| 
     | Grèce 
	
	3) 
	La politique linguistique à l'égard de la langue grecque
 | 
  
  
 
  

1 La politique 
linguistique traditionnelle
La Grèce a toujours attaché une grande importance à la préservation de 
sa langue et de sa culture. Avec la religion, la langue représente 
l'une des valeurs essentielles de l'identité nationale grecque. Dès 
sa fondation en 1824, l'État grec, suivant en cela le cadre idéologique de la 
création des États-nations en Europe, n'a jamais adopté le bilinguisme ou le 
multilinguisme; il s'est déclaré un État homogène de langue grecque et de 
religion orthodoxe. Durant près 
d'un siècle, toute la politique linguistique de l'État grec consistait à assurer 
la continuité du grec ancien au sein de la société grecque. Ce fut la longue 
guerre linguistique qui a opposé les tenants du grec ancien  ̶  la
katharévousa ou la «langue pure»  ̶  et les partisans du grec 
moderne  ̶  le démotique  ̶ , deux langues de même origine, mais 
qui ont évolué de façon fort différente. La question linguistique fut résolue en 
1976 lorsque le gouvernement fit adopter, dans une simple loi scolaire, le démotique comme 
la langue 
d'usage de l'État. 
1.1 La notion de «langue officielle»
	
		
			|  | Le grec n'a jamais été déclaré dans une loi ou dans la 
Constitution la «langue officielle» de l'État grec. Même l'article 6 de la 
Constitution de 1968, celle du régime des colonels, ne mentionnait pas que le 
grec était la langue officielle: «La langue officielle de l'État et de 
			l'enseignement est celle dans laquelle sont rédigés la Constitution 
			et les textes de la législation hellénique.» Cette formulation consistait à imposer la katharévousa sans avoir besoin de la 
nommer ni de la définir. Or, le texte de la Constitution et des lois 
était rédigé dans la version de la katharévousa, la «langue 
pure», une langue qui n'était plus employée à l'oral. | 
	
 
	
		
			| 
			 | Quant à l'article 2 de la loi n° 309/1976 qui a relégué aux oubliettes la  katharévousa 
pour le démotique, il énonce seulement au paragraphe 1 que la langue 
			néo-hellénique doit être employée dans l'enseignement 
			à partir de l'année scolaire de 1976-1977
			et que, au paragraphe 2, cette langue néo-hellénique est «l'instrument 
expressif national utilisé par le peuple grec et les écrivains importants de la 
Nation et basé sur la forme démotique». 
			On ne trouve nullement dans quelque 
texte juridique que ce soit que «le grec est le langue officielle de la Grèce», 
comme cela est le cas à l'article 2 de la Constitution française qui se lit 
comme suit: «La langue de la République est le français.»  Ce type de 
			proclamation n'a jamais existé pour la langue grecque contemporaine!  | 
	
 
Par conséquent, le grec bénéficie du statut de langue officielle en 
Grèce  dans les faits (de facto), non 
 par la 
loi (de jure). D'ailleurs, l'expression équivalente en grec de «langue 
officielle», soit 
επίσημη 
γλώσσα ("epísimi 
glóssa") n'apparaît nulle part, c'est-à-dire dans aucun texte 
de loi contemporain en vigueur, ce qui n'empêche pas que le grec soit consacré comme la 
langue de toutes les fonctions administratives de l'État grec. Même la 
Constitution de 1968 dans l'expression Eπίσημηος 
γλώσσα 
(en  katharévousa) de 
l'article 6 ne faisait pas référence au grec, mais à la 
katharévousa, 
sans la nommer.   
Bref, lorsqu'on 
parle du grec comme «langue officielle» en Grèce, il s'agit d'une convention 
sociopolitique qui reconnaît que, dans les faits, c'est la réalité juridique. 
C'est exactement comme aux États-Unis, alors que nulle part dans la Constitution 
américaine ou dans tout autre texte institutionnel ou législatif, il n'y a de 
définition ou de proclamation d'une langue officielle au niveau fédéral. Mais l'anglais est la 
langue officielle de facto, comme le grec peut l'être en Grèce. 
La Constitution de 1975, ne traite que de la langue des 
Saintes Écritures (art. 3), pas celle en usage dans le pays; de plus, elle ne 
fait que mentionner l'interdiction de la discrimination fondée sur la 
nationalité, la race, la langue, les convictions religieuses ou politiques (art. 
5). Dans un pays où 85 % de la population parle la même langue, il apparaît en 
effet peu 
pertinent de proclamer une langue officielle qui s'impose de toute façon dans la 
pratique quotidienne. 
1.2 La révision constitutionnelle
La révision de la Constitution grecque de 1975 était en cours 
de discussion et de préparation depuis quelques années. Elle aurait pu ou même dû mettre sur 
la table l'importante question de la langue grecque, qui semble largement oubliée et 
ostensiblement négligée par les dirigeants politiques du pays. Rappelons qu'il n'existe pas formellement de langue officielle pour le peuple grec et son 
État, qui soit reconnue et protégée par sa constitution. La Grèce, comme bien 
d'autres pays, se voit pourtant envahir dans les rues et les places publiques par des 
enseignes commerciales et professionnelles, qui portent dans leur majorité 
des noms étrangers, principalement en anglais, sans compter que de nombreux noms 
grecs sont désormais présentés en lettres latines. Il y a aussi la question de la 
religion d'État avec l'Église orthodoxe, perçue de plus en plus comme une 
anomalie en Europe. Il faudrait garantir explicitement la neutralité religieuse 
de l'État, tout en préservant pour des raisons historiques la reconnaissance de 
l'orthodoxie en tant que religion dominante, en précisant que cela n'a pas de 
conséquences discriminatoires pour aucune autre religion.
Mais la procédure de révision constitutionnelle est 
longue et complexe, car l’article 110 de la loi fondamentale est particulièrement contraignant afin 
d’éviter que la Constitution ne soit à la merci de majorités politiques 
changeantes. Par exemple, cet article 110 fixe une limite temporelle à la 
révision : aucune nouvelle procédure ne peut être entamée dans un délai de cinq 
ans à compter de «l’achèvement de la précédente procédure». Il arrive que le 
cumul d’obstacles entraîne des révisions relativement retreintes, comme en 1986, 
en 2001, en  2008 et en 2019.
En février 2019, le Parlement grec a adopté 
les révisions constitutionnelles proposées par le gouvernement; les 
modifications concernent 28 articles de la Constitution grecque, mais au final 
neuf modifications ont reçu les votes nécessaires pour être adoptées, sur un 
total de 49 proposées par toutes les parties au cours de la procédure. 
Cependant, aucune de ces modifications ne 
porte sur la langue, ni sur le rôle de la religion. Avec la majorité absolue de 
151 voix, l'article 3 de la Constitution grecque concernant les relations entre 
l'Église grecque et l'État devrait être révisé par le prochain Parlement qui 
émergera des élections. Cette situation démontre bien que la langue et le 
religion en Grèce sont des sujets tellement explosifs qu'on n'ose même plus y 
toucher.
1.3 La langue de la législation grecque
Le Parlement grec (en grec moderne : Βουλή των Ελλήνων ou 
"Voulí ton Ellínon", ce qui signifie «Conseil des Grecs») est le parlement 
monocaméral de la Grèce; il est composé de 300 députés (βουλευτές) ou 
"vouleftes" élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel direct par les 
citoyens grecs. Le règlement intérieur du Parlement ne traite aucunement de la 
langue utilisée lors des débats, mais seul le grec est employé, de même que dans 
la rédaction des lois et règlements. La législation électorale ne traite pas 
davantage de la langue au moment des élections.
Les seuls textes où l'on fait mention de la question 
linguistique concernent les règles du Parlement européen qui 
garantissent des conditions 
de travail égales à tous les députés afin qu'ils puissent avoir un accès complet 
aux informations dans la langue officielle de leur pays  ̶  donc le 
grec en Grèce  ̶ , ce qui s'applique 
évidemment aux députés grecs.  
2 La langue des tribunaux
Nous savons que la religion et l'État font bon ménage en 
Grèce, puisque l'Église orthodoxe n'est pas séparée de l'État qui paye les 
salaires des popes, comme ceux de tout membre du clergé orthodoxe. Ce sont des 
employés de l'État! 
2.1 Le blasphème
Or, l’article 198 du Code pénal
		
  				(1962) grec punit 
quiconque, en public et avec malveillance, offense Dieu de quelque manière que 
ce soit, et quiconque manifeste en public, en blasphémant, un manque de respect 
envers le sentiment religieux: 
 
  
  
    
      | Article 198 
			
			Le blasphème
			
			malveillant 
			
			
			
			1) 
			
			
			
			Quiconque, 
			en public et par malveillance, offense Dieu 
			est passible de deux 
			ans d'emprisonnement. 
			
			
			2) 
			Quiconque, 
			sauf dans ce qui est prévu 
			au 
			paragraphe 1, 
			manifeste en public en blasphémant un 
			manque de 
			respect
			envers le 
			sentiment religieux,
			est passible 
			de
			six
			mois ou
			d'une amende 
			de 3000
			
			euros. | 
  
  
 
Toute personne contrevenante est passible
			de
			six
			mois ou
			d'une amende 
			de 3000
			
			euros (3490 $US). Le texte ne mentionne pas si le blasphème doit 
être en grec, mais nous savons qu'en Grèce les partis politiques 
sont peu désireux de se mettre à dos la très influente Église orthodoxe. 
La Grèce n'est pas le seul pays de l'Union européenne à punir le blasphème; sept 
autres pays entrent également dans cette catégorie, malgré la très 
faible application de ce type de législation (Allemagne, Danemark, Irlande, 
Italie, Malte, Pays-Bas et Pologne).
																
