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République des Philippines
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Philippines
Republic of the Philippines
Republika ng Pilipinas
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-
Capitale: Manille
-
Population: 93,8 millions (2010)
-
Langues officielles: filipino (ou tagalog) et anglais
-
Groupe majoritaire: aucun
-
Groupes minoritaires: cebuano (22 %), filipino (21,4 %), ilokano
(11,5 %), bicolano (4 %), pampangan (2,9 %), pangasinan (2,9 %), chinois
min (0,8 %), chavacano (0,4 %), davawenyo (0,1 %), etc.
-
Langue coloniale:
espagnol et anglais
-
Système politique: démocratie parlementaire (république)
-
Articles constitutionnels (langue):
art. 14 de la Constitution de
1987
-
Lois linguistiques: décrets gouvernementaux sur léducation;
loi no 07104 du 14 août 1991 sur la
Commission de la langue filipino;
loi no 8371 du 22
octobre 1997 sur les peuples indigènes
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1 Situation géographique
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Les Philippines sont situées dans le sud-est de l'Asie, entre l'Indonésie et
la Chine, au sud du Japon, mais au nord-est de l’île de Bornéo (voir
la carte de l'Asie).
Situées à 1 210 km à l’est des côtes du Viêt Nam, les Philippines sont séparées
de Taïwan, au nord, par le détroit de Luçon. La République est limitée à l’est
par la mer des Philippines, au sud par la mer de Célèbes et à l’ouest par la mer
de Chine méridionale.
Le pays couvre 300 439 km², ce qui
correspond
approximativement à l'Italie; il forme un archipel s'étendant sur 1840 km du
nord au sud et sur 1104 km d'est en ouest.
Les Philippines comptent quelque 7100 îles baignées
par la mer de Chine et l’océan Pacifique. Parmi ces nombreuses îles, onze d'entre
elles totalisent plus de 95 % des terres
et, de celles-ci,
2000 seulement sont habitées. Plus de 2500 îles n'ont même pas reçu d'appellation
officielle. |
 |
Deux des principales îles des Philippines, Luçon
au nord et Mindanao au sud, couvrent près de 70 % du territoire.
Entre les deux est situé le groupe des Visayas dont les
principales îles sont Samar, Negros, Palawan, Panay, Mindoro,
Leyte, Cebu, Bohol et Masbate (voir
la carte des Philippines). On distingue aux Philippines trois grandes
zones géographiques:
1) au nord: Luçon, l'île la plus vaste et la plus
au nord, qui abrite la capitale Manila (Manille); 2) au centre: le groupe des
Visayas, qui comprend les îles de Samar, Negros, Palawan,
Panay, Mindoro, Leyte, Cebu, Bohol et Masbate; 3) au sud:
Mindanao, la deuxième île de l'archipel par sa
superficie (dont les principales villes sont Davao, Zamboango, Marawi et Cagayan
de Oro).
Au Sud-Ouest de Mindanao, on trouve les îles Sulu (Basilan, Jolo, Tawi
Tawi) proches de Bornéo. Enfin, à l'Ouest des Visayas, s'étend l'archipel de
Palawan, qui compte à lui seul plus de 1700 îles. |
 |
Administrativement, l'archipel
des Philippines est découpé en douze régions (plus la métropole de Manille)
et 73 provinces.
De plus, il existe une région autonome aux
Philippines: la Région autonome en Mindanao musulmane (Autonomous
Region in Muslim Mindanao en anglais, souvent abrégée en
ARMM). C'est la seule région des Philippines à posséder son
propre gouvernement. Cette région est composée des provinces
philippines à majorité musulmane : Basilan (sauf Isabela City),
Lanao del Sur, Maguindanao, Sulu et Tawi-Tawi, ainsi que la
seule ville du pays à prédominance musulmane : Marawi. La
capitale régionale est Cotabato. |
2 Données démolinguistiques
On comptait 93,8 millions dhabitants en 2010, dont la plupart sont des
descendants de Proto-Indonésiens et des Malais qui ont occupé
les îles par vagues successives.
2.1 Les ethnies philippines
Les ethnies
philippines sont très nombreuses, mais les groupes numériquement les plus
importants sont les Tagalogs
(ou Filipino),
les Visayas (ou Cebuano), les Ilocano (ou Iloco), les
Ilongo (ou
Hiligaynon), les Bicol, les Waray-Waray,
les Métis (ou Mestizo), les Bilocano (Albay), les Pangasinan, les
Maranao, les Magindanaw , les Tausug et les Chinois
Han-Min. Ces populations se sont métissés au cours
de leur longue histoire avec des Indiens, des Chinois, des Arabes, des Espagnols
et des Américains, le tout ponctué par des visites de marchands et de
commerçants d'outre-mer. Il en ressort une population unique, un mélange de
l'Est et l'Ouest, tant physiquement que culturellement parlant.
