Les Allemands des Sudètes


 

Les Allemands des Sudètes (en allemand: Sudetendeutsche) sont des germanophones de l’ancienne Tchécoslovaquie (aujourd'hui la République tchèque et la Slovaquie), établis avant la Seconde Guerre mondiale dans les régions voisines de la frontière allemande. Le mot «Sudètes» (Sudeten, en allemand) désignait une région montagneuse bordant la Bohême et la Moravie, et située le long des frontières du Grossdeutschland (la «Grande Allemagne»). Avant 1945, plus de trois millions de Sudètes vivaient dans cette zone frontalière (aujourd’hui en République tchèque) formée des régions regroupées autour de la chaîne des Sudètes au nord, des monts Métallifères (ou Erzgebirge) au nord-ouest et de la Forêt-de-Bohême à l’ouest.

Ces germanophones de Tchécoslovaquie, au nombre de trois millions sur une population totale de 15 millions, fondèrent en 1933 le "Parti des Allemands des Sudètes", lequel devint le porte-parole des revendications hitlériennes en demandant en 1938 le rattachement de leur région (les Sudètes) à l'Allemagne. 

Sous la pression des Britanniques et des Français, le gouvernement de Prague dut accepter d'abandonner certains territoires (ceux dans lesquels la proportion de l'élément allemand était supérieure à 50 %) dans l'espoir d'éviter la guerre. Les accords de Munich (29-30 septembre 1938) marquèrent le commencement du démantèlement de la Tchécoslovaquie. Après la guerre, la région des Sudètes fut rendue à la Tchécoslovaquie qui, en vertu des accords de Potsdam (1945) autorisant une «déportation humaine et ordonnée», expulsa la majorité de la population allemande des Sudètes. Ainsi, en 1938 alors qu'ils étaient plus de trois millions, les Sudètes germanophones chutèrent à 160 000 en 1946. De part et d'autre de la frontière, cette question des Allemands des Sudètes demeura longtemps très sensible et devint une source de conflit entre Bonn (Allemagne) et Prague (Tchécoslovaquie).

La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et la fin du régime communiste en Tchécoslovaquie mirent fin aux hostilités. En janvier 1997, la République tchèque et la République fédérale d'Allemagne signèrent une déclaration commune afin d'en arriver à une réconciliation. D'une part, le gouvernement allemand reconnut la «responsabilité historique de l'Allemagne nazie dans la grave injustice» commise en 1938 envers l'ex-Tchécoslovaquie et s'engagea à ne pas réclamer d'indemnités pour les biens allemands saisis en 1945. D'autre part, le gouvernement tchèque admit les torts commis par les Tchèques envers les Allemands des Sudètes expulsés. Cette déclaration fut accompagnée de la création d'un fonds de 165 millions de marks (équivalant à environ 76 millions de dollars US pu 85 millions d'euros), dont les ressources devaient bénéficier aux victimes tchèques du nazisme.

Page précédente

   

Allemagne - République tchèque

Accueil: aménagement linguistique dans le monde