																2.2. La langue 
des procès
																
																En réalité, tous 
les procès se déroulent en grec. Le
Code de procédure civile (1985) 
prévoit que, en cas de besoin, un interprète doit être embauché si un 
justiciable, un témoin, un expert ou l'une des parties ignore la langue grecque:   
  
  
    
      | Article 252 
																
																
																
																1) 
																 
																
																
																Si un 
																témoin, 
																un expert ou 
																l'une des 
																parties 
																présentes ou 
																leurs 
																représentants 
																judiciaires qui 
																comparaissent en 
																personne à 
																l'audience ou à 
																la procédure de 
																l'acte de 
																procédure 
																ignore la langue 
																grecque, un 
																interprète est 
																embauché. 
																S'il s'agit 
																
																d'une langue peu 
																connue, 
																un traducteur de 
																l'interprète de 
																relais peut être 
																recruté. 
																
																
																2) La 
																déposition du 
																témoin est 
																consignée dans 
																le procès-verbal 
																ou dans le 
																rapport de 
																traduction. 
																
																
																3) Les 
																interprètes sont 
																nommés par le 
																juge et dans les 
																tribunaux à 
																plusieurs 
																membres par le 
																président du 
																tribunal et, à 
																moins qu'ils 
																n'aient été 
																assermentés 
																comme 
																interprètes, 
																ils doivent prêter 
																serment 
																conformément à 
																l'article 408 
																pour s'acquitter 
																de leurs 
																fonctions 
																avec fidélité et 
																précision, et 
																ils peuvent être 
																exclus pour les 
																mêmes raisons 
																que 
																les experts. 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											
																											Article 454Si le document soumis a été rédigé dans une langue étrangère, il doit être présenté dans une traduction officielle certifiée par le ministère des Affaires étrangères ou une autre personne juridiquement compétente ou par l'ambassade ou le consulat grec du pays où le document a été rédigé ou par  l'ambassade en Grèce ou du consulat du même pays. Dans tous les cas, le tribunal peut ordonner  que le document soit traduit en grec par un expert. | 
  
  
	Par le fait même, si 
	un document soumis est rédigé dans une langue étrangère, il doit être 
	présenté dans une traduction officielle certifiée par le ministère des 
	Affaires étrangères ou une ambassade.
	
	2.3 L'interprétariat
 
																
																L'article 233 du
Code de 
procédure pénale (2019) prévoit également le recours à un interprète 
lorsqu'un suspect, un accusé ou un témoin qui ne parle pas ou ne comprend pas 
suffisamment la langue grecque:
  
  
    
      | Article 233 Désignation d'un interprète
 1) À tout stade de la procédure pénale, 
		lorsqu'un suspect, un accusé ou un témoin 
		qui ne parle pas ou ne comprend pas suffisamment 
		la langue grecque doit être interrogé, il 
		doit bénéficier d'une interprétation sans délai. Si c'est nécessaire, 
		des services d'interprétation sont disponibles pour la communication 
		entre l'accusé et ses avocats à tous les stades de la procédure pénale. 
		Le droit à l'interprétation en vertu des alinéas précédents comprend une 
		assistance appropriée aux personnes malentendantes ou souffrant de 
		troubles de la parole. À chaque étape de la procédure pénale, 
		l'examinateur vérifie par tout moyen approprié 
		si le suspect ou l'accusé parle et comprend la 
		langue grecque et s'il a besoin de l'assistance d'un interprète.
 | 
  
  
	L'article 238 du même code autorise l'emploi d'une langue 
	étrangère dans une déclaration écrite au moment de l'interrogatoire, mais 
	une traduction en grec devra néanmoins être faite ultérieurement: 
 
 
	
		
			| Article 238 
			
			Traduction de 
			documents et dépôts écrits dans une langue étrangère
 1) Lorsqu'il s'agit de
			
			traduire des documents 
			qui nécessitent définitivement un travail à long terme, un délai est 
			fixé dans lequel l'interprète doit remettre la traduction.
			Ce délai peut être prolongé. Si 
			celui-ci n'est pas respecté, l'interprète désigné est licencié et un 
			autre est nommé. Il en va ainsi lorsque la personne désignée 
			exerce son travail de manière inadéquate ou négligente.
 
				
					
						
							
								
									
										
											
												
													
														
														
														
														2)
														
														
														Exceptionnellement, 
														lorsque le témoin ou 
														l'accusé ignore la 
														langue grecque 
														et 
														qu'il s'avère qu'il 
														n'est pas facile de 
														désigner un interprète 
														approprié, 
														il peut présenter une 
														déclaration écrite ou 
														des excuses dans une 
														langue étrangère 
														au moment de 
														l'interrogatoire.
														La 
														déposition est incluse 
														dans le dossier avec la
														
														
														
														traduction, 
														qui est faite 
														ultérieurement, 
														conformément au 
														paragraphe 1. | 
	
 
En somme, tout accusé a droit à l’assistance d’un interprète si sa 
connaissance de la langue grecque est jugée imparfaite. Cette mesure vaut 
également pour les personnes sourdes, muettes ou sourdes-muette; l'interprète 
doit démontrer sa connaissance suffisante de la langue des signes au moyen d'un 
certificat reconnu. Tout interprète doit prêter serment sur l’Évangile du fait 
que son interprétation sera effectuée avec fidélité et conscience. La langue 
employée est le grec dans sa version moderne, bien que la langue officielle de 
l’État ne soit pas identifiée ni définie dans la Constitution de 1975. 
																
																
																Le
Code 
																civil (1984) 
prévoit des mesures similaires dans le cas des testaments:
  
  
    
      | Article 1737 
																
																
																
																Testateur 
																ignorant la 
																langue grecque
 1) Si le 
																testateur, de 
																l'avis du 
																notaire, ignore 
																la langue 
																grecque, 
																ou si le 
																titulaire 
																déclare ignorer 
																le grec, 
																
																un interprète 
																est embauché.
																Les 
																dispositions des 
																articles 1725 à 
																1728 concernant 
																les témoins 
																s'appliquent en 
																conséquence à 
																l'interprète.
 
 2) 
																L'interprète 
																doit jurer qu'il 
																interprétera 
																fidèlement la 
																volonté du 
																testateur et 
																traduira l'acte, 
																avant de signer, 
																
																
																
																dans la langue 
																exprimée par le 
																testateur, 
																tandis que les 
																autres 
																écouteront.
 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											Article 1746Testateur ignorant la langue grecque Si le testateur, de l'avis du notaire, ignore la langue grecque ou déclare ignorer le grec, les dispositions de l'article 1737 s'appliquent en conséquence au secret testamentaire. | 
  
  
	Tous les textes cités font la preuve que la langue d'usage 
	des tribunaux est la langue grecque.
 
3 
La langue de l'administration grecque
Depuis l’indépendance en 1824, l’État est devenu la principale source de 
revenu pour les dirigeants et les élites. Dès la fin du XIXe 
siècle, la bureaucratie grecque était déjà proportionnellement la plus 
considérable des États 
européens. Cette bureaucratie compte aujourd’hui environ un million de 
fonctionnaires pour une population de 11 millions d’habitants, soit un salarié 
sur quatre. De plus, le gouvernement ne semble pas savoir lui-même avec précision le 
nombre de ses employés. 
Normalement, les fonctionnaires servent à gérer des 
services publics, même quand ils sont déficients, mais en Grèce ils servent 
autant à assurer des privilèges à certains groupes professionnels ou verser des 
rentes. Selon Transparence international, la Grèce se classe au 74e 
rang sur 180 pays pour le niveau de corruption, plus ou moins à égalité avec la 
Jordanie, la Corée du sud et le Costa Rica; en Europe même, la Grèce est 
pratiquement au dernier rang aux côtés de la Roumanie et de la Bulgarie. Bref, 
la fonction publique grecque n'est pas réputée pour son efficacité. 
Nous pouvons 
constater aussi que la question linguistique ne préoccupe pas beaucoup 
l'administration grecque, car il n'existe que fort peu d'actes normatifs à ce 
sujet.
3.1 La citoyenneté grecque
L'article 5A du 
		
Code de la citoyenneté grecque (2004) exige une «connaissance suffisante de la langue 
grecque» pour devenir citoyen grec par naturalisation:
  
  
    
      | Article 5A 
 1) L'étranger qui souhaite devenir citoyen grec 
		par naturalisation doit, en plus des conditions de l'article précédent:
 
		
		a)
		Connaître 
		suffisamment la langue grecque, 
		afin de remplir les obligations découlant du statut de citoyen grec. 
			
				
					
						
							
								
									
										
											
												
													
													
													
													3) 
													Afin de vérifier la garantie 
													de la condition essentielle 
													du cas a) du paragraphe 1 (connaissance 
													suffisante de la langue 
													grecque), 
													la commission de 
													naturalisation compétente 
													s'appuie sur 
													un 
													examen linguistique 
													qu'elle organise, de niveau 
													B1, pour la compréhension et 
													la production de la parole 
													et de la compréhension 
													orales
													
													de langue 
													écrite et de niveau A1 pour 
													les adolescents et les 
													adultes pour la production 
													de langue écrite, 
													conformément aux normes 
													fixée s par le Cadre européen 
													commun de référence pour les 
													langues (KEPA-CECR).
													
