|
Timor oriental1) Situation et données démolinguistiques |
Le Timor est une île de l'archipel indonésien située à 500 km au nord de l’Australie, entre les îles de Java (à l’est) et de la Nouvelle-Guinée (à l’ouest), mais au sud des îles de Bornéo et de Sulawasi. À plus de 1000 km de Djakarta dans l’île de Java, c’est la plus grande et la plus orientale des petites îles de la Sonde avec une superficie totale de 33 615 km², ce qui correspondrait à la superficie de la Belgique ou de la Moldavie (voir la carte de la région).
En raison de son passé colonial, l’île de Timor est partagée en deux territoires: l'un appartient à l'Indonésie (Timor occidental), l'autre est devenu un État indépendant depuis le 20 mai 2002 (Timor oriental). Une remarque d'ordre phonétique: en portugais, la plupart des mots dont la finale se termine par -o se prononcent comme [ou] en français. Par exemple, si la ville de Porto se prononce [porto] en français avec un [o], c'est [portou] en portugais. On aura donc vinho tinto [> vinnjou tinntou], vinho branco [> vinnjou brannkou], Bobonaro [> bobonarou], Manatuto [> manatoutou], Ainaro [> ajnarou], etc. |
La désignation en langue tétoum du Timor oriental est Timór Lorosa'e, ce qui signifie «Timor du soleil levant» ou de façon moins poétique «Timor oriental». Le mot lorosa'e vient de loro («soleil» et sa'e («se lever»). Quant à Timor, il signifie en indonésien «Orient», c'est-à-dire «Est». Donc, le Timor Lorosa'e pourrait se traduire littéralement par «Est-Est». En portugais, on emploie "Timor Leste" (Timor de l'Est). En français, on peut s'en tenir à Timor oriental plutôt qu'à Timor-Est.
Quant au drapeau du Timor oriental, il fut adopté en 2002 au moment de l'indépendance. Le noir représente la domination coloniale; la pointe de flèche jaune, la lutte pour l'indépendance; et le rouge, le sang versé par le peuple. L'étoile blanche symbolise l'espoir en l'avenir.
1.1 Une île, deux États
1) Le Timor oriental (superficie de 18 997 km² à l’est de l’île): auparavant sous contrôle portugais, cette partie de l’île a été annexée de force par l’Indonésie en 1975 et est devenue la province de Timor Timur avec Dili comme capitale. Après avoir été sous l’administration provisoire des Nations unies, le Timor (République démocratique du Timor Leste), est un État souverain depuis le 20 mai 2002. Le Timor oriental compte une enclave de 815 km² située au Timor occidental: le district d'Oecussi-Ambeno (appelé aussi Ocusse) bénéficiant d'un régime particulier; la population est d'environ 69 000 habitants.
2) Le Timor occidental (superficie de 15 850 km² à l’ouest de l’île): autrefois sous contrôle hollandais, c’est aujourd’hui la partie indonésienne appelée la province de Nusa Tenggara, avec la ville de Kupang comme capitale. |
1.2 Les divisions administratives
Le Timor oriental est subdivisé en 13 municipalités, chacune avec une capitale, et qui maintiennent, à quelques différences près, les limites des 13 municipalités qui existaient lors des dernières années du Timor portugais: Lautém, Baucau, Vilqueque, Manatuto, Manufahi, Aileu, Liquiçá, Dili, Ermara, Ainaro, Bobonaro, Cova Lima et Oecusse.
