Capitale: Koweït |
Le Koweït est un petit État de 17 818 de km²
(équivalant presque à deux fois moins que la Belgique) situé dans la péninsule Arabique,
près du golfe Persique.
Les pays voisins sont, au nord et à l’ouest, l’Irak (438 317 km² ) et, au sud, l’Arabie Saoudite (entre 1,7 million km² et 2,2 millions km²). Le pays comprend aussi un territoire neutre de 5500 km², administré conjointement par l’émirat et l'Arabie Saoudite, ainsi que les îles de Bubiyan, Warba et de Faylaka. La capitale du pays est la ville de Koweït. Le pays est découpé en cinq districts administratifs: les gouvernorats de Al Kowayt, Al Jahrah, Hwalli, Al Ahmadi et Al Farwaniya (voir la carte). |
Au début de 1999, le Koweït comptait environ 2,3 millions d'habitants. On compte approximativement 700 000 Koweïtiens et 1,3 millions d'étrangers. Ainsi, les citoyens koweïtiens sont une minorité dans leur propre pays, puisqu'ils ne représentent qu'environ 45 % de la population, ce qui inclut 120 000 bidounes (travailleurs sans papiers ou «résidants non autorisés»). Le Koweït est un petit pays dont la prospérité attire les ressortissants de divers pays. Le boom pétrolier et le développement rapide du pays ont entraîné une forte demande de la main-d'oeuvre étrangère.
Outre les Koweïtiens, les autres ethnies arabes (35 %) sont les Égyptiens, les Libanais et les Syriens. Les autres groupes ethniques les plus fortement représentés sont les Iraniens (4 %), les Indiens, les Pakistanais, les Bangladeshi, les Philippins et les Srilankais. Les Européens et les Américains résidant au Koweït sont au nombre de 10 000 à 15 000. Ils travaillent généralement dans la construction et le génie civil, comme enseignants au service d'écoles privées, dans le secteur pétrolier ainsi que dans les services et le commerce.
La langue maternelle la plus répandue est l'arabe du Golfe, parlé par quelque 85 % de la population. C'est une variété d'arabe appelée aussi arabe koweïtien dans lequel on trouve des caractéristiques empruntées à l'arabe irakien et l'arabe saoudien, les puissants voisins du Koweït. Il existe une langue autochtone appartenant à la famille chamito-sémitique et parlée par moins de 4000 locuteurs: le mahri. Cette langue est également parlée en Arabie Saoudite et au Yémen.
Les autres locuteurs parlent des langues immigrantes telles que certaines variétés d'arabe (p. ex., l'arabe égyptien, l'arabe nadji, l'arabe levantin du Sud, etc.), le farsi, l'hindi, le kurde, le bengali, le baloutchi, le filipino, l'ourdou, l'anglais, le français, etc.
La population est majoritairement de religion musulmane de rite sunnite, mais un tiers des Koweïtiens sont d’obédience chiite. Les Européens sont généralement chrétiens. Une loi de 1981 a limité la citoyenneté aux seuls musulmans. L’arabe est la langue officielle du Koweït, mais l’anglais est fréquemment parlé.
Les fouilles archéologiques ont révélé que les premiers humains ont habité la région il y a environ 10 000 ans. L'île de Faylaka aurait été occupée par la communauté Dilmun qui, entre 2200 et 1800 avant notre ère, contrôlait les routes marchandes du Golfe, entre la Mésopotamie et la vallée de l'Indus (aujourd'hui le Pakistan). Alexandre Le Grand parcourut la région en 326 avant notre ère. Les Grecs s'implantèrent à l'île de Faylaka où l'on a découvert plusieurs monuments de valeur dont la pierre dite «Ekarousse» sur laquelle sont enregistrés quelques écrits grecs.
La première confrontation armée entre les musulmans et les Perses eut lieu à Kazima sur les rives du Golfe en 633 de notre ère sous le califat de Abû Bakr As-Siddîq. Ce lieu, également baptisé «Dhât As-Salâsil» est le Koweït actuel. Il fut maintes fois mentionné dans les récits des anciens poètes arabes. Toute la région s'islamisa et s'arabisa. Vers la fin du IXe siècle, une grande partie de l'Arabie Saoudite, dont la région du Koweït, tomba sous le pourvoir des Qarmates, une influente dynastie qui menaçait le règne des Abbassides à Bagdad.
