Drapeau de l'Inde
État de l'Andhra Pradesh

Andhra Pradesh

(Inde)

Capitale: Hyderabad
Population: 75,7 millions (2001) - 49,6 millions (2011)
Langue officielle: télougou
Groupe majoritaire: télougou (84,4 %)
Groupes minoritaires: ourdou (8,6 %), hindi (3,2 %), tamoul (1 %), marathi (0,7 %), kannada (0,7 %), oriya (0,4 %), gondi (0,3 %), koya (0,3 %), savara (0,09 %), malayalam (0,08 %), konda (0,07 %), gujarati, bengali, jatapu,
kolami, panjabi, gadaba, sindhi, etc.
Système politique: État de l'Union indienne
Articles constitutionnels (langue): art. 15, 29, 30, 120, 210, 343 à 350 de la Constitution de 1956 (en vigueur)
Lois linguistiques de l'Union: Code de procédure civile (1908); Ordonnance présidentielle de 1960;
Loi sur les langues officielles (1963/1967); Loi sur les textes autorisés (lois fédérales) (1973); Règlements sur les langues officielles (1976/1987); Ordonnance n° 18 sur l'audition du procès et l'examen des témoins (1976); Loi sur la Commission nationale pour les minorités (1992); Loi sur les réseaux câblés de télévision (Réglementation) (1995); Loi sur la Commission nationale pour les établissements d'enseignement minoritaires (2004); Loi sur le droit à l'information (2005); Règlement sur la Commission nationale pour les établissements d'enseignement minoritaires (procédure d'appel) (2006); Directives relatives à la langue officielle de 2009; Loi sur le droit des enfants à une éducation gratuite et obligatoire (2009).
Lois de l'État: Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh (1966); Loi modifiant la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh de 1966 (no 19 de 1989); Loi modifiant la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh de 1996 (no 20 de 1996); Loi modifiant la Loi sur les langues officielles de l'Andhra Pradesh de 2002 (no 2 de 2002).

1 Situation générale

L'Andhra Pradesh est un État indien situé sur la côte du sud-est de l'Inde; il est borné au sud par le Tamil Nadu, à l'ouest par le Karnataka, au nord-ouest par le nouvel État de Télangana, au nord par le Chhattisgarh et l'Orissa et à l'est par le golfe du Bengale (voir la carte complète). Avant 2014, c'est le quatrième plus grand État de l'Inde par la superficie (276 754 km²) et le cinquième le plus grand par la population (75,7 millions). Maintenant qu'il est amputé de l'État de Télangana, sa superficie est de 160 205 km² et sa population, de 49 millions. L'État de l'Andhra Pradesh possède le deuxième plus long littoral (972 km) parmi tous les États en Inde. Deux fleuves indiens importants traversent l'État: le Godavari et le Krishna. L'Andhra Pradesh compte 23 districts. La capitale de cet État est la ville d'Hyderabad.

2 Données démolinguistiques

La population de l'Andhra Pradesh était de 75,7 millions en 2001, mais avait baissé considérablement à 49,6 millions en 2011. Que s'est-il passé? En février 2014, après un processus engagé depuis plus de trois ans, le Parlement central a approuvé la création du nouvel État de Télangana qui constituait jusqu'ici la partie du nord-ouest de l'Andhra Pradesh, soit 116 549 km² de moins. La capitale de l'Andhra Pradesh, Hyderabad, se trouve désormais hors du territoire de l'État en Télangana et la ville de Hyderabad est devenue la capitale commune des deux États.

Les statistiques qui suivent proviennent du recensement de 2001, ce qui ne correspond pas au partage des frontières entre l'Andhra Pradesh et le Télangana. En 2001, l'Andhra Pradesh comptait de nombreuses ethnies et langues. Cependant, la grande majorité de la population, soit 84,4 %, parlait le télougou, une langue de la famille dravidienne. La minorité la plus importante parle l'ourdou (8,6 %), dont une communauté importante vit dans et autour de la capitale Hyderabad. Les autres langues parlée dans l'État sont l'hindi (3,2 %), le tamoul (1 %), le marathi (0,7 %), le kannada (0,7 %), l'oriya (0,4 %), le gondi (0,3 %), le koya (0,3 %), le savara (0,09 %), le malayalam (0,08 %), le konda (0,07 %), etc. Il existe aussi de très petites communautés comptant chacune moins de 100 locuteurs, voire moins de dix, toutes en voie de disparition.

