État d'Israël
1) Données factuelles

Capitale: Jérusalem (en principe)
Population: 8,4 millions (2018)
Langue officielle:
hébreu  
Groupe majoritaire: hébreu (59 %)
Groupes minoritaires: arabe et ses variétés (20 %), russe, yiddish, polonais, anglais, amharique, ladino, français, filipino, etc.
Système politique:  république parlementaire juive
Articles constitutionnels (langue): sans objet
Documents particuliers sur la langue:
Ordonnance en Conseil privé sur la Palestine (1922); Ordonnance sur le droit et l'administration, n° 1, 5708 (1948); Projet de Loi fondamentale sur l'État-nation du peuple juif (2017); Loi fondamentale: Israël en tant qu'État national du peuple juif (2018); Loi fondamentale : Israël – l’État-nation du peuple juif (2021).
Lois à portée linguistique: Loi sur la nationalité (1952)
; Loi sur l'instruction publique (1953); Loi sur l'Autorité de radiodiffusion (1965); Loi sur les brevets (1967); Loi sur les valeurs mobilières (1968); Loi pénale (1977); Loi sur les banques (1981); Loi sur la protection du consommateur (1981); Loi de procédure pénale (1982); Loi sur les travailleurs étrangers (1991); Loi sur l'égalité des droits des personnes handicapées (1998); Loi sur les sociétés (1999); Loi sur les droits des élèves (2000); Règles de procédures de la Knesset (2012).
 

1 Situation géographique

L'État d'Israël est baigné par la Méditerranée à l'ouest, bordé par le Liban au nord, par la Syrie et la Jordanie à l'est, le golfe d'Aqaba et l'Égypte au sud (voir la carte). Les frontières actuelles, issues du partage de la Palestine, ne correspondent pas à celles qui ont été fixées, le 14 mai 1948, lors de la proclamation de l’État d’Israël par l’Organisation des Nations unies.

Au lendemain des accords d’armistice de 1949, Israël s’est retrouvé avec des frontières élargies (de 14 100 km² à 20 770 km²); celles-ci prirent à nouveau de l’expansion après la guerre des Six Jours (juin 1967) avec l’acquisition unilatérale du Sinaï, de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, de la partie arabe de Jérusalem (Jérusalem-Est) et des hauteurs du Golan.

Ces territoires annexés par Israël n’ont jamais été reconnus par la communauté internationale. En 1993, les accords d’Oslo prévoyaient l’autonomie de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho en Cisjordanie. Depuis, ce processus devant mener à la naissance d’un État palestinien a été élargi à d’autres villes de Cisjordanie. En août 2005, Israël a décidé d'évacuer la bande de Gaza, tout en conservant le contrôle des frontières: à l'heure actuelle, tous les territoires palestiniens sont soit occupés soit contrôlés par l'armée israélienne. En Cisjordanie, le territoire palestinien est truffée de colonies juives.

Quand on consulte les cartes sur le tableau de gauche, on peut constater qu'Israël a élargi considérablement ses frontières au dépens des Arabes palestiniens. En 1947, l'État hébreu (en rouge) était très petit par rapport aux territoires arabes (en jaune). Après la guerre de 1949, un accord a été conclu: la Jordanie devait contrôler la ville de Jérusalem-Est et la Cisjordanie, alors que l'Égypte assurait le contrôle de la bande de Gaza, les hauteurs du Golan appartenant à la Syrie. Depuis la  guerre des Six Jours de 1967, le plateau ouest du Golan est un territoire occupé et administré par Israël, puis annexé unilatéralement en 1981. Mais cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale (Onu).

En 1980, Israël a annexé Jérusalem-Est et a fait de «Jérusalem réunifiée» sa capitale. En 1988, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a déclaré la création d'un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale. Entre 1990 et 2001, le statut et le partage du territoire ont fait l'objet de négociations infructueuses entre l'Autorité palestinienne et Israël. Depuis 2002, l'État d'Israël a édifié en Cisjordanie une barrière de séparation, visant à lutter contre «les intrusions de terroristes palestiniens» sur le territoire israélien.

En 2017, la population palestinienne était de 4,9 millions d'habitants, dont trois millions en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et 1,9 million dans la bande de Gaza. Ces chiffres excluent les populations juives de la Cisjordanie, mais englobent les citoyens arabes de Jérusalem-Est, pour des raisons politiques. En 2017, la population juive en Cisjordanie atteignait plus de 435 700 personnes, selon l'organisation «Conseil de Yesha»; ces chiffres ne tiennent pas compte des quelque 200 000 Israéliens vivant à Jérusalem-Est, occupée et annexée, dans les quartiers arabes de la ville et dans une douzaine de quartiers de colonisation.

