|  Union territoriale de 
          Pondichéry
 | 
Pondichéry (Puducherry / Putuccēri / Poudouchéry) | 
 
  
    
      
    | Capitale: Puducherry (Poudouchéry, en 
	français) Population: 1,7 million (2024)
 Langues officielles de l'État): anglais (de jure, 
	partout), 
	
				tamoul (de jure, partout), malayalam (de jure à Mahé), télougou 
				(de jure à Yanam), français 
				(de jure à Poudouchéry et à Karaikal)
 - 
				Pondichéry: tamoul, anglais et français
 - Mahé: malayalam et anglais
 - Karaikal: tamoul et anglais
 - Yanam: télougou et anglais
 Groupe majoritaire: tamoul (88,4 %)
 Groupes minoritaires: télougou (5,2 %), malayalam (4,3 %), 
				ourdou (0,7 %), hindi (0,4 %), bengali (0,1 %), gujarati (0,1 
				%), kannada (0,1 %), oriya, marathi, anglais, 
				français, etc.
 Système politique: territoire de l'Union indienne
 
 Articles constitutionnels (langue): art. 
	15, 29, 30, 120, 
				210, 343 à 350 de la Constitution de 1956 (en vigueur);
				Traité 
				de cession des Établissements français de Pondichéry, Karikal, 
				Mahé et Yanaon (1956).
 
 Lois linguistiques 
	de l'Union:  
          
	Code de 
	procédure civile (1908);
  
	Ordonnance 
		présidentielle de 1960;
	 
	Loi sur
      les langues officielles (1963/1967);
	Loi sur les textes autorisés (lois 
		fédérales) (1973);
	Règlements sur les langues officielles
	(1976/1987); 
  
	Ordonnance 
			n° 18 sur l'audition du procès et l'examen des témoins (1976);
  	 
	
	Loi sur la Commission nationale pour les minorités (1992);
	
  
	
	Loi sur les réseaux câblés de télévision 
	(Réglementation)
	(1995); 
	
	
  
      Loi sur la Commission nationale 
	pour les 
	établissements d'enseignement minoritaires (2004); 
  
  	
	Loi sur le droit à l'information 
	(2005);
	
	
	Règlement sur la Commission nationale pour les établissements d'enseignement 
	minoritaires (procédure d'appel) (2006);
	
						
						
						Directives relatives à la langue officielle 
	(2009); 
	
  
   
	Loi sur le droit des enfants à 
				une éducation gratuite et obligatoire
  	(2009); 
	
	Loi sur la justice pour mineurs (soins et protection des enfants) 
	(2015).
 
 Lois de l'État: 
	
	
	
	Loi de Madras sur les prêteurs sur gage (1943, en vigueur); 
	
	Loi sur l'administration de Pondichéry (1962);
	
	Loi sur le gouvernement des territoires de l'Union (gouv. central, 1963); 
	
	Loi sur les langues officielles 
                de Pondichéry (1965); 
				
	
	Règlement sur la procédure et la conduite des affaires de l'Assemblée 
	législative de Pondichéry (1966); 
	
	Loi sur les frais judiciaires et l'évaluation des poursuites 
	(1972);
	
	Loi sur les sociétés coopératives de Pondichéry (1972);
	
	Loi sur les municipalités de 
	Pondichéry (1973); 
	
	
	Loi sur l'Université de 
			Pondichéry (1985); 
	
	Loi sur l'instruction scolaire de 
			Pondichéry (1987); 
	
	
	Règlement sur l'instruction scolaire 
			de Pondichéry (1996); 
						 Loi 
	sur l'instruction primaire obligatoire (2000); 
	
	Loi de Pondichéry sur le changement de nom (2006); 
	
	Règlement de Pondichéry sur le droit des enfants à l'instruction 
			gratuite et obligatoire (2011).
 | 
  	
		
		Plan de l'article
 
			
				
					| 1 Situation générale 1.1 Le morcellement du territoire
 1.2 Le régime territorial
 
					
					2 Données 
					démolinguistiques2.1 Les langues parlées
 2.2 La répartition linguistique selon les districts
 2.3 Le rôle du français
 2.4 L'apprentissage des langues
 2.5 Les religions
 
 3 Données historiques
 3.1 Les comptoirs français
 3.2 Les Établissements français de l'Inde
 | 3.3 La rétrocession de 
					Pondichéry (1954-1956) 3.4 L'Union territoriale de Pondichéry
 
 4 La politique 
					linguistique
 4.1 Le statut des langues
 4.2 L'Assemblée législative et l'emploi des langues
 4.3 Le changement de l'appellation du territoire
 4.4 Les services aux citoyens
 4.5 L'emploi des langues dans la justice
 4.6 L'affichage
 4.7 L'enseignement des langues
 4.8 Les médias poudouchériens
 | 
			
		 
		 
   
  
 
  
    |  | Pondichéry 
    (en français) ou Pondicherry (en 
    anglais), et Puducherry (nouvelle 
    dénomination officielle en tamoul, signifiant «nouveau village») — 
	en français: Poudouchéry est la 
	forme officielle — désigne à la fois un territoire autonome, 
	un district et une ville (Puducherry), 
    soit la capitale du   Territoire autonome de Pondichéry (ou 
	Union territoriale de 
    Pondichéry: Union Territory of Puducherry), ancienne capitale des
    Établissements français de l'Inde, fondés 
    peu après 1664. Le territoire de Pondichéry/Poudouchéry a obtenu son indépendance de la France en 1954. 
    Les autorités indiennes ont modifié le nom de plusieurs villes, dont 
    Pondichéry pour Puducherry, afin d'effacer le souvenir de la période coloniale. 1.1 Le morcellement du territoire Ce territoire de Pondichéry/Poudouchéry compte aujourd'hui quatre enclaves 
	non contiguës situées en 
trois États du sud de l'Inde. Il comprend les villes côtières — 
	districts — de  Pondichéry 
    (ou Poudouchéry) et
	de
	
	Karaikal (ou Karikal) dans le Tamil Nadu, 
    de  Yanam (ou Yanaon) dans l'Andhra Pradesh et de
	 Mahé dans le Kerala.  | 
    
		Le territoire de Pondichéry (Poudouchéry) ne constitue 
	donc pas une unité 
    territoriale en Inde. La ville de Puducherry est située à environ 170 km au 
    nord de Karaikal, alors que Yanam est à 840 km au nord (Andhra Pradesh) et 
    Mahé sur la côte occidentale à 653 km dans le Kerala.
		
			
				| Appellation anglaise officielle | Appellation française | 
			
				| Puducherry 
				(anc. Pondicherry) | Poudouchéry 
				(anc. Pondichréry) | 
			
				| Karaikal | Karikal | 
			
				| Yanam | Yanaon | 
			
				| Mahe | Mahé | 
		
		Le district de Poudouchéry compte 46 villages et celui 
		de Karikal en compte une centaine. Mais la juridiction de Yanam s'étend 
		sur huit villages : Agraharam, Darialtippa, Farampeta, Guerempeta, 
		Jambavanpeta, Kanakalapeta, Kurasampeta et Mettakur. Quant à la 
		juridiction de Mahé, elle comprend la ville de Mahé et la petite ville 
		de Kallayi, une enclave dans l'État du Kerala.
 
    
La superficie totale de toutes ces enclaves est de 492 
	km² : Poudouchéry (293 km²), Karaikal (160 km²), Mahé (9 km²), Yanam (30 
	km²). Le territoire bénéficie d'un statut particulier au sein de 
l'Union indienne, avec son propre gouvernement et son assemblée, et qui englobe 
les morceaux épars des anciennes possessions françaises que sont Pondichéry/Poudouchéry, Karaikal, Mahé et Yanam.
	
 
  
    |  | La répartition territoriale de la ville 
	de Poudouchéry 
    (Puducherry) reflète une situation fort complexe que beaucoup qualifieraient 
d'ailleurs 
	de totalement absurde, ce qui ne serait pas vraiment faux. Ainsi, la ville de 
Pondichéry elle-même (voir l'illustration à gauche), qui constitue un 
	district, est fractionnée en plusieurs petits îlots 
	(ou quartiers) perdus dans le grand ensemble administratif de l'État du Tamil Nadu: Puducherry 
	ou Poudouchéry, 
	Kalapetai, Zhukarai, Ariankuppam, Thavalkuppam, Bahour, Villianur, Kuppam, 
	Madagadipef, Kariamanikkam, Karayanputhur. La ville possède de nombreux 
	beaux bâtiments coloniaux, des églises, des temples et des statues, qui 
	conservent encore une grande partie de l'apparence coloniale. Ce 
morcellement du territoire résulte des rivalités anglo-françaises passées, alors 
que les Britanniques avaient souvent posé comme condition à sa restitution un 
tel morcellement destiné évidemment à affaiblir les positions françaises dans la 
région.   | 
1.2 Le régime territorial
Poudouchéry n'est pas un État indien, mais un territoire de 
l'Union. Cela signifie que gouvernement territorial et son administration 
relèvent en partie du gouvernement central à New Delhi. Néanmoins, comme pour le 
territoire de Delhi, Poudouchéry demeure l'un des deux seuls territoires à 
disposer d'une "Vidhan Sabha", c'est-à-dire d'une assemblée législative élue 
(composée de 30 membres) et d'un gouvernement local. Bien que la législation du 
territoire bénéficie d'une grande autonomie, la ratification du gouvernement 
central ou du président de l'Inde est parfois nécessaire. Comparativement à un 
État, le gouvernement central participe plus fortement aux finances du 
territoire, ce qui permet à Poudouchéry de bénéficier d'impôts plus faibles. Le 
gouvernement central est représenté dans le territoire par un 
«lieutenant-gouverneur» qui réside au Raj Nivas, l'ancien palais du gouverneur 
français.
La population du territoire de Pondichéry était en 2001 de 973 829 
habitants. Lors du recensement de 2011, la population atteignait 1,2 million 
d'habitants. Plus de 75 % de la population est concentrée dans le district de Poudouchéry, les autres étant dispersés à Karaikal (16 %), 
à Yanam (4,4 %) et 
à Mahé (3,3 %). Les habitants de ce territoire de l'Union sont appelés «Pondichériens» 
ou «Poudouchériens» (en anglais: 
"Puducherrians").
	2.1 Les langues 
	parlées
Les districts de Poudouchéry et de Karaikal comptent une majorité de locuteurs du tamoul, alors que le district 
	de Yanam est en majorité de langue télougou, celui de Mahé, majoritairement 
	de langue malayalam. Ces trois langues comptent pour 97,9 % des locuteurs de 
tout le territoire. 
 
	
	
		
			| Langue maternelle | Locuteurs (2001) | Pourcentage | Groupe linguistique | 
		
			| tamoul | 861 
			502 | 88,4 % | famille 
			dravidienne | 
		
			| télougou | 50 908 | 5,2 % | famille 
			dravidienne | 
		
			| malayalam | 42 
			782 | 4,3 % | famille 
			dravidienne | 
		
			| ourdou | 7 092 | 0,7 % | langue indo-iranienne | 
		
			| hindi | 4 357 | 0,4 % | langue indo-iranienne | 
        
			| bengali | 1 
			180 | 0,1 % | langue indo-iranienne | 
        
			| gujarati | 1 180 | 0,1 % | langue indo-iranienne | 
		
			| kannada | 1 566 | 0,1 
            % | famille 
			dravidienne | 
		
			| oriya | 966 | 0,0 % | langue indo-iranienne | 
		
			| marathi | 824 | 0,0 % | langue indo-iranienne | 
		
			| anglais | 454 | 0,0 % | langue germanique | 
		
			| français | 200 | 0,0 % | langue romane | 
		
	 
	En ce qui a trait aux autres langues parlées par 
	la population du territoire autonome de Poudouchéry (Puducherry), on peut citer l'ourdou, l'hindi, le bengali, le gujarati, le kannada, l'oriya, le marathi, 
	l'anglais et quelques petites langues (une douzaine de langues 
	parlées par quelques individus). Le tamoul, le télougou, le 
	malayalam et le kannada sont des 
	langues dravidiennes, alors que les autres langues sont d'origine
	indo-aryenne. L'anglais et le 
	français demeurent des langues étrangères. 
2.2 La répartition linguistique selon 
les districts
Les langues officielles de l'Union territoriale de 
Poudouchéry sont le tamoul, le télougou, le malayalam, l'anglais et le français. Évidemment, le 
statut 
de ces langues officielles change selon la ville ou le district de résidence. En général, le 
français et le tamoul sont présents partout au point de vue 
administratif à Poudouchéry (Puducherry), mais ce sont l'anglais et le malayalam à Mahé, le 
tamoul et le français à Karaikal, puis le télougou et l'anglais à Yanam. 
  