													
														
															
																
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								Afin de vérifier la garantie dans certaines conditions essentielles du paragraphe 1, et en particulier la familiarité du requérant avec l'histoire et la culture grecques, les institutions du gouvernement de la République grecque, la vie politique du pays, ainsi que les connaissances de base de l'histoire de la politique grecque, surtout moderne, la décision du comité de naturalisation compétent est basée sur un test spécial qu'il organise. Par décision du ministre de l'Intérieur, les spécifications de l'examen linguistique et de l'épreuve spéciale, ainsi que de toute autre question liée à leur organisation et leur contenu sont réglementées.
 | 
  
  
	La décision ministérielle Β7-255 de 1998, le
	Centre pour la langue grecque (Κέντρο 
	Ελληνικής Γλώσσας) a été désigné comme l'organisme officiel pour l'émission des certificats de maîtrise du grec. La décision ministérielle 
	Β7-144 de 1999 a désigné le Centre de la langue grecque comme l'organisme 
	exclusif de prise de décisions relatives à la conduite des examens 
	linguistiques. 
	3.2 Le Centre pour la langue grecque
	
		
			
				|  | Le Centre pour la langue grecque (en grec: Κέντρο 
				Ελληνικής γλώσσα = Kéntro Ellinikís glóssa) est une 
				entité juridique de droit privé créée en vertu de la loi n° 2083/1992, 
				qui 
				est basée à Thessalonique avec un bureau additionnel à Athènes. C'est un organisme de recherche supervisé 
				par le ministère de l'Éducation et des Affaires religieuses. Il 
				est responsable de la promotion de la langue grecque et de la 
				certification du grec. Il participe également à des actions 
				conjointes avec l'Université Aristote de Thessalonique. L'objectif du Centre pour la langue grecque est de 
				renforcer et de promouvoir la langue grecque à l'intérieur et à 
				l'extérieur de la Grèce, d'organiser son enseignement aux 
				étrangers et aux expatriés, de soutenir les professeurs de grec 
				à l'étranger et dans le pays, et de produire toute forme de 
				matériel qui contribue à la promotion et à la diffusion de la 
				langue grecque.
 | 
		
	 
	Le Centre pour la langue grecque comprend les départements 
	scientifiques suivants: 
	
		- le département de 
		lexicographie (Tmíma Lexikografías): il est actif dans 
		la conception et la compilation de dictionnaires et d'autres outils 
		lexicographiques, la création de bases de données lexicographiques pour 
		des applications sur l'Internet et la poursuite du dictionnaire Kriaras;
		- le département de 
		linguistique (Tmíma Glossologías); il est actif dans 
		la promotion de l'histoire de la langue grecque et dans les questions de 
		politique linguistique et d'éducation aux langues;
		- le département de soutien et 
		de promotion de la langue grecque (Tmíma Stírixis kai 
		Provolís tis Ellinikís Glóssas): il organise les examens de 
		certification de compétence du grec et prépare des programmes de 
		recherche pour l'enseignement du grec comme langue étrangère/seconde;
		- le département de langue et 
		littérature (Tmíma Glóssas kai Logotechnías): il 
		s'occupe de l'étude de la langue et de la littérature grecques modernes 
		(originale et traduite) et étudie la langue comme outil de traduction.
	
	Le Centre pour la langue grecque est également l'organisme responsable 
	de la conduite des examens de certification de la langue grecque. Les 
	examens de certification d'adéquation des études grecques sont organisés 
	dans des centres d'examen reconnus par le KEG (Kéntron Epangelmatikís 
	Katártisis = Centre de formation professionnelle) en Grèce et à l'étranger. 
	Les candidats sont testés sur six niveaux de compétence linguistique et 
	évalués sur quatre ou cinq compétences, à savoir la compréhension et la 
	production de textes écrits, la compréhension et la production de la langue 
	parlée et l'utilisation de la langue. Des examens de compétence en grec à 
	des fins spéciales et des examens de compétence en grec pour les candidats 
	des centres de formation professionnelle (KEK) sont également organisés 
	3.3 L'obtention du certificat de 
	compétence du grec
	
	
	L'article 68 de la
	
	Loi sur l'accès, le séjour et l'intégration sociale des ressortissants de 
	pays tiers dans le territoire hellénique (2005) mentionne ainsi les 
	conditions d'acquisition de la connaissance du grec:  
	
		
			
				| Article 
				68 Preuve d’une 
				connaissance suffisante de la langue grecque et des éléments de 
				l’histoire et de la culture grecques 1)
				Une connaissance 
				suffisante de la langue, de l’histoire et de la culture grecques 
				doit être démontrée par l’un des acquis suivants :  
					a) un certificat 
					d’obtention d’un diplôme pour au moins l’enseignement 
					obligatoire des écoles 
					grecques en Grèce;
					 b) un diplôme d’écoles 
					secondaires étrangères appartenant au 
					système d'éducation grec;
					 c) un diplôme reconnu des 
					départements de langue 
					grecque des 
					universités à l’étranger;  d) un 
					certificat de compétence 
					grecque au moins de 
					niveau B-1 octroyé conformément à la directive 60/2010; et e) un 
					certificat spécial de 
					connaissance suffisante de la langue grecque 
					et des éléments de l’histoire et de la culture grecques 
					après un examen réussi effectué sous la responsabilité du 
					Secrétariat général pour l’apprentissage tout au long de la 
					vie en coopération avec le Centre de langue hellénique, dans 
					le cadre de ses responsabilités en matière de certification 
					de la langue grecque. | 
		
	 
	
																
																L'examen pour 
	l'obtention du certificat de compétence grecque de niveau B-1 comprend la 
	lecture d'un court texte par le candidat, suivie d'une discussion en rapport 
	avec son sujet afin de tester les capacités de compréhension de l'écrit. Sur 
	la base de ce qui est défini dans le Cadre européen commun de référence pour 
	les langues, le candidat de niveau B-1 peut agir de manière autonome et 
	efficace dans des situations de communication ordinaires (sur des sujets qui 
	lui sont familiers ou d'intérêt personnel). Le candidat doit être capable de 
	gérer les problèmes de communication en demandant l'aide de son 
	interlocuteur. En termes de capacités de compréhension, le candidat doit 
	comprendre l'essence et certains détails (mais pas tous) d'un texte oral ou 
	écrit, tant qu'il n'est pas particulièrement exigeant. Dans ce contexte, les 
	candidats peuvent être invités, entre autres, à répondre oralement à des 
	questions spécifiques ou à faire correspondre des phrases avec des images, à 
	répondre à des questions du type «bien/faux» ou à des questions à choix 
	multiples, ou à prendre de courtes notes.
	
																
																L'article 90 de 
	la
	
	Loi sur l'acquisition du statut et l'octroi d'un permis de séjour de longue 
	durée (2014) prescrit également la connaissance suffisante du grec pour 
	l'octroi d'un permis de séjour de longue durée:
  
  
    
      | 
																
																
																
																Article 90 
																
																
																
																1) Si les 
																conditions 
																prévues à 
																l’article 
																précédent sont 
																cumulativement 
																satisfaites, le 
																citoyen d’un 
																pays tiers doit 
																demander un 
																permis de séjour 
																de longue durée 
																auprès de 
																l’institution 
																responsable, en 
																vertu du 
																paragraphe 3 du 
																présent article, 
																accompagné des 
																pièces 
																justificatives 
																requises. 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											2) Les conditions d'intégration d'un citoyen de pays tiers dans la société grecque, visées au paragraphe 1 de l'article 89, sont satisfaites dans les cas suivants:
																												a) s'il prouve qu'il a une connaissance suffisante de la langue grecque et une connaissance d'éléments de l'histoire et de la culture grecques, conformément à l'article 107; ou
 b) s'ils sont titulaires d'une carte de séjour permanent en tant que membres d'une famille grecque;
 | 
  
  
 
	Cette connaissance du grec est exigée aussi sur le marché du 
	travail, car c'est une condition préalable à l'exercice de diverses 
	professions en Grèce. Par exemple, le décret ministériel n° 38/2010 énonce à 
	l'article 52 que des compétences linguistiques en langue grecque sont 
	nécessaires pour que l'autorisation d'exercer une profession soit fondée sur 
	la reconnaissance des qualifications professionnelles des bénéficiaires. 
	Ainsi, tout bénéficiaire de qualifications professionnelles pour exercer une 
	profession en Grèce doit certifier, selon la profession qu'il souhaite 
	exercer, qu'il possède le niveau de grec nécessaire. 
	Il faut ajouter aussi que tout candidat à la certification 
	de la connaissance du grec doit être familiarisé avec des éléments de la vie 
	quotidienne en Grèce (horaires de repas, jours fériés, horaires de travail, 
	temps libre, etc.), les conditions de vie (travail, résidence), certaines 
	coutumes et traditions dominantes en Grèce (Noël, chants de Noël, Pâques), 
	les relations interpersonnelles, les comportements sociaux les plus 
	caractéristiques des membres de la société. Il convient de préciser que tout 
	individu 
	candidat n'est pas directement examiné pour les habitudes et les valeurs de 
	la société grecque, car ses connaissances culturelles sont indirectement 
	contrôlées par la manière dont l'individu utilise la langue.
	3.4 L'emploi obligatoire du grec
	L'article 19 de la
	