Groupe |
Pourcentage du pays |
Principales îles de
résidence |
Filipino |
26,3 % |
Luçon,
Mindoro, Palawan, Marinduque |
Visayas |
19,5 % |
Cebu, Bohol,
Leyte, Negros, Mindanao |
Ilocano |
8,9 % |
Luçon |
Hiligaynon (Ilongo) |
7,5 % |
Panay,
Romblon, Masbate, Negros, Guimaras, Mindanao |
Bicol du Centre |
4,0 % |
Luçon,
Masbate |
Waray-Waray |
3,9 % |
Samar, Leyte |
Métis philippin |
2,9 % |
Luçon, Mindoro, Palawan, Mindanao, etc. |
Bicolano (Albay) |
2,4 % |
Luçon,
Masbate |
Pangasinan |
1,3 % |
Luçon |
Maranao |
1,2 % |
Mindanao |
Magindanaw |
1,2 % |
Mindanao |
Tausug |
1,1 % |
Mindanao,
Sulu, Palawan |
Chinois Han-Min |
1,0 % |
Luçon, Mindoro, Palawan, Mindanao, etc. |
En raison des événements qui ont façonné l'histoire du pays, il existe de
nombreux Métis qu'on appelle les Mestizo, issus de
mélanges malayo-polynésiens et d'Espagnols, de Portugais, de Chinois,
d'Américains, etc. Les Métis, comme les Chinois, sont installés un peu
partout dans le pays.
2.2 Les langues
philippines
Toutes ces populations parlent plus de 175 langues dont les trois plus importantes
sont le tagalog appelé filipino (24,6 millions), le cebuano
(18,2 millions),
lilocano
(8,3 millions de locuteurs) et le hiligaynon
(7 millions). Les autres langues dimportance sont
le bicolano (2,8 millions), le pampangan (2 millions), le pangasinan (2
millions), le chinois min (plus d'un million). Les Philippines
constituent un pays multilingue avec
des langues pratiquement toutes austronésiennes
appartenant au groupe malayo-polynésien occidental. Parmi les autres groupes
de langues, citons une langue chinoise,
le min, une langue germanique,
l'anglais, et quelques créoles.
Ethnie |
Langue |
Locuteurs
(plus de 100 000) |
Pourcentage |
Affiliation |
Filipino |
filipino (tagalog) |
24 650 000 |
26,3 % |
famille austronésienne |
Visayas |
cebuano |
18
295 000 |
19,5 % |
famille
austronésienne |
Ilocano |
ilocano |
8
334 000 |
8,9 % |
famille austronésienne |
Hiligaynon (visaya) |
hiligaynon |
7
038 000 |
7,5 % |
famille austronésienne |
Bicol du Centre |
bicolano central |
3
819 000 |
4,0 % |
famille austronésienne |
Waray-Waray |
waray-waray |
3
735 000 |
3,9 % |
famille austronésienne |
Métis philippin |
filipino (tagalog) |
2
807 000 |
2,9 % |
famille austronésienne |
Bicolano (Albay) |
bicolano d'Albay |
2
290 000 |
2,4 % |
famille austronésienne |
Pangasinan |
pangasinan |
1
272 000 |
1,3 % |
famille austronésienne |
Maranao |
maranao de Lanao |
1
189 000 |
1,2 % |
famille austronésienne |
Magindanaw |
maguindanao |
1
174 000 |
1,2 % |
famille austronésienne |
Tausug |
tausug |
1
112 000 |
1,1 % |
famille austronésienne |
Chinois Han-Min |
chinois min nan |
1
005 000 |
1,0 % |
famille sino-tibétaine |
Masbateno |
masbatenyo |
833
000 |
0,8 % |
famille austronésienne |
Capisano |
capiznon |
789
000 |
0,8 % |
famille austronésienne |
Ibanag |
ibanag |
766
000 |
0,8 % |
famille austronésienne |
Aklano |
inakeanon |
604
000 |
0,6 % |
famille austronésienne |
Surigaonon |
surigaonon |
529
000 |
0,5 % |
famille austronésienne |
Kinaray-A |
kinaray-a |
528
000 |
0,5 % |
famille austronésienne |
Métis philippins-chinois |
filipino (tagalog) |
468
000 |
0,4 % |
famille austronésienne |
Métis chabakan |
chavacano |
448
000 |
0,4 % |
créole à base de portugais |
Bicols - Sorsogon du Sud |
sorsogon (waray) |
412
000 |
0,4 % |
famille austronésienne |
Romblon |
romblomanon |
329
000 |
0,3 % |
famille austronésienne |
Bicolano d'Iriga |
bicolano d'Iriga |
282
000 |
0,3 % |
famille austronésienne |
Bantuanon |
bantoanon |
232
000 |
0,2 % |
famille austronésienne |
Davaweno |
davawenyo |
226
000 |
0,2 % |
famille austronésienne |
Kankanaey
|
kankanaey |
225
000 |
0,2 % |
famille austronésienne |
Sama du Sud |
sama du Sud |
213
000 |
0,2 % |
famille austronésienne |
Philippins de Bikol du Nord |
sorsogon de Masbate |
189
000 |
0,2 % |
famille austronésienne |
Cuyonon |
cuyonon |
189
000 |
0,2 % |
famille austronésienne |
Itawit |
itawit |
183
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Subanen du Centre |
subanen du Centre |
173
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Inibaloi
|
ibaloi |
171
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Iranun |
maguindanao |
170
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Binokid |
binukid |
164
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Yakan
|
yakan |
162
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Bilaan de Mindanao
|
blaan (koronadal) |
158
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Manobo
|
manobo |
141
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Américains |
anglais |
140
000 |
0,1 % |
groupe germanique |
Catanduanes |
bicolano du Sud |
137
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Kalagan |
kalagan |
121
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Tiboli |
tboli |
118
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Kankanay du Nord |
kankanay du Nord |
115
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Bagogo (Manobo Obo)
|
bagobo (manobo) |
115
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Bilaan |
blaan de Sarangani |
112
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Badjao |
sama du Centre |
111
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Looknon |
inonhan |
106
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Sangir |
sangir |
104
000 |
0,1 % |
famille austronésienne |
Autres langues |
- |
7 734 000 |
8,2 % |
- |
Total (2010) |
- |
93
617 000 |
100 % |
- |
La carte linguistique ci-dessous représente les principales langues
parlées aux Philippines, en ignorant les variétés dialectales qui composent
la plupart de ces langues malayo-polynésiennes.