	
		
			|  | 
    
      
        | District | Superficie | Population (2001)
 | Population (2011)
 | Pourcentage (2011)
 | Langues officielles |  
        | Poudouchéry (enclavé dans le Tamil Nadu)
 | 293 km² | 730 004 | 950 289 | 76,1 % | tamoul-anglais-français |  
        | Karaikal (enclavé dans le Tamil Nadu)
 | 160 km² | 170 640 | 200 222 | 16,0 % | tamoul-anglais-français |  
        | Yanam (enclavé dans l'Andhra Pradesh)
 |  30 km² | 36 
		362 | 55 626 | 4,4 % | télougou-anglais |  
        | Mahé (enclavé dans le Kerala)
 | 9 km² | 36 823 | 41 816 | 3,3 % | malayalam-anglais |  
        | TOTAL | 492
        km² | 973 829 | 1 247 953 | 100 % | tamoul-télougou-malayalam anglais-français |  | 
	
 
Le district de Yanam, 
étant enclavé dans l'État de l'Andhra Pradesh (avec le télougou comme langue 
officielle), a comme langues officielles le télougou et l'anglais. Le
district de Mahé, enclavé dans l'État du 
Kerala (avec le malayalam comme langue officielle), a le malayalam et l'anglais 
comme langues officielles. Le français est totalement absent dans ces deux 
districts. Par contre, les districts de Poudouchéry 
et de Karaikal, tous deux enclavés dans 
l'État du Tamil Nadu (avec le tamoul comme langue officielle), ont le tamoul, 
l'anglais et le français comme langues officielles. Dans l'ensemble des quatre 
districts, trois langues sont des langues maternelles locales : le tamoul, le 
télougou et le malayalam. L'anglais et le français sont des langues étrangères, 
sauf que, au point de vue juridique, l'anglais peut se substituer à n'importe 
quelle de ces langues pour les fins officielles de l'Union territoriale de 
Poudouchéry.  Autrement dit, l'anglais peut servir de langue véhiculaire 
pour le gouvernement qui doit transiger dans quatre districts et trois langues 
locales. 
  2.3 Le rôle du 
	français
Le français dans le territoire de Poudouchéry 
(Puducherry) a perdu depuis longtemps
son statut de langue véhiculaire
au profit de l'anglais, mais davantage surtout en raison de la puissance
d'attraction des langues locales, le tamoul (Poudouchéry et Karaikal), le 
malayalam (Mahé) ou le télougou (Yanam). Même si le français a conservé
son statut symbolique de langue co-officielle avec le tamoul (districts de Poudouchéry et 
de Karaikal), il n'est la langue maternelle
que pour les quelque 5000 Français d'origine indienne,
c'est-à-dire une infime minorité d'environ 200 personnes qui utilisent le français dans
leurs échanges quotidiens, alors que moins d'un tiers de ceux-ci possède une maîtrise courante du 
	français comme langue seconde.  
Le tamoul est donc
aujourd'hui la langue maternelle
des «Franco-Pondichériens» (Franco-Poudouchériens). En somme, le français, en tant que langue maternelle, reste avant tout l'affaire des
quelque 600 Français d'Europe qui travaillent dans
les différentes institutions françaises de Pondichéry. Quant au français langue 
	seconde, il serait parlé à des degrés divers par quelque  5000 
	personnes sur l'ensemble du territoire, ce qui représenterait 1,4 % de la 
	population, bien loin derrière l'anglais, soit 102 000 locuteurs ou 17 % de 
	la population. De plus, ces Franco-Pondichériens 
sont complètement ignorés par les partis politiques du territoire pour une 
	raison bien simple: 
ils ont pas le droit de voter, ni à l'Assemblée législative ni au Parlement 
	territorial. 
Le seul moment où ils peuvent voter est lors des élections présidentielles 
	françaises, car ils ont le statut de «citoyens français». Bien qu'ils aient 
	obtenu la nationalité française, ils paient des impôts et des taxes comme 
	tout autre citoyen indien, mais ils n'ont pas le droit de choisir leurs 
	élus.  
Il existe encore un 
	certain nombre d'institutions françaises qui jouent un rôle local, notamment 
	dans les domaines de l'éducation et de la culture. 
- L'Institut français 
	de Pondichéry
L'Institut français de Pondichéry (IFP) 
	est un établissement à autonomie financière sous la double tutelle du 
	ministère français des Affaires étrangères et du Centre national de la 
	recherche scientifique (CNRS). Il fait partie intégrante du réseau des 27 
	centres de recherche de ce ministère. L’IFP est un centre de recherche 
	affilié à l’Université de Pondichéry.
- Le Lycée français de Pondichéry
Lors de sa création en 1826, le lycée 
	avait pour nom «Collège royal»; il était destiné à l'instruction des classes 
	blanche et métisse. Dès cette époque coloniale, l'enseignement comprenait 
	des cours de français, de tamoul et d'hindoustani. En 1948, donc après la 
	Révolution, le Collège royal fut transformé en Collège national. 
À la fin de la Seconde Guerre 
	mondiale, le Collège devient le «Collège français». Alors que les 
	Établissements français de l’Inde sont transférés à l’Union Indienne en 
	1954, il devint le Lycée français sous la tutelle du ministère des Affaires 
	étrangères (Direction générale des relations culturelles et techniques). 
	Aujourd'hui, le Lycée français est devenu le plus grand établissement de 
	toute l'Asie. Il accueille les enfants de trois ans jusqu'au bac, 
	c'est-à-dire entre 1000 et 1400 élèves, selon les années. La plupart des 
	élèves sont de nationalité française (85 % de Français et 15 % d’Indiens), 
	mais de culture et de langue tamoules. Les langues enseignées sont le 
	français, l'anglais et le tamoul; pour les non-francophones, ce sont 
	l'espagnol et/ou l'allemand.
- L'Alliance 
	française
L'Alliance française de Pondichéry fut 
	créée en 1897. Cet organisme propose des cours de français et offre à ses 
	membres de nombreux événements culturels, tels des expositions, des films 
	français, des concerts, etc. L’Alliance française de Pondichéry compte 
	annuellement entre 1600 et 1800 membres, dont environ 450 étudiants. La 
	moyenne d’âge se situe aux alentours de 20 ans, mais le public semble plutôt 
	hétérogène: étudiants, médecins, avocats, fonctionnaires, jeunes sans 
	emplois, etc.
- L'École 
française d'Extrême-Orient
C'est un établissement de recherche sur 
	les sciences humaines et sociales; il est rattaché au ministère français de 
	l’Enseignement supérieur.
- Les Amis de la langue et de la 
	culture françaises
L'Association des Amis de la langue 
	et de la culture françaises fut créée en 1955. Elle environ 80 membres 
	(anciens professeurs, médecins, juristes, militaires, etc.). La mission de 
	cette  association est de développer la connaissance de la langue 
	française en offrant des cours pour débutants et de promouvoir la 
	connaissance de la culture française par l’organisation de conférences dont 
	les thèmes sont variables.
2.4 L'apprentissage des langues
Il faut souligner que la 
    répartition fragmentée des districts et des secteurs du territoire favorise la 
    multiplicité des langues et le multilinguisme individuel. Ainsi, les individus bilingues ou 
    trilingues, voire quadrilingues, sont nombreux dans le territoire de 
    Poudouchéry. Cependant, l'acquisition des langues diffère pour chacun des 
    groupes linguistiques. Par exemple, les locuteurs de l'assamais (langue 
    maternelle) apprennent généralement plus l'hindi, puis le bengali. Mais pour 
    les locuteurs du bengali, c'est l'anglais, puis l'hindi et ensuite le 
    tamoul. Voici un petit tableau à ce sujet:
 
	
		
			| Locuteurs (langue maternelle) | Langues connues ou apprises (multilinguisme) | 
		
			| Assamais | assamais + hindi + bengali | 
		
			| Bengali | bengali + anglais + hindi + tamoul | 
		
			| Gujarati | gujarati + anglais + tamoul + hindi | 
		
			| Hindi | hindi + anglais + tamoul + gujarati | 
		
			| Kannada | kannada + tamoul + anglais + hindi | 
		
			| Malayalam | malayalam + tamoul + anglais + hindi | 
		
			| Oriya | oriya + anglais + hindi + tamoul | 
		
			| Panjabi | panjabi + anglais + hindi + tamoul | 
		
			| Sindhi | sindhi + anglais + hindi + tamoul | 
		
			| Tamoul | tamoul + anglais + télougou | 
		
			| Télougou | télougou + tamoul + anglais + hindi | 
		
			| Ourdou | ourdou + tamoul + anglais + hindi | 
	
 
Il ressort de ce tableau que les 
	individus bilingues ont tendance à acquérir d'abord une autre langue de la 
	même famille que celle qu'ils parlent. Ainsi, une personne parlant 
	l'assamais (langue indo-iranienne) 
	comme langue maternelle devrait apprendre l'hindi (langue 
	indo-iranienne) avant le tamoul (langue 
	dravidienne); il en est de même pour le bengali, l'oriya, le panjabi, 
	mais, contre toute attente, ce n'est pas le cas pour le gujarati et l'ourdou, deux langues 
	appartenant pourtant à la même famille. Un locuteur du tamoul ou du télougou 
	apprendra en principe une langue dravidienne avant une langue 
	indo-iranienne. Quoi qu'il en soit, ceux qui maîtrisent l'assamais, le bengali, l'oriya, le 
    panjabi ou le sindhi ont une plus grande connaissance de l'hindi que du tamoul. 
    Cependant, ceux qui connaissent le gujarati ou l'ourdou ont une plus grande 
    maîtrise du tamoul plutôt que de l'hindi. 
La présence du multilinguisme individuel 
	dans l'Union territoriale de Poudouchéry s'explique par la 
			grande fragmentation géographique de ce territoire, lequel comprend quatre 
	anciens établissements français, 
			c'est-à-dire Pondichéry, Karikal, Mahé et Yanam. Les districts de 
	Poudouchéry et de Karaikal sont enclavés dans l'État du Tamil Nadu (de langue 
	tamoule); celui de Mahé dans le Kerala (malayalam); celui Yanam, dans 
	l'Andhra Pradesh (télougou). 
2.5 Les religions
L'Union territoriale de Poudouchéry est 
massivement hindouiste, mais cette ancienne colonie française a laissé un 
héritage indo-français et chrétien. Selon le recensement de 2011, l'hindouisme 
est la religion principale, mais il existe des minorités musulmanes (6 %) et 
chrétienne (6,2 %), puis sikhes, bouddhistes, jaïnistes, etc.
	