1.1 La controversée capitale

Par ailleurs, il existe une controverse sur la capitale d'Israël: est-ce Jérusalem (de jure) ou Tel Aviv (de facto)? De fait, la ville de Jérusalem fut proclamée comme capitale en 1948 par le président de l'époque, David Ben Gourion. Le Parlement (la Knesset) a même adopté une loi fondamentale à cet effet en 1980 afin de rendre irréversible l’annexion de la partie orientale de Jérusalem. La Knesset a alors proclamé que «Jérusalem, entière et unifiée, est la capitale d’Israël »:

Texte de la Loi fondamentale sur Jérusalem, 1980

Art. 1er

Jérusalem, entière et unifiée, est la capitale d’Israël.

Art. 2

Jérusalem est le siège du président de l’État, de la Knesset, du gouvernement et de la Cour suprême.

Art. 3

Les Lieux saints seront protégés contre la profanation et contre toute atteinte, ainsi que contre tout ce qui peut prévenir la liberté d’accès des croyants des différentes religions à leurs lieux sacrés, et tout ce qui peut heurter leurs sentiments à l’égard de ces lieux.

Art. 4

1) Le gouvernement veillera au développement, à la prospérité de Jérusalem et au bien-être de ses habitants en allouant des fonds spéciaux, notamment une subvention annuelle spéciale à la municipalité de Jérusalem (subvention de la capitale) avec l’approbation de la Commission des finances de la Knesset.

2) L’État accordera la priorité à Jérusalem pour ce qui concerne son développement dans les domaines économiques et autres.

3) Le gouvernement mettra en place un ou plusieurs organismes pour la mise en œuvre de ces dispositions.

Art. 5

Le territoire de Jérusalem comprend, pour cette loi fondamentale, entre autres, toutes les parties de la ville intégrées dans la municipalité de Jérusalem depuis le 28 juin 1968.

Art. 6

La souveraineté sur Jérusalem ne passera pas aux mains d’une entité étrangère, étatique ou souveraine, ou une entité étrangère autre aussi bien provisoirement que définitivement. Toute autorité touchant au territoire de Jérusalem est conférée selon le droit d’Israël ou la municipalité de Jérusalem.

Art. 7

On ne peut changer les ordonnances des paragraphes 6 et 7 que par une nouvelle loi fondamentale avec une majorité spéciale des députés.

Itzhak Navon, président de l’État,

Menahem Begin, premier ministre.
 

En réaction à la Loi fondamentale sur Jérusalem, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 20 août de la même année (1980) la résolution 478 affirmant que cette loi «constitue une violation du droit international». Le Conseil a ajouté que «toutes les mesures et dispositions législatives et administratives prises par Israël, puissance occupante, qui ont modifié ou visent à modifier le caractère et le statut de la Ville sainte de Jérusalem, et en particulier, la récente ‘loi fondamentale’, sont nulles et non avenues». La Cour internationale de Justice de La Haye a également confirmé en 2004 que les territoires à l'intérieur de la «ligne verte» de 1967 demeuraient des territoires «occupés».  Bref, l'État d’Israël a fixé sa capitale à Jérusalem en dépit de l'absence d'accord international sur le statut de cette ville.

C'est pourquoi tous les États, à l'exception du Salvador, du Costa Rica, du Paraguay, du Guatemala et des États-Unis de Donald Trump, ont établi leur représentation diplomatique à Tel Aviv. Enfin, la dénomination officielle est Tel Aviv-Jaffa, car les deux villes ont été fusionnées en 1950. L’agglomération de Tel-Aviv-Jaffa totalise plus de 1,6 million d'habitants. Pour maints observateurs, le choix de Jérusalem comme capitale, une ville totalement excentrée, relève de motifs surtout historiques et idéologiques, notamment le désir d'annexer la Palestine.

1.2 La «ligne verte»

En juillet 2013, l'Union européenne (UE) a publié une directive contraignante pour les États-membres, car elle interdit le financement, la coopération ou l'attribution de bourses, le financement de recherches ou de prix à quiconque réside dans les colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La «clause territoriale» implique que les accords ne seront valides que dans les frontières d’Israël telles que reconnues par l’UE, soit les frontières avant la guerre de 1967.

La directive interdit toute coopération entre des membres de l’UE et des organes israéliens privés ou publics, situés au-delà de la «ligne verte». On parle de ligne «verte», parce que le crayon utilisé au moment du tracé de la carte de la ligne d’armistice en 1949 était de couleur verte. Puis les gouvernements israélien et américain ont immédiatement mis la pression sur l'UE qu'elle adoucisse ses directives et les rendent inopérantes.

Ajoutons aussi que la «ligne verte», la barrière de séparation qui marque théoriquement la frontière entre l'actuel État d'Israël et la Cisjordanie, n'existe pas aux yeux des Israéliens. Dans les faits, cette «ligne» correspondrait aux frontières nord, sud et ouest du territoire de Judée-Samarie où vivent majoritairement des résidents palestiniens.