Le linguistique américain Robert A. Blust, un spécialiste des langues
austronésiennes, distingue neuf groupes parmi les langues philippines:
1. Groupe bashiique : babuyan (ou ibatan ), ivatan et yami
2. Groupe luçon du Nord : arta, ilocano, etc.
3. Groupe luçon central : kapampangan, bolinao, sambal,
ambala, sinauna, ayta, etc.
4. Groupe inati : inete et sogodnin
5. Groupe kalamian : agutaynen et kalamian de Tagbanwa
6. Groupe grand-philippin central
- philippin central :
tagalog, dumaget d'Umiray, bicol, tagakaulo,
mamanwa, mansaka, aklanon, cebuano, hiligaynon ou ilonggo,
kinaray-a, ratagnon, tausug, masbatenyo, utudnon et waray-waray
- mangyan du Sud : hanunóo, buhid et batangan
- palawanique : tagbanwa central, tagbanwa d'Aborlan,
batak de palawan, palawano de Brooke's Point, palawano du Nord (quezon),
palawan du Sud-Ouest, molbog,
- manobo :
kagayanen, binukid, tagabawa, manobo de Tigwa, manobo de
Cotabato, tasaday, manobo de Sarangani, manobo d'Obo, manobo d'Ilianen,
manobo bukidnon occidental, manobo d'Ata, manobo d'Agusan,
manobo de Dibabawon
- danaw : maranao , magindanao, iranun ou iranon
- subanun :
subanen central, subanun occidental, subanen du Nord
- gorotalique : bintauna, bolango, buol, gorontalo,
kaidipang, lolak mongondow, ponosakan, suwawa
7. Groupe bilique : tboli (tagabili), blaan (bilaan),
blaan de Koronadal, blaan de Sarangani, tiruray et giangan
8. Groupe sangirique : sangirique du Nord et sangirique du
Sud
9. Groupe minahasan (Indonésie) : tombulu, tondano,
tonsawang, tonsea et tontemboan.
Seules les langues du sous-groupe philippin central (tagalog, bicol,
cebuano, hiligaynon ou ilonggo, kinaray-a, tausug, waray-waray, etc.),
sont assez proches l'une de l'autre. Mais, pour toutes les autres
langues, l'intercompréhension est parfois difficile. Les langues
philippines sont parlées dans toutes les Philippines, mais aussi en
Indonésie (Sulaewsi Font partie de la catégorie des langues philippines
les langues de l'île de Madagascar : les variétés de langues malgaches.