		
			
				| Hindouisme | Islam | Christianisme | Sikhisme | Bouddhisme | Jaïnisme | Autres religions | Non précisé | 
		
		
			
				| 87,3 % | 6,0 % | 6,2 % | 0,02 % | 0,0 4 % | 0,1 % | 0,0 1 % | 0,17 % | 
			
				| 1 089 462 | 74 877 | 77 373 | 249 | 499 | 1247 | 124 | 2121 | 
	
 
La répartition par district donne le résultat 
suivant : 
	
		
			| District | Religion 
			majoritaire | Hindouisme | Islam | Christianisme | Sikhisme | Bouddhisme | Jaïnisme | Autres 
			religions | Non précisé | 
		
			| Poudouchéry | 
			hindouisme | 90,00 % | 3,44 % | 6,14 % | 0,03 % | 0,04 % | 0,14 % | 0,02 % | 0,20 % | 
		
			| Karikal | hindouisme | 76,23 % | 14,40 % | 9,19 % | 0,02 % | 0,03 % | 0,03 % | 0,01 % | 0,09 % | 
		
			| Yanam | hindouisme | 96,24 % | 2,14 % | 1,57 % | 0,01 % | 0,00 % | 0,01 % | 0,01 % | 0,02 % | 
		
			| Mahé | hindouisme | 66,82 % | 30,74 % | 2,29 % | 0,01 % | 0,05 % | 0,03 % | 0,01 % | 0,05 % | 
	
 
Là où l'hindouisme est moins important 
(Karikal avec 76,23 % et Mahé avec 66,82 %), l'islam (respectivement 14,4 % et 
30,74 %) augmentent leur présence. Le christianisme est nettement plus élevé à 
Kariak (9,19 %) qu'à Poudouchéry (6,14 %) ou ailleurs. 
Des fouilles ont permis de révéler que des 
origines romaines existaient à Pondichéry il y a plus de 2000 ans. À l'origine, les quatre districts de ce qui 
constitue aujourd'hui l'Union territoriale de Pondichéry (Poudouchéry, Karaikal, Mahé et Yanam) 
faisaient partie de leur région géographique respective. L'histoire de Pondichéry (Poudouchéry) commence avec 
l'acquisition par la France de comptoirs commerciaux sur différents territoires 
indiens.  Il n'existait aucun lien, ni administratif, ni politique, entre 
les diverses entités de ce territoire actuel de l'Inde. 
3.1 Les comptoirs 
	français
Dans ses efforts pour développer le 
	commerce, le ministre de Louis XIV, 
	Jean-Baptiste Colbert (1609-1683), fonda 
	en 1664 une compagnie à monopole, la fameuse Compagnie des Indes orientales, 
	qui était en réalité la première entreprise commerciale française, la seule 
	à pouvoir échanger des marchandises avec l’Inde. La compagnie envoya 
	aussitôt plusieurs flottes dans l’océan Indien dans le but d'y fonder des 
	comptoirs. En Inde, le Grand Moghol Aurangzeb (1618-1707) autorisa les Français à s’établir à 
	Surate dans le Gujarat. Après avoir tenté d'établir une colonie dans l'île 
	de Ceylan (aujourd'hui le Sri Lanka), les Français remontèrent la côte du golfe du Bengale 
	et finirent par s'implanter à Pudu Cheri (francisé plus tard en «Pondichéry»), 
	un village de pêcheurs situé à l’embouchure de la rivière d’Ariancoupam. La 
	région était sous la souveraineté du sultan musulman de Bijapur. François 
	Martin, un agent de la Compagnie française des Indes orientales, signa avec 
	le sultan un accord lui permettant d’y fonder une «maison de commerce» en 
	1674. Il y érigea aussitôt un fort à la Vauban, puis des centaines 
	d'habitations furent construites. En 1691, on y recensait quelque 20 000 
	habitants. La France avait acquis en 1673 un 
	autre comptoir, Chandernagor, au nord de Calcutta (aujourd'hui 
	Kolkota dans le Bengale occidental). Viendront 
	s'ajouter en 1723 Mahé et Yanaon, ainsi que Karikal en 1738.
	
3.2 Les Établissements 
	français de l'Inde
	
		
			|  | 
				
					
						Les Français avaient donc sous leur juridiction cinq 
							comptoirs commerciaux en Inde:
							
							
								- Chandarnagor, fondé 
								en 1673 (aujourd'hui Chandannagar dans le 
								Bengale-Occidental);- Pondichéry, fondé en 1674 (aujourd'hui
								Puducherry dans le Tamil Nadu);
 - Mahé, fondé en 1723 (aujourd'hui 
								Mahe dans le Kerala);
 - Yanaon, fondé en 1723 (aujourd'hui 
								Yanam dans 
								l'Andhra Pradesh);
 - Karikal, fondé en 1738 (aujourd'hui 
								Karaikal dans le Tamil Nadu);
 En 1693, la ville de Pondichéry fut capturée par 
les Hollandais lors de la guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697), puis restituée à la 
France en 1697 par le traité de Ryswick. Les Britanniques s'en emparèrent à trois 
reprises au cours du XVIIIe
			siècle et, après des périodes variant 
entre deux à onze mois 
d'occupation, le territoire de Pondichéry fut rendu à la France. En
1742, Joseph-François Dupleix devint gouverneur de l'Inde française. 
			C'est sous sa direction que Pondichéry connut son apogée. 
	Par ses victoires militaires contre les Britanniques, Dupleix réussit à 
	étendre le petit territoire autour de la ville de Pondichéry et à Karikal; 
	il exerça par le fait même une grande influence dans les affaires des souverains de 
la région. Dupleix obtint le poste de gouverneur général de tous les 
			Établissements français de l'Inde. Il désirait acquérir pour son pays de 
	vastes territoires en Inde.  | 
	
 
Mais la colonie de Pondichéry passa de nouveau sous le 
	contrôle de la Grande-Bretagne de 1803 à 1814, avant de redevenir un 
	territoire français jusqu'en 1954, au moment où le territoire fut rétrocédé 
	à l'Inde. 
Au cours 
de cette dernière période française, Pondichéry n'était plus qu'une escale vers 
les colonies française d'Extrême-Orient. Le français fut l'unique langue de 
	l'Administration et des affaires, le tamoul étant relégué aux communications 
	informelle entre Indiens. Autant on parlait français dans la ville blanche, 
	autant on parlait tamoul dans la ville noire. L'agglomération de Pondichéry 
	comptait environ 100 000 habitants, dont quelque 30 000 Français. 
En 1940, 
sous l'invitation 
pressante des Britanniques, l'Inde française devint l'une des premières colonies à 
soutenir le général de Gaulle et à se rallier au mouvement de la France libre. 
	Après la Seconde Guerre mondiale,  la France introduisit des réformes 
	significatives en accordant aux Pondichériens une plus grande autonomie, en 
	créant notamment une Assemblée représentative, élue pour cinq ans au 
	suffrage universel direct. Mais son rôle demeura strictement administratif. 
	Quelques mois plus tard, les Pondichériens exprimèrent leur désaccord, car 
	cette assemblée ne disposait ni de l'autonomie législative ni de l'autonomie 
	financière pour pouvoir fonctionner adéquatement. 
En dépit de la libéralisation du régime 
	français, la vague du nationalisme indien, qui triomphait partout en Inde, 
	atteignit les 
	Établissements français de l'Inde.
	Le 15 août 1947, l'Inde obtint son 
	indépendance du Royaume-Uni et Nehru devint 
	premier ministre. Ce dernier croyait que les événements qui avaient mis fin 
	à la domination britannique sur l'Inde devaient concerner aussi les 
	possessions françaises (et portugaises) et aboutir au même résultat. De 
	fait, le maintien des enclaves coloniales (françaises et portugaises) 
	paraissaient un anachronisme.
En 1948, au moment du 
	transfert de facto du territoire à l'Union indienne, les 
Établissements français de l'Inde comptaient quelque 
	362 000 habitants répartis sur une superficie de 509 km².
	
	En 1950, la France perdit la ville de Chandernagor, après l'avoir administrée 
	sans interruption depuis 1816, la population locale ayant voté à 97 % à son 
	intégration dans l'État du Bengale occidental au sein de l'Union indienne. 
La France (Pierre Mendès France) signait un accord avec New Delhi 
	(Jawaharlal Nehru), le 21 octobre 
	1954, sur la rétrocession du territoire à l'Inde. Il avait été alors 
	prévu que la cession de souveraineté ferait l'objet d'un traité ultérieur, 
	mais le principe du règlement de la cession des Établissements français de 
	l’Inde était acquis.  
3.3 La rétrocession de 
	Pondichéry (1954-1956)
La passation officielle des pouvoirs eut 
	lieu le 31 octobre 1954, mais le
	Traité officiel 
de la cession de Pondichéry fut signé le 28 mai 1956, soit huit ans après le 
	transfert de facto, entre l'Union indienne et la République 
française. Le Parlement français ne ratifiera le traité que le 16 août 1962. 
	C'est à cette même date que le Parlement indien adopta une modification à la 
	Constitution pour faire place à Pondichéry en tant que «territoire autonome» 
	au sein de l'Union  indienne. 
Au sujet de la langue, soulignons qu'aucune disposition du 
traité de cession ne garantissait aux Français quelque droit que ce soit. Le 
président René Coty (1954-1959) n’a aucunement songé à faire insérer une 
quelconque disposition linguistique dans le traité, ce que le premier ministre Nehru n’aurait 
certainement pas refusé. Les négociateurs français savaient probablement comment 
protéger jusqu'à un certain point les biens et défendre les intérêts des 
personnes, mais la survie de la langue ne 
les préoccupait guère, à l'exemple précédent de Bonaparte lors de la vente de la 
Louisiane aux Américains (voir le texte 
du contrat de vente). Il en avait ainsi dans le 
traité de Paris 
de 1763 lors de cession de la Nouvelle-France par Louis XIV à la Grande-Bretagne. 
C'est ainsi que se terminaient trois siècles 
de présence française en Inde. Charles-Robert Ageron 
(1923-2008), 
un historien français spécialiste de la décolonisation, a jugé très sévèrement 
cette période de transition vers l'indépendance (dans 
La décolonisation française, 
Paris, Armand Colin, 1991, p. 103) : «Les établissements français, qui auraient 
pu constituer des plates-formes naturelles d'expansion culturelle et 
commerciale, furent liquidés sans compensation, au terme d'un combat retardateur 
imposé par l'incapacité des gouvernements à tourner la page.»
Quelques articles du
Traité de cession 
	de Pondichéry portaient sur le sort des établissements français 
	d'enseignement: les articles 20 à 25. Le gouvernement indien s'engageait à assurer leur maintien 
	et à faciliter, après accord, l'ouverture d'institutions nouvelles. La 
	France conservait la propriété du Collège de Pondichéry et continuait à en 
	assurer le fonctionnement. Les établissements privés étaient autorisés à 
	continuer à enseigner en français et recevoir, en dehors des subventions 
	locales, l'aide du gouvernement français. Les organismes et institutions 
	destinés à des études préparant à des diplômes de langue et de civilisation 
	françaises, à la recherche scientifique, et à la diffusion de la culture 
	française étaient conservés, et d'autres pouvaient être au besoin créés avec 
	l'accord du gouvernement indien. Il était prévu que l'Institut français de 
	Pondichéry, inauguré le 21 mars 1955, serait maintenu comme institut 
	d'enseignement supérieur et de recherches. Quant à l'article 28, il énonçait 
	que le français resterait langue officielle des anciens
Établissements français aussi longtemps que les représentants 
	élus ne prendraient pas de décision différente.
3.4 L'Union territoriale de Pondichéry
Après la cession officielle des 
Établissements français à l'Inde en 1956, le gouvernement central a pris en 
charge ces territoires. Pondichéry faisait alors 
partie intégrante de l'ancien État de Madras, aujourd'hui l'État du Tamil Nadu. En janvier 1963, plusieurs milliers de Pondichériens choisirent d'opter pour 
la nationalité française. Ces 
«optants» et descendants d'«optants» demeurent aujourd'hui les seuls 
«francophones» ou «francisants» à Pondichéry. Le 1er juillet de la même année, fut créé l'Union 
territoriale de Pondichéry englobant les quatre anciens districts français de Pondichéry, 
	de Karikal, de Yanam et 
	de Mahé répartis dans trois États (l'Andhra Pradesh, le Tamil Nadu et le Kerala).
On estime que près de 20 000 descendants des Pondichériens vivent 
aujourd'hui en France et que près de 7000 
citoyens français résident dans le territoire de Pondichéry. On peut y voir 
encore certaines traces de l'influence française, telles que le consulat, le 
lycée français, des noms de rue encore inscrite en français, les képis des 
policiers, la bibliothèque Romain-Rolland, les statues de Jeanne d'Arc et de 
Joseph-François Dupleix, gouverneur des colonies françaises en Inde 
de 1742 à 1754, etc. Mais le développement urbain des dernières décennies a 
réduit de façon substantielle le cachet français qui en faisait le charme pour 
devenir une ville à l'allure indienne.  
Le 10 mai 1963, le Parlement indien adoptait 
la
Loi sur le gouvernement des territoires de l'Union. 
Cette loi prévoyait (art. 34) que le français pouvait demeurer la langue 
officielle
aussi longtemps que l'Assemblée législative du territoire de l'Union de 
Pondichéry n'en décide autrement; elle prévoyait aussi que l'Assemblée 
législative pouvait adopter toute 
autre langue 
à des fins officielles, alors que l'anglais était obligatoire à la Législature à 
moins que celle-ci 
				n'en dispose pas autrement par une loi.  
En 1965, l'Assemblée territoriale adoptait la
	