1.3 Le mode de scrutin

L'État d'Israël est une démocratie parlementaire qui n'a pas de Constitution officielle écrite, mais plusieurs lois fondamentales faisant office de constitution. La séparation des pouvoirs est assurée de la façon suivante :

Le pouvoir législatif est détenu par les 120 députés du Parlement israélien appelé la Knesset. Le président d'Israël, élu par la Knesset pour un mandat de sept ans non renouvelable, est doté de peu de pouvoirs. En effet, le pouvoir exécutif est assuré par le premier ministre, qui est le dirigeant du parti ou de la coalition majoritaire au Parlement et qui forme son gouvernement en nommant ses ministres. Depuis les années 1970, les deux plus grands partis sont le Likoud et le Parti travailliste auxquels est venu s'ajouter le parti centriste, le Kadima.

Cependant, du fait que ces partis ne recueillent pas suffisamment de voix pour devenir majoritaires au Parlement et gouverner seuls, ils doivent généralement former des coalitions avec les nombreux petits partis politiques. En soixante-dix ans, le Parlement israélien a été dissous 12 fois, et le pays a connu 33 gouvernements. Bref, les coalitions parlementaires à la Knesset sont souvent instables, car les coalitions peuvent être difficiles à former et à maintenir en raison du grand nombre de partis pouvant en faire partie et dont les politiques peuvent être radicalement différentes. C'est le résultat d'un mode de scrutin proportionnel intégral qui a créé une foule de petits partis ethnico-religieux et nationalistes identitaires bénéficiant du pouvoir de faire obstacle à la majorité.

Évidemment, les habitants des territoires disputés en »Cisjordanie ne sont pas représentés à la Knesset, mais depuis peu, ils ont des représentants à l'Autorité palestinienne.

2 Données démolinguistiques

La population juive a considérablement augmenté depuis l'établissement d'un État national juif en Palestine. En 1918, cette population ne comptait que 56 000 personnes. Au moment où a été créé l'État d'Israël en 1948, la population israélienne juive atteignait déjà 558 000 (58 %), et les Israéliens arabes, au nombre de 405 000, étaient minoritaires (42 %). Il n'empêche qu'en 1948, la population juive en Palestine n'atteignait que 640 000 personnes (31,6 %), tandis que les Arabes palestiniens, au nombre de 1,4 million, demeuraient largement majoritaires (68,4 %). Toutefois, en 1993, alors que la population israélienne s'élevait à cinq millions, il ne restait plus que 16,2 % d'Arabes israéliens (même si leur population avait augmenté à 700 000), car entre-temps le nombre de Juifs immigrant en Israël avait garanti la grande majorité aux Israéliens juifs. Aujourd'hui, en raison des vagues d'immigration juive successives et aussi en raison du taux de croissance naturelle des Arabes (considéré parmi les plus élevés dans le monde), la population israélienne totale atteint plus de six millions (dont environ 20 % d'Arabes). Les 800 000 Arabes d'Israël (2000) sont les descendants des 156 000 Palestiniens restés dans le pays après l'exode de 1948. En 2003, la population était de 6,7 millions.

Jusqu'à la création de l'État d'Israël, les immigrants venaient principalement d'Europe centrale et d'Europe de l'Est. Ces juifs ashkénazes, fuyant les pogroms et l'antisémitisme, puis l'Allemagne nazie, se considèrent comme les bâtisseurs d'Israël. Ils accueillirent avec réticence, sinon avec hostilité, les juifs séfarades originaires des pays méditerranéens. Ces derniers immigrèrent en plus grand nombre après la création d'Israël et jusqu'à la guerre des Six Jours, à la suite des indépendances en Afrique du Nord (surtout le Maroc et la Tunisie), et alors que les pays arabes étaient en guerre avec l'État hébreu. En Israël, ashkénazes et séfarades disposent de leur propre organisation religieuse avec leurs propres rabbins.

Dans les années 1970, notamment après l'effondrement du communisme, quelque 600 000 juifs soviétiques s'établirent en Israël; ils sont aujourd’hui plus de 750 000, mais plusieurs dizaines de milliers sont retournés en Russie.  Le pays a également accueilli 50 000 juifs d'Éthiopie (Falashas). Aujourd'hui, plus de la moitié des juifs israéliens sont nés dans le pays de parents originaires de plus d’une centaine de pays différents; on les appelle les Sabras. On estime maintenant que la période d'immigration massive vers Israël est pratiquement close. Les citoyens bénéficiant de la citoyenneté israélienne sont des Juifs dans une proportion de 83 % et des Arabes dans une proportion de 17 %.