Voici quelques exemples entre différentes langues philippines
(source: Wikipedia) :
Français |
Deux |
Personne |
Maison |
Chien |
Jour |
Nous |
Feu |
Filipino |
dalawá |
tao |
bahay |
aso |
araw |
tayo |
apóy |
Cebuano |
duha |
tawo |
balay |
iro |
adlaw |
kita |
kalayo |
Bicol |
duwa |
tawo |
harong |
ayam |
aldaw |
kita |
kalayo |
Ilocano |
dua |
tao |
balay |
aso |
aldaw |
datayo |
apoy |
Maranoa |
dowa |
taw |
walay |
aso |
gawi'e |
tano |
apoy |
Kapampangan |
adwa |
tau |
bale |
asu |
aldo |
ikatamu |
api |
Pangasinan |
dua (duara) |
too |
abong |
aso |
ageo |
sikatayo |
pool |
Tausung |
duwa |
tau |
bay |
iru' |
adlaw |
kitaniyu |
kayu |
Waray-waray |
duha |
tawo |
balay |
ayam |
adlaw |
kita |
kalayo |
2.3 Le filipino (tagalog)
Les Philippins ne sont pas unis par une langue commune, mais
les trois quarts peuvent comprendre, à des degrés divers, le
filipino, la langue officielle et la langue maternelle de 26 % de
la population, mais une langue d'enseignement de 80 % des Philippins. Le filipino peut
être appelé aussi tagalog
(voire tagal) et
philippin, mais le terme employé dans la
Constitution est filipino, ce qui
pourrait se traduire en français par «philippin». Dans sa forme normalisée,
le filipino reste la langue principale de la télévision et de la radio
nationales. Dans l'usage, le mot filipino
désigne la langue nationale officielle, alors que Pilipino renvoie à
Philippin et Pilipina, une Philippine. Quant à Pilipinas, il
désigne le pays, les Philippines. Notons que le son [f] n'existe pas en
tagalog, mais il existe dans les langues étrangères, dont en anglais et en
espagnol. Dans l'alphabet, la lettre F introduite dans la langue afin
de pouvoir écrire et rendre compte de la prononciation des mots comportant
le son [f].
Ancien alphabet
tagalog
 |
Avant l'arrivée des Européens, le tagalog s'écrivait avec le
baybayin (ou alibata), un système d'écriture
dérivé du kawi, une langue littéraire ancienne de l'île de Java
en Indonésie, appelée aussi le vieux-javanais. C'est à partir du
XVIIe siècle que les Espagnols se mirent à réécrire le tagalog
en alphabet latin.
En 1976, l'alphabet a été augmenté et modifié pour inclure la
prononciation de certains phonèmes et adapter les mots d'origine
espagnole et anglaise. |
Manuel Luis Quezon y Molina
(1878-1944), l'un des artisans de l'indépendance et premier président du
Commonwealth des Philippines, demanda à un groupe d'experts de
choisir une langue philippine devant servir de langue nationale. En novembre
1937, l'Institut de la langue nationale (National Language
Institute) fut créé pour ce faire: à
l'unanimité, les experts choisirent le tagalog, car c'était la
variété linguistique utilisée dans la région de Manille sur l'île de Luçon.
Le ministre de l’Éducation le renomma pilipino, afin p
our
lui donner une appellation nationale. En 1987, la Constitution modifiera
encore le nom en filipino. Voici
un texte bilingue de la Déclaration
universelle des droits de l'homme (art. 1):
Malaya tao'y de Na d'isinilang
de NG de lahat d'Ang à SA pantay-pantay karangalan au mga karapatan.
Katwiran pinagkalooban de NG de Sila'y au budhi au pagkakapatiran
magpalagayan de NG de diwa d'isa SA d'isa't d'ang de dapat. |
Chaque personne est libre et égale soutenus avec l'honneur et les
droites. Ils sont donnés la raison et la conscience et eux doivent
toujours se faire confiance pour l'esprit de la confrérie. |
Le vocabulaire du filipino est constitué d'un fonds important de mots
philippins (env. 3500), mais aussi de nombreux emprunts à l'espagnol (env.
5000) et à l'anglais. Même si un fonds important du
vocabulaire est d'origine espagnole ou anglaise, la grammaire est toujours
restée tagalog. En voici quelques exemples avec l'espagnol et
l'anglais:
Filipino |
Espagnol |
Anglais |
Français |
kabayo
carne
sapatos
bisikleta
baryo
guerra
ingles
mundo |
caballo
carne
zapatos
bicicleta
barrio
guerra
inglés
mundo |
-
-
-
-
-
-
-
- |
cheval
viande
souliers
bicyclette
village
guerre
anglais
monde |
awtomobil
basketbol
nars
bolpen
pulis |
-
-
-
-
- |
automobile
basketball
nurse
ballpen
police |
automobile
basket-ball
bonne d'enfants
stylo à bille
police |
Cependant, le filipino a aussi emprunté des mots au malais, au sanskrit,
à l'hindi, à l'arabe, au chinois, au japonais et à quelques langues
amérindiennes par l'entremise de l'espagnol, dont le nahuatl.
Le tagalog est constitué de plusieurs variétés dialectales, selon l'île:
Lubang, Manille, Marinduque, Bataan, Batangas, Bulacan, Puray, Tanay-Paete,
Tayabas.
2.4 L'anglais
L'anglais est
l'une des deux langues officielles des Philippines, avec le filipino, mais
c'est la langue maternelle des Américains et une langue d'enseignement pour
80 % des Philippins. Plus de la moitié des habitants disent pouvoir parler anglais,
une langue seconde. L'anglais parlé aux Philippines peut prendre une couleur
locale: c'est le taglish (tagalais en français), terme issu de
«tagalog» et de «English», un tagalog fortement anglicisé. L'influence du
taglish est devenue grande en tant que langue véhiculaire dans plusieurs
régions du pays. Il faut distinguer aussi l'Englod ou Enggalog
(issu de «English» et de «tagalog»), un anglais populaire parsemé de mots
tagalogs; on utilise aussi l'expression Konyo English pour désigner
ce parler anglais.