Loi sur les langues officielles 
                de Pondichéry, qui proclamait le tamoul comme langue 
officielle sous réserve que le malayalam pouvait être officiel dans le district de Mahé 
et le télougou dans le district de Yanam. Évidemment, l'anglais demeurait 
officiel dans tous les districts, alors qu'aucune mention n'était faite au sujet 
du français. En 1973, l'Assemblée territoriale reconnaissait explicitement dans 
la
	Loi sur les municipalités de 
	Pondichéry l'usage de la langue locale dans les municipalités du 
district de Pondichéry.  En 2006, l'Assemblée législative de 
	Pondichéry, avec l'approbation du gouvernement central, a adopté une loi 
	modifiant le nom du territoire fédéral. Ce fut la
	
	Loi sur le changement de nom qui modifiait «Pondicherry» («Pondichéry») 
en «Puducherry» («Poudouchéry»), une appellation qui s'approcherait davantage du 
tamoul que la dénomination anglaise de Pondicherry.    
	
	Poudouchéry forme aujourd'hui l'Union territoriale de 
	Poudouchéry. Étant donné que le territoire est morcelé en des entités 
	distinctes et des populations différentes, il est possible quje la politique 
	linguistique de l'État soit diversifiée.
	4.1 Le statut des langues 
	
	Le territoire de Poudouchéry a 
	adopté en 1965 la
	Loi sur les langues officielles 
                de Pondichéry (Pondicherry Official Languages Act). 
	La croyance veut que la loi proclame l'emploi de cinq langues à des fins officielles: le 
	tamoul, le malayalam, le télougou, l'anglais et le français. Voyons ce qu'il 
	en est de cette loi qui ne compte que quatre articles. L'article 1er 
	sert d'article préliminaire sur le titre, l'application de la loi et son entrée en vigueur 
	:
	
		
			
				| Article 1er 
				
				[traduction] 
				Titre abrégé, 
				application et début 1) La présente loi peut être appelée 
			Loi sur les langues officielles de Pondichéry de 1965. 2) Elle 
			s'applique à l'ensemble de l'Union 
			du territoire de Pondichéry. 
			 3) Elle entre immédiatement en vigueur. | 
		
	L'article 2 est de moindre 
	intérêt, car il se limite à la définition des mots «administrateur» et 
	«Territoire de l'Union». 
		- Tamoul, télougou 
		et malayalam
		Toutefois, l'article 3 de la
	Loi sur les langues officielles 
                de Pondichéry est fondamental, puisqu'il porte sur l'emploi 
	explicite des langues officielles dans le territoire. D'abord, le tamoul 
	demeure la langue d'usage en totalité ou en partie aux fins officielles 
	du territoire de l'Union. C'est donc en principe la langue principale sur le territoire 
	de l'Union; il est même écrit «la langue tamoule qui doit (en 
	anglais: "shall") demeurer la langue d'usage en totalité ou en partie 
	à des 
	fins officielles», alors que dans le district de Mahé, il est possible 
	(en anglais: "may") d'utiliser le malayalam et, dans le district de Yanam, 
	le télougou, aux mêmes fins officielles: 
		
			
				
					| Section 3 
					Official Language of the Union territory. 
			With effect from such date the Administrator may, by notification 
			in the Official Gazette, appoint in this behalf, the TamiI language
			shall, subject to the provisions of section 34 of 
			the Government of 
			Union territories Act, 1963 (Central Act 20 of 1963), be the 
			language to be used for all or any of the official purposes of the 
			Union territory, and different dates may be appointed for different 
			official purposes or for different areas in the Union territory : Provided the Administrator may, by like notification, direct 
			that in the case of Mahe area, 
			the Malayalam language, and in the 
			case of Yanam area, the Telugu language
			may be used
			for such 
			official purposes and subject to such conditions as may be specified 
			in such notification. | Article 3 
					[traduction] 
					À compter de la présente date, l'administrateur peut, par 
					un avis dans 
			le Journal officiel, désigner sous ce nom 
					la langue tamoule qui 
					doit, 
			sous réserve des dispositions de l'article 34 de la 
					Loi sur le 
			gouvernement des territoires de l'Union de 1963 (loi fédérale no 20 
			de 1963), demeurer la 
			langue d'usage en totalité ou en partie 
					à des fins officielles du 
			territoire de l'Union, et des dates différentes peuvent être 
			choisies pour différentes fins officielles ou pour différents domaines 
			dans le territoire de l'Union : Sous réserve qu'il soit 
			possible que l'administrateur, par 
			un simple avis, 
			ordonne que, dans le cas du district de Mahé, la 
			langue malayalam et, 
			dans le cas du district de Yanam, 
			le télougou puissent être 
			utilisés aux mêmes fins officielles et sous réserve des conditions 
			qui peuvent être spécifiées dans ledit avis.  | 
			
		 
		
			
				
					| Ainsi, il existe une hiérarchie entre les 
	trois langues «indiennes»: le tamoul est obligatoire, mais il est possible 
	d'employer le malayalam à Mahé et le télougou à Yanam. Il en est ainsi de 
	l'anglais qui peut (angl.: "may") être employé partout.
 Quant à l'article 4 de la
		Loi sur les langues officielles 
                de Pondichéry, il précise que l'anglais, nonobstant les 
		dispositions de l'article 3, peut être utilisé en totalité ou en partie 
		à des fins officielles du territoire de l'Union:  
			
				
					| Section 4 
					Use of the English language for official purposes. Notwithstanding anything contained in section 3, as from the 
			commencement of this Act the English language  
			
			may be used for all or 
			any of the official purposes of the Union territory.  
					 | Article 4 
					
					[traduction] 
					Emploi de l'anglais à des fins officielles Nonobstant les dispositions 
			de l'article 3, à partir de l'entrée 
			en vigueur de la présente loi, la langue anglaise 
			 
			
			 
			peut être utilisée 
			en totalité ou en partie à des fins officielles du territoire de l'Union.
			
					 |  | 
			
		 
	 
	
	- L'anglais
	Autrement 
	dit, l'anglais peut, dans tout le territoire et tous les districts, se substituer à toute autre langue, y compris au tamoul. 
	On peut comprendre que le bilinguisme est de mise partout : 
	tamoul-anglais à Pourdouchéry et à Karaikal,
	télougou-anglais à Yanam, 
	malayalam-anglais à Mahé.  
	
	- Le français
	Dans la 
	Loi sur les langues officielles 
                de Pondichéry de 1965, il 
	n'est fait aucune mention du français. En effet, juridiquement parlant dans 
	cette loi, le 
	français n'est pas une langue officielle, puisque seulement quatre 
	langues, le tamoul, 
	le malayalam, le télougou et l'anglais, sont explicitement mentionnées.  
	Pourtant, 
	l'emploi du français est parfaitement légal dans tout le territoire de Poudouchéry; il est incontestablement admis 
	par tous, même sans texte juridique formel. Cet emploi du français 
	relèverait de la pure tradition orale, c'est-à-dire du droit coutumier 
	et de la Common Law britannique. En 
	réalité, le français a été reconnu par le gouvernement central indien à 
	l'article 28 du 
	traité de cession de 1956 : 
	
		
			| Section 28 
			[version anglaise officielle] 
			The French language 
			shall remain the official language of the Establishments so long as 
			the elected representatives of the people shall not decide otherwise. | Article 28 
			[version française officielle] 
			Le français doit rester 
			la 
			langue officielle des Établissements aussi longtemps que les 
			représentants élus de la population n'auront pas pris une décision 
			différente. | 
	
 
	Or, les «représentants élus de la 
	population», c'est-à-dire le gouvernement territorial, n'ont jamais pris de décision 
	différente à ce sujet, puisqu'ils s'en sont simplement abstenus. C'est en ce 
	sens qu'on peut affirmer que le français fait partie des cinq langues 
	officielles. De plus, l'article 34 de la
	Loi sur le gouvernement des territoires de l'Union (1963), 
	adoptée par le Parlement central, énonce que « la langue française
	
					
					continuera d'être employée comme une langue officielle de ce 
	territoire de l'Union pour les mêmes fins officielles pour lesquelles elle a 
	été utilisée dans ce territoire immédiatement 
					avant l'entrée en vigueur de la présente loi »:  
	
		
			| Article 34 
 Langue officielle ou langues de l'Union territoriale et langue(s) d'usage à 
				l'Assemblée législative à ce sujet
 
			
				
				1) L'Assemblée législative de l'union territoriale peut 
				par la loi d'adopter une ou plusieurs des langues en usage dans 
				le territoire de l'Union, ou bien l'hindi comme la langue ou les 
				langues officielles d'usage en totalité ou en partie pour les 
				fins officielles du territoire de l'Union: 
					
					
					Sous réserve que, aussi 
					longtemps que l'Assemblée législative du territoire de 
					l'Union de Pondichéry n'en décide autrement, 
					
					la langue française continuera d'être employée comme une 
					langue officielle de ce territoire de l'Union
					pour les mêmes fins officielles pour lesquelles elle a été 
					utilisée dans ce territoire immédiatement
					 
					avant l'entrée en vigueur de la présente loi; | 
	
	En réalité, si l'Assemblée législative a déjà décidé que le 
	tamoul et l'anglais seraient les langues officielles du territoire, elle n'a 
	jamais abrogé cette disposition qui reconnaît le français comme langue 
	officielle. Il ne subsiste guère de doute: le français est bel et bien 
	l'une des langues officielles du Territoire, dont le statut n'a jamais été 
	abrogé. 
 
