Article 804
Tout testament doit être écrit et exécuté
dans une langue ou un dialecte connu
du testateur.
Article 1332
Lorsque l'une des parties est incapable de lire, ou si le
contrat est rédigé dans une langue
inconnue par celle-ci, et que
l'erreur ou la fraude est alléguée, la personne qui exécute le
contrat doit démontrer que les termes en ont été pleinement
expliqués. |
Il faut surtout comprendre que le filipino, sinon
l'anglais, doit être obligatoirement connu par un citoyen philippin.
3 La dominance de langlais dans ladministration
Les Américains avaient habitué les Philippins à recevoir
des services uniquement en anglais, sinon en espagnol. Avec lindépendance,
seules les pratiques réelles ont défini la politique linguistique
du gouvernement philippin dans ladministration. Langlais demeure encore
la langue dominante, que ce soit à loral ou à lécrit.
Certains ministères ne disposent dailleurs que de la version anglaise
de leurs documents officiels (Santé, Finance, etc.). Dautres rendent
disponibles leurs documents en filipino; seul le ministère de la
Justice émet certains documents dans quelques langues locales (cebuano,
ilocano, bicolano, etc.). Les services municipaux sont toujours assurés
en anglais, sinon en filipino, assez souvent en une langue locale dans
les régions où lon ne parle pas le filipino. Dans les soins
de santé, la priorité est généralement accordée
aux langues locales, ensuite à langlais, occasionnellement au filipino.
6.1 La politique de
filipinisation
La
Constitution de
1987
oblige en principe le gouvernement philippin à prendre des mesures pour soutenir
l'emploi du filipino comme moyen de communication officiel et comme
langue d'enseignement dans le système d'éducation. En effet, les
paragraphes ou sections 6 à 9 de l'article 14 définissent la politique
linguistique du pays. La section 6
énonce que la
langue nationale des Philippines est le filipino,
La section 7 du même article précise
qu'aux fins de la communication et de
l'instruction, le filipino et l'anglais, sauf disposition contraire de
la loi, sont les langues officielles des Philippines. En outre, les
autres langues régionales des Philippines doivent être des langues
officielles auxiliaires et servir de moyen additionnel d'enseignement
dans les régions où elles sont parlées. Enfin, la section 9 prescrit la
création d'une Commission sur la langue nationale chargée d'entreprendre,
de coordonner et de promouvoir des recherches pour le développement, la
propagation et la préservation des langues philippines. Il est pertinent
de se demander que les dirigeants philippins ont fait exactement pour
s'acquitter de ces obligations constitutionnelles. Ce sont là des
éléments d'une politique dite de filipinisation.
C'est d'ailleurs dans cette voie qu'en 1988 la
présidente Cory Aquino avait signé le
Décret présidentiel n° 335
prescrivant des mesures pour améliorer l'emploi du filipino
dans toutes les communications officielles, les
transactions et la correspondance dans leurs bureaux respectifs,
qu'ils soient de juridiction nationale ou locale. Dans les
faits, ce n'est pas ce qui s'est produit, sauf dans les collectivités
locales.
6.2 Les collectivités locales
L'archipel des Philippines est divisée en plusieurs
unités administratives locales : les "Local Government Units" ou LGU:
1. Les régions autonomes: la Région
autonome en Mindanao musulmane et la Région administrative de la
Cordillère ;
2. les provinces (lalawigan, probinsiya) et les villes
indépendantes (lungsod, siyudad / ciudad, dakbayan, lakanbalen);
3. les municipalités (bayan, balen, bungto, banwa, ili) et
villes composantes (lungsod, siyudad / ciudad, dakbayan, dakbanwa,
lakanbalen);
4. Les barangays: l'unité
administrative la plus petite s'appliquant aussi bien à un village,
un district ou un quartier.