Le pays est également composé de 67 postes administratifs, le nombre variant entre trois et sept postes par municipalité. Les postes administratifs sont répartis en 452 "sucos", composés d'un siège social et de subdivisions administratives, allant de deux à dix-huit "sucos" par poste administratif, le "suco" étant la plus petite unité administrative du Timor oriental et relève des postes administratifs des municipalités. Les municipalités les plus peuplées du Timor oriental sont les suivantes: Dili (167 777), Baucau (104 571), Ermara (103 169), Bobonaro (82 385), Vilqueque (66 434) et Oecusse (55 521). À quelque 30 km au nord de Dili, l'île d'Atouro compte environ 10 000 habitants. |
La population de toute l’île de Timor était estimée en 2005 à 2,9 millions d’habitants, dont environ 1,8 million au Timor occidental et 1,1 million au Timor oriental. Au recensement de 2010, la population était de 1,3 million d'habitants. Donc, il y a eu de nombreux départs après l'indépendance de 2002. Sur la base des noms de langues du recensement de 2010, si l'on ignore les erreurs incontournables, il existe environ 18 langues austronésiennes sur le territoire continental du Timor Leste, ainsi que cinq langues classées comme «papoues». Il existe en outre quelques langues parlées sur l'île d'Atauro. La langue véhiculaire la plus importante est le tétoum de Dili (également connue sous le nom de «tétoum prasa»), mais certaines langues dites étrangères telles que le portugais, l'indonésien et le malais, l'anglais et le chinois peuvent occasionnellement servir aussi de langues véhiculaires.
2.1 Le nombre des locuteurs
Le tableau suivant montre le nombre total de locuteurs enregistrés pour chaque langue lors du recensement de 2010 (ministère des Finances du Timor Leste, sans date), ainsi que le pourcentage de la population auquel il correspond.
|
|
Après le tétoum de Dili (36,6%), les langues comptant le plus de locuteurs sont le mambai (12,5%), le makasae (9,7%), le tétoum térik (6%), le baikenu (5,9%), le kemak (5,9%) et le bunak (5,3%). Toutes les autres langues
représentent moins de 4 % de la population.
Notons que les langues d'Atauro ont été peu étudiées; elles sont diversement nommées et même diversement classées comme austronésiennes et papoues. Il semble que le rahesuk, le raklungu et le resuk soient des dialectes d'une langue austronésienne avec le dadu'a qui y est étroitement lié. Parmi les 5242 locuteurs parlant des langues non originaires du Timor Leste, ainsi que certaines des «autres», incluraient certains des 10 983 étrangers recensés. Cela signifie que plus de 5000 personnes identifiées comme étrangères dans le recensement parlent des langues timoraises à la maison. Beaucoup d'entre elles sont vraisemblablement d'origine timoraise ou mariées à un Timorais. Notons aussi que le nombre de locuteurs du portugais comme langue maternelle n'est que de 595. Cependant, il est également parlé comme langue seconde par 30% de la population. |
2.2 La localisation des langues
La partie occidentale (Indonésie) est habitée majoritairement par des Papous, mais aussi par une minorité d’Indonésiens; les premiers parlent des langues papoues, les autres, des langues indonésiennes, surtout le javanais. La partie orientale (Timor Leste), quant à elle, est habitée par une minorité d’Indonésiens parlant le javanais (env. 0,3%), une langue malayo-polynésienne du groupe occidental, et une majorité de Timorais (un peu moins de 80 %) de religion catholique romaine, parlant des langues malayo-polynésiennes du groupe central dont le tétoum (écrit aussi tétoum, tétun ou bélu) est de loin la plus importante avec ses quelque 385 000 locuteurs pour lesquels le tétoum est la langue maternelle. Une minorité de Timorais parlant d’autres langues du même groupe central, que ce soit le mambai (131 000), le tokodede (39 000), le kemak (62 000, le galoli (13 000, l’idate (13 500), le waima'a (18 000), le lakalei (3200), le habun (2700), le midiki (9500), etc. |
Soulignons que le makassai (n° 12 : 101 800), le fatuluku (n° 13 : 37 000), le makuva (n° 16 : 50), le bunak (n° 3 : 55 000) et l'adabe (n° 19 : 181) sont des langues papoues (en bleu avec des traits verticaux) et non des langues austronésiennes (autres couleurs). Le nombre des Papous dans l'île est estimé à quelque 250 000 personnes.