	Pour le gouvernement de Poudouchéry, le territoire se 
	veut aussi «the Window of French Culture», une expression qu'avait 
	lui-même utilisée l'ancien premier ministre indien, Jawaharlal Nehru 
	(1947-1964) en 1954 lors de la rétrocession du territoire. À l'hôtel de 
	ville de Pondichéry, Nehru avait insisté sur l'importance de préserver la 
	culture française à Pondichéry; il voulait que le territoire demeure une 
	«fenêtre de la France sur l'Inde» ("a window of France on India"). 
	Il faut aussi comprendre que la co-officialité 
	des langues n'est pas uniforme sur le territoire. Ce multilinguisme se 
	prête à de nombreuses applications et interprétations, lesquelles tiennent compte de la 
	situation géographique, du district, du quartier, de la fonction de 
	communication, etc. En principe, le tamoul est la langue officielle du 
	gouvernement territorial, mais le télougou et le malayalam le sont également dans les 
	communications avec les autres États, notamment le Kerala, l'Andrha Pradesh 
	et le Tamil Nadu. De plus, l'anglais peut remplacer l'une des ces trois 
	langues en toutes circonstances. Quant au français, il ne conserve son 
	statut de co-officialité de façon strictement symbolique, même dans la ville de 
	Poudouchéry.  
	4.2 L'Assemblée législative 
	et l'emploi des langues
	Bien qu'il puisse exister juridiquement cinq 
langues officielles pour le territoire de Poudouchéry, seuls deux d'entre elles 
	sont employées pour la rédaction des lois et règlements.
	
		
			
				|  | Ainsi, l'Assemblée 
législative locale ne rédige 
ses lois qu'en anglais, les traduit en tamoul, mais conserve le titre du Journal officiel
en trois langues, c'est-à-dire en tamoul, en français et en anglais. En ce qui a trait au français, son statut 
				demeure 
avant tout symbolique, voire historique. Le Journal officiel a comme titre en 
				français «La Gazette de l'État de Poudouchéry» et en anglais 
				"The Gazette of Puducherry". Les débats des parlementaires se déroulent 
généralement en tamoul, mais l'anglais peut aussi être utilisé, même le français 
(théoriquement). Dans les faits, toutes les lois 
				sont rédigées en anglais, traduites en tamoules, très rarement 
				en malayalam ou en télougou, jamais en français. | 
		
		L'article 35 de la 
		Loi sur le gouvernement des territoires de l'Union (1963), 
		adopté par le Parlement central, précise que toutes les lois et tous les 
		projets de loi, de même que les ordonnances, les règlements et arrêtés, 
		doivent être rédigés en anglais, sous réserve de l'article 34 qui 
		autorise l'emploi d'une autre langue : 
		
			
				
					| Article 35 
 Langue d'usage dans les lois, les projets de loi, etc.
 
 Nonobstant toute disposition contenue à l'article 34, aussi longtemps que le 
				Parlement n'en dispose pas autrement par une loi, les actes 
				faisant autorité :
 
					
					(a) tous les projets de loi introduits ou modifiés 
					qui sont proposés à l'Assemblée législative du le territoire 
					de l'Union; 
					(b) toutes les lois adoptées par l'Assemblée 
					législative du du territoire de l'Union, et 
					
					(c) toutes les ordonnances, toutes les règles, tous les règlements et statuts 
					émis 
					en vertu d'une loi adoptée par l'Assemblée législative du territoire de 
					l'Union; doivent être 
				
				rédigés en anglais: 
					
					
					
					
					Sous réserve que, lorsque l'Assemblée législative du 
					territoire de l'Union a prescrit 
					une autre langue que 
					l'anglais pour son usage dans les projets de loi introduits 
					ou les lois adoptées par l'Assemblée législative du 
					territoire de l'Union ou d'une ordonnance, d'une règle, d'un 
					règlement ou d'un décret émis  
					
					
					en vertu d'une loi formulée par l'Assemblée législative du 
					territoire de l'Union, une traduction du document en anglais 
					publiée sous l'autorité de l'administrateur dans le Journal 
					officiel doit être considérée comme le texte de référence de 
					celui-ci dans la langue anglaise. | 
			
		 
		Rappelons que l'article 
		34 de cette loi fédérale mentionne explicitement la langue française 
		comme l'une des possibilités: «Sous 
		réserve que, aussi longtemps que l'Assemblée législative du territoire 
		de l'Union de Pondichéry n'en décide autrement, la langue française 
		continuera d'être employée comme une langue officielle de ce territoire 
		de l'Union pour les mêmes fins officielles pour lesquelles elle a été 
		utilisée dans ce territoire immédiatement 
					avant l'entrée en vigueur de la présente loi.»
 
	4.3 Le changement de 
	l'appellation du 
	territoire
	Depuis la fondation des Établissements 
	français de l'Inde, le territoire s'est toujours appelé en français 
	«Pondichéry», puis en anglais Pondicherry, mais davantage «Puducherry». En 2006, l'Assemblée législative de 
	Pondichéry, avec l'approbation du gouvernement central, a adopté une loi 
	modifiant le nom du territoire fédéral. Ce fut la
	
	Loi sur le changement de nom (2006):
	
		
			
				| Article 
				3 
				Modification 
				du nom du territoire de Pondichéry 
				À partir du jour 
				fixé, le territoire de Pondichéry doit être connu comme le 
				territoire de Poudouchéry. 
				Article 
				4 
				Modification de 
				la partie VIII de la Constitution 
				Dans la partie 
				VIII de la Constitution, le mot «Pondichéry», partout où il se 
				produit, est remplacé par le mot «Poudouchéry». 
				Article
				
				7 
				Modification de l'article 2 de la loi 
				n° 20 de 1963 
				Dans 
				la 
				
				Loi sur le gouvernement des territoires de l'Union de 1963, à 
				l'alinéa h) de l'article 2 du premier paragraphe, 
				
				le mot «Pondichéry» 
				
				est remplacé par le mot «Poudouchéry».  
				 | 
		
	 
	Le nom Pondicherry (en 
	anglais) a été changé pour Puducherry, un nom tamoul.  Selon les 
	fonctionnaires qui ont proposé cette nouvelle appellation, le nouveau nom, 
	qui signifie «nouveau village», doit mieux refléter l'histoire autochtone de 
	la région. En réalité, ce mot était celui utilisé à l'origine et 
	l'administration française a employé ce nom dès le début pour son usage 
	officiel. Avec le temps, les Français l'ont modifié en Pondichéry (en 
	anglais: Pondicherry). Le gouvernement territorial a ordonné 
	d'employer le mot Puducherry dans toutes les places publiques. Ce 
	sont des nationalistes tamouls qui ont réussi à influencer le gouvernement 
	pour imposer la nouvelle appellation.
	Cependant, pour beaucoup de Pondichériens 
	ou de Poudouchériens, 
	le mot Pondicherry (Pondichéry en français) est demeuré l'appellation la plus populaire pour 
	désigner la ville, ainsi que la dénomination familière 
	Pondy. La loi pondichérienne n'a 
      jamais été totalement respectée, sauf dans le titre du Journal officiel ("Gazette de 
	l'État de Poudouchéry"), que ce soit dans la correspondance en tamoul et dans les sociétés 
	de transport. Pour les reste, ni les fonctionnaires ni le public n'ont tenu 
	compte de cette loi de 2006. Lorsqu'un document officiel est rédigé en anglais, 
	le mot Pondicherry continue d'être utilisé. Il s'agit là d'une des 
	nombreuses contradictions de la politique linguistique du gouvernement 
	territorial.
	4.4 Les services aux 
	citoyens
	
		
			
				|  | Rappelons que la ville de Poudouchéry est 
	située en pays tamoul. La plupart des citoyens sont donc de culture tamoule 
	et de langue tamoule. Or, la plupart des  
      fonctionnaires, surtout ceux exerçant des postes de direction dans le 
	gouvernement territorial, proviennent des services du gouvernement central. 
	Ce sont donc des hindiphones bilingues: ils parlent l'hindi et l'anglais. Il en résulte que le 
      recours du personnel hindiphone à Poudouchéry, à Mahé, à Karaikal et à Yanam 
	a pour effet de réduire considérablement l'usage du tamoul dans 
	l'administration, les fonctionnaires demeurant plus à l'aise en anglais et 
	en hindi qu'en tamoul. Au point de vue administratif, il 
	n'existe pas de textes juridiques pondichériens sur l'emploi des langues. Le 
	seul texte important est la
	
	Loi sur l'administration de Pondichéry (1962). | 
		
	 
	Cependant, son article 6 
	ne traite pas de la langue, mais des droits, responsabilités et obligations
	
	
	du gouvernement de la République française, qui sont transférés au 
	gouvernement central de l'Inde : 
	
		
			
				| Article 
				6 
				
				Droits et obligations 
				
				
				Sous réserve des dispositions du Traité de 
				cession, tous les droits, toutes les responsabilités et les 
				obligations du gouvernement de la République française en 
				relation ou résultant de l'administration des anciens 
				Établissements français sont, à compter de la date fixée, 
				devenus les droits, les responsabilités 
				
				et les obligations du gouvernement central. | 
		
	 
	Cela étant dit, il existe que des 
	pratiques à Poudouchéry, qui consistent à ne pas trop froisser les citoyens 
	sur ce sujet délicat qu'est la langue. Il n'est pas dans les habitudes du 
	gouvernement territorial d'imposer des mesures obligatoires en matière de 
	langue. Le principe appliqué depuis des décennies, c'est d'intervenir le 
	moins possible ou, à tout le moins, tout en douceur en ne contrariant pas les 
	citoyens dont le vote décide de l'avenir politique de chacun des 
	politiciens. Depuis plus d'un demi-siècle, l'une des façons courantes de fonctionner, c'est d'intervenir par des ordonnances 
	tout en se gardant bien 
	de les faire appliquer par la suite. 
	- La langue tamoule
	Selon la politique linguistique pratiquée 
	par le 
	gouvernement territorial, le tamoul doit être employé pour toutes les fins officielles 
	du territoire de l'Union. Dans le cas des districts de Mahé et de Yanam, le 
	malayalam et le télougou peuvent être respectivement employés pour ces mêmes 
	fins. Dans les faits, la politique territoriale n'est pas bien respectée par les 
	fonctionnaires. Tous les documents officiels destinés au public sont 
	rédigés uniquement en anglais. Les fonctionnaires n'utilisent le tamoul que 
	pour répondre à des requêtes rédigées en tamoul; il en est ainsi à Mahé avec 
	le malayalam, à Yanam pour le télougou et avec le tamoul à Karaikal. Bref,
	tous les textes officiels 
	sont d'abord rédigés en anglais, puis souvent traduits en tamoul, parfois, 
	selon le district, en malayalam et 
	en télougou, mais jamais en français.
	De plus, si le gouvernement fait des 
	efforts pour répondre en tamoul, c'est en grande partie dû aux interventions 
	répétées de l'Action Committee for Tamil Development ("Comité 
      d'action pour le développement du tamoul") ou ACTD, un organisme formé 
      surtout d'enseignants et de spécialistes du tamoul et destiné à la promotion du 
      tamoul comme langue administrative et langue d'enseignement dans le but de 
      «protéger le tamoul de la dominance des autres langues.» 
	Ces dernières 
	années, l'administration territoriale a commencé à employer le tamoul, même 
	de façon limitée. En raison des demandes persistantes de l'ACTD, le 
      gouvernement a émis une ordonnance 
      informant tous les fonctionnaires de signer les registres officiels en 
      tamoul. Par la suite, le gouvernement n'a jamais insisté pas sur le suivi 
	de cette directive. L'anglais est redevenu rapidement privilégié comme langue de 
	l'administration et du pouvoir, bien que seule une petite minorité 
      de 454 locuteurs puisse maîtriser cette langue. Évidemment, le gouvernement territorial n'est pas prêt à renoncer à 
	l'anglais, encore moins à congédier son personnel, quitte à obliger ses 
	fonctionnaires à apprendre le tamoul. Le gouvernement nage entre deux eaux: 
	d'une part, il ne pratique pas une politique stricte de promotion du tamoul, 
	d'autre part, il ne veut pas se mettre à dos les mouvements pro-tamouls. 
	C'est pourquoi il a mis en œuvre des programmes très modérés qui consistent 
	à attribuer des récompenses, à accorder des subventions ou des prix liés à 
	la production de littérature, de musique, de prose, de danse ou d'autres 
	œuvres artistiques ou de festivals reliés à la langue tamoule.
	Pour les membres du Comité 
      d'action pour le développement du tamoul (ACTD), ces activités, bien que 
	fort utiles, demeurent insuffisantes, car elles n'améliorent guère le statut 
	de la langue tamoule. Il convient plutôt d'appliquer les dispositions 
	de la
	Loi sur les langues officielles de 1965. Pour ce faire, il faudrait 
	activer l'emploi du tamoul au sein de l'administration gouvernementale, 
	rendre la maîtrise du tamoul obligatoire pour obtenir un emploi dans la 
	fonction publique, accorder la préséance aux candidats maîtrisant le tamoul, 
	publier des glossaires administratifs de tamoul, former les fonctionnaires 
	en tamoul et faire suivre des cours de tamoul aux fonctionnaires qui 
	ignorent cette langue. 
	- La langue française
	En ce qui a trait au français, le gouvernement 
	territorial ne s'oppose pas à son 
	emploi, mais il ne fait rien pour le promouvoir. Il considère la langue française et sa culture comme un héritage 
	culturel prestigieux. Dans les faits, le gouvernement se contente d'accorder certaines subventions aux 
	institutions culturelles françaises dans la ville de Poudouchéry.
	4.5 L'emploi des 
	langues dans la justice
	Les tribunaux de première instance qui 
	procèdent dans un district donné emploient généralement la langue du 
	district: le tamoul (Poudouchéry et 
	Karaikal), le télougou à Yanam et le
	malayalam à Mahé. Mais l'anglais demeure 
	juridiquement une langue officielle dans les tribunaux. C'est même, en 
	principe, la seule langue que les juges sont tenus de savoir, ils ont reçu 
	une formation juridique dans cette langue. Cependant, l'anglais demeure 
	obligatoire à la Haute Cour de justice, dont le siège social est à Madras 
	(High Court of Judicature at Madras), aujourd'hui Chennai, la capitale du 
	Tamil Nadu. ce
	