Quant à lespagnol, qui a été
la langue officielle du pays pendant trois siècles, il n'est parlé
que par une minorité sans cesse décroissante d'habitants
(moins de 1 % 100 de la population) appartenant généralement à la haute
société.
2.5 Les religions
Près de 85 % de la population philippine est de religion
catholique; c'est donc le seul pays d'Asie à prédominance catholique. Les
musulmans habitant dans les îles du Sud constituent le second groupe
religieux, même s'ils ne représentent que 5 % de la population. Parmi les
autres groupes religieux, mentionnons les protestants (baptistes et Église
unie du Christ), des bouddhistes, etc.
3
Données historiques
Larchipel des Philippines a été colonisé et christianisé
dès le XVIe siècle par les Espagnols qui lui donnèrent
le nom de «Islas Filipinas) ou «îles Philippines), de Philippe (en hommage au futur Philippe II d'Espagne) et en firent un important
comptoir commercial, notamment entre Manille et Acapulco (Mexique). Cependant,
lintolérance religieuse et la dureté de ladministration
espagnole provoquèrent, durant trois siècles, des rivalités
et des conflits entre les Philippins et les colonisateurs qui, par surcroît,
tentèrent dhispaniser les populations autochtones. Cette situation
trouble suscita un nationalisme exacerbé de la part des Philippins
qui finirent par réclamer lindépendance. Certains demandèrent
laide des États-Unis alors en guerre contre lEspagne.En 1898,
lors de la guerre hispano-américaine,
après avoir coulé la flotte espagnole dans le port de Manille, les Américains
annexèrent purement et simplement les Philippines au lieu de leur accorder l’indépendance.
Ensuite, ils entreprirent d’extirper l’espagnol dans l’archipel en
envoyant des centaines d’auxiliaires anglophones, jusque dans les lointains
villages de montagnes. Puis l’administration américaine finit par introduire
progressivement de plus en plus d’autonomie, une autonomie qui ne vint qu’en
1946, soit après l’invasion japonaise de 1942 et la réoccupation américai
ne.
Cependant, les Américains conservèrent des droits sur de
nombreuses ressources naturelles des îles et y gardèrent des bases
militaires. Depuis l’indépendance, le gouvernement philippin est toujours
demeuré sous l’influence économique, linguistique et politique des
États-Unis. Il est clair que les trois siècles de colonisation espagnole et le
demi-siècle de colonisation américaine vont, entre autres, avoir des
conséquences linguistiques dans la politique philippine.
4 Le statut des langues
Aux prises avec plus de 175 langues, l'État philippin utilise, de
par la Constitution de 1987, le filipino (ou pilipino) comme langue nationale officielle,
mais se sert aussi de l'anglais comme langue véhiculaire, car plus
de 70 % de la population ne parle pas le filipino comme langue maternelle. C'est la Constitution
de 1987 qui a rebaptisé le pilipino (à base de tagalog)
en filipino. Larticle 14 (par. 6) proclame que le filipino est la
«langue nationale»:
Article 14
Language
Section 6.
The national language of the
Philippines is Filipino. As it evolves, it shall be further developed and
enriched on the basis of existing Philippine and other languages.
Subject to provisions of law and
as the Congress may deem appropriate, the Government shall take steps to
initiate and sustain the use of Filipino as a medium of official communication
and as language of instruction in the educational system. |
Article 14 Langue
Paragraphe
6
La langue nationale des Philippines est le filipino.
À mesure qu'elle évoluera, elle se développera davantage
et s'enrichira à partir des langues existant aux Philippines et
des autres langues.
Sous réserve des dispositions de la loi et,
si le Congrès le juge approprié, le gouvernement doit prendre
des mesures pour promouvoir et maintenir l'usage du filipino comme véhicule
de communication officielle et comme langue d'enseignement dans le système
d'éducation. |
Les paragraphes 8 et 9 méritent d’être
rapportés, ne serait-ce parce qu’elle traduit les intentions du législateur
à l’égard du filipino:
Section 8.
This Constitution shall be
promulgated in Filipino and English and shall be translated into major regional
languages, Arabic, and Spanish.
Section 9.
The Congress shall establish a
national language commission composed of representatives of various regions and
disciplines which shall undertake, coordinate, and promote researches for the
development, propagation, and preservation of Filipino and other languages. |
Paragraphe 8
La présente Constitution est promulguée
en filipino et en anglais, et traduite dans les principales langues régionales,
l'arabe et l'espagnol.