2.3 Le tétoum
Dans la documentation, on trouve parfois la graphie "tetun" plutôt que "tetum" (en français tétoun / tétoum). En fait, la graphie avec un "n" est considérée comme la forme correcte de la langue parce que les Portugais épelaient de nombreux mots avec "m" là où le son phonétique correspondait à [n], ce qui donne [tétoun] et nom pas [tétoum]. Mais l'usage anglais a fini par privilégier la prononciation avec [m] à la forme indonésienne avec un [n], bien que les deux formes puissent exister.
Le tétoum parlé dans l'île de Timor est fragmenté en quatre variétés:
- le tétoum de Dili ou tétoum prasa (signifiant « tétoum des villes») parlé à Dili et ses environs (a);
- le tétoum septentrional ou tétoum de Terik, parlé dans la partie centrale de l'île (b);
- le tétoum méridional, parlé dans la zone côtière du Sud-Ouest (c);
- le tétoum oriental ou tétoum de Belu, parlé dans la zone côtière de la mer du Timor (d).
- La répartition linguistique
Soulignons aussi la présence d'un créole à base de tétoum parlé dans les environs de Dili: le nana'ek, parlé par environ 200 locuteurs dans le village de Metinaro. Cela étant dit, la plupart des Timorais, parlant d'autres langues que le tétoum, connaissent le tétoum de Dili et l’utilisent au besoin comme langue seconde. Le tétoum de Dili sert de langue véhiculaire du Timor oriental.
La carte ci-contre illustre la répartition des locuteurs de langue maternelle tétoum prasa ou tétoum de Dili. C'est la forme du tétoum fortement influencé par le portugais, qui s'est développé à Dili pendant la domination coloniale lorsque les locuteurs locaux du tétoum sont entrés en contact avec des missionnaires, des commerçants et des dirigeants portugais.
Au Timor oriental, le tétoum de Dili est parlé par 36,6% de la population comme langue maternelle, mais il est largement parlé comme langue seconde par 50% de la population. Donc, cette langue peut être comprise par au moins 85% des Timorais. Évidemment, c'est dans la capitale et les environs que le tétoum prasa est le plus parlé comme langue maternelle. À 'intérieur du pays, les locuteurs du tétoum de Dili comme première langue ne représentent bien souvent que moins de 20% de la population locale. Sans contact préalable, le tétoum de Dili et le tétoum de Térik ne sont pas immédiatement mutuellement intelligibles, principalement en raison du grand nombre de mots d'origine portugaise utilisés dans le tétoum de Dili. En plus de certaines simplifications grammaticales apportées par le portugais, le tétoum de Dili a été fortement influencé par le vocabulaire portugais. |
Du point de vue linguistique, toutes les langues malayo-polynésiennes, celles du groupe occidental comme celles du groupe central, font partie de la grande famille austronésienne. Les langues austronésiennes comprennent également un autre groupe de langues malayo-polynésiennes orientales, dont font partie les langues mélanésiennes, polynésiennes et micronésiennes.
La répartition de la population, l’histoire coloniale, la langue et la religion ont fait en sorte que les Timorais de l’Est et les Timorais de l’Ouest forment des «sociétés distinctes» au sein de la même île. Au sein du méga-archipel indonésien peuplé de près de 200 millions d’habitants, les quelque 800 000 Timorais catholiques ne représentent qu’une goutte d’eau (0,33 %) dans cet univers musulman, car l’Indonésie constitue le plus grand pays musulman du monde.