																
																Loi sur le Registre public 
	(2017) impose l'usage de la langue grecque:
  
  
    
      | Article 19 
 Langue de la tenue du Registre public
 
 Les informations fournies par les articles 15, 16 et 17 de 
					la présente loi sont inscrites au registre public 
		en langue 
					grecque. Par décision du Conseil d'administration du E.L.T.E., 
					les informations peuvent être inscrites dans le registre 
					dans une autre langue officielle de l'Union européenne en 
					indiquant si la traduction est officielle ou non.
 _______
 ELTE =
		Comité de normalisation comptable et d'audit.
 | 
  
  
	
																
																L'État grec ne 
lésine pas avec l'emploi du grec. Par exemple, la
Loi sur 
																les mesures de 
																soutien et le 
																développement de 
																l'économie 
																grecque, 
																sur les questions 
																d'organisation 
																du ministère des 
																Finances (2014) 
impose l'usage du grec dans les documents contractuels:
  
  
    
      | Article 39 
																
																
																
																
																
																Documents du 
																contrat
 4) 
																Les documents 
																contractuels 
																doivent être 
																rédigés en grec 
																et 
																éventuellement 
																dans d'autres 
																langues, en totalité 
																ou en partie.
																En 
																cas de 
																divergence entre 
																les parties des 
																documents 
																contractuels 
																rédigées en 
																plusieurs 
																langues,  
																
																
																la version 
																grecque 
																prévaudra.
 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											
																											Article 57Rédaction et détails de la publication des avis
 4) Les avis d'appel d'offres doivent être publiés en détail en grec. Seul le texte publié dans cette langue est considéré comme authentique. Un résumé des éléments les plus importants de chaque avis peut être publié en d'autres langues officielles. Les frais de publication de ces avis par la Commission européenne sont à la charge de l'Union européenne.
 | 
  
  
 
																
																Il en est ainsi 
à l'article 56 de la
Loi sur la question des communications 
					électroniques (2006):
  
  
  
    
      | Article 56 
																
																
																
																Contenu des 
																contrats conclus 
																par les 
																producteurs 
																
																
																2) Sans 
																préjudice de la 
																loi n° 2251/1994, telle qu’en 
																vigueur, le 
																contrat conclu 
																entre un abonné 
																ou un 
																utilisateur 
																producteur et 
																une entreprise 
																assurant la 
																connexion et/ou 
																l’accès au 
																réseau 
																téléphonique 
																public ou entre 
																un consommateur 
																ou un 
																utilisateur 
																producteur et 
																les autres 
																prestataires de 
																services de 
																communications 
																électroniques 
																comprennent au 
																moins les 
																éléments 
																suivants: 
																	
																	
																	
																	j) 
																	
																	l'obligation 
																	d'employer 
																	la langue 
																	grecque, 
																	pour tout 
																	service 
																	fourni par 
																	les sociétés 
																	de 
																	communications 
																	électroniques; | 
  
  
 
  
 
 
																
																Quant à la
Loi sur la protection du consommateur (1994), 
elle prescrit également l'emploi de la langue grecque:
  
  
    
      | Article 2 
																
																
																
																
																Conditions 
																générales de 
																transaction - 
																conditions 
																générales 
																abusives
 2) 
																
																
																Les conditions 
																générales des 
																contrats et des 
																accords 
																accessoires 
																rédigés en 
																Grèce doivent 
																
																
																
																
																
																être formulés 
																par écrit en 
																grec, de manière 
																claire, 
																spécifique et 
																compréhensible, 
																afin que le 
																consommateur 
																puisse 
																pleinement 
																comprendre leur 
																signification et 
																doivent être sont imprimés 
																en caractères 
																lisibles dans 
																une partie 
																visible du 
																document 
																contractuel.
																Les 
																conditions 
																générales des 
																transactions 
																internationales 
																qui s'appliquent 
																au marché grec 
																sont également 
																obligatoires 
																
																
																
																dans la langue 
																grecque.
 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											
																											Article 5Vente des biens de consommation et garanties
 2)  À chaque vente, le fournisseur doit présenter au consommateur par écrit, en grec ou avec des symboles établis au niveau international, des instructions claires et complètes pour un usage sûr, un entretien et une plein utilisation du produit et des informations sur les risques au moment de son usage et de son entretien. Sont exclus de l'application du paragraphe précédent les produits simples dans leur fabrication, dans leur emploi et dans leur entretien si, pour ces produits, le fabricant ne fournit pas d'instructions dans une langue quelconque.
 | 
  
  
 
On peut donc constater à l'aide de ces quelques textes de loi que le grec est la 
langue d'usage obligatoire. Dans le même ordre d'idée, l'article 50 de la
Décision ministérielle n° 91354 (2017) exige l'emploi du grec dans les 
produits emballés ou non destinés au consommateur:
	
		
			| Article 50 
			Indications des produits (à 
			l’exclusion des denrées alimentaires) 1) Les produits préemballés 
			ou non, au stade de la distribution au consommateur, doivent porter 
			sur leur emballage ou sur une étiquette fermement attachée à chacun 
			d’eux les indications minimales obligatoires suivantes, clairement 
			écrites, indélébiles et lisibles: 
				b) Le nom de vente du produit,
				au moins en langue grecque, 
				afin de fournir des informations suffisantes sur le type de 
				produit. Sont exclus les produits de la technologie moderne pour 
				lesquels des noms de vente internationalement reconnus ont été 
				établis (par exemple: DVD, VIDEO, MP3, etc.), ainsi que les 
				produits pour lesquels des dispositions plus spécifiques sont en 
				vigueur. 5) 
			f) Toute autre 
			information en langue étrangère 
			relative à la sécurité et aux modes d'emploi, d’entretien et 
			d’assemblage présente dans le produit ou sur son emballage, qui est 
			fournie volontairement par son fabricant, 
			doit également être indiquée dans la langue 
			grecque, avec la 
			possibilité d’utiliser d’autres moyens, tels que l’usage de dessins, 
			de symboles ou de pictogrammes, à la condition que des informations 
			adéquates puissent être présentées au consommateur. | 
	
 
3.5 L'affichage public et commercial
La Grèce ne dispose pas de réglementation concernant les 
panneaux d'affichage et les inscriptions publiques ou commerciales. Lorsqu'il 
s'agit d'établissements publics appartenant au gouvernement, la pratique est 
d'utiliser des inscriptions unilingues grecques. 
 Dans les grandes villes, de même que dans 
			les lieux touristiques, les inscriptions désignant les rues, les 
			villes ou les lieux utiles aux étrangers portent généralement un 
			double alphabet : l’un en alphabet grec, l’autre en alphabet latin,  
			ce qui donne,  par exemple, 
			
			Κόρινθος 
			/ Korinthos, 
			
			Αθήνα 
			/ Athina, Πάτρα / Patrea. 
			Dans la plupart des cas, la pratique consiste à utiliser l'anglais avec le grec, ce 
			qui devient de plus en plus fréquent dans les endroits touristiques: 
			
			Αστυνομία 
			/ Police, Hospital /
			
			Νοσοκομείο, Town Hall / 
			
			Δημαρχείο. 
			Pour les toilettes, on peut avoir ΚΥΡΙΕΣ / LADIES, ΑΝΔΡΕΣ / MEN ou 
			parfois simplement des symboles. 
			
			
	Dans les entreprises privées, la liberté est 
			totale, c'est l'unilinguisme grec, anglais ou français, parfois avec 
			une peu de bilinguisme avec l'anglais (Παραλία 
			/ Beach). 
 
4 La 
langue de l'enseignement
	
 
		Le système d'éducation en Grèce possède une structure 
		plutôt conservatrice et demeure sous contrôle strict du gouvernement. En 
		raison de l'accent mis sur le christianisme présenté à partir d'un point 
		de vue strictement orthodoxe, les élèves non orthodoxes et non chrétiens sont 
		dispensés des cours de religion. Les programmes sont uniformes pour 
		toutes les écoles publiques et privées, et ils sont déterminés par le 
		ministère de l'Éducation et des Affaires religieuses.
		L'enseignement obligatoire en Grèce dure onze ans et s'étend de 4 à 15 
		ans. Le système d'enseignement grec compte trois niveaux (primaire, 
secondaire et supérieur). L'article 16 
de la Constitution porte 
sur l'éducation, mais il ne fait aucune allusion à la langue d'enseignement:
	
		
			| Article 16 
			Éducation, art et sciences 1) L’art et la science, la 
			recherche et l’enseignement sont libres; leur développement et leur 
			promotion constituent une obligation de l’État. La liberté 
			universitaire et la liberté d’enseignement ne dispensent pas du 
			devoir d’obéissance à la Constitution.
 2) L’instruction constitue une mission fondamentale de 
			l’État, et a pour but l’éducation morale, culturelle, 
			professionnelle et physique des Hellènes, le développement d’une 
			conscience nationale et religieuse ainsi que leur formation en 
			citoyens libres et responsables.
 
 3) Les années de la scolarité obligatoire ne peuvent être 
			inférieures à neuf.
 
 4) Tous les Hellènes ont droit à l’instruction gratuite à 
			tous ses degrés dans les établissements d’enseignement de l’État. 
			L’État soutient les élèves et étudiants qui se distinguent, ainsi 
			que ceux qui ont besoin d’assistance ou de protection particulière, 
			en fonction de leurs capacités.
 