	L'omniprésence de l'anglais est un fait normal sur le territoire de 
	Poudouchéry. Cette présence de l'anglais est même obligatoire dans les 
	tableaux d'affichage à la Haute Cour de justice ainsi que l'emploi de la ou 
	des langues locales, comme on peut le constater à l'article 69 de la
	
	Loi sur les frais judiciaires et l'évaluation des poursuites 
	(1972) :
	
		
			
				| Article 69 
 Pouvoir de la Haute Cour de prévoir des règlements
 
 1) La Haute Cour peut prévoir des règlements pour assurer ou 
				réglementer la totalité ou l'une des questions suivantes, à 
				savoir:
 
					
					(d) 
					l'affichage dans chaque cour d'un tableau 
					en anglais et 
					dans la langue ou les langues locales 
					montrant les frais exigibles pour le service et l'exécution 
					de la procédure. | 
		
		De nos jours, si des avocats étaient autorisés à 
		s'adresser à la cour en français, il faudrait que le personnel 
		judiciaire soit qualifié en droit français et qu'il avoir la pleine 
		maîtrise de la langue française, afin d'entendre les témoignages en 
		français et de lire les lois en français. En principe, le français 
		pourrait être permis dans les tribunaux, mais il faudrait avoir recours 
		à l'interprétariat.
 
	4.6 L'affichage
	L'affichage dont il est question ici 
	concerne avant tout le nom des rues (odonymes), la publicité commerciale et 
	toute autre affiche publique.
	
		
			
				|  | - Le nom des rues Les noms de rue à Poudouchéry constituent un 
	autre aspect de l'aménagement linguistique. Les vestiges du régime français 
	sont toujours présents dans la ville de Poudouchéry (moins à Karaikal), dans 
	l'urbanisme, les routes, les maisons, etc. La ville est construite avec des 
	rues projetées d'est en ouest et du nord au sud dans un rectangle parfait; 
	cet alignement à angle droit des rues reste un héritage vivant des 
	bâtisseurs français. Un long canal qui coule du 
	nord au sud a été construit pour distinguer l'ancien quartier des Blancs et 
	celui des Noirs, les Indiens.  Les noms de rue témoignent du statut des 
	langues dans la ville de Pondichéry. On distingue trois types de panneaux 
	pour les noms de rue: 
		1) Panneaux en français ou bilingues français-tamoul;
		2) Panneaux en tamoul ou bilingues tamoul-anglais;
 3) Panneaux unilingues tamouls.
 | 
		
	 
	
		
			
				|  | Sur les panneaux bilingues 
				français-tamoul en métal, les mots sont rédigés avec des lettres 
				blanches sur fond bleu. Ils sont généralement fixés sur les murs 
				de la première et de la dernière maison de chaque rue. Le nom de 
				la rue peut être en tamoul en dessus et en français en dessous. 
				Sous le régime français, c'était l'inverse: le français était au 
				dessus, le tamoul, en dessous. Ce positionnement indique 
				clairement le statut du français aujourd'hui. Notons que le nom des rues dans la ville «blanche» désignent 
				souvent des personnalités françaises (Rue Duplexi, Rue François-Martin, 
				Rue Saint-Louis, Rue Mahé de Labourbonnais), notamment des 
				gouverneurs. Dans la ville «noire», les noms sont en tamoul ou 
				en tamoul et en anglais, et désignent des personnalités 
				indiennes (Nehru Street), des temples (Muthu Mariamman 
				Koil Street, Cathedral Street) ou des castes (Chetty 
				Street).  Bien que la tendance actuelle soit de privilégier les 
	dénominations anglaises, la Ville de Poudouchéry fait des efforts pour 
	conserver la langue et la culture françaises dans le paysage linguistique.  | 
		
		
					
						
							|  | Pour sa part, la bibliothèque Romain-Rolland (du nom de l'écrivain français 
							Romain Rolland), fondée en 
1827, ne possède qu'une dénomination anglaise (Romain Rolland Library) et 
							tamoule; 
	
	elle possède une vaste collection de plus de 60 000 volumes en français, en 
	anglais et en tamoul | 
					
				 
		- Les 
		recommandations de l'ACTD
		Pour sa part, le Comité d'action pour 
		le développement du tamoul (ACTD) recommande au gouvernement 
		territorial plusieurs mesures:
		
			- imposer des affiches ou des enseignes en tamoul pour identifier le nom des 
	établissements publics et privés;
			- employer en tout temps l'appellation Pudu Cheri (en tamoul) au lieu de l'anglais 
			Pondicherry, mais le français Poudouchéry demeure 
			acceptable;
			- 
	recourir à des symboles tamouls pour les chiffres et le calendrier;
			- imposer le tamoul pour l'enregistrement des véhicules et les cérémonies 
	religieuses;
			- interdire l'usage du sanskrit ou d'autres langues dans les 
	cérémonies de mariage. 
		
		L'ACTD demande, entre autres, que le gouvernement 
	écoute l'avis des spécialistes du tamoul pour trouver des solutions aux 
	problèmes linguistiques et de prévoir qu'un de ces spécialistes siège de 
	facto à l'Assemblée législative de Poudouchéry.   
	 
	4.7 L'enseignement des 
	langues
	
		
			
				
					
					En Inde, le système scolaire compte quatre 
					niveaux d'enseignement : 
					
						1) le «pré-primaire» 
						(maternelle) appelé
						"pre-primary 
						school", non obligatoire;
						
						2) le primaire  ("primary"), obligatoire; 
						le primaire du second cycle ("upper primary"), 
						obligatoire;
						3) le secondaire ("secondary"), obligatoire au premier 
						cycle; non obligatoire au second cycle "higher secondary");
						4) l'enseignement supérieur.
					
					Dans les établissements d'enseignement sous 
					la juridiction de l'Union territoriale de Poudouchéry, on 
					peut aussi utiliser les expressions "middle school" pour "upper 
					primary" et "high school" pour "secondary". En 2011, le taux 
					d'alphabétisation des adultes de Poudouchéry était de 81,2 
					%, dont 88,6 % pour les hommes et 73,9 % pour les femmes. 
					Rappelons que la fréquentation scolaire est obligatoire pour 
					les enfants. L'article 4 de la
					
					Loi 
	sur l'instruction primaire obligatoire (2000) 
					l'énonce ainsi et impose aux parents contrevenants d'une 
					amende d'une centaine de roupies (plus ou moins 1,50 US$) : 
					
						
							
								| Article 4 
 Il est du devoir de chaque parent ou tuteur d'un enfant d'âge scolaire 
								d'inciter son enfant à fréquenter une école 
								primaire.
 
								
								Article 
								7 
								Chaque parent ou tuteur d'un enfant 
								d’âge scolaire qui ne s'est pas acquitté de son 
								obligation en vertu de l’article 4 est passibles 
								d'une amende pouvant aller jusqu'à une centaine 
								de roupies. | 
						
					 
					Sur l'ensemble du territoire de Poudouchéry, d'après le 
					Directorat de l'enseignement scolaire (Directorate of School 
					Education), on comptait en 2010-2011 plus de 700 écoles 
					publiques, dont 301 écoles primaires. Selon le district, la 
					répartition était la suivante:
					
					
					
						
							
								| 
								Type d'école | Poudouchéry | Karaikal | Mahé | Yanam | Total | 
					
					
					
							
								| Primaire I ("primary") | 190 | 82 | 14 | 15 | 301 | 
							
								| Primaire II ("middle 
								school") | 76 | 24 | 7 | 1 | 108 | 
							
								| Secondaire I ("high school") | 123 | 39 | 5 | 13 | 180 | 
							
								| Secondaire II (highter 
								secondary school") | 93 | 18 | 6 | 1 | 118 | 
							
								| Total | 482 écoles | 163 écoles | 32 écoles | 33 écoles | 710 écoles | 
						
					 
					
					
					Les écoles privées non subventionnées:
					
						
							
								| 
								Type d'école | Poudouchéry | Karaikal | Mahé | Yanam | Total | 
							
								| Primaire I ("Primary") | 27 | 15 | 4 | 0 | 46 | 
							
								| Primaire II ("Middle 
								School") | 38 | 10 | 6 | 1 | 55 | 
							
								| Secondaire I ("High School") | 64 | 17 | 2 | 4 | 87 | 
							
								| Secondaire II (Highter 
								Secondary School") | 40 | 5 | 1 | 0 | 46 | 
							
								| Total | 169 
					
								
								écoles | 47 
					
								
								écoles | 13 
					
								
								écoles | 5 
					
								
								écoles | 234 
					
								
								écoles | 
						
					 
					Bien que le gouvernement territorial de Poudouchéry 
		ait élaboré une politique globale concernant les langues 
			officielles, il n'a jamais voulou fixer une politique unique relativement 
		à l'éducation et à l'enseignement des langues. En raison de la 
			discontinuité géographique des quatre districts (Poudouchéry, Karaikal, 
					mahé et Yanam), lesquels constituent l'Union territoriale, la 
		politique linguistique en éducation correspond à celle des États 
			voisins, qui devient celle du territoire poudouchérien. Ainsi, le 
            district qui se trouve enclavé dans l'État concerné adopte la politique 
            d'enseignement de cet État. Par exemple, les districts de Pondichéry et 
            de Karaikal, 
			situés dans le Tamil Nadu, là où le tamoul est la langue officielle, 
            ont comme politique d'enseignement celle de l'État du Tamil Nadu. Le district de Mahé, qui est 
		enclavé dans l'État du Kerala, a adopté la 
			politique de cet État, alors que le district de Yanam a choisi la politique 
            en usage dans l'Andhra Pradesh. Les examens publics pour les 
            différentes étapes au cours des études sont aussi décidés par ces États pour les étudiants de Poudouchéry. 
		Ainsi, pour ce qui est de l'éducation, le territoire de Poudouchéry est 
		considéré comme une partie des États respectifs, soit le Tamil Nadu, le Kerala 
      et l'Andhra Pradesh. 
					- Les garanties 
					constitutionnelles aux minorités
					Dans le domaine de l'enseignement, l'article 
					350A de la 
					Constitution indienne 
					oblige tout État à assurer, au primaire, l'enseignement de 
					la langue maternelle aux enfants appartenant à des groupes 
					minoritaires : 
					
						
						
							
								| Article 350A 
								Chaque État 
								et chaque autorité locale de cet État devra 
								faire en sorte de fournir aux enfants 
								appartenant à des groupes linguistiques 
								minoritaires des installations adéquates pour 
								l'enseignement dans leur langue maternelle au 
								niveau primaire; et le président, s'il juge 
								nécessaire ou approprié que ces installations 
								soient fournies, pourra donner des directives à 
								cet effet à tout État.  | 
						
						 
					Pour les langues minoritaires reconnues 
					(français, hindi, arabe et sanskrit), il suffit d'une 
					demande de 10 élèves sur 40 pour que le territoire de 
					Poudouchéry soit tenu d'offrir un enseignement dans une 
					langue donnée. Les locuteurs parlant le télougou (district 
					de Yanam) ou le 
					malayalam (district de Mahé) ne sont pas considérés comme des minorités 
					linguistiques dans leur district respectif, mais comme 
					faisant partie de la majorité de l'État de l'Andhra Pradesh 
					(Yanam) ou de l'État du Kerala (Mahé). 
					