L'ourdou, le le marathi, l'hindi, l'oriya, le gondi, le gujarati, le panjabi, le sindhi et le népali sont des langues qui appartiennent au groupe indo-iranien de la famille indo-européenne. Les autres langues font partie de la famille dravidienne : le télougou, le tamoul, le kannada, le malayalam, le savara, le koya, le jatapu, le kolami, le konda, le gadaba  et le khond. L'anglais et l'arabe demeurent des exceptions dans cette liste.

Langue maternelle Locuteurs (2001) Pourcentage Groupe linguistique
télougou  63 904 791 84,4 % famille dravidienne
ourdou   6 575 037 8,6 % langue indo-iranienne
hindi   2 464 194 3,2 % langue indo-iranienne
tamoul     769 685 1,0 % famille dravidienne
marathi     609 200 0,7 % langue indo-iranienne
kannada     565 514 0,7 % famille dravidienne
oriya     336 022 0,4 % langue indo-iranienne
gondi     275 379 0,3 % famille dravidienne
koya     248 095 0,3 % famille dravidienne
savara      74 788 0,09 % famille dravidienne
malayalam       62 214 0,08 % famille dravidienne
konda       54 612 0,07 % famille dravidienne
gujarati       48 056 0,06 % langue indo-iranienne
bengali        41 293 0,05 % langue indo-iranienne
jatapu       39 312 0,05 % famille dravidienne
kolami       31 490 0,04 % famille dravidienne
panjabi       23 838 0,03 % langue indo-iranienne
gadaba       10 782 0,01 % famille dravidienne
sindhi       10 320 0,01 % langue indo-iranienne
anglais       10 281 0,01 % langue germanique
népali        8 233 0,01 % langue indo-iranienne
khondi        5 663 0,007 % famille dravidienne
lahnda        4 026 0,000 % langue indo-iranienne
konkani        3 129 0,004 % langue indo-iranienne
bhili        1 438 0,000 % langue indo-iranienne
sanskrit        1 340 0,000 % langue indo-iranienne
kui        1 173 0,000 % famille dravidienne
arabe        1 085 0,000 % famille chamito-sémitique

Le tableau qui précède ne présente que les langues parlées par plus de 1000 locuteurs; il ne montre pas les nombreuses petites langues dravidiennes parlées par quelques dizaines de locuteurs (ou encore moins).

Les districts suivants sont ceux où l'ourdou est parlé par au moins 15 % de la population : Nellore Urban, Chitoor Urban, Kadappa Urban, Rayachot (Kadappa), Kadia (Anantpur), Kurnool Urban, Atmakur, Nandyal (Kurnool), Hyderabad Urban, Mehboobnagar, Ranga Reddy, Zeeharabad (Medak), Bodhan (Nizamabad), Adilabad Mandal, Warangal Urban et Guntur Urban. D'autres langues ne sont pas mentionnées, mais il y a des communautés assez importantes de locuteurs du kannada, du tamoul, du marathi et de l'Oriya.

3 Brèves données historiques

L'Andhra Pradesh est entré dans l'histoire en 232 avant notre ère, au moment du décès de l'empereur maurya Ashoka. Celui-ci avait régné sur une grande partie du sous-continent indien, c'est-à-dire de l'actuel Afghanistan jusqu'au Bengale, voire aussi loin que l'actuelle Mysore. Après son règne, l'empire se disloqua et l'unité indienne disparut, du moins jusqu'à l'instauration de la domination moghole, puis britannique. Par la suite, de nombreuses dynasties ont régné dans la région, dont les Andhra, également appelée Shatavahana, qui contrôlèrent le sud-est de l'Inde et qui ont donné leur nom au futur État indien. En 1586, le cinquième sultan de la dynastie des Qutb Shâhi de Golkonda, Muhammad Qulî Qutb Shâh, fonda la ville de Hyderabad.