 5) L’enseignement supérieur est assuré uniquement par des 
			établissements, qui constituent des personnes morales de droit 
			public, pleinement décentralisés. Ces établissements se trouvent 
			sous la tutelle de l’État, ont droit à son aide financière et 
			fonctionnent conformément aux lois relatives à leurs statuts 
			d’organisation. La fusion ou la division des établissements 
			d’enseignement supérieur peut être réalisée même par dérogation à 
			toute autre disposition contraire, ainsi qu’il est prévu par la loi.
 | 
	
	
		
		
		Cette constitution a été adoptée au lendemain de la chute du régime des 
		Colonels. On ne voyait probablement pas la nécessité d'inclure des 
		dispositions concernant la langue grecque, tellement il était évident 
		que cette langue était la langue d'usage de la nation. Néanmoins, on  
		se demandait encore si la langue de l'État devait être la
		katharévousa ou le démotique.
 
	
 
4.1 L'enseignement primaire  
Celui-ci comprend les jardins d'enfants et les écoles primaires. Les 
jardins d'enfants ou l'enseignement préscolaire est obligatoire pour les enfants 
qui ont atteint l'âge de quatre ans au moment de l'année scolaire 2018-2019. Au 
cours de l'année scolaire 2020-2021, l'intégration des dernières municipalités 
du pays dans l'enseignement obligatoire de deux ans devrait être achevée. Les 
enfants d'âge préscolaire peuvent être inscrits dès l'âge de deux mois dans les 
jardins d'enfant jusqu'à l'âge de la scolarité obligatoire. Le contrôle du 
fonctionnement de ces écoles appartient aux municipalités. 
La 
																
																loi scolaire, la
Loi sur la structure et le fonctionnement de 
					l'enseignement primaire et secondaire (1985), traite sur 
la formation des enseignants de maternelle; l'article 12 exige de ces derniers 
qu'ils détiennent 
un certificat démontrant une connaissance approfondie et un usage 
correct de la langue et de l'histoire grecques, et ce, après un examen réussi:
	
		
			| Article 12 
 
																																							
																																								
																																									
																																										
																																											
																																												
																																													
																																														
																																															
																																																
																																																	
																																																	3)  Après le délai de trois ans à compter de la cessation définitive des activités des écoles maternelles actuelles, la demande de nomination à un poste d'enseignant de maternelle est soumise à un diplôme spécialisé dans un département d'enseignement primaire ou à un diplôme équivalent à celui d'un établissement étranger similaire. Dans ce dernier cas, un certificat de fins d'études secondaires en Grèce ou un certificat démontrant 
																																																	une connaissance approfondie et un usage correct de la langue et de l'histoire grecques est exigé après un examen réussi. La procédure et les détails pertinents de l'examen sont déterminés par une décision du ministre de l'Éducation et des Affaires religieuses.   | 
	
 
L'étape qui suit l'enseignement préscolaire est la fréquentation obligatoire 
de six ans de l'école primaire, le Dimotiko destiné aux enfants de 6 à 12 
ans. Au cours de cette période, ceux-ci doivent apprendre à maîtriser le grec 
oral et écrit, avant de passer à l'école secondaire. Les matières d'enseignement 
de l'école primaire de type unifié toute la journée sont les suivantes: la 
religion orthodoxe, la langue grecque, les mathématiques, l'histoire, la 
géographie, l'environnement, l'éducation physique, l'éducation sociale et 
politique, les arts (arts visuels, musique, théâtre), l'anglais, une deuxième 
langue étrangère (français ou allemand) en raison de deux heures/semaine. 
	
		
		
			
				
					
					
																
																L'article 1er 
de la
Loi sur la structure et le fonctionnement de 
					l'enseignement primaire et secondaire (1985)
est le seul article de la loi portant sur la langue. Le 
paragraphe 3  
abroge l'article 2 de la loi 
n° 309/1976 du ministre de l'Éducation, Georgios Rallis, qui énonçait que la «langue néo-hellénique» 
 désigne «l'instrument 
expressif national utilisé par le peuple grec et les écrivains importants de la 
Nation et basé sur la forme démotique». Ce simple paragraphe de deux lignes 
impose la langue «démotique» (en grec: η δημοτική) 
dans l'enseignement après avoir décrit plus longuement au paragraphe 1 les 
caractéristiques pour devenir de bons citoyens: 
					
						
							
								| Article 1er 
																
																
																
																Objectif - 
																langue 
																
																
																1) 
																L'enseignement 
																primaire et 
																secondaire a 
																pour but de 
																contribuer au 
																développement 
																complet, 
																harmonieux et 
																équilibré des 
																forces mentales 
																et 
																psychosomatiques 
																des élèves, afin 
																que, quels que 
																soient leur sexe 
																et leur origine, 
																ils aient la 
																possibilité de 
																devenir des 
																personnes 
																intégrées et de 
																vivre de manière 
																créative. 
																
																
																En particulier, 
																l'enseignement 
																doit aider les 
																élèves: 
	
 
									
									
									a) À devenir des 
																citoyens libres, 
																responsables et 
																démocratiques, à 
																défendre 
																l'indépendance 
																nationale, 
																l'intégrité 
																territoriale du 
																pays et la 
																démocratie, à 
																s'inspirer de 
																l'amour de 
																l'homme, de la 
																vie et de la 
																nature et à être 
																possédé par la 
																foi dans la 
																patrie, et les 
																éléments 
																authentiques de 
																la tradition 
																chrétienne 
																orthodoxe. La 
																liberté de leur 
																conscience 
																religieuse est 
																inviolable. 
										
											
												
													
														
															
																
																	
																		
																			b) À cultiver et à développer harmonieusement leur esprit et leur corps, leurs inclinations, leurs intérêts et leurs compétences. À acquérir, par l'éducation scolaire, leur identité et leur conscience sociales, à percevoir et à réaliser la valeur sociale et la parité du spirituel et du travail manuel. À être informés et à  exercer sur l'usage correct et bénéfique de l'exploitation des biens de la civilisation moderne, ainsi que les valeurs de notre tradition populaire.
 
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											
																												
																													c) À développer la pensée créative et critique, ainsi que la perception de l'effort collectif et de la coopération, afin de prendre des initiatives et avec leur participation responsable de contribuer de manière décisive au progrès de la société et au développement de notre pays.d) À comprendre l'importance de l'art, de la science et de la technologie, à respecter les valeurs humaines et à préserver et à promouvoir la culture. 
									
										
											
												
													
														
															
																
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							3) La langue d'enseignement, qui fait également l'objet d'une formation systématique, ainsi que la langue des manuels des élèves et ceux des enseignants, doit être la langue démotique, telle qu'elle est façonnée par le peuple et l'expérience de la littérature, sans l'apport effectif de mots étrangers. | 
						
					 
					
					Au primaire, les langues étrangères les plus étudiées en pourcentage 
					d’élèves qui les apprenaient dans l’enseignement primaire en 
					2009-2010 étaient les suivantes: l'anglais (96,1%), le 
					français (24,4%), l'allemand (22,4%). 
			 
		 
	 