	
					L'article 9 de la 
	Loi sur l'instruction scolaire de 
			Pondichéry (1987) reconnaît 
					l'existence des écoles pour les minorités:
					
						
							
								| Article 
								
			
			9 
 École minoritaire établie sans autorisation
 
 Toute minorité, qu'elle soit fondée sur la religion
			ou la langue, 
			peut créer et administrer une école privée sans autorisation en 
			vertu de l'article 6.
 | 
						
						
	
						L'article 6 du
	Règlement sur l'instruction scolaire 
			de Pondichéry (1996) prévoit un enseignement dans d'autres 
						langues que le tamoul ou l'anglais:
						
							
								
									| Article 6 
			
									
			
			
			Parcours des études
 1) Le directeur doit, conformément à la politique du gouvernement en 
			matière d'instruction scolaire, donner des instructions concernant 
			les 
			cours, les syllabus, le support d'enseignement, les langues, le calendrier, 
			les manuels 
			et toute autre question liée à la préparation 
			
			des élèves pour les examens que les écoles déclarent faire.
 
 2) Même lorsque les écoles ne préparent pas à ces examens, le 
			directeur doit, conformément à la politique du gouvernement en matière 
			d'instruction scolaire, désigner les cours, les syllabus, le support 
			d'enseignement, les langues, le calendrier, les manuels et toute 
			autre question reliée à ce sujet.
 | 
							
						 
					 
					
					  L'article 24 du 
	
	Règlement de Pondichéry sur le droit des enfants à l'instruction 
			gratuite et obligatoire (2011) oblige le Conseil consultatif de 
					l'État sur l'enseignement primaire d'avoir au moins un 
					membre choisi parmi les des minorités :
					
						
							
								| Article 24 Constitution et fonctions du 
			Conseil consultatif de l'État sur l'enseignement primaire 1) Le Conseil consultatif de 
			l'État sur l'enseignement primaire aux fins de l'article 34 de la 
			loi se compose d'un président et de onze membres.
 2) Le ministre responsable de l'instruction scolaire dans le 
			gouvernement de Pondichéry est d'office le président du Conseil.
 
 3) Six membres du Conseil sont désignés par le gouvernement 
			de l'Union territoriale de Pondichéry parmi les personnes ayant des 
			connaissances et une expérience pratique dans le domaine de 
			l'enseignement primaire et le développement de l'enfant, comme suit  :
 
				a) trois membres, soit un de chaque 
				catégorie parmi les 
			personnes appartenant à des castes, les classes défavorisées et des 
			minorités ; | 
						
					 
					Le tableau suivant (source: 50e
					
					Rapport de la Commissaire pour les minorités linguistiques 
					en Inde de 2013) indique le nombre de ces écoles 
					primaires (premier cycle) subventionnées et destinées à une 
					minorité (français, hindi, arabe et sanskrit) :  
					
						
							
								| Langue - 
								classes I à V | Nombre 
								d'écoles | Nombre 
								d'élèves | Nombre 
								d'enseignants | 
							
								| Français 
								(langue d'enseignement) | 4 | 117 | 15 | 
							
								| Hindi 
								(matière d'enseignement) | 10 | 280 | 5 | 
							
								| Arabe
								(matière 
								d'enseignement) | 10 | 73 | 2 | 
							
								| Sanskrit
								(matière 
								d'enseignement) | 2 | 11 | 2 | 
							
								| Total | 26 | 481 | 24 | 
						
					 
					Seule la langue française est employée comme 
					langue d'enseignement, car l'hindi, l'arabe et le sanskrit 
					constituent des matières dans l'enseignement qui est donné 
					en tamoul (Poudouchéry et Karaikal), en télougou (Yanam) ou 
					en malayalam (Mahé). S'il existe une minorité hindiphone 
					(4357 locuteurs représentant 0,4 % de la population), il n'y 
					a pas de minorité linguistique de l'arabe ou du sanskrit. Ce 
					sont des considérations religieuses qui font en sorte que 
					les parents des enfants choisissent l'arabe (pour les 
					musulmans) ou le sanskrit (pour les hindous). 
					Pour les classes de primaire de VI à VIII :
					
						
							
								| Langue - 
								classes VI à VIII | Nombre 
								d'écoles | Nombre 
								d'élèves | Nombre 
								d'enseignants | 
							
								| Français 
								(langue d'enseignement) | 4 | 107 | 24 | 
							
								| Hindi 
								(matière d'enseignement) | 12 | 2 255 | 12 | 
							
								| Arabe
								(matière 
								d'enseignement) | 4 | 561 | 10 | 
							
								| Sanskrit
								(matière 
								d'enseignement) | 1 | 18 | 2 | 
							
								| Total | 21 | 2 941 | 48 | 
						
					 
					Dans le tableau précédent, on peut constater 
					que la minorité hindiphone bénéficie d'un plus grand nombre 
					d'écoles (12) et d'élèves (2255) que les autres.  
					Pour les classes de secondaire de IX et X :
					
						
							
								| Langue - 
								classes de secondaire IX et X | Nombre 
								d'écoles | Nombre 
								d'élèves | Nombre 
								d'enseignants | 
							
								| Français 
								(langue d'enseignement) | 4 | 48 | 24 | 
							
								| Hindi 
								(matière d'enseignement) | 13 | 2 629 | 12 | 
							
								| Arabe
								(matière 
								d'enseignement) | 5 | 439 | 7 | 
							
								| Sanskrit
								(matière 
								d'enseignement) | 1 | 3 | 2 | 
							
								| Total | 23 | 3 119 | 45 | 
						
					 
					Pour les classes de secondaire de XI et XII 
					:
					
						
							
								| Langue - classes de secondaire XI et XII | Nombre d'écoles | Nombre d'élèves | Nombre d'enseignants | 
							
								| Français 
								(matière d'enseignement) | 12 | 420 | 8 | 
							
								| Hindi 
								(matière d'enseignement) | 6 | 479 | 12 | 
							
								| Arabe 
								(matière d'enseignement) | 4 | 224 | 1 | 
							
								| Total | 22 | 1 
								123 | 21 | 
						
					 
					Par conséquent, le territoire de Pondichéry a deux politiques différentes 
			en ce qui concerne l'enseignement des langues: l'une pour 
		l'agglomération de Pondichéry, l'autre pour les districts de Yanam, 
					de Karaikal et de Mahé. 
					Dans les écoles gouvernementales qui dépendent de 
					l'Union territoriale de Poudouchéry, ainsi que des écoles 
					gouvernementales centrales qui dépendent du gouvernement 
					central de Delhi, l’enseignement est offert en anglais; les 
					élèves n’ont pas d’autre choix que l'hindi comme option.
	- L'agglomération 
	urbaine de Poudouchéry
	Dans l'agglomération urbaine de 
	Poudouchéry, l'enseignement des langues est à la fois complexe et unique, car 
	plusieurs langues sont enseignées : le tamoul, l'anglais, l'hindi, le 
	sanskrit et le français. Le nombre des langues offertes de façon facultative 
	ou obligatoire dans les divers niveaux d'enseignement varie d'une école à 
	l'autre. La situation se présente ainsi: les élèves apprennent le tamoul, 
	l'hindi ou le français comme première langue. Il leur est possible de 
	choisir l'une de ces trois langues dans les écoles comme leur langue 
	maternelle et même de changer cette langue au cours des étapes ultérieures 
	jusqu'au secondaire, et ce, que ce soit dans les écoles publiques ou 
	privées. Le français est demeuré l'une des langues offertes parce que 
	beaucoup de Poudouchériens, au moment de la cession de Pondichéry à l'Inde, 
	ont opté pour la citoyenneté française. C'est pourquoi le gouvernement de 
	Poudouchéry a offert le français comme première langue (ou langue maternelle) 
	dans les programmes scolaires. Le gouvernement territorial a aussi ouvert des écoles 
	françaises non seulement à Poudouchéry, mais aussi à Villianur, qui 
	appartient à la région administrative de Poudouchéry, et à Karaikal. 
	De son côté, la France possède une école appelée 
	"Lycée 
            français de Pondichéry", dans laquelle la seconde langue enseignée est l'anglais, 
            mais le tamoul, l'allemand ou l'espagnol est offert comme troisième 
			langue. Dans les écoles françaises publiques, l'anglais est enseigné 
            comme matière, mais pas le tamoul. Dans l'agglomération urbaine de 
	Pondichéry, aucune école n'offre 
			le télougou ou le malayalam. Les familles qui proviennent de Mahé ou 
			de Yanam préfèrent pour leurs enfants l'hindi comme première langue plutôt que 
            le tamoul. Il y a un nombre significatif de bilingues chez les 
            hindiphones dans le territoire de Pondichéry. De plus, 
			afin de faciliter la tâche aux enfants des employés du gouvernement central, l'hindi est présenté comme langue 
	maternelle dans le système 
            scolaire de Pondichéry. La plupart des écoles anglaises privées offrent 
            le tamoul, l'hindi ou le français comme première 
			langue. 
- Les districts de Mahé et 
de Yanam
	Dans les districts de Mahé (enclavé dans 
	le Kerala) et de Yanam (enclavé dans l'Andhra Pradesh), la 
            formule trilingue est adoptée. Le tamoul, le télougou et le 
	malayalam sont offerts comme première langue dans leur région respective, 
	c'est-à-dire le malayalam au Kerala (et Mahé), le télougou en Andhra Pradesh 
	(et Yanam) et le tamoul au Tamil Nadu (Poundouchéry et Karaikal). L'anglais 
	est la seconde langue, mais l'hindi est enseigné à Mahé et à Yanam à partir de la 
	cinquième année. Les élèves, qui ont 
			opté pour l'hindi ou le français comme langue maternelle, doivent 
            apprendre le tamoul comme langue complémentaire. Cela signifie que ces 
	élèves doivent d'abord étudier leur langue maternelle (la première langue), 
			soit l'anglais et le tamoul, alors que les autres élèves de langue maternelle 
			tamoule apprennent seulement deux langues, c'est-à-dire le tamoul et 
			l'anglais. 
					