Mais le Koweït moderne n'est apparu que dans la seconde moitié du XVIIe siècle. La tribu des Bani Khaled, qui passait pour les plus puissants parmi les tribus arabes, régnait alors en maître absolu dans l'est de l'Arabie et leur domaine s'étendait du Koweït jusqu'au Qatar. L'émirat du Koweït fut fondé en 1613 sur le nord-ouest du golfe Persique. Vers 1672, Ghurair , l'émir de la tribu des Bani Khaled construisit son kut («citadelle» ou «fortin») près d'un point d'eau à Grane, une bourgade de pêcheurs connue aujourd'hui sous le nom de Wattiya. Le nom du pays, le Koweït, proviendrait de kut dont il est le diminutif. En 1710, des travailleurs immigrés, membres de la tribu des Anizah, venus du centre de la péninsule Arabique, construisirent la ville de Koweït. Puis la famille Al-Sabah, qui deviendra la dynastie régnante (encore aujourd'hui), s’établit à Koweït en 1756 pour constituer un émirat sur ce territoire faisant alors partie de l'Irak et placé sous l’autorité de l’Empire ottoman (voir la carte de l'Empire ottoman). Le Koweït devint un important centre commercial entre la Perse et La Mecque; repaire de contrebandiers, l'émirat était aussi un relais la route des Indes.
3.1 Le protectorat britannique
Vers la fin du XVIIIe siècle, la Compagnie des Indes britanniques installa un comptoir commercial dans l’émirat. C'est alors que l'émir du Koweït se plaça en 1899 sous la protection des Britanniques afin de s’affranchir de la puissance ottomane; il signa, sans en référer à l'Empire ottoman dont il dépendait, un traité de protectorat avec la Grande-Bretagne. Pour sa part, celle-ci consolidait ainsi son influence dans la région au détriment des Allemands. Une convention anglo-turque signée en 1913, mais jamais ratifiée, reconnut la tutelle britannique sur la «province» du Koweït. Peu de temps après, les Britanniques obtinrent l'exclusivité des concessions pétrolières. C'est à partir de cette époque que s'introduisit l'anglais dans les affaires, la langue du colonisateur.
Lors de la Première Guerre mondiale, les Britanniques promirent l'indépendance aux Arabes du Golfe s'ils se soulevaient contre les Turcs (alliés à l'Allemagne). Cependant, le 16 mai 1916, la Grande-Bretagne et la France conclurent des accords secrets, les accords Sykes-Picot, par lesquels elles se partageaient les terres arabes sous domination ottomane. Cet accord résulte d'un long échange de lettres entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et sir Edward Grey, secrétaire d'État au Foreign Office; par la suite, un accord ultra-secret fut conclu à Downing Street entre sir Mark Sykes pour la Grande-Bretagne et François Georges-Picot pour la France. Il équivaut à un véritable dépeçage de l'espace compris entre la mer Noire, la Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne. La région fut découpée ainsi:
1) Une zone bleue française, d'administration directe (Liban et Cicilie);
2) Une zone arabe A, d'influence française (Syrie du Nord et province de Mossoul);
3) Une zone rouge anglaise, d'administration directe (Koweït et Mésopotamie);
4) Une zone arabe B, d'influence anglaise, (Syrie du Sud, Jordanie et Palestine);
5) Une zone brune, d'administration internationale comprenant Saint-Jean-d'Acre, Haiffa et Jérusalem.
La Syrie et le Liban actuels revirent à la France, l’Irak, le Koweït et la Palestine furent attribuées au Royaume-Uni. Les wahhabites d’Arabie Saoudite, conduits par Ibn Séoud, sultan de Nedjd, tentèrent de prendre possession du Koweït dont les frontières n’avaient jamais été formellement définies. En 1922, une zone neutre fut créée, toujours sous la protection britannique, entre le Koweït et l’Arabie Saoudite, tandis que l’année suivante la frontière nord avec l'Irak était fixée. En réalité, la frontière entre l'Irak et le Koweït demeura arbitraire. La paix ne fut restaurée, en 1921, qu’après une intervention militaire britannique. En 1990, le président irakien, Saddam Hussein, affirmera non sans quelque raison que «le Koweït est une création des services secrets britanniques dont l'objet est de priver l'Irak d'un accès à la mer». En fait, le British War Office avait délibérément choisi de refuser à l'Irak un accès à la mer afin de limiter son influence dans le Golfe et de le maintenir sous la dépendance de la Grande-Bretagne.