 
4.2 L'enseignement secondaire
Cet enseignement comprend deux cycles, le Gymnasio et le Lykeio.
	- Le premier cycle (gymnasio) est obligatoire et dure trois ans. 
	Il fournit une instruction générale. La langue grecque est généralement 
	étudiée en raison de trois heures/semaine. Les cours portent sur la 
	grammaire, la compréhension de texte écrits et oraux, l'acquisition du 
	vocabulaire et la production de phrases écrites. Précisons que les cours de 
	grec comprennent deux disciplines: d'une part, «Langue et littérature 
	grecques modernes», d'autre part, «Langue et littérature grecques anciennes» 
	(langue grecque ancienne, textes grecs antiques traduits). Les langues étrangères les 
	plus étudiées en pourcentage d’élèves qui les apprennent dans l’enseignement 
	secondaire du premier cycle en 2009-2010 étaient les suivantes: l'anglais 
	(99,2 %), le français (48,0%), l'allemand (43,2 %). 
	- Le deuxième cycle (lykeio) de l'enseignement secondaire, d'une 
	durée de trois ans, n'est pas obligatoire et comprend les lycées généraux et 
	les lycées professionnels. Pour les élèves de ce niveau d’études, le système 
	d'éducation propose aussi des écoles professionnelles et techniques. À 
	partir de la 2e année, il faut choisir entre la filière dite «théorique» et 
	la filière dite «sciences et technologie». À la fin de la 3e année du lycée, 
	les élèves subissent des examens dans le cadre de leur établissement pour 
	obtenir le diplôme de fin d'études du lycée. Les langues étrangères les plus 
	étudiées en pourcentage d’élèves qui les apprenaient dans l’enseignement 
	secondaire du second cycle étaient en 2009-2010 les suivantes : l'anglais 
	(83,7 %), le français (6,0 %) et l'allemand (2,1 %). Certains peuvent aussi 
	étudier l'espagnol, l'italien ou le russe. 
Quant aux écoles privées, elles offrent leurs cours dans des établissements 
	distincts pour le primaire et le secondaire, et elles sont tenues de 
	respecter les mêmes programmes scolaires que les écoles publiques. 
4.3 L'enseignement supérieur
L'enseignement supérieur comprend deux secteurs parallèles : 
	a) le secteur universitaire: les universités (AEI:
	Anotera Ekpedeftika Idrymata), les 
	établissements supérieurs d'ingénierie (polytehnia), l'École 
	supérieure des beaux-arts, les Écoles militaires supérieures et l’École des 
	officiers de police; 
	b) le secteur technologique (non universitaire): les 
	établissements d'enseignement technologique (TEI: Tehnologika Ekpedeftika 
	Idrymata) et l'École supérieure de formation pédagogique et 
	technologique (Anotati Sholi Pedagogikis Tehnologikis Ekpedefsis Aspaite). 
	Les TEI proposent une orientation plus professionnelle, leurs programmes 
	d'études sont davantage axés sur l'application des connaissances et font une 
	plus large part à la pratique.
Pour s’inscrire 
dans une université ou un institut supérieur de technologie, tout étudiant doit 
réussir un examen d'admission. Dans tous les établissements d'enseignement, le 
grec constitue la langue d'enseignement. L'un des objectifs de l’éducation 
grecque est de «développer la conscience nationale et religieuse». Un sérieux 
avertissement pour les non-orthodoxes! 
4.4 L'enseignement des langues étrangères  
L’anglais est une matière obligatoire pour tous les élèves à partir de la 3e 
année du primaire en raison de trois heures par semaine. Au secondaire (Gymnasio), 
les élèves doivent choisir entre le français et l’allemand en tant que deuxième 
langue étrangère obligatoire. L’anglais est enseigné à raison de trois heures 
par semaine en première année, et de deux heures par semaine en 2e et 3e année. 
Le français et l’allemand sont offerts pendant les trois années en raison de 
deux heures par semaine. En fait, le français tient le statut de seconde langue 
étrangère après l’anglais. Un enseignement de rattrapage est offert l’après-midi 
aux élèves qui en ont besoin, sous forme de cours spéciaux de langues vivantes.
Dans l'enseignement secondaire du second cycle, le lycée ou 
Lykeio, l'anglais demeure l'une des matières enseignées dans le cadre de 
l'enseignement général. Lors de la première année, l'anglais est enseigné trois 
heures par semaine et, dans les 2e et 3e année, l'anglais est enseigné durant 
deux heures par semaine. Le français ou l'allemand reste une matière facultative 
dans le programme. Dans les écoles professionnelles techniques, dans les 
première et deuxièmes classes du premier cycle de l'enseignement technique et 
professionnel, l'anglais est enseigné pendant deux heures par semaine dans 
toutes les spécialités, sauf pour les spécialisations des arts appliqués, où le 
français est enseigné pendant deux heures par semaine. 
Récemment (durant l'année scolaire 2018-2019) et à titre d'essai, l'italien, 
l'espagnol, le russe et le turc ont été introduits comme options supplémentaires 
au lycée, mais ces langues ne suscitent pas un enthousiasme délirant. Au secondaire, les langues étrangères enseignées au primaire et au 
secondaire ne sont proposées qu'en option. Quant aux universités publiques, 
elles proposent des cours au choix dans les langues européennes pour permettre 
aux étudiants de toutes les facultés d'acquérir des compétences linguistiques 
appropriées. 
Dans l'enseignement supérieur, l'anglais est la langue étrangère obligatoire dans 
toutes les universités et instituts d'enseignement technologique, suivie par un 
enseignement facultatif des langues étrangères, comme le français, l'allemand, 
l'italien, l'espagnol, le russe, l'arabe, etc., selon le curriculum de chaque 
établissement d'enseignement technologique ou universitaire. Sauf pour les 
langues étrangères incluses dans les programmes, il existe aussi des cours de 
langues issues des pays voisins comme le bulgare, le roumain, le serbe et le 
turc, en fonction de l'offre de la part des établissements d'enseignement.
		4.5 Le grec comme langue seconde
		La progression du nombre des réfugiés a mis au premier plan la question de 
		l'éducation aux langues des individus cherchant refuge et une nouvelle 
		vie en Europe. La connaissance de la langue locale, le grec, est 
		essentielle pour cette récente population afin de parvenir à l'amélioration de 
		sa situation socio-économique et professionnelle. En Grèce, au cours des 
		dernières décennies, l'enseignement des langues aux immigrés a été 
		effectué par des organismes publics et, en même temps, par des 
		initiatives de groupes bénévoles. Cependant, au cours de la récente 
		crise des réfugiés, il y a eu principalement des activités 
		d'organisations humanitaires et de volontaires dans ce domaine, en 
		particulier en ce qui concerne les adolescents de plus de 15 ans et les 
		adultes.
		- Les classes d'accueil
		
		Le ministère de l'Éducation et des Affaires religieuses a élaboré un 
		programme destinée au réfugiés et aux immigrants: c'est le «Programme 
		ouvert pour l'enseignement de la langue grecque dans les classes 
		d'accueil» (Anoichtó prógramma gia ti didaskalía tis ellinikís glóssas 
		se mathímata ypodochís). Le programme proposé prend en compte les 
		niveaux de grec (A1: «connaissances de base», A2: «connaissances de base 
		pour les enfants») du Centre de langue grecque, ainsi que les 
		caractéristiques de la population étudiante spécifique (connaissance 
		nulle ou minimale de la langue grecque, non systématique fréquentation 
		et/ou longue absence de l'école, limitée à une expérience minimale de 
		l'utilisation de l'écriture alphabétique). L'objectif général de ce 
		programme est d'enseigner le grec moderne comme deuxième langue afin que 
		les étudiants puissent comprendre et produire une langue parlée et 
		écrite à un degré qui leur permet de s'intégrer progressivement 
		pleinement dans la classe ordinaire.
		
		Selon un rapport de l'Union européenne, des mesures importantes ont été 
		prises dans le domaine de l'éducation des réfugiés. Au cours de la 
		période 2018-2019, des efforts importants ont été faits pour offrir une 
		formation scolaire à 12 867 enfants réfugiés, dont 8290 ont suivi des 
		cours réguliers avec un soutien pédagogique parallèle et 4577 dans des 
		écoles séparées qui fonctionnent l'après-midi. On comptait aussi une 
		trentaine de jardins d'enfants œuvrant dans des camps de réfugiés, y 
		compris ceux dans les îles grecques. Quelque 690 enseignants ont reçu 
		une formation spéciale. Des services d'interprétation ont été fournis à 
		l'appui de l'enregistrement des enfants réfugiés et des psychologues ont 
		été engagés pour aider les étudiants réfugiés, leurs familles et les 
		enseignants.
		
- Les écoles interculturelles
Compte tenu de la présence de plus en plus nombreuses de 
communautés issues de l'immigration, la Grèce a entrepris de créer dès 1996 des 
«écoles interculturelles» destinées aux enfants provenant surtout des mariages 
mixtes, des enfants d'immigrants, des enfants turcs et tsiganes ou juifs, ou aux 
expatriés dont les parents travaillent pour les délégations de leur pays. Ces 
écoles sont publiques et gratuites pour tous, et offertes dans tous les 
départements du pays (les 51 nomes). Il en existe une trentaine qui sont 
publiques, et une douzaine, qui sont privées. La pédagogie est axée sous forme 
de jeux (jeux de sociétés, cuisine et danse traditionnelle, folklore, etc.). Les 
écoles interculturelles sont présentes dans les maternelles, au primaire et au 
secondaire. C'est la
loi n° 2413/96 sur l'organisation des écoles d'éducation 
interculturelle qui régit ce type d'école.
	
		
			| Article 5 
			Création, objet, responsabilités 1) Il est créé 
				un organisme privé appelé l'Institut d'enseignement des Grecs à 
				l'étranger et de l'éducation interculturelle (IEGEI), dont 
				l'objectif principal est l'étude et la recherche sur les questions 
				d'enseignement de la culture grecque à l'étranger, et la 
				responsabilité et la coordination des efforts pour la mise en 
				œuvre des différents programmes.
 2) Les responsabilités de l'Institut sont les suivantes:
 
				f) L'étude et le 
				traitement rapide de toute autre question pertinentes concernant 
				l'enseignement de la langue 
				grecque et de la culture grecque à l'étranger. | 
	