Les colonies juives semblent particulièrement en expansion dans Jérusalem-Est. La population totale des colons juifs est désormais de 436 000, dont 190 000 à Jérusalem et 246 000 en Cisjordanie (voir la carte) où les Forces armées israéliennes se sont réservé des zones et des couloirs pour «protéger» les colonies de peuplement juives. Il devient alors difficile pour l'Autorité palestinienne d'exercer une contrôle efficace sur ses ressortissants. Depuis septembre 1993, l’État d'Israël a intensifié ses travaux d’infrastructure afin de consolider sa mainmise en Cisjordanie, devenue truffée de routes de contournement qui permettent, sans traverser les principales enclaves palestiniennes, de relier entre elles la plupart des colonies juives.

2.1 Les groupes ethniques

Au point de vue ethnique, les Juifs israéliens forment la majorité de la population avec 7,3 millions, soit 80,8%. Les Arabes (musulmans, chrétiens ou druzes) comptent pour 18,1%, et les «autres» (chrétiens), 1,0%. La plupart des Arabes sont de confession musulmane, mais il existe aussi des Arabes juifs, des Arabes chrétiens et des druzes (groupe hétérodoxe de l'islam avec 1,5 %).   

À l'intérieur des deux grands groupes ethniques, l'État d'Israël abrite un grand nombre de sous-groupes divers. En consultant le tableau ci-dessous, on constate que les Juifs sont constitués de Juifs israéliens (parlant l'hébreu), mais aussi de Juifs russes (parlant le russe), de Juifs roumains, de Juifs polonais, de Juifs maghrébins, de Juifs anglais, Juifs géorgiens, de Juifs iraniens, de Juifs hongrois, de Juifs français, etc.

ln en est ainsi des Arabes, car on distingue les Arabes palestiniens des Arabes syriens, des Druzes, des Arabes yéménites, des Bédouins du Negev, des Arabes tripolitains, des Arabes égyptiens, des Arabes libanais, etc. Depuis quelque temps, on distingue aussi l'arabe palestinien de l'arabe israélien, ce qui témoigne des différences progressives entre ces deux types d'arabe très proches l'un de l'autre.

Groupe ethnique Population Pourcentage Langue principale Filiation linguistique Religion principale
Juif israélien 5 007 000 55,4 % hébreu

famille afro-asiatique

judaïsme
Arabe israélien 1 553 000 17,1 % arabe palestinien famille afro-asiatique islam
Juif russe 714 000 7,9 % russe langue slave judaïsme
Juif roumain 214 000 2,3 % roumain famille afro-asiatique judaïsme
Juif yiddish oriental 188 000 2,0 % yiddish langue germanique judaïsme
Juif polonais 134 000 1,4 % polonais langue slave judaïsme
Arabe bédouin 131 000 1,4 % arabe égyptien famille afro-asiatique islam
Juif yéhoudim 101 000 0,1 % arabe judéo-irakien famille afro-asiatique judaïsme
Juif anglophone 100 000 0,1 % anglais langue germanique judaïsme
Juif éthiopien 82 000 0,9 % amharique famille afro-asiatique judaïsme
Druze 79 000 0,9 % arabe levantin du Nord famille afro-asiatique druzisme
Juif de montagne 77 000 0,8 % judéo-tat langue indo-iranienne judaïsme
Juif de Boukhara 68 000 0,7 % boukharique (judéo-tadjik) langue indo-iranienne judaïsme
Juif géorgien 63 000 0,6 % judéo-géorgien famille caucasienne judaïsme
Juif iranien 59 000 0,6 % dzhidi (judéo-iranien) langue indo-iranienne judaïsme
Juif judéo-marocain 58 000 0,6 % arabe judéo-marocain famille afro-asiatique judaïsme
Juif turc 49 000 0,5 % hébreu famille afro-asiatique judaïsme
Juif espagnol 46 000 0,5 % hébreu famille afro-asiatique judaïsme
Juif  français 41 000 0,4 % français langue romane judaïsme
Arabe tripolitain 41 000 0,4 % arabe judéo-tripolitain famille afro-asiatique judaïsme
Juif yéménite 39 000 0,4 % arabe judéo-yéménite famille afro-asiatique judaïsme
Arabe égyptien 29 000 0,3 % arabe égyptien famille afro-asiatique islam
Juif magyar 25 000 0,2 % hongrois famille ouralienne judaïsme
Philippin 22 000 0,2 % philippin famille austronésienne christianisme
Arabe libanais 18 000 0,1 % arabe libanais famille afro-asiatique islam
Autres 99 000 1,0 % - - -
Total 2023 9 037 000 100 %      

Les groupes ethniques non juifs et non arabes demeurent peu nombreux, ce sont essentiellement des Philippins, des Turcs, des Tigrinia (Érythrée), des Indiens (Inde), des Assyriens, etc.