- L'influence du portugais
Dans la rencontre entre différentes communautés linguistiques, il peut y avoir une influence d'une langue sur l'autre ou sur les deux langues qui entrent en contact. En ce sens, dans le cas du Timor oriental, les Portugais du Portugal ont influencé le tétoum en raison de la situation de colonisation qui a duré de nombreuses années (500 ans) et aussi parce que la langue portugaise était considérée comme une langue administrative sur le territoire du Timor. Par conséquent, cette situation a fait subir à la langue tétoum plusieurs influences du portugais du Portugal, notamment par les nouvelles réalités insérées dans la culture timoraise. Ces nouvelles réalités furent introduites dans l'administration, l'éducation et la religion catholique. Ainsi, de nouveaux mots sont entrés dans la langue tétoum, par exemple escola (école), livro (livre), caderno (cahier), padre (prêtre ou père), igreja (église), etc.
Ce contact linguistique peut se traduire par le bilinguisme (ou le multilinguisme), l'émergence des langues pidgin et créole, les changements linguistiques, la mort des langues minoritaires et les emprunts lexicaux. Ainsi, au Timor oriental, le résultat de ce contact fut, entre autres, l'émergence d'une langue créole, le tétoum prasa, qui est un mélange de tétoum térik et de portugais, lequel est devenu la langue maternelle des Timorais nés dans la capitale Dili. Autrement dit, le tétoum prasa était au départ un pidgin avec un fort apport lexical du portugais et est devenu une langue maternelle, ce qui définit le créole constituant la langue maternelle d'une communauté linguistique.
2.4 Les langues secondes
En 1950, la langue portugaise était parlée par quelque 10 000 locuteurs. En 1975, au moment de l'invasion indonésienne, le Timor oriental comptait environ 700 000 habitants, mais seulement 35 000 à 70 000 savaient lire et écrire le portugais, contre 100 000 à 140 000 qui pouvaient le parler et le comprendre. Jusqu'en 1981, le portugais était la langue de l'Église catholique du Timor, avant d'être supplanté par le tétoum. Cependant, le portugais est resté en usage comme langue des affaires dans la ville de Dili. Durant toute l'occupation indonésienne, le portugais a servi comme langue de la résistance anti-indonésienne et celle des communications externes pour l'Église catholique. Il a déjà existé un créole portugais ("Português de Bidau"), mais il est aujourd'hui disparu; il était parlé autour des villes de Dili, de Lifau et de Bidau.
Le portugais est aujourd'hui une langue co-officielle avec le tétoum. Selon un rapport de l'ONU en date de 2006, moins de 5 % de la population timoraise (environ 5000 personnes) avait une connaissance du portugais comme langue seconde. Cependant, la validité de ces résultats a été mise en doute par les membres de l'Institut national timorais de linguistique ("Instituto Nacional de Linguística"), qui soutenait que le portugais était parlé par 25 % des Timorais. En réalité, selon le recensement de 2010 ("Timor-Leste Population and Housing Census 2010", vol. 14), le tétoum est la langue la plus comprise, puisque 53,4 % sont alphabétisés en tétoum et plus de 80 % des personnes âgées de 10 ans et plus étaient capables en 2010 de parler couramment la langue. Cela se compare à environ 44% qui peuvent parler l'indonésien, près de 30% peuvent parler le portugais (23,6 + 1,9 + 4,1) et seulement 15% peuvent parler l'anglais.
Langue d'usage principale |
Tétoum | Indonésien | Portugais | Anglais | ||||
Recensement de 2010 | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % |
Ne peut ni parler, ni lire, ni écrire | 115 000 | 12,80% | 401 937 | 44,60% | 446 108 | 49,50% | 618 204 | 68,60% |
Peut parler seulement | 274 641 | 30,50% | 64 676 | 7,20% | 36 597 | 4,10% | 22 602 | 2,50% |
Peut lire seulement | 21 413 | 2,40% | 101 185 | 11,20% | 188 765 | 20,90% | 144 901 | 16,10% |
Peut parler et lire seulement | 8 695 | 1,00% | 8 793 | 1,00% | 17 103 | 1,90% | 11 940 | 1,30% |
Peut parler, lire et écrire | 481 578 | 53,40% | 324 736 | 36,00% | 212 754 | 23,60% | 103 680 | 11,50% |
Selon le recensement général (2010) de la population (âgée de cinq ans et plus), les langues communément parlées, langues maternelles et langues secondes confondues, sont le tétoum (85%), l'indonésien (44%), le portugais (30%) et l'anglais (15%). Pour la population âgée de 15 ans et plus sachant parler, lire et écrire en l'une des quatre langues principales du pays, les résultats sont les suivants: le tétoum (56%), l'indonésien (45%), le portugais (25% et l'anglais (15%).