Toutefois, pour l'Irak qui revendiquait l’héritage de l’Empire ottoman, le Koweït devait faire partie intégrante de son territoire. L'Irak afficha clairement ses prétentions lorsque,
en 1938, les premiers gisements de
pétrole furent découverts dans le sous-sol de l’émirat. La Kuwait Oil Company,
une société pétrolière anglo-américaine, commença l’exploitation à grande échelle du
pétrole en 1946. Une partie des profits de la compagnie revint à l’émir; ces
revenus permirent de développer l’infrastructure et les services sociaux du
pays. «Éponge imbibée de pétrole», l'émirat détient près de 10 %
des réserves mondiales. Cette situation n'est certes pas étrangère au fait
que la Grande-Bretagne, en 1958, fut tentée de rendre le Koweït à l'Irak
monarchique, mais se ressaisit et décida d'en faire un État à part entière
après la chute, cette même année, de la monarchie irakienne. On comprendra aussi
que la langue anglaise imprégna plus profondément l'émirat koweïtien.
3.2 Le Koweït indépendant
En 1961, la Grande-Bretagne accorda son indépendance au Koweït. En réaction, le
régime irakien, alors dirigé par le général Kassem, massa des troupes à la
frontière et en déclarant le Koweït «la 19e province irakienne». Des mouvements de troupes appartenant à l’armée britannique et aux
pays de la
Ligue arabe à laquelle l’émirat avait adhéré empêchèrent
l’annexion, mais l’Irak ne reconnut pas davantage sa frontière avec le
nouvel État. Les frontières modernes de l'Irak, de
l'Arabie Saoudite et du Koweït furent établies par décret impérial
britannique.
Bref, sans l'intervention britannique de 1961, le Koweït n'existerait plus
aujourd'hui. Le but de l'intervention britannique avait été très clair: s'assurer
le contrôle du pétrole. En 1963, le Koweït devint membre des Nations unies. Trois ans plus tard, le
litige frontalier avec l’Arabie Saoudite fut réglé par un accord prévoyant le
partage des ressources pétrolières de la zone neutre séparant les deux pays.
Le Koweït mena ensuite une politique active au Proche-Orient. Ayant considérablement
accru ses revenus par la hausse du prix du pétrole en 1973 et la
nationalisation de la Kuwait Oil Company en 1975, le Koweït soutint financièrement les pays arabes en lutte contre Israël. Durant la guerre
ente l'Irak et l'Iran, le régime koweïtien choisit d’apporter son aide à
l'Irak, considérant que le principal danger venait désormais de
l’Iran révolutionnaire chiite. L’émirat subit les représailles de l’Iran contre
ses installations pétrolières en 1981. En 1980, 1983 et 1985, des attentats
revendiqués par des chiites pro-iraniens provoquèrent l’expulsion de milliers de
leurs coreligionnaires. Le cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabbah, au pouvoir depuis
1977, suspendit l’Assemblée nationale en juillet 1986 et gouverna par décret.
Devant la recrudescence des attaques irakiennes contre les pétroliers
koweïtiens, l'émirat obtint la protection de la marine américaine en 1987. La
tension s'apaisa après l'accord de cessez-le-feu entre l'Irak et l'Iran en 1988.
Toutefois, la fin de la guerre irano-irakienne raviva les tensions avec l’Irak
qui, affaibli par le conflit, se vit refuser par le Koweït
l’annulation des dettes accumulées durant huit ans, tant qu’il n’aurait pas
reconnu la frontière avec l’émirat. Le dépassement, par le Koweït, des quotas
pétroliers fixés par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP),
provoquant un effondrement des prix et augmentant les difficultés économiques de
l’Irak, fut interprété par le régime irakien comme un camouflet supplémentaire. La
montée des revendications démocratiques au Koweït, en 1989 et 1990, conduisit
l'émir à accepter la restauration d’une assemblée législative aux pouvoirs restreints.
