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Organisation internationale de la FrancophonieSuspension de la Guinée-Bissau, 2012 |
Communiqué de presse CP/SG/07/JT/12 Paris, le 18 avril 2012 La Francophonie suspend la Guinée-Bissau Conformément aux dispositions du chapitre 5 de la Déclaration de Bamako, Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, a réuni, ce mercredi 18 avril à Paris, le Conseil permanent de la Francophonie en session extraordinaire pour examiner la situation en Guinée-Bissau suite au coup d’État survenu le 12 avril dernier. Le CPF confirme la condamnation du coup d’État exprimée avec fermeté par le secrétaire général de la Francophonie le 16 avril et décide, conformément aux dispositions du chapitre 5, alinéa 3, de la Déclaration de Bamako, de prononcer la suspension de la Guinée-Bissau de la Francophonie, entraînant l’application de l’ensemble des mesures déclinées au paragraphe 3 dudit chapitre, à l’exception des programmes bénéficiant directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie. Les représentants personnels des chefs d'État et de gouvernement présents à cette session extraordinaire du CPF ont, en outre, insisté sur la nécessité de veiller au plein respect des droits et libertés, à l’intégrité physique ainsi que sur la libération immédiate des personnalités détenues, notamment le président intérimaire Raimundo Pereira et M. Carlos Domingo Gomes Junior, premier ministre démissionnaire et candidat à l’élection présidentielle. Le CPF appelle enfin à la tenue rapide du deuxième tour de l’élection présidentielle et engage tous les acteurs politiques bissau-guinéens à recourir aux voies du droit pour résoudre les différends liés au processus électoral. Annexe : résolution du CPF sur la Guinée Bissau Conseil permanent de la Francophonie 84 e session (extraordinaire) – Paris, le 18 avril 2012Résolution sur la Guinée-Bissau Le Conseil permanent de la Francophonie, réuni à Paris le 18 avril 2012, en session extraordinaire, Considérant le coup d’État perpétré le 12 avril 2012 en Guinée-Bissau par une junte militaire qui a annoncé la dissolution de toutes les institutions et la création d’un Conseil national de transition ; Préoccupé par les arrestations de personnalités politiques, notamment le président intérimaire Raimundo Pereira et M. Carlos Domingo Gomes Junior, premier ministre démissionnaire et candidat à l’élection présidentielle, et les atteintes aux droits de l’Homme enregistrées depuis le coup d’État militaire ; Notant que ce coup de force intervient dans un contexte marqué par la tenue de l’élection présidentielle anticipée à la suite du décès du président Malam Bacaï Sanha le 9 janvier 2012 ; Notant également que cette prise du pouvoir compromet la tenue du deuxième tour de l’élection présidentielle anticipée prévue le 29 avril 2012 ; Prenant acte des condamnations unanimes et fermes du coup d’État par la communauté internationale, notamment les organisations dont la Guinée-Bissau est membre ; Rappelle les dispositions pertinentes de la Déclaration de Bamako en matière de sauvegarde de la démocratie, notamment celles qui stipulent que « pour préserver la démocratie, la Francophonie condamne les coups d’État et toute autre prise de pouvoir par la violence, les armes ou quelque autre moyen illégal » ; Condamne tous les agissements non conformes à la Constitution ; Confirme la prise de position déjà exprimée par le Secrétaire général de la Francophonie, le 16 avril 2012, condamnant le coup de force ; Insiste sur la nécessité de veiller au plein respect des droits et libertés, à l’intégrité physique ainsi que sur la libération immédiate des personnalités détenues ; Prononce conformément aux dispositions du chapitre V de la Déclaration de Bamako la suspension de la Guinée-Bissau de la Francophonie, entraînant l’application de l’ensemble des mesures déclinées au paragraphe 3 dudit chapitre, à l’exception des programmes bénéficiant directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie ; Appelle à la tenue rapide du deuxième tour de l’élection présidentielle et engage tous les acteurs politiques bissau-guinéens à recourir aux voies du droit pour résoudre les différends liés au processus électoral ; Exprime sa disponibilité à œuvrer, aux côtés de tous les acteurs bissau-guinéens, et en concertation étroite avec les partenaires internationaux concernés, en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel et d’une vie politique apaisée, et appuie les actions de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) en ce sens ainsi que celles de l’Union africaine ; Décide de rester saisi de cette situation de manière à réexaminer sa position lors de la prochaine session, en fonction des avancées constatées dans le rétablissement de la légalité constitutionnelle et du respect des droits et des libertés. |