 
Cette éducation dite «interculturelle» (Διαπολιτισμική 
Εκπαίδευση = "Diapolitismikí 
Ekpaídefsi") consiste, entre autres, à sensibiliser les élèves à leurs cultures 
et leurs valeurs propres. Ces écoles intègrent donc le folklore, la langue, la 
littérature, les arts propres à diverses communautés ethniques. On espère ainsi 
faire mieux connaître la contribution de chacun des groupes ethnoculturels dans 
l’édification de la société grecque. Pour résumer la problématique, l'éducation 
interculturelle consiste en principe, d’une part, en un   accueil d’intégration, dont 
l'objectif est de rendre la culture d'accueil et ses valeurs accessibles aux 
autres; d'autre part, en un   accueil d'acceptation des autres cultures 
pour la société dominante au lieu de chercher uniquement à les transformer. 
Normalement, cet enseignement interculturel suppose que les enseignants maîtrisent 
la langue maternelle des élèves, que ce soit le turc, l'arménien, le bulgare, 
etc. L'objectif principal des écoles interculturelles consiste à mieux intégrer 
les enfants d'immigrants dans leur pays d’accueil, tout en souhaitant préserver 
la langue et la culture du pays d’origine de leurs parents. Ce sont là les 
principes de bases qui devraient guider les établissements d'enseignement qui 
ont opté pour l'éducation interculturelle.
Or, en Grèce, cet enseignement apparaît plutôt contestable au point 
de vue pédagogique, car les enseignants ne sont pas tenus de maîtriser la langue 
maternelle (étrangère) de l’élève; cette langue n’est pas enseignée comme deuxième 
langue (après le grec) dans les établissements concernés. Le seconde langue enseignée après le 
grec est l'anglais; la troisième, le français. Dans les faits, au lieu de se 
familiariser avec leur langue maternelle, les élèves doivent apprendre les 
éléments de deux nouvelles langues, la grammaire grecque et la grammaire 
anglaise, sinon la grammaire française. En raison des problèmes de communication 
et de la diversité des populations réunies, le niveau de ces classes demeure 
relativement reste bas. Dans les faits, la mission des écoles interculturelles 
est d'enseigner la langue et la culture grecques. 
Bref, la présence accrue d'élèves étrangers dans les écoles primaires et 
secondaires, ce qui représente au moins 10 % des élèves, n'a pas eu pour effet 
de modifier ni le contenu ni la vision ethnocentrique du système d'éducation 
grec. Les immigrants ne peuvent pas apprendre leur langue maternelle; les 
langues étrangères (anglais et français) demeurent peu enseignées. Ce sont des 
cours plus ou moins intensifs de langue et de culture grecques. Ainsi, ces 
écoles ne sont interculturelles que de nom, car ce sont en réalité des classes 
d'accueil destinées à immerger les enfants d'immigrants dans la société grecque. 
À ce stade, nous devons affirmer que «l'éducation interculturelle» n'est pas 
encore une réalité dans le système scolaire grec. Rappelons que le nombre 
d’élèves dans ces écoles est estimée en Grèce à environ 1,2 million de 
personnes. 
De plus, le nombre d'individus apprenant le grec comme langue étrangère ou 
comme langue seconde augmente considérablement en raison de la composition 
multinationale, multilingue et multiculturelle de la société grecque. Des cours 
de grec sont offerts aujourd'hui dans presque toutes les universités du pays, 
par des organismes privés dans diverses parties de la Grèce, par les comités 
préfectoraux d'éducation populaire, ainsi que dans les centres d'accueil des 
expatriés. Le grec est enseigné comme deuxième langue dans les écoles primaires 
et secondaires fréquentées par des enfants d'expatriés et d'étrangers. 
À l'étranger, les programmes de langue grecque moderne sont organisés par des 
institutions telles que des universités, des communautés grecques, des centres 
de langue et des universités populaires avec un nombre assez satisfaisant 
d'étudiants. Beaucoup de ceux qui apprennent le grec sont des expatriés qui 
tentent de préserver la langue grecque en parallèle avec le patrimoine culturel. 
Leur demande constante pendant de nombreuses années était la certification de 
leurs études grecques avec la délivrance d'un certificat d'État de maîtrise du 
grec. À la suite du décret présidentiel n° 363 du 15 octobre 1998, le ministère 
de l'Éducation a institué le certificat d'études grecques définissant son type, 
les conditions de son acquisition, la procédure et le contenu des examens, les 
conditions de participation candidats, l'échelle de notation ainsi que la 
procédure de désignation des centres d'examen.
5 La langue des médias
Depuis le début de la création de la radio et de la 
télévision grecques, l'État a joué un rôle de premier plan dans le domaine de la 
radio et de la télévision. Cependant, cette situation ne pouvait pas durer 
indéfiniment, car la radio et la télévision grecques ont été créées sous des 
régimes dictatoriaux. Malgré les annonces d'objectivité et de pluralisme dans 
les médias d'État au cours des deux périodes du PASOK (1981-1985, 1985-1989) et 
plus tard du gouvernement de Karamanlis (entre le 10 mars 2004 et le 19 
septembre 2007), tous les gouvernements ont continué à contrôler les 
organismes de ce qui est appelé le «quatrième pouvoir» et à y intervenir afin 
d'en tirer des avantages politiques.
En même temps, la 
Constitution de 1975 a instauré un 
contrôle par l'État du fonctionnement de la radio et de la télévision. L'article 
15 énonce que «la radio et la télévision sont placées sous le contrôle direct de 
l'État», lequel vise à la transmission objective et dans conditions d'égalité, 
de l'information et de l'actualité, aussi bien que de la littérature et des 
arts»: 
	
		
			| Article 15 
			2) 
			La radio et la télévision sont placées sous le contrôle direct de 
			l'État. Le contrôle et l'application de sanctions administratives 
			sont de la compétence exclusive du Conseil national de 
			radiotélévision, qui est une autorité indépendante, ainsi qu'il est 
			prévu par la loi. Le contrôle direct de l'État, qui prend également 
			la forme de l'autorisation préalable, vise à la transmission 
			objective et dans conditions d'égalité, de l'information et de 
			l'actualité, aussi bien que de la littérature et des arts, en 
			garantissant le haut niveau des programmes imposé par la mission 
			sociale de la radio et de la télévision et le développement culturel 
			du pays, ainsi que par le respect de la condition humaine et de la 
			protection de l'enfance et de la jeunesse.  | 
	
	Selon Reporters sans frontières, la Grèce reste parmi 
	les derniers pays de l'Union européenne en ce qui a trait à la liberté de la 
	presse. Malgré l'amélioration significative depuis 2014, alors que la Grèce 
	était classée 99e sur 180 pays au total, la situation demeure encore 
	problématique, car elle se classe en 24e 
	position dans l'Union européenne sur 27, en battant de justesse Malte 
	(30,16), la Hongrie (30,84) et la Bulgarie (35,06).  
	N'oublions pas que la loi limite les discours qui incitent la peur, la 
	violence et les troubles publics, ainsi que la publication de propos 
	obscènes ou offensants appelant à la violence contre le système politique. 
	La diffamation et les insultes sont des crimes punis jusqu'à 
	l'emprisonnement. Ainsi, diffamer le chef de l'État est un crime en vertu de 
	l'article 168 du Code pénal:
	
	
		
			
				| 
					
						
							
								
									
										
											
												
													
														
															
															
															Article 
															168
 Insultes 
															contre le président 
															de la République
 
 1) Quiconque 
															commet des violences 
															contre la personne 
															du président de la 
															République ou celui 
															qui exerce le 
															pouvoir présidentiel 
															est puni de 
															l'emprisonnement.
 
 2) 
															Quiconque insulte 
															l'honneur du 
															président de la 
															République ou celui 
															qui exerce le 
															pouvoir présidentiel 
															ou le discrédite 
															publiquement ou 
															lorsqu'il est 
															présent est puni 
															d'un emprisonnement 
															d'au moins trois 
															mois.
 
 3)
															Le crime des 
															crimes des 
															paragraphes 1 et 2 
															est prescrit après 
															six mois.
 | 
		
		L'article 14 de la Constitution énonce que la presse est 
		libre et que la censure est interdite, mais à titre exceptionnel la 
		saisie des journaux possible sur ordre du procureur pour cause d'offense 
		à la religion, à la personne du président, ou visant le renversement du 
		régime ou en raison de publications indécentes:
		
			
				
					| Constitution 
					
					Article 14 
					1) Chacun 
					peut exprimer et diffuser ses pensées oralement, par écrit 
					et par la voie de la presse, en observant les lois de 
					l'État.   
					2) La presse 
					est libre. La censure et toute autre mesure préventive sont 
					interdites. 
 3) La saisie de journaux et d'autres imprimés, soit 
					avant soit après leur mise en circulation, est interdite. A 
					titre exceptionnel, est permise la saisie après la mise en 
					circulation et sur ordre du procureur:
 
						
						a) Pour cause d'offense à la religion 
						chrétienne et à toute autre religion connue. b) Pour cause d'offense à la personne du président de la 
						République.
 c) Pour cause d'une publication qui révèle des 
						informations sur la composition, l'équipement et la 
						disposition des forces armées ou sur la fortification du 
						pays, ou qui vise au renversement du régime politique 
						par la force ou qui est dirigée contre l'intégrité 
						territoriale de l'État.
 d) Pour cause de publications indécentes qui portent 
						manifestement outrage à la pudeur publique, dans les cas 
						déterminés par la loi.
 | 
			
		 
		Dans ces conditions, il est aisé pour le gouvernement de 
		vouloir contrôler les organismes de presse.
 
	5.1 La presse écrite
	La Grèce doit compter en tout plus de 21 lois, décrets 
	présidentiels, décrets législatifs et décisions ministérielles régissant la 
	presse, que ce soit pour des infractions, le salaire des journalistes, les 
	bureaux de presse publics, les médias municipaux et le domaine public au 
	sens large. Mais il n'existe que fort peu de dispositions d'ordre 
	linguistique dans ces documents.  
	 