2.2 Les langues maternelles des Juifs

L’État d’Israël n’est pas une société unilingue ni dans les faits ni au point de vue historique. C’est avant tout une société multilingue et bi-ethniques dans les faits. Bien qu’il n’y ait eu aucun recensement linguistique récent dans le pays, il est néanmoins possible de dresser un portrait approximatif de la situation.

- Les langues sémites

La langue nationale des Juifs est l’hébreu moderne, une langue de la branche sémite appartenant à la famille afro-asiatique, mais comme seulement 60% de la population juive est née en Israël cette langue n’est la langue maternelle que pour 55% de la population, mais il est compris par 75% des Israéliens; il est la langue principale de 59% des Israéliens. Par ailleurs, l'hébreu et l'arabe ont des origines communes et font partie de la branche sémitique des langues afro-asiatiques tels l'araméen, l'assyrien, le chaldéen ou l'amharique. L’existence des langues sémitiques remonte à plus de quatre millénaires, notamment avec l’akkadien, le phénicien et l’ougaritique. L'hébreu et l'arabe proviennent du même groupe linguistique et, en tant que tels, ils partagent de nombreuses caractéristiques communes:

- la prédominance de racines trilittères (composées de trois consonnes);
- l'usage fréquent de consonnes laryngales et gutturales;
- un grand nombre de mots communs;
- un alphabet consonantique (les voyelles ne s'écrivent pas): le lecteur doit connaître la langue pour en rétablir toutes les voyelles;
- elles s'écrivent et se lisent de droite à gauche:
- des règles grammaticales communes.

- Les langues sémites

On peut consulter une structure arborescente illustrant la plupart des langues chamito-sémitiques (afro-asiatiques) en cliquant ici s.v.p. C'est ainsi qu'on peut constater que l'hébreu et l'arabe sont des langues historiquement voisines, car ce sont toutes deux des langues issues du sémitique occidental qui donna naissance, d'une part, au cananéen et à l'hébreu, d'autre part, à l'arabe.

Puisque le mot «sémite» regroupe des langues parlées par des peuples aussi divers que les Phéniciens, les Cananéens, les Hébreux, les Arabes, les Éthiopiens, etc., il devrait s'appliquer à tous ces peuples. Donc, une personne antisémite dirigerait son mépris à la fois, par exemple, contre les Juifs et les Arabes puisque ce sont deux peuples sémites. Or, les termes «antisémite» et «antisémitisme» ne désignent que ceux qui manifestent leur hostilité contre les Juifs! Il y a ici une extension de sens qui paraît peu cohérente. En fait, ce sens réductif appliqué au Juifs vient de la fin du XIXe siècle en Allemagne, ce qui démontrait ainsi une méconnaissance profonde de la réalité scientifique en visant exclusivement les Juifs. Il n'en demeure pas moins que le mot «antisémitisme» semble inapproprié parce qu'il vise toutes les populations de langue sémitique dont les Arabes, les Araméens et les Éthiopiens.

Il convient d'ajouter une précision sur le mot «juif» écrit avec une minuscule initiale et «Juif» écrit avec une majuscule. Lorsque le mot désigne les adeptes du judaïsme, il s'écrit avec une minuscule (p.ex., les musulmans, les chrétiens et les juifs); lorsqu'il fait référence au peuple, il prend la majuscule (p.ex., les Arabes et les Juifs).  

- L'anglais

L'anglais est devenu davantage que la langue maternelle d'environ 600 000 immigrants d'Amérique du Nord, de l’Afrique du Sud, de la Grande-Bretagne, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Il est maintenant perçu en Israël comme la première langue étrangère pour les deux grandes communautés, les Juifs comme les Arabes. Il est non seulement la langue principale des communications internationales, notamment auprès des la diaspora juive à travers le monde, mais aussi la langue maternelle d’un groupe significatif d'immigrants (100 000 locuteurs) et une langue nécessaire pour toutes les écoles arabes et juives, ainsi que pour les universités (y incluant celles qui enseignent en hébreu). Le fait que la moitié des juifs immigrants proviennent des États-Unis expliquent en partie la popularité de l’anglais dans ce pays.

- Le français

Le français a pris une place particulière dans la vie israélienne du fait qu’il est la langue véhiculaire d'un grand nombre d’immigrants (environ 500 000) originaires du nord de l’Afrique (Maghreb). Il est aussi considéré en Israël comme la seconde langue internationale après l’anglais. Il existe même une longue tradition de l’enseignement de cette langue dans les écoles du pays. D’ailleurs, la France et Israël ont signé des accords de coopération, tandis que le gouvernement français soutient financièrement cette langue dans les écoles et les universités israéliennes. Selon un sondage réalisé en 1994, près de 25 % des Israéliens connaissent le français, soit en tant que langue maternelle (41 000 locuteurs) soit en tant que langue seconde (1,6 million).