Paragraphe 9
Le Congrès doit mettre sur pied une commission
nationale de la langue composée de représentants de différentes
régions et de plusieurs disciplines, qui doit coordonner et encourager
les recherches pour le développement, la diffusion et la préservation
du filipino et d'autres langues. |
Selon la Commission de la langue filipino (Komisyon sa Wikang
Filipino), le filipino serait la combinaison de toutes les langues qui existent
dans l'archipel. La
loi no 07104
du 14 août 1991 créait la Commission de la langue filipino. L'article 4 de
la loi présente ainsi la commission:
Article 4
Création de la Commission
de la langue filipino
Il est par la présente créé une commission
désignée comme la
Commission de la langue filipino, composée des représentants
de divers groupes ethnolinguistiques et de différentes disciplines,
laquelle doit
entreprendre, coordonner et promouvoir des recherches sur le
développement, la propagation et la préservation du filipino et
d'autres langues philippines, et qui est sous la responsabilité
directe du Bureau
du président.
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L'article 14 présente les pouvoirs, fonctions et
obligations de la Commission:
1) Élaborer des politiques, plans et programmes pour assurer
davantage de développement, d'enrichissement, de propagation et de
préservation du filipino et des autres langues philippines;
2) Édicter des règles, règlements et directives pour
mettre en œuvre ses politiques, plans et programmes;
3) Entreprendre ou
recevoir des recherches et autres études
pour promouvoir l'évolution, le développement, l'enrichissement et la
normalisation éventuelle du filipino et des autres langues philippines.
4) Proposer des lignes directrices, des
normes
linguistiques et des expressions dans toutes les communications
officielles, publications, manuels et autres lectures et documents pédagogiques;
5) Encourager et promouvoir,
grâce à un système de primes,
des subventions et des bourses, l'écriture
et la publication, en filipino et en d'autres langues philippines, d'œuvres originales,
y compris des manuels et documents de
référence dans diverses disciplines;
6)
Créer et maintenir dans
la Commission un service de
traduction qui encourage par des primes, entreprend
et soutient vigoureusement la traduction en filipino et
en d'autres langues philippines d'importants ouvrages historiques et
les traditions culturelles de groupes ethnolinguistiques, des lois, des
résolutions et autres textes législatifs, des éditions
exécutives, des déclarations de politique gouvernementale et
des documents officiels, des manuels et documents de référence
dans diverses disciplines et autres documents étrangers que ladite
commission peut
juger nécessaires à des fins éducatives et autres;
7) Rappeler à un ministère, un bureau, un service, une
agence ou toute institution gouvernementale ou une entité privée, un
établissement ou une organisation de coopération et d'aide dans le cadre
de
ses fonctions, ses obligations et responsabilités;
8) Diriger, aux niveaux national, régional et local, des
auditions publiques, des conférences, des séminaires et autres
discussions de groupe pour identifier et aider à résoudre des problèmes
et des questions concernant le développement, la
propagation et la préservation du filipino et des autres langues philippines;
9) Formuler et adopter des
lignes directrices, des normes et des systèmes
de suivi en faisant rapport sur leurs exécutions aux niveaux national, régional et local; et soumettre au Bureau
du président et au Congrès un compte rendu annuel de la mise en œuvre de ses politiques, plans et programmes;
10) Nommer, sous réserve des dispositions des
lois existantes, ses fonctionnaires, employés et autres membres du
personnel nécessaires pour s'acquitter efficacement de ses
fonctions, obligations et responsabilités; et les révoquer si besoin
est;
11) Organiser et réorganiser la structure de la Commission, créer ou
abolir des postes, changer la désignation des postes
existants pour répondre à l'évolution des conditions ou lorsque le
besoin s'en fait sentir à cet effet: à la condition que ces changements
n'affectent pas le statut d'emploi des titulaires, ni ne réduisent leur
niveau, diminuent leur salaire ou aboutissent à la suppression de
leur service; et
Le problème avec cette commission, c'est que son travail laisse désirer.
5 Le bilinguisme de la législature et de la justice
Au parlement de Manille, les députés peuvent sexprimer en
filipino ou en anglais, mais ils utilisent très majoritairement
la langue anglaise. Toutes les lois sont rédigées et promulguées
en anglais, elle sont parfois (rarement) traduites en filipino. En cas
de conflit éventuel dinterprétation, seule la version anglaise
fait foi. Dans les faits, il existe deux langues officielles: langlais
dabord, le filipino ensuite. Évidemment, cela ne correspond pas
au paragraphe 6 de larticle 14 de la Constitution qui déclare que «la
langue nationale des Philippines est le filipino» et qu«à mesure qu'elle
évoluera, elle se développera davantage et s'enrichira
à partir des langues existant aux Philippines
et des autres langues». Ce que lon peut comprendre, cest quaprès des années
le filipino ne sest pas encore suffisamment développé.
Il nexiste aucune législation en ce qui a trait à lemploi
des langues en matière de justice, mais la priorité est encore
accordée à la langue anglaise puisque celle-ci reste la langue
dominante dans toutes les cours de justice des Philippines, y compris les
cours dappel. Il est toutefois possible dutiliser le filipino et, dans
les cours inférieures, une langue philippine, mais ce nest pas
lusage habituel. Dans tous les cas, les juges seront portés à
rendre leurs sentences uniquement en anglais, ils le feront parfois en
filipino ou en une autre langue si cela est nécessaire.