La ville et sa région devinrent l'un des États princiers les plus importants de l'Empire britannique. Au cours du XVIIe siècle, les Britanniques achetèrent du nizam (souverain) la zone côtière, puis toute la région intérieure qui a constitué l'Andhra Pradesh jusqu'en 2014. Vers la fin du XIXe siècle, les Andhra s'opposèrent aux Britanniques et réclamèrent leur indépendance. Lorsque l'Inde devint indépendante en août 1947, le souverain (nizam), de religion musulmane, refusa d'intégrer sa principauté dans l'Union indienne, et exigea la création d'un État distinct. En septembre 1948, l'armée indienne s'empara de la principauté qui devint, l'année suivante, un nouvel État de l'Inde, l'État de Hyderabad (voir la carte de gauche).

En 1956, lors de la réorganisation des États de l'Inde, l'État de Hyderabad fut divisé en fonction des frontières linguistiques naturelles. C'est ainsi que la région, qui était de langue télougou et comprenait la ville de Hyderabad, devint l'État de l'Andhra Pradesh. Quant à la région occidentale, qui était de langue kannada, elle forma le Karnataka, alors que le Nord-Ouest, majoritairement de langue marathi, intégrait l'État de Bombay qui allait devenir l'État de Maharashtra. En 1966, l'Andhra Pradesh proclamait le télougou comme langue officielle de l'État.

En février 2014, l'Andhra Pradesh Reorganisation Act (Loi sur la réorganisation de l'Andhra Pradesh) amputait l'Andhra Pradesh de sa portion occidentale (notamment de langue ourdoue et de religion musulmane) afin de créer l'État de Télangana. Environ 76 % de la population du Télangana parle le télougou, alors que 12 % parle l'ourdou et 12 % parle d'autres langues. Si le Télangana est officiellement bilingue (télougou-ourdou), l'Andhra Pradesh est demeuré unilingue (télougou).

4 La politique linguistique

L'État de l'Andhra Pradesh a élaboré une politique linguistique destinée à valoriser la langue officielle locale, le télougou, tout en assurant certains droits à l'ourdou et à d'autres petites langues. Bien que la langue officielle de l'État soit le télougou, l'ourdou a aussi été reconnu comme la langue complémentaire officielle dans plusieurs districts. Cependant, depuis 2014, la plupart des locuteurs de l'ourdou font partie dorénavant de l'État de Télangana. 

4.1 Le télougou comme langue officielle

C'est la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh de1966, qui définit le mieux cette politique. Mais cette loi a été modifiée trois fois:

- Loi modifiant la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh de 1966 (no 19 de 1989);
-
Loi modifiant la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh de 1996 (no 20 de 1996);
-
Loi modifiant la Loi sur les langues officielles de l'Andhra Pradesh de 2002 (no 2 de 2002).

L'article 2 de la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh de 1966 proclame que «la langue officielle de l'État de l'Andhra Pradesh est le télougou».

Article 2

Le télougou comme langue officielle de l'État


La langue officielle de l'État de l'Andhra Pradesh est le télougou.

L'article 3.2 de la même Loi sur la langue officielle prescrit les domaines d'emploi du télougou de la part de la Législature et du gouvernement de l'État:

Article 3

2) Le télougou doit être employé : 

(i) (a) dans tous les projets de loi présentés ou modifiés dans l'une ou l'autre Chambre de la Législature de l'État et dans toutes les lois adoptées par la Législature de l'État;

(b) Dans toutes les ordonnances promulguées par le gouverneur de l'État en vertu de l'article 213 de la Constitution et dans tous les règlements rendus par celui-ci en vertu du paragraphe 5 de l'Annexe V de la Constitution;

(ii) Dans tous les règlements, toutes les ordonnances, réglementations et tous les règlements internes émis par le gouvernement de l'État, d'une autre autorité ou d'un fonctionnaire du gouvernement de l'État en vertu de la Constitution ou de toute loi adoptée par le Parlement ou la Législature de l'État, doivent être en télougou et selon la date que le gouvernement de l'État, d'après un avis dans le Journal de l'Andhra Pradesh, peut spécifier;

Sous réserve que le gouvernement de l'État puisse préciser des dates différentes à l'égard des différents points dans les alinéas (i) et (ii) du présent paragraphe.