- Le russe et l'ukrainien

Le russe (une langue slave) est aujourd’hui devenu la troisième langue étrangère d’importance en Israël. C’est une langue parlée par plus de 700 000 locuteurs originaires de l’ex-Union soviétique et de l'Ukraine. Ils représentent 8% de la population du pays. Parmi ces immigrant de l'ex-URSS, 48 % d'entre eux n'utilisent que le russe pour communiquer à la maison, 12% ne l'utilisent pas à la maison et 6 % n'emploient que le russe au travail. La langue russe est conservée par 90% des rapatriés de la première génération pour communiquer à la maison, 78% de ceux de la deuxième génération et 72% de la troisième. Le nombre de mariages en dehors de leur communauté atteint 15% pour la première génération, 20% à 25 % pour la deuxième. On estime que près de 80% des immigrants d’origine russe sont profondément laïcs et ne pratiquent que fort peu le judaïsme, mais ils demeurent influents au plan politique. Les deux tiers des russophones viennent de la Russie et de l'Ukraine, mais les autres sont arrivés de la Biélorussie, de la Moldavie de l'Azerbaïdjan et des autres républiques de l'Asie centrale.

De nombreux juifs russophones ont bénéficié du «droit à l’aliya» en vertu de la Loi du retour, même s'ils n'étaient pas vraiment juifs. Ce fut le cas de dizaines de milliers de «juifs» russes, de père juif ou de grands-parents juifs (côté paternel), considérés comme juifs dans leurs pays d’origine, mais qui découvrent, une fois en Israël, que leur judaïté n'a pas été reconnue par l’État hébreu, ni aux yeux du Grand Rabbinat, ni au regard du grand public. Rappelons que le mot «aliya» est un terme hébreu signifiant «ascension»  ou «élévation spirituelle»; il désigne l'acte d'immigration «en Terre sainte» par un juif.

Si la grande immigration russe qui a eu lieu après l’effondrement de l’Union soviétique s'est finalement terminée, les «russophones» à partir de 2014 ne parlent plus le russe comme langue maternelle, mais l'ukrainien. En effet, l’agression russe contre l’Ukraine en 2014 a touché directement les communautés juives qui y vivaient. Beaucoup d'Ukrainiens juifs ont dû évacuer leur ville natale occupée par les Russes. Des communautés entières ont dû quitter certaines villes d’Ukraine orientale transformées en ruines, surtout dans la région ukrainienne de Donetsk (voir la carte détaillée) tombée sous le contrôle des milices pro-russes. Conséquemment, des centaines de juifs ukrainiens sont arrivés en Israël, et ce, d'autant plus que le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a appelé les juifs d'Europe, en particulier les juifs d'Ukraine, à venir se réfugier en Israël.

Selon l’Agence juive, un organisme paragouvernemental israélien chargé de l’immigration, 762 immigrants ukrainiens sont arrivés durant les quatre premiers mois de 2014, contre 315 durant la même période de 2013, soit une hausse de 142%. Comme il fallait s'y attendre, cette tendance n’a cessé de s’accélérer des augmentations de 200% en mars et de 295% en avril 2015. Au total, quelque 7500 juifs ukrainiens ont effectué leur «alya» en 2015 à la recherche d’un pays sûr et stable. C'est encore peu, compte tenu que 58 000 juifs d'Ukraine ont quitté leur pays sur une population de plus de 300 000 individus. La plupart parlent l'ukrainien et le russe. Évidemment, ces exilés ont fui leur pays, non pas par conviction religieuse, mais pour fuir la guerre.

- Les autres langues

Outre l’hébreu, les Juifs ont comme langue maternelle le russe (79 %), l’arabe ou l’une de ses variétés (20 %), le roumain (2,3%) le yiddish (2,0 %), l'anglais (0,1 %), le polonais (1,4 %), l'amharique (0,9 %), le français (0,4 %), etc.

Le yiddish, une langue d’origine germanique, constitue une autre langue relativement importante en Israël. Parlé par environ 215 000 locuteurs, le yiddish de l'Est est demeuré la langue des immigrants nés généralement en Europe de l'Est et en Europe centrale, ainsi que par beaucoup de juifs ultra-orthodoxes.

Il existe aussi un grand nombre de langues influencées par l'hébreu et surtout le yiddish, appelée «langues juives»: l'arabe judéo-irakien, l'arabe judéo-marocain, l'arabe judéo-tripolitain, l'arabe judéo-tunisien, l'arabe judéo-yéménite, le boukharique, le dzhidi, le judéo-berbère, le judéo-géorgien, le judéo-italien, le judéo-tat, le ladino (ou judéo-espagnol),  le lishan didan, le lishana deni, le lishanid noshan, le yevanique.

