Estrémadure la fala. Et, en conséquence, instruire la question pour sa déclaration comme bien d'intérêt culturel.»

La présente résolution doit être remise aux organismes consultatifs concernés prévus à l'article 4 de la Loi [junte d'Estrémadure] 2/1999 du 29 mars sur le patrimoine historique et culturel d'Estrémadure, afin d'émettre les informations nécessaires au Journal officiel d'Estrémadure et au Bulletin officiel de l'État à des fins de publication et d'ouverture pour les délais correspondants d'information publique.

Mérida, 14 juin 2000.

Le ministre, Francisco Muñoz Ramirez.

Dernière mise à jour: 29 déc. 2015
   
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