C'est pourquoi, le 2 août 1990, les troupes irakiennes envahirent le territoire koweïtien. La résistance de l’armée de l’émirat, forte de 16 000 hommes, fut faible. Le cheik Al-Jabber du Koweït quitta son pays et se réfugia en Arabie Saoudite où il établit un gouvernement en exil. Vers la fin de l’après-midi du 2 août 1990, Koweït City tombait aux mains des Irakiens; toute résistance organisée cessa dans le pays. L’Irak annexa officiellement le Koweït le 8 août, malgré la condamnation de l’invasion par le Conseil de sécurité des Nations unies et par la Ligue arabe. Le 17 janvier 1991, l’intervention d’une coalition internationale marquait le début de la guerre du Golfe. Le Koweït fut libéré à la fin du mois de février 1991.
Des centaines de puits de pétrole avaient été détruits par les
Irakiens battant en retraite. La reconstruction s’accompagna de nombreux procès
intentés par les autorités pour «collaboration» avec l’occupant irakien et de
l’expulsion de plusieurs centaines de milliers de travailleurs étrangers,
principalement des Palestiniens et des Jordaniens. Les conditions dans
lesquelles se déroulèrent procès et expulsions firent l’objet de nombreuses
critiques de la part des gouvernements occidentaux et d’organisations se
consacrant à la défense des droits de l’homme. En avril 1992, la frontière avec l’Irak
fut redessinée par une commission spéciale
de l’ONU au profit du Koweït qui a obtenu une partie du champ pétrolifère de
Roumeïla. Afin d'assurer sa protection, le Koweït obtint par une série
d’accords l’assistance militaire des États-Unis et de plusieurs pays européens.
Sur le plan de la politique intérieure, le régime dut faire face à une importante
contestation émanant à la fois des organisations favorables à une certaine
laïcisation de l’État, des mouvements musulmans sunnites rigoristes et de la
minorité chiite. En 1996, les islamistes demandèrent le vote de nouvelles lois fondamentales et
l’établissement de la Sharia comme source unique du droit, ce qui fut refusé
par l’émir Jaber. En février 1997, devant cette opposition, l’émir menaça de dissoudre
la nouvelle Assemblée. Au plan économique, le Koweït a renoué avec la croissance
et bénéficie d'un excédent budgétaire considérable mais a dû régler la facture
du déploiement militaire allié. Le Koweït a aussi amélioré ses relations avec la
Jordanie, le Soudan et le Yémen. Afin de faire face aux prétentions
territoriales de l'Irak, le gouvernement a signé des accords d'assistance
militaire avec les principales puissances occidentales.
Les autorités du Koweït pratiquent une politique d'arabisation relativement simple. Tout est défini dans la Constitution du 16 novembre 1962. L'article 1 proclame que «le Koweït est un État arabe indépendant et pleinement souverain» et que «le peuple du Koweït fait partie de la nation arabe». À l'article 2, il est déclaré que «la religion de l'État est l'islam et la Sharia islamique constitue une des principales sources de la législation». En ce qui a trait spécifiquement à la langue, c'est l'article 3 qui demeure fondamental: «La langue officielle de l'État est l'arabe.»
Si l'islam est la religion officielle de l'État du Koweït, l'arabe, en tant que langue du «Saint Coran», est la langue officielle de l'État du Koweït. Cela peut être attribué au fait que les fondateurs de la Constitution koweïtienne de1962 ont pris conscience de l'importance de la langue arabe en tant que facteur d'unité et de cohérence entre les pays arabes. De plus, l'arabe est un moyen d'émergence et de diffusion de la civilisation arabe.
Enfin, l'article 29 affirme l'égalité sans distinction de race, d'origine, de langue ou de religion:
Article 29
Tous les hommes sont égaux en dignité ainsi que dans leurs droits et obligations au regard de la loi, sans distinction de race, d'origine, de langue ou de religion. |
4.1 Le Parlement et la justice
Les langues employées par les parlementaires sont l’arabe koweïtien ou arabe du Golfe et l’arabe classique dans les débats oraux, mais les lois ne sont rédigées qu’en arabe classique. L'article 82 de la Constitution contient une disposition à cet effet:
Article 82 Tout membre de l'Assemblée nationale:
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Le système juridique, codifié en 1960, s’appuie sur le droit islamique (Sharia). La Sharia n'est cependant pas appliquée de façon intégrale, comme c'est, par exemple, le cas de l'Arabie Saoudite. Depuis 1962, une série de lois ont été promulguées (principalement dans le domaine du droit du travail, de la circulation, du code de procédure, etc.) en tenant compte de la législation européenne. Les deux variétés d'arabe sont utilisées dans les tribunaux de première instance, comme dans les tribunaux religieux. Ces derniers, qui ont juridiction sur le statut personnel des Koweïtiens peuvent utiliser une autre langue, par exemple l'anglais. Chacune des juridictions communautaires disposent de ses propres règles, de ses textes juridiques, de sa terminologie particulière, de sa jurisprudence, etc. Dans les cours de justice impliquant des étrangers, le recours à un interprète est permis.