Les autres langues sont l'awngi parlé par les Falasha (des Noirs israéliens), l'amharique, le turc, le tigrinia, le malayalam, le marathi, le domari, l'italien, le grec, l'adyghéen, l'arménien et l'assyrien néo-araméen.

2.3 La langue des Arabes israéliens

Le nombre des Arabes en Israël aujourd'hui dépasse largement le 1,5 million de locuteurs. Ils forment près de 18% de la population totale d’Israël. Ils sont partagés en trois communautés religieuses: les musulmans (13 %), les chrétiens (3 %) et les druzes (2 %).

- le nombre d'Arabes de religion musulmane en Israël est plus de 600 000; la plupart sont de rite sunnite (près de 76 %);

- les Arabes chrétiens comptent pour 17 % (dont 42 % de catholiques grecs, 32 % d’orthodoxes grecs, 16 % de catholiques romains et 10 % de protestants);

- on ne dénombre 10 % de druzes, lesquels sont historiquement partagés entre une volonté d’autonomie et une allégeance traditionnelle à l’État d'Israël dans lequel ils vivent, ce qui leur a permis de nouer des relations positives avec l’État malgré leur appartenance à la culture arabe.

Les Arabes d'Israël constituent donc un groupe culturellement et linguistiquement hétérogène. Des conflits existent entre surtout entre les Arabes chrétiens, vivant essentiellement dans des centres urbains, et les Arabes musulmans dont beaucoup habitent dans des zones rurales. Bien que langue minoritaire en Israël, l’arabe constitue une langue de grande diffusion au Proche-Orient, mais il est également perçu comme la langue d’un groupe hostile à l’existence d’Israël.

Les deux tiers du million d'Arabes vivent en Galilée, dans le nord du pays, mais aussi dans les territoires occupés de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et du plateau du Golan; la plupart de ceux qui y vivent habitent dans des villes-prisons d’où ils ne peuvent sortir. Quelque 30 000 Bédouins vivent dans le désert du Néguev et environ 85 000 druzes habitent le mont Carmel et le Golan (voir la carte). Ces chiffres ne tiennent pas compte des Arabes habitant Jérusalem-Est, qui ont refusé la citoyenneté israélienne et n'ont jamais accepté l'annexion de cette partie de la ville. La répartition des Arabes palestiniens (ou israéliens) dans Israël est la suivante:

- 18,5 % (195 700) vivent dans sept villes arabes: Nazareth, Um El-Fahm, Shefa 'Amr, Taibe, Tira, Sakhnin et Rahat;
- 50 % (environ 530 000) résident dans 114 villages arabes;
- 6 % (environ 60 000, dont 56 000 sont situés dans le désert du Néguev) vivent dans des communautés qui ne sont pas légalement «reconnues»;
- 8 % (83 600) vivent dans six villes mixte juives-arabes: Jaffa/Tel Aviv, Haifa, Acre, Nazaret Ilit, Lod et Ramle (les Palestiniens constituent une minorité dans chacune de ces villes).

La majorité des Arabes d’Israël parlent l’arabe palestinien (famille chamito-sémitique), mais beaucoup d’arabophones immigrants emploient des variétés d’arabe maghrébin, égyptien, libanais ou syrien, irakien, d’arabe du Yémen ou encore toute autre variété d’arabe. La connaissance que les arabophones ont de l’arabe officiel (arabe coranique ou arabe classique) dépend en général de leur degré d’instruction dans les écoles arabophones d’Israël. Pour les Arabes palestiniens qui fréquentent les écoles israéliennes, l’arabe officiel (et non pas l'arabe palestinien) constitue une langue seconde, suivi de l’hébreu et de l’anglais.

3 Les religions

Religion %
Juifs 75,6 %
Musulmans 16,9 %
Chrétiens 2,0 %
Druzes 1,7 %
Autres 3,8 %
Israël compte une population de 9,0 millions d'habitants, parmi lesquels on dénombre 75,6 % de juifs, 16,9 % de musulmans, 2 % de chrétiens et 1,7 % de druzes. Les 3,8 % restants comprennent d'autres religions, telles que les samaritains, les hindous, les baha'is, les bouddhistes, les néopagans et les israélites hébreux africains de Jérusalem; ce sont des «non-juifs». Les travailleurs étrangers qui vivent en Israël ne sont pas inclus dans ces données et sont estimés à 150 000.

Parmi les adeptes du judaïsme, il faut distinguer le judaïsme orthodoxe, le judaïsme réformé et le judaïsme conservateur. Pour les orthodoxes (ou ultra-orthodoxes), la loi juive et la Torah sont d'essence divines, ce qui signifie que ces lois sont inaltérables et doivent être entièrement respectées.