Quatre principaux facteurs entravent l'apprentissage du portugais au Timor oriental:
1) la partie infime de la population qui peut s'exprimer dans cette langue;
2) la concurrence active des autres langues, notamment l'indonésien et anglais;
3) le choix des décisions politiques;
4) la pénurie d'enseignants qualifiés.
Les principaux dirigeants timorais actuels sont peu nombreux à pouvoir parler le portugais, et ce, à des degrés divers. Beaucoup de mots portugais sont empruntés dans la langue tétoum et les autres langues maternelles autochtones. La plupart des jeunes ignorent la langue portugaise, mais ce fait peut changer si l'apprentissage à l'école réussit à s'intensifier.
2.5 Les religions
La majorité de la population du Timor oriental est chrétienne; l' Église catholique est l'institution religieuse dominante, bien qu'elle ne soit pas officiellement la religion d'État. Il existe également de petites communautés musulmanes protestantes et sunnites. Selon une enquête de 2016, les religions au Timor oriental se présentent comme suit: catholicisme (98,1%), protestantisme (1,2%), islam (0,2%), autres (0,5%).
La Constitution du Timor oriental protège la liberté de religion, et les représentants des communautés catholiques, protestantes et musulmanes du pays rapportent généralement de bonnes relations, bien que les membres des groupes communautaires soient parfois confrontés à des obstacles bureaucratiques, notamment en ce qui concerne l'obtention d'actes de mariage et de naissance.
Le nombre de protestants et de musulmans a considérablement diminué après septembre 1999 parce que ces groupes étaient représentés de manière disproportionnée parmi les partisans de l'intégration avec l'Indonésie, ainsi que parmi les fonctionnaires indonésiens affectés à travailler dans la province depuis d'autres parties de l'Indonésie, dont beaucoup ont quitté le pays en 1999. Les forces militaires indonésiennes, autrefois stationnées dans le pays, comprenaient un nombre important de protestants, qui ont joué un rôle majeur dans l'établissement d'églises protestantes sur le territoire. Pendant le régime indonésien, le Timor oriental avait une population arabo-musulmane importante; elle était composée principalement d' immigrants malais des îles indonésiennes. On y comptait aussi quelques convertis ethniques du Timor oriental à l'islam, ainsi qu'un petit nombre descendant de musulmans arabes vivant dans le pays alors qu'il était sous l'autorité portugaise. Ce dernier groupe était bien intégré dans la société, mais les musulmans malais de souche ne l'étaient parfois pas. Après l'indépendance, seul un petit nombre de musulmans malais sont restés.
Avant l'invasion indonésienne en 1975, les Austronésiens du Timor étaient des polythéistes animistes avec des pratiques similaires à celles observées en Polynésie et à Madagascar. Quelques mythes prédominants demeurent, tels que la conception de l'île comme un crocodile vieillissant, mais aujourd'hui les praticiens de religions indigènes constituent une très petite minorité. En vertu de la loi indonésienne sur la religion, les Timorais devaient inscrire l'une des religions monothéistes approuvées et une grande majorité énumère la religion catholique du Portugal. L'Église a également conquis les Timorais avec sa campagne pour les aider à se libérer de l'Indonésie.
1) Situation et données démolinguistiques |
2) Données historiques |
3) La politique linguistique |
4) Bibliographie |