4.2 L'Administration publique et les écoles
Dans l’Administration publique, la langue utilisée à l'oral est généralement l’arabe koweïtien, mais cet emploi n’interdit pas l’arabe classique, voire l'anglais dans certains cas. Tous les documents administratifs sont en arabe classique.
Le gouvernement de l'émirat a mis sur pied un système scolaire très au point où l'arabe classique est la seule langue d'enseignement à tous les niveaux. L'anglais est enseigné à tous les enfants en tant que langue seconde. Rappelons que pour tous les enfants, la langue arabe classique, celle qui est dispensée dans les écoles, constitue également une langue seconde.
Les enfants étrangers parlant l'arabe ne peuvent être admis dans les écoles du pays qu'après cinq ans de séjour. Pour les arabophones, la situation paraît acceptable, mais pour les enfants parlant le farsi, l'hindi, le kurde, le bengali, le baloutchi, le filipino, l'ourdou, etc., leur intégration dans le système scolaire est pour ainsi dire nulle. Pour les Européens, il existe un lycée français et de nombreuses écoles privées anglophones. Ces établissements, très coûteux pour les parents, offrent une assez bonne instruction et comptent une communauté d'élèves très mélangée.
L'université est destinée uniquement aux étudiants koweïtiens. La English School, la New English School et l'American School offrent la possibilité de suivre tous les degrés, du jardin d'enfants à la fin du secondaire (18 ans). Le Lycée français instruit les enfants jusqu'au baccalauréat (via l'Académie de Grenoble).
4.3 Les médias
Dans les médias écrits, l'arabe classique demeure la règle, car pratiquement tous les quotidiens et journaux ne paraissent que dans cette langue (Akhbar al-Kuwait, Al-Anba', Al-'Arabi, Al-Nahda, Al-Qabas, Al-Watan, Al-Ra'i al-Aam, Al-Siyasa, Al-Hadath, Al-Rai-Alaam, Mishkat Al-Ray). Néanmoins, le Kuwait Times et l'Arab Times paraissent en anglais. Pour les médias électroniques, Radio Koweït diffuse en arabe dialectal et en arabe classique. Deux chaînes de télévision émettent leurs émissions en arabe et en anglais. Un des trois émetteurs radio diffuse de la musique occidentale avec trois bulletins d'information par jour en langue anglaise. Avec des antennes-satellite appropriées et, si cela s'avère nécessaire, des cartes d'accès (SRG-SSR idée suisse), n'importe quel programme de télévision étranger peut être capté.
La politique linguistique de l'émirat du Koweït en est une d’unilinguisme arabe, bien que la diglossie arabe dialectal et arabe classique fasse bon ménage. Comme les minorités nationales sont, dans les faits, presque inexistantes, on ne peut parler ni d'assimilation ni de protection linguistiques. Quant aux langues immigrantes, elles demeurent présentes, mais ignorées, comme dans la plupart des pays du monde. Il faut aussi faire remarquer que le Koweït est le seul pays de la région du Golfe à élire un parlement, que sa constitution de 1962 reste l’une des plus progressistes de la région et que le Koweït a ratifié la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
On doit aussi rapporter que le Koweït devrait offrir aux travailleurs étrangers (62 % de la population), en collaboration avec les pays d’origine de cette main-d’œuvre, des cours de conversation en arabe, afin de faciliter la communication sociale et d’éviter les conflits dus aux difficultés linguistiques et culturelles et à l’incompréhension. Soulignons également l'État du Koweït a adhéré à la plupart des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme. Certains traités demeurent encore à l'étude, par exemple la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Cela étant dit, les droits qui sont consacrés dans la Convention sont déjà protégés par la législation et les tribunaux koweïtiens.
Bibliographie
COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME. Rapport du Rapporteur spécial (RS) sur le racisme et la discrimination raciale, Genève, Onu, E/CN.4/1997/71/Add.2 YACOUB, Joseph. «Asie du Sud et du Sud-Est» dans Les minorités dans le monde, Paris, Desclée de Brouwer, 1998, p. 593-637.
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