Ce sont là les seules prescriptions concernant l'emploi du télougou, hormis les dispositions de l'article 4 de la Loi sur la langue officielle concernant l'usage de l'anglais:
 
Article 4

Continuité de la langue anglaise pour certaines fins officielles de l'État et son emploi à la Législature


Jusqu'à ce que le gouvernement de l'État fonctionne autrement par un avis officiel en vertu de l'article 3:

(i) La langue anglaise continue d'être employée aux fins officielles au sein de l'État pour lesquelles elle a été utilisée immédiatement avant l'application de la présente loi; et

(ii) La langue anglaise peut continuer d'être employée pour les transactions des affaires de la Législature de l'État.

L'article 5 de la Loi sur la langue officielle prévoit la création d'une Commission sur la langue officielle, laquelle doit étudier les progrès accomplis dans l'emploi de la langue télougou à des fins officielles de l'État et de faire des recommandations au gouvernement de l'État:

Article 5

Commission sur la langue officielle

1)
Le gouvernement de l'État doit, par ordonnance, à l'expiration des cinq ans à partir de l'application de la présente loi, constituer une Commission sur la langue officielle de l'État, qui sera formée d'un président et de quatre autres membres devant être désignés par le gouvernement de l'État; l'ordonnance devra définir la procédure à suivre par la Commission.

2) Il relève des obligations de la Commission d'étudier les progrès accomplis dans l'emploi de la langue télougou à des fins officielles de l'État et de faire des recommandations au gouvernement de l'État comme suit:

(a) L'utilisation progressive de la langue télougou à des fins officielles de l'État;

(b) Une restriction de l'emploi de la langue anglaise pour chacune des fins officielles de l'État;

(c) Toute autre question renvoyée à la Commission par le gouvernement de l'État en ce qui concerne l'usage du télougou.

4.2 Les langues minoritaires

En plus du télougou, la Loi sur la langue officielle de l'Andhra Pradesh prévoit aussi des mesures à l'intention des minorités concernant l'emploi de l'ourdou dans certaines régions (aujourd'hui dans le Télangana), ainsi que pour toute autre langue :

Article 7

Disposition spéciale relative à l'usage de l'ourdou ou de toute autre langue, en plus du télougou, dans certaines régions de l'État pour les périodes qui peuvent être spécifiée par avis


Le gouvernement de l'État peut périodiquement, par un avis dans le Journal de l'Andhra Pradesh, décider de l'emploi de l'ourdou ou d'une autre langue, en plus du télougou, en fonction des intérêts des locuteurs de ces langues, dans certaines régions à des fins officielles de l'État, et pendant certaines périodes, tel qu'il peut être précisé dans l'avis.

 

Cette minorité ourdouphone réside surtout dans la capitale et dans sa périphérie, mais il en existe aussi ailleurs. Il s'agit d'une communauté de religion musulmane. L'ourdou est ainsi proclamé seconde langue officielle dans 14 districts désignés, dont plusieurs sont aujourd'hui dan le nouvel État de Télangana : Adilabad, Hyderabad, Rangareddi, Karimnagar, Khammam, Mahabubnagar, Medak, Nalgonda, Nizamabad et Warangal. Les autres sont restés dans l'andhra Pradesh: Anantapur, Kadapa, Kurnool et Guntur.

L'ourdou doit être employé à côté du télougou pour les fins suivantes:

- Comme langue régionale à des fins de recrutement de la part du Secrétariat de l'État, des services ministériels et judiciaires;
- Comme langue seconde dans les épreuves pour les services annoncés dans le Journal officiel;
- Comme langue employée pour répondre aux requêtes rédigées en ourdou, là où c'est possible;
- Comme langue judiciaire dans les tribunaux installés dans les districts désignés, notamment pour le Code de procédure civile et le Code de procédure pénale;

Par ailleurs, partout dans les districts désignés, là où sont concentrées des minorités comptant pour au moins 15 % de la population, les langues minoritaires peuvent être utilisées en plus du télougou pour les fins suivantes:

- Les avis de vente aux enchères et les avis pour tous les travaux relatifs touchant la construction des bâtiments destinés aux fonctionnaires et au réseau routier;
- Les avis généraux concernant l'intérêt public dans les bureaux des inspecteurs de pêche, des forêts, d'irrigation, etc., et les petits travaux n'excédant pas 10 000 roupies;
- Les avis d'offres dans les villages demandant une consultation auprès du public:
- La publication des lois et règlements importants exigeant une traduction en ourdou et en d'autres langues minoritaires.