6 La dominance de langlais dans ladministration
Les Américains avaient habitué les Philippins à recevoir
des services uniquement en anglais ou en espagnol. Avec lindépendance,
seules les pratiques réelles ont défini la politique linguistique
du gouvernement philippin dans ladministration. Langlais demeure encore
la langue dominante, que ce soit à loral ou à lécrit.
Certains ministères ne disposent dailleurs que de la version anglaise
de leurs documents officiels (Santé, Finance, etc.). Dautres rendent
disponibles leurs documents en filipino; seul le ministère de la
Justice émet certains documents dans quelques langues locales (cebuano,
ilocano, bicolano, etc.). Les services municipaux sont toujours assurés
en anglais, sinon en filipino, assez souvent en une langue locale dans
les régions où lon ne parle pas le filipino. Dans les soins
de santé, la priorité est généralement accordée
aux langues locales, ensuite à langlais, occasionnellement au filipino.
La plupart des édifices gouvernementaux portent des inscriptions
unilingues anglaises, mais il est de plus en plus courant de voir des inscriptions
bilingues (anglais-filipino). Dans la signalisation routière, seul
l'anglais est utilisé; de même pour l'odonymie (nom des rues) en ce qui concerne
les termes génériques; les spécifiques peuvent être
en anglais, en filipino ou en espagnol. En dehors de la capitale, les termes
spécifiques sont en cebuano, en ilocano ou en toute autre langue
locale.
7
Léducation bilingue
En 1900, lAmerican Philippine Commission avait conclu que la langue denseignement
de toutes les écoles des Philippines devait être langlais.
La Constitution de 1987 définit lemploi des langues dans le monde
de lenseignement. Le paragraphe 7 de larticle 14 déclare que le filipino
et langlais sont les langues officielles de lenseignement, que les langues
régionales sont également officielles et que la promotion
de larabe et de lespagnol se fera sur une base volontaire:
Section 7.
For purposes of
communication and instruction, the official languages of the Philippines
are Filipino and, until otherwise provided by law, English.
The regional languages are the auxiliary official languages in the
regions and shall serve as auxiliary media of instruction therein.
Spanish and Arabic shall be promoted on a voluntary and optional basis.
|
Paragraphe
7
Aux fins des communications et de l'enseignement,
les langues officielles des Philippines sont le filipino et, jusqu'à
ce qu'il en soit décidé autrement par une loi, l'anglais.
Les langues régionales sont les langues officielles
auxiliaires des régions et doivent y servir de véhicule auxiliaire
de l'enseignement.
La promotion de l'espagnol et de l'arabe se fait sur
une base volontaire et facultative.
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Par ailleurs, l'article 30 de la Loi sur les
droits des communautés indigènes de 1997 précise que les membres des
Communautés culturelles
indigènes et des peuples indigènes (CCI/PI) ont le droit de recevoir leur
«dans
leur propre langue, de façon adaptée à leurs méthodes culturelles
d'enseignement et d'apprentissage»:
Section 30.
Educational Systems.
The State shall provide equal access
to various cultural opportunities to the ICCs/IPs through the
educational system, public or private cultural entities,
scholarships, grants and other incentives without prejudice to their
right to establish and control their educational systems and
institutions by providing education in their own language, in a
manner appropriate to their cultural methods of teaching and
learning.
Indigenous children/youth shall have the right to all levels and
forms of education of the State. |
Article 30
Le système
d'éducation
L'État doit assurer un
égal accès aux
diverses activités culturelles dans les CCI/PI par l'intermédiaire
du système d'éducation,
public ou privé, aussi par des organismes culturels, des bourses, des
subventions et autres incitations sans
préjudice de leur droit d'établir et de contrôler leurs
systèmes d'éducation et leurs établissements, en offrant une
instruction dans
leur propre langue, de façon adaptée à leurs méthodes culturelles
d'enseignement et d'apprentissage.
Les enfants et les
jeunes indigènes ont le droit de recevoir de l'État une instruction à
tous les niveaux et sous toutes les formes. |
Quen est-il dans les faits? L'école est gratuite et obligatoire
pour tous les enfants âgés de 7 à 12 ans aux Philippines.
Les écoles maternelles sont généralement en langue
anglaise, parfois en filipino. Les écoles primaires et
secondaires pratiquent lenseignement bilingue (si cher aux
Américains) : lenseignement est donc dispensé à la
fois en anglais et en filipino. Bien que le filipino soit enseigné
et que, dans les plus petites classes du primaire, des langues locales
soient en usage, l'anglais n'en demeure pas moins, et de loin, la première
langue enseignée. Dans les faits, on estime que 75 % des Philippins ne reçoivent
pas leur instruction dans leur langue maternelle, puisque l'anglais et le
filipino sont les seules langues d'enseignement dans un pays qui compte 175
langues. Lenseignement de lespagnol comme langue seconde
est toujours facultatif dans les écoles publiques; il peut être
obligatoire dans les écoles privées et il est réservé
à une certaine élite. Quant à larabe, il nest enseigné
que dans certaines écoles musulmanes.