	En 2010, on comptait plus de 80 journaux nationaux en Grèce, dont 8 éditions 
	du matin, 13 le soir, 22 le dimanche et 16 hebdomadaires. Les journaux du 
	dimanche sont restés le principal format, avec 56,2% des ventes. La plupart 
	des lecteurs du dimanche en 2010 ont choisi Proto Thema et To Vima, 
	suivis de Kyriakatiki Eleftherotypia. Les principaux journaux en 
	langue grecque sont I Kathimerini («Le Quotidien»), To Vima
	«La Tribune»), Ta Néa («Les Nouvelles»), To Ethnos («La 
	Nation») et Εleftherotypia 
	(«La Liberté de la presse»). En anglais, on trouve 
	Athens Plus et Athens News.  Tous ces journaux sont 
	généralistes et son publiés à Athènes. Le Makedonía («Macédoine») est 
	publié à Thessalonique. Il existe aussi un journal grec, Apoyevmatini («Après-Midi»), 
	qui est publié en Turquie et atteint presque tous les foyers grecs 
	d'Istanbul.
	5.2 Les médias électroniques
	
		
			
				|  | L'Ellinikí Radiofonía Tileórasi — en abrégé ERT, mais en grec: Ελληνική Ραδιοφωνία Τηλεόραση 
	= ΕΡΤ, la lettre "P" correspondant à "R" en français — est le 
	groupe audiovisuel public grec qui fait partie de l'Union européenne de radiotélévision et est un 
	actionnaire fondateur d'Euronews.
	La Radiotélévision grecque est une Société anonyme dont le seul actionnaire 
	est l'État grec. L'ERT dispose de cinq chaînes de télévision et cinq chaînes Internet, 28 
			stations de radio, un site Internet, deux multiplexeurs, un magazine, 
			une archive audiovisuelle, un service hybride, une chorale, deux 
			orchestres, etc.  La Radiotélévision grecque a 
			sous sa supervision la chaîne de télévision du Parlement hellénique.
  | 
		
	 
	Il existe aussi 19 radios régionales dépendant du groupe ERT. 
	Seule la radio de Macédoine possède deux stations (et un programme en ondes 
	courtes). À Athènes et à Corinthe, l'ERT possède aussi KOSMOS, diffusant de 
	la musique en FM et FILIA, une radio multilingue à destination des 
	travailleurs immigrés. Le réseau Athens International Radio diffuse 
	en plusieurs langues: anglais, français, allemand, chinois, albanais, 
	bulgare, russe, espagnol, arabe, italien, polonais et roumain.   
	La radio et la télévision sont réglementées en Grèce. Le 
	paragraphe 18 de l'article 3 de la 
	
																
	Loi sur le statut juridique de la télévision privée et de la télévision 
	locale, la radiodiffusion et la réglementation des questions relatives au 
	marché de la radiodiffusion (1995) oblige l'ETR, les radios locales et 
	les télévisions privées
																
	
	à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer
																l'emploi correct 
																de la langue 
																grecque par les 
																journalistes et 
																les informateurs 
	:
		
			
				
					| Article 3 
					
					Principes de diffusion et de publicité 
					- droit de réponse 
					- protection de la personnalité et vie privée - protection de 
					l’enfance - usage approprié de la langue grecque 
						
							
								
									
										
											
												
													
														
															
																
																
																
																
																18)
																L'Ellinikí 
																Radiofonía 
																Tileórasi, 
																les télévisions 
																privées et les 
																radios locales 
																ont l'obligation 
																de prendre 
																toutes les 
																mesures 
																nécessaires 
																(recrutement de 
																spécialistes, 
																correcteurs et 
																organisation de 
																séminaires) pour
																
																
																
																
																
																l'emploi correct 
																de la langue 
																grecque par les 
																journalistes et 
																les informateurs 
																ou
																
																
																dans 
																la formulation 
																des textes 
																parlés dans la 
																présentation de 
																programmes de 
																divertissement 
																et dans la 
																compilation ou 
																le sous-titrage 
																de programmes en 
																langues 
																étrangères. 
						
							
								
									
										
											
												
													
														
															
																
																
																
																
																L'Ellinikí 
																Radiofonía 
																Tileórasi
																et 
																les stations de 
																télévision 
																privées sont 
																tenues de 
																diffuser leur 
																programme 
																 
																
																
																dans la langue 
																grecque 
																originale 
																à un taux 
																supérieur à 25% 
																de leur temps 
																d'antenne, à 
																l'exception des 
																événements 
																sportifs, des 
																jeux télévisés, 
																des publicités 
																ou des services 
																de vidéographie
 19) 
					L'ERT et les stations de télévision privées ou 
					les stations de radio privées ont l’obligation d’organiser une 
					série d’au moins quinze émissions, avec un minimum 30 
					minutes par semestre 
					pour promouvoir l’usage 
					correct de la langue grecque ou son apprentissage par des 
					étrangers ou des analphabètes. | 
			
			Le paragraphe 19 oblige les mêmes concessionnaires à 
			produire une série d'au moins quinze émissions pour promouvoir l’usage 
					correct de la langue grecque ou son apprentissage par des 
					étrangers ou des analphabètes. Quant au paragraphe 20, il 
			force les stations de radio et de télévision à diffuser, chaque jour, entre 16 h et 
					22 h, au moins un bulletin de nouvelles dans 
			la langue des 
					signes grecque avec l’indication simultanée de sous-titres 
					pour l’information des personnes sourdes, d’une durée 
					minimale de sept minutes.
 
	
	De plus, l'article 6 de la 
	
	
	Loi 
	sur la concentration et l'octroi de licences aux entreprises de médias 
	(2007) impose l'usage du grec ou de sous-titres en grec aux chaînes de 
	télévision privées:
	
		
			
				| 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											Article 6
 Processus d'octroi de licence pour les chaînes de télévision privées
 
 13) a) La durée du programme doit couvrir:
 
																												(i) le total de 24 heures par jour pour les chaînes d'information nationales de contenu général;
 (ii) au moins 18 heures par jour pour les stations d'information télévisées régionales à usage général;
 
 (iii) au moins 12 heures par jour pour les chaînes d'information nationales ou régionales sur le thème des nouvelles ou non.
 
																	
																		
																			
																				
																					
																						
																							
																								
																									
																										
																											
																											La langue principale de transmission ou de sous-titrage est le grec.
																											
																											f) Au moins quatre heures par semaine des catégories d'émissions mentionnées au point ii du sous-paragraphe b) sont obligatoirement diffusées avec sous-titrage simultané en grec par le contenu général et les chaînes d'information non informatives, si elles sont incluses dans leur orientation particulière. | 
		
		
		Enfin, l'article 8 de la même loi énonce bien que
																											la langue principale de transmission des émissions 
		orales doit être le grec:
		
			
				
					| Article 8 
 Processus d'octroi de licence pour les stations de radio locales
 
 13) a) 
					La durée des émissions couvrir la totalité de vingt-quatre heures, quel que soit le contenu de la station,
					 la langue principale de 
					diffusion des émissions étant le grec.
 | 
			
		 
			
 
			La loi suscite des coûts plus élevés pour les stations de radio plus 
			petites ou appartenant à une municipalité, car il faut embaucher un 
			nombre minimum d'employés à temps plein; il n'y a aucune disposition 
			distincte pour les radios communautaires. Cette même loi de 2007 
			permet également aux stations de radio affiliées aux partis 
			politiques représentés au Parlement hellénique de diffuser sans un 
			permis préalable. De plus, en vertu de l'article 5,
																
																les 
																stations 
																d'information ne 
																sont pas 
																considérées 
																comme les 
																stations de 
																radio fonctionnant 
																avec une 
																fréquence 
																accordée 
																lorsqu'elles 
																diffusent leur 
																programme
																dans une langue 
																étrangère, 
																en raison du 
																public étranger 
																spécial auquel 
																elles 
																s'adressent. En 
			Grèce, le paysage radiophonique présente plusieurs particularités 
			par rapport à autres pays européens. Bien que ce soit un petit 
			marché, il y a environ 1000 stations de radio. L'existence de tant 
			de stations n'assure cependant pas des niveaux élevés de diversité 
			et une grande variété d'options, puisqu'au contraire la grande 
			majorité des stations ne diffusent que des émissions musicales. 
																
																
																
			
   
 
		La politique linguistique de la Grèce à l'égard de sa langue nationale 
		est ambiguë. D'une part, elle reste muette sur le caractère officiel de 
		la langue grecque puisque formellement il n'y a pas de langue 
		officielle. D'autre part, il existe un certain nombre de lois non 
		linguistiques qui contiennent des dispositions contraignantes pour 
		imposer le grec dans tous les domaines de la société grecque, que ce 
		soit dans les tribunaux, l'administration, l'éducation, les médias 
		électroniques, etc.  
		Le domaine de l'éducation semble particulièrement privilégié. Non 
		seulement la législation fait-elle grand cas de l'enseignement du grec 
		dans les établissements d'enseignement, mais elle se préoccupe également 
		de l'apprentissage et de l'enseignement de cette langue auprès des 
		immigrants, des réfugiés, des apatrides, sans oublier cet enseignement 
		à l'extérieur de la Grèce. La présence d’un nombre important de 
		ressortissants étrangers en Grèce, ainsi que l’intérêt grandissant pour 
		la langue grecque à l’étranger ces dernières années a augmenté la 
		demande pour l’enseignement du grec en tant que langue étrangère. C'est 
		pourquoi la certification standardisée du niveau de connaissance de la 
		langue grecque s'est ainsi avérée d’une nécessité de plus en plus 
		grandissante. Le Centre pour la langue grecque a été désigné pour 
		organiser les examens de grec et de décerner les certificats respectifs.  
		En somme, la Grèce ne ménage pas ses efforts pour promouvoir sa langue 
		nationale dans le pays et même à l'étranger, bien que celle-ci ne soit pas 
		proclamée comme «langue officielle» par une loi ou dans la Constitution. 
		Il reste à savoir, dans ces conditions, quel rôle peuvent jouer les 
		langues minoritaires dans ce pays où l'accent est constamment mis sur la 
		langue nationale.
 

 
Dernière mise à jour: 
08 déc. 2024
Grèce

 