4.3 Les langues de l'éducation

À la fin des années 1990, l'Inde a adopté une série de politiques et de programmes pour améliorer la qualité de son système d'éducation. Ces politiques prévoient un droit à l'instruction pour tous les citoyens. Le gouvernement de l'Andhra Pradesh doit autoriser l'instruction au primaire dans la langue d'une minorité s'il existe une demande de la part d'au moins 10 élèves dans une classe ou 30 élèves dans une école.

De façon générale, le télougou demeure la langue d'enseignement dans toutes les écoles de l'État, sauf pour les minorités qui ont le droit de recevoir leur instruction dans leur langue maternelle. Les langues minoritaires autorisées dans l'enseignement primaire sont l'ourdou, l'hindi, l'anglais, l'oriya, le kannada, le tamoul, le marathi, le bengali et le gujarati. S'il y a un minimum de 10 élèves dans une classe ou 45 élèves dans une école, qui désirent recevoir leur instruction en ourdou ou l'une des langues désignées, cette langue sert de langue d'enseignement. au niveau primaire.

Dans les langues secondes, l'État de l'Andhra Pradesh a prévu un régime fondé sur la «formule des trois langues» ou régime trilingue:

- Classes de I à X: le télougou, le tamoul, le kannada, l'ourdou, l'oriya, l'hindi et le marathi comme langue maternelle;
- Classes VIII à X: l'hindi, le télougou, le tamoul, le kannada, l'ourdou, le marathi, l'oriya et l'anglais «spécial» comme langue seconde;
- Classes V à X: l'anglais comme troisième langue.

Évidemment, les parents choisissent une langue maternelle et une langue seconde, mais seul l'anglais est obligatoire comme troisième langue. Dans l'ensemble, ces droits sont relativement respectés, bien que plus de 60 % des élèves appartenant aux minorités linguistiques ne poursuivent pas leurs études dans leur langue au delà du primaire. Par ailleurs, les élèves, dont la langue maternelle minoritaire est une autre langue que les six désignées (tamoul, kannada, ourdou, oriya, hindi et marathi), doivent recevoir leur instruction en télougou; c'est particulièrement le cas des langues tribales. D'après les observations du gouvernement de l'Andhra Pradesh, même si plusieurs langues sont utilisées dans l'enseignement primaire, le nombre des langues diminue grandement au secondaire et il est encore plus limité dans l'enseignement supérieur (télougou, anglais, hindi et ourdou).  

4.4 Les médias

Il n'existe pas de restriction en ce qui concerne les médias en Andhra Pradesh. Les journaux sont très majoritairement en télougou et pratiquement tous publiés à partir de Hyderabad: Eenadu, Sakshi, Andhra Jyothi, Prajasakti, Vaartha, Andhra Bhoomi, Visalandra, Suryaa et Andhra Prabha. Quelques-uns paraissent en ourdou (Siasat Daily, Munsif Daily, Rehnuma-e-Deccan, Itimad Urdu Daily, Awam et The Milap Daily), d'autres en anglais (Deccan Chronicle, The Hindu, The Times of India, The New Indian Express, The Economic Times, The Business Line) et en hindi (Swatantra Vaartha, Vishakhapatanam Nizamabad, Hindi Milap). Au total, il existe 14 langues utlisées dans les différents journaux et magasines en Andhra Pradesh. Dans les médias électroniques, la plupart des stations de radio diffusent en télougou, mais certaines sont en hindi ou en anglais, parfois en tamoul, en kannada, en ourdou, en marathi ou en oriya; il en est ainsi des stations de télévision.

L'État de l'Andhra Pradesh a développé une politique de valorisation de la langue officielle, tout en accordant des droits aux communautés de langues minoritaires dans les régions ou districts où leurs locuteurs comptent pour au moins 15 % de la population locale. C'est une politique linguistique qui respecte les dispositions de la Constitution de l'Union. L'Andhra Pradesh témoigne qu'il est possible de concilier les intérêts de la majorité parlant le télougou, sans nécessairement brimer les droits des minorités linguistiques. Les locuteurs des plus petites langues (tribales) ne se voient pas reconnaître de droits, mais cette situation est généralisée dans toute l'Inde. Il n'en demeure pas moins que l'État de l'Andhra Pradesh semble pratiquer une politique linguistique plutôt pragmatique et correcte.  

Dernière mise à jour: 04 déc. 2023

L'Inde

 

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