					 
			 
		 
	 
	- L'importance de 
	l'hindi dans le territoire
	La situation géographique de l'Union 
	territoriale de Poudouchéry est, comme le sait, fragmentée (divisée en quatre 
	districts dispersés). De plus, elle est située dans l'ère linguistique des 
	langues dravidiennes et non dans celle des
	langues indo-aryennes comme 
	pour les États du Nord. Pourtant, l'hindi, l'une des langues officielles de 
	l'Inde et la plus importante langue du Nord, demeure une langue presque 
	incontournable dans cette partie du sud de l'Inde. On peut se demander 
	pourquoi. Cette situation 
	s'explique en partie par le fait que Poudouchéry n'a pas le statut d'un État, 
	mais celui d'un territoire de l'Union. Par ailleurs, rappelons qu'une grande 
	partie des fonctionnaires provient du personnel embauché par le gouvernement central, 
	dont la langue officielle est l'hindi. Il faut aussi se rappeler que l'hindi 
	n'est pas, au plan numérique, une langue importante dans le territoire: elle 
	n'est parlée que par 0,4 % de la population. Pourtant, l'hindi est à ce 
	point incontournable que beaucoup de Poundouchériens désirent apprendre 
	l'hindi en raison des possibilités d'emploi dans toute l'Inde. Évidemment, 
	tant que les citoyens demeurent dans les limites territoriales de 
	Pondichéry, soit
        293 km², il n'y a pas de problème, mais la quasi-totalité des 
	Poudouchériens risquent de quitter, un jour ou l'autre, leur petit territoire d'origine. 
	Or, l'étude de l'hindi dans les écoles du 
	territoire poudouchérien est 
			axée sur l'usage de la langue écrite, donc sur la langue des manuels 
	et des dictionnaires. Les élèves et étudiants 
			apprennent cette variété d'hindi dès le début de leurs études. Une 
	fois sur le marché du travail, ils éprouvent certaines difficultés 
	d'adaptation, car la langue qu'ils ont apprise n'est pas celle que parlent 
	la plupart des hindiphones. Il peut même arriver, selon les régions de 
	l'Inde, qu'ils ne comprennent rien à l'hindi parlé, surtout s'il est teinté 
	d'influences dialectales. Par contre, les élèves qui apprennent le tamoul à 
	l'école se rendent compte qu'il est sensiblement le même que celui parlé 
	dans la vie quotidienne. 
	- Le français
	Le français enseigné dans les écoles de 
	Poudouchéry est également celui des livres et des manuels. Cependant, les 
	possibilités de rencontrer de vrais francophones se limitent probablement à 
	des touristes français en visite dans le territoire. En effet, outre les 
	ressortissants français, les vrais «francophones» (plutôt «francophiles) 
de Poudouchéry 
	semblent être les quelque 1400 élèves du lycée français (le plus 
important des huit établissements du sous-continent indien) et les 400 élèves
de l'école de l'Ashram. Ces deux établissements offrent des cours de français dans l'enseignement,
la centaine d'étudiants des établissements indiens, du secondaire au supérieur,
qui apprennent le français comme langue étrangère, les 600 étudiants de l'Alliance française et un petit millier de
personnes; enfin, des anciens fonctionnaires de l'administration coloniale, des enseignants de français ou
des membres de l'Ashram.
En tant que langue étrangère, le français conserve
encore un rôle appréciable. À l'école, le français bénéficie d'une situation unique dans
la mesure où, l'anglais étant la langue normale d'enseignement, il reste la seule langue 
étrangère. 
	Malheureusement, l’enseignement du 
	français se rapproche de l’enseignement d’une langue morte avec comme 
	résultat que les élèves sont généralement incapables de soutenir une 
	conversation en français, même minime.
	- Les propositions de 
	l'ACTD et le tamoul
	Quant au Comité d'action pour le 
	développement du tamoul (ACTD), il propose au gouvernement de rendre 
	obligatoire l'enseignement du tamoul dans toutes les écoles non tamoules, 
	dans tous les districts, à partir de la cinquième année; il propose aussi 
	l'enseignement de l'anglais comme langue seconde à partir de la sixième 
	année. L'ACTD va encore plus loin en suggérant au gouvernement de 
	transformer toutes les écoles anglaises en écoles tamoules et d'obliger les 
	universités à employer le tamoul dans l'enseignement. Le comité demande 
	également qu'il ne soit plus possible d'obtenir un diplôme d'études 
	primaires ou secondaires, sans même connaître la langue tamoule. 
	
	- L'enseignement 
	universitaire
Dans l'enseignement universitaire, 
la
Loi sur l'Université de 
				Pondichéry (1985) précise que l'Université de Poudouchéry a le droit de 
donner et d'organiser des cours en français (art. 5) et que les 
ressortissants français d'origine indienne, autorisés à résider à long terme 
dans l'Union territoriale de Poudouchéry , peuvent également être admissibles à 
cette université (art. 8):
	
		
			
				| Article 5 Pouvoirs de l'Université L'Université dispose des pouvoirs suivants, 
			notamment:  
 1) dispenser un enseignement dans les disciplines 
			d'études comme l'Université peut, de temps à autre, le décider et 
			prendre les dispositions pour la recherche, l'avancement et la 
			diffusion des connaissances;
 2) offrir et organiser des études 
			en français; 
 [...]
 
 Article 8
 Université ouverte à toutes les castes 
			de classes et de croyance  1) L'Université doit être ouverte 
			aux personnes des deux sexes et de races, de religions, de classes 
			ou de castes divers, et il n'est pas permis à l'Université d'infliger ou 
			d'imposer à une personne un interrogatoire, que ce soit sur la 
			croyance religieuse ou la profession afin de lui accorder le droit 
			d'être admis à l'Université, et ce, autant pour un enseignant que 
			pour un 
			étudiant, ou de détenir un poste pour y obtenir un diplôme: Que rien dans le présent article ne soit 
			considéré pour empêcher l'Université de prendre des dispositions 
			particulières pour des groupes plus faibles de la clientèle, 
			notamment pour les castes et les tribus reconnues. 
 2) Les 
			ressortissants français d'origine indienne 
			qui ont été autorisés à résider à long terme dans le territoire 
			d'Union de Pondichéry en vertu des dispositions du traité de cession 
			peuvent également être admissibles à l'Université.
 | 
		
	 
	Dans les faits, la plupart des cours sont 
	donnés en anglais, parfois en tamoul ou en hindi, rarement en français.
	Cela étant dit, c'est le seul texte de loi de l'Union territoriale de Poudouchéry à 
	employer le mot «français» ("French") dans un texte.
	Au sein de l'Union territoriale de 
	Poudouchéry, cinq universités possèdent un «département de français» qui 
	offre des cours 
	en français et émettent des diplômes de français (B.A. French, M.A. French, 
	M. Phil in French, Ph. D in French) : le Bharathidasan College for Women, le Tagore 
	Arts College, l'Indira Gandhi College of Arts and Science, le Kanchi Mamunivar 
	Centre for P.G. Studies et l’Université Centrale de Pourdouchéry.
	Les étudiants des autres départements de ces cinq universités peuvent 
	également choisir le français en option et suivre des cours de français 
	langue étrangère.
	4.8 Les médias 
	poudouchériens
	Le territoire de Poudouchéry reçoit de 
nombreux journaux indiens et étrangers, mais n'en produit que fort peu en raison 
de sa petite population. Il existe des journaux en langue tamoule tels que Daily 
Thanthi, Dinamalar National, Dinamani, Dinakaran, Malai Malar Evening Tamil, 
tous publiés à partir du Tamil Nadu. Le Dinamani, le Dinamalar et 
le Dinakaran sont publiés avec des adaptations locales. Certains 
périodiques, publiés à Poudouchéry et en petit nombre, sont en tamoul comme le 
French Nesan (800 exemplaires), le Sukha Jivani (100 exemplaires) et 
le Indian Advertiser en français, en anglais et en tamoul (100 
exemplaires). Il existe aussi deux magazines mensuels, le teLi Tamil et le 
      Vellum tu:ya Tamil, lesquels sont destinés aux Tamouls afin de 
promouvoir la langue tamoule à Poudouchéry.
	
		
			
				|  | Les quotidiens nationaux anglophones 
tels The Hindu, le Deccan Herald, l'Indian Express, le 
Times of India et le Hindustan Times sont également très populaires 
auprès du lectorat pondichérien. On trouve à Poudouchéry un petit journal 
				mensuel en français d'une douzaine de pages avec pour titre 
				Le Trait d'Union. Par ailleurs, quelques commerces de Poudouchéry 
(Grinde, Focus, Nilgiri, etc.) distribuent des périodiques français 
régulièrement tels que Paris Match, L'Express, Le Point, Le Monde, etc. | 
		
	 
	Pour les médias électroniques, tous les 
	Poudouchériens peuvent capter les ondes des stations et canaux en provenance 
	des États voisins. Les pratiques 
observées démontrent que les Poudouchériens choisissent leurs médias 
	électroniques en fonction de la langue du diffuseur. Ainsi, les locuteurs du 
	bengali, de l'oriya, du sindhi, du gujarati et du marathi préfèrent des 
émissions en hindi sur Doordarshan et Zee TV.  Mais les locuteurs du 
télougou, du malayalam, de l'ourdou et du kannada choisissent des 
émissions en tamoul. Quoique les chaînes comme Udaya, Gemini, Asianet, 
etc., soient disponibles en kannada, en télougou et en malayalam, les locuteurs 
	de ces langues préfèrent des chaînes en tamoul. Les locuteurs du marathi et 
	de l'ourdou regardent plus fréquemment des chaînes en télougou. Poudouchéry 
	offre aussi par satellite ou par câble des émissions en français sur TV5. 
 
  
	
De nombreux Tamouls de Poudouchéry ont 
développé une forte identité pro-tamoule en raison du caractère multilingue et 
multiculturel de l'Union territoriale de Poudouchéry. La situation fragmentée des 
divers districts formant le territoire fait en sorte que les habitants se 
perçoivent plus facilement comme une minorité que comme une majorité. Si l'hindi 
et l'anglais sont souvent considérés comme des langues rivales pour le tamoul, 
il n'en est pas ainsi pour le français, la langue de l'ancien colonisateur du 
territoire. La présence du français, ou ce qu'il en reste, n'est pas dangereuse, 
et elle contribue au contraire à l'identité particulière des Poudouchériens. 
Du point de vue de 
nombreux Tamouls, la politique linguistique du gouvernement territorial paraît plutôt tiède 
à l'égard de la langue tamoule; elle laisse croire que le gouvernement considère le tamoul comme une langue sans valeur, même 
      pour la simplement signature de documents administratifs. En réalité, le 
gouvernement territorial n'a pas de 
politique linguistique particulière autre que la non-intervention. Même la
Loi 
sur les langues officielles de 1965 n'est à peu près pas appliquée, sinon de 
façon timorée. Les vestiges 
du français correspondent à une sorte de symbole identitaire dans cet ensemble 
indien, unique en son genre. Évidemment, l'Union territoriale de Poudouchéry n'est pas un État francophone, car le français demeure 
avant tout une langue seconde à simple valeur identitaire. Ce symbole 
identitaire vaut surtout pour le district de Poudouchéry, moins pour Karaikal, 
mais il ne joue qu'un rôle extrêmement réduit pour les districts de Yanam 
(en Andhra Pradesh) et de Mahé (au Kerala). La langue à défendre sur ce territoire, 
c'est paradoxalement celle de la majorité tamoule, la langue la plus 
puissante étant l'anglais. Quant au télougou et au malayalam, ils ne sont co-officiels 
respectivement qu'à Yanam et à Mahé.
Dernière mise à jour:
21 oct. 2025 
 
           

          
  

 