3.1 Les juifs ultra-orthodoxes

Dans un pays habitué aux guerres, où l'armée est une institution centrale, l'exception ultra-orthodoxe est un motif de ressentiment dans les autres groupes sociaux. On reconnaît les hommes à leurs longs costumes et grands chapeaux noirs.
 
Chez les ultra-orthodoxes, plus de 80 % des hommes ne travaillent pas, la grande majorité d'entre eux étant exemptés du service militaire, alors que leurs écoles talmudiques touchent d'importantes subventions de l'État; leurs épouses, qui ont en moyenne huit enfants, perçoivent des allocations familiales en conséquence.

Ces ultra-orthodoxes sont perçus comme des fanatiques israéliens qui ne veulent pas d’un État démocratique, mais d’un État religieux. Contrairement aux politiciens, ils ne cachent ni leur racisme ni leur bigoterie. Ils déplorent encore aujourd'hui l’échec des premiers sionistes à «débarrasser l’État juif de tous ses habitants palestiniens». Ils pensent que le politiciens ont eu tort de permettre à une petite minorité de rester sur place, ou de la laisser croître en nombre et en influence.

Ce fanatisme israélien est l’aboutissement de décennies de guerre, d’occupations et de colonisations à répétition. Il puise sa force dans sa vocation messianique dans les territoires palestiniens occupés, où ils ont étendu leur pouvoir aux dépens des Palestiniens. Ces juifs orthodoxes ne doivent pas être considérés comme une simple présence folklorique, une communauté traditionnelle inoffensive ou un ornement ancestral bénin, ils détiennent un pouvoir politique énorme, car ils imposent leur idéologie auprès du gouvernement qui doit former des coalitions. Ils sont terrifiés par l'arrivée d'un gouvernement le moindrement libéral.

3.2 Les karaïtes et les samaritains

Les karaïtes forment une petite communauté juive datant du VIIe siècle; ils professent une stricte observance de la Torah considérée comme la source exclusive de la loi religieuse. Les quelques de 23 000 karaïtes conservent leurs propres tribunaux religieux et ont tendance à se marier entre eux. La plupart résident principalement à Ramlé, à Ashdod et à Béer Shéva.

Quant aux samaritains, tout en étant juifs, ils ne reconnaissent que la Torah et le Livre de Josué. Cette petite communauté, estimée à environ 900 membres est une survivance issue des anciens Samaritains. Près de 50 % d'entre eux vivent dans le village de Kiryat Luza, les autres habitant leur petit quartier de Holon près de Tel Aviv. Ils parlent arabe dans la vie quotidienne et se servent d'une forme archaïque de l'hébreu dans leur liturgie.

3.3 Les musulmans

Chez les musulmans israéliens (17% de la population), il existe aussi des groupes différents. Si la plupart d'entre eux sont de confession sunnite (env. 70%), il faut reconnaître aussi d'autres communautés, dont les musulmans alaouites, ahmadis, chiites, bédouins, kurdes, tsiganes, turcs, etc. Pour leur part, les druzes israéliens vivent essentiellement dans le nord du pays, notamment à Daliyat Al-Karmel près de Haïfa. Des villes druzes existent également dans les hauteurs du Golan, territoire revendiqué par la Syrie.

Les chrétiens d'Israël et des territoires palestiniens occupés représentent une petite minorité de la population de la région. On distingue les orthodoxes, les catholiques, les anglicans, les luthériens, les baptistes, etc. En Israël, les citoyens chrétiens constituent environ 2% de la population totale. Cette proportion représente une importante diminution de la population depuis 1948, alors que des centaines de milliers de Palestiniens arabes, musulmans et chrétiens ont quitté le pays comme réfugiés, tandis que ces centaines de milliers de juifs sont arrivés dans le pays comme nouveaux immigrants. Jusqu’en 1948, les chrétiens constituaient environ 10% de la population.

La Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël (1948) garantit la liberté de religion à toute la population. Cela signifie que chaque communauté religieuse EN PRINCIPE est libre, en droit et dans les faits, de pratiquer sa religion, de célébrer ses fêtes, d'observer son jour de repos hebdomadaire et d'administrer ses propres affaires. De plus, chaque communauté possède son conseil et ses tribunaux religieux, reconnus par la loi et ayant compétence pour les affaires religieuses et les questions de statut personnel telles que les mariages et les divorces. Enfin, chacune des communautés religieuses conserve son propre rituel, ses lieux de culte et ses caractéristiques architecturales qui ont évolué au cours des siècles.

Compte tenu de la diversité actuelle en matière de religions, il faut s'attendre à des conflits entre certaines communautés et à des actes d'intolérance et de discrimination à l'égard des non-juifs.   

Dernière mise à jour: 15 nov. 2023
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Israël
 
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Données factuelles
 

(2)
Données historiques


 

(3)
La politique linguistique


 

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