Dans la majorité des écoles privées (aux frais
élevés!), ce système scolaire nest pas respecté
et lenseignement de langlais peut se faire sans le filipino. Jusquà
présent, aucune sanction na été imposée pour
le non-respect du programme détudes.
Enfin, la plupart des universités, langlais assure encore sa
dominance bien que lenseignement puisse se dérouler en filipino,
voire en espagnol (particulièrement dans les universités
détenues par lÉglise catholique). Noublions pas que lÉglise
contrôle encore plus dune centaine duniversités aux Philippines,
ce qui nest pas peu.
8 La langue de léconomie
En ce qui concerne la langue de léconomie aux Philippines, langlais
conserve largement tous ses privilèges là aussi, mais il
le partage parfois avec le filipino. Dans les petites transactions commerciales,
certaines langues régionales ont également droit de cité.
La plupart des produits manufacturés sont bilingues (anglais-filipino),
mais langlais a tendance à conserver sa première place.
Dans ce domaine non réglementé, le libre choix règne
partout.
L'affichage commercial est très largement unilingue anglais,
mais les commerçants peuvent utiliser l'unilinguisme filipino, le
bilinguisme anglais-filipino (ou filipino-anglais) ou un «code switching»,
c'est-à-dire un mélange de langues (anglais + filipino ou
toute autre combinaison). Dans la région de Manille, la capitale,
le filipino est plus fréquent que partout ailleurs où l'anglais
demeure souvent la seule langue de l'affichage et de la publicité;
toujours dans la capitale, le filipino est parfois plus employé
que l'anglais dans la publicité. De façon générale,
il semble que les grandes entreprises aient tendance à n'employer
que l'anglais; les moyennes entreprises, le bilinguisme ou un mélange
d'anglais et de filipino; les petites entreprises choisissent plus facilement
l'unilinguisme filipino.
Généralement, les commerçants ont recours au système
qu'ils estiment le plus rentable pour leur établissement: dans certains
cas, ce peut être l'unilinguisme anglais, dans d'autres, l'unilinguisme
filipino, ou bien le bilinguisme filipino-anglais ou anglais-filipino,
voire, dans les régions éloignées des grands centres
urbains, l'unilinguisme cebuano, bicol, ilongo, pamgagan, etc. Bref, les
Philippines connaissent une situation très diversifiée au
chapitre de l'affichage, comme c'est souvent le cas dans des pays de multilinguisme.

En bref, on peut dire que les Philippines nont certainement pas réussi
à se libérer de leur deuxième langue coloniale, langlais.
Pour que cette langue conserve autant de droits et de privilèges,
il faut que le gouvernement soit décidé à perpétuer
cet état de fait issu de la colonisation américaine. Dailleurs,
il est même surprenant quun demi-siècle de colonisation américaine
ait réussi à effacer trois siècles de colonisation
espagnole. Il est clair que lomniprésence de langlais arrange
le gouvernement philippin, car il est plus facile de simposer avec langlais,
la langue maternelle de personne, quavec le filipino, une langue locale
qui essaie de tirer son marron du feu. La politique linguistique des Philippines
sapparente à bien des égards à celle de plusieurs
pays francophones dAfrique. Dailleurs, il semble bien que la majorité
de la population de ce pays accepte la situation. Pour la plupart des gens,
les langues locales servent à la vie de tous les jours, elles contribuent
à assurer une couleur particulière aux Philippines et enrichissent
le filipino, la langue officielle, ou plutôt, la langue co-officielle
avec langlais. Il faut bien comprendre aussi que la situation actuelle
du filipino par rapport à langlais constitue un progrès
considérable comparativement aux pratiques en vigueur lors de ladministration
américaine. En ce sens, on peut y voir une certaine libéralisation.
Dernière mise à jour:
22 sept. 2010
Bibliographie
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GAUTHIER, François, Jacques LECLERC et Jacques
MAURAIS. Langues et constitutions, Montréal/Paris, Office de la langue
française / Conseil international de la langue française, 1993, 131 p.
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HAGÈGE, Claude. Halte à la mort des langues, Paris, Éditions
Odile Jacob, 2000, 402 p.
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MILLER, Jacoj R. «The Politics of Philippine National Language
Policy» dans Language Problems and Language Planning, Texas,
vol. 5, no 2, Summer 1981, p. 136-151.
RAMOS, Maximo. «Language Policy in South and Southeast Asia, with
implications for the Philippines» dans The Determination and
Implementation of Language Policy, New Yok, Oceana Publications Inc.,
1967, p. 1-17.
SIBAYAN Bonifacio P. «The Implementation of Language Policy»
dans The Determination and Implementation of Language Policy, New York,
Oceana Publications Inc., 1967, p. 126-190.
-
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