En 2002, il y avait 79 provinces dans le pays,
regroupées en 17 régions administratives ("rehiyon"), elles-mêmes
subdivisées en villes et municipalités, ces dernières étant composées de
barangays, la plus petite unité administrative. Pour différentes
raisons, les 17 régions sont généralement organisées de telle sorte que
les provinces regroupent les mêmes caractéristiques culturelles et
ethniques dans la population. De façon générale, l'administration centrale possède des
bureaux régionaux dans tout l'archipel. Les deux régions autonomes bénéficient en principe d'organismes
gouvernementaux distincts, de même que la Région de la capitale
nationale. Contrairement à d'autres régions administratives, les régions
autonomes ont un pouvoir politique supplémentaire et disposent d'un
gouverneur et d'une assemblée régionale. Cependant, seule la Région
autonome en Mindanao musulmane a été approuvée par ses électeurs lors
d'un référendum. Par conséquent, les autres régions dites autonomes
demeurent des régions administratives régulières, sans pouvoirs ni
fonctionnaires supplémentaires.
Ce sont donc dans les collectivités locales que les
langues régionales peuvent être utilisées. Ainsi, la
Loi prévoyant un Code sur les
collectivités locales (1991) prescrit l'usage d'une langue locale dans les
avis d'élection, les ordonnances, les résolutions, les règlements, etc.,
que ce soit en plus ou non du filipino et/ou de l'anglais, mais à la
condition que la langue en question soit connue des parties:
Article
411
Forme de règlement
Tous les règlements à l'amiable doivent être signifiés par
écrit, dans une langue ou un dialecte connu des parties, et
être attestés par le président du lupon [comité de contrôle] ou le président du pangkat
[comité de conciliation],
selon le cas.
Lorsque les parties au différend n'utilisent pas la même langue
ou le même dialecte, le règlement doit
être rédigé dans la
langue qu'elles connaissent.
Article
413
Arbitrage
a) Les parties peuvent, à tout moment de la procédure, convenir
par écrit qu'elles se soumettront à la sentence arbitrale du
président du lupon ou du pangkat. Un tel accord d'arbitrage peut
être rejeté dans un délai de cinq jours à compter de sa
date pour les mêmes motifs et conformément à la procédure
ci-après prescrite. La sentence arbitrale doit être rendue après
l'expiration du délai de refus et dans les dix jours
qui suivent.
(b) La sentence arbitrale doit être
écrite dans une langue ou un
dialecte connu des parties. Lorsque les parties au différend
n'utilisent pas la même langue ou le même dialecte, la sentence
doit être rédigée dans la langue ou le dialecte
qu'elles connaissent.
|
En vertu de la Loi n° 8371 sur les peuples autochtones
(1997), les communautés culturelles autochtones ont le
droit, dans certains cas, de recevoir une traduction des documents «dans leur
langue maternelle»:
Article 51
Délimitation et
reconnaissance des terres ancestrales
g) Remarque et publication
Un exemplaire de
chaque document, y compris
une traduction dans la
langue maternelle
des CCI/PI concernés, doit être affiché dans un endroit bien pour au
moins quinze jours.[...] |
L'article 26 de la loi énonce que,
«autant que possible, l'État s'assure que les
femmes autochtones aient accès à tous les
services dans leurs propres langues». Le problème, c'est de
transposer ces droits dans la réalité, car les plus petites langues ont
peu de possibilités en ce sens, les risques d'être submergées par le
filipino et l'anglais étant très grands.
6.3 Le bilinguisme
|
La plupart des édifices gouvernementaux portent des inscriptions
unilingues anglaises: Department of Finance, Bureau of Customs, Department of
Education, etc. On peut voir aussi certaines dénominations à
la fois en anglais et en filipino: National Museum / Pambansang
Museo.
Dans la signalisation routière, seul
l'anglais est utilisé (sauf exception: Bawal lumusot), de même pour l'odonymie en ce qui concerne
les termes génériques (Street, Boulevard, Higway, Avenue, etc.), mais les spécifiques peuvent être
en anglais (MacArthur, Eisenhower), en filipino (Maginhawa, Ayala, Rizal,
etc.) ou rarement en espagnol (San Pedro). En dehors de la capitale, les termes
spécifiques sont en cebuano, en ilocano ou en toute autre langue
locale.
Dans la publicité commerciale, l'anglais prédomine
nettement, que ce soit pour les restaurants (Marufuku
Japanese Restaurant), les hôtels (New World Renaissance Hotel), les commerces (Ang Kat Tea, Malagos Chocolate Museum),
etc.
La plupart des principales agences de publicité du pays sont
affiliées à des agences internationales.
Les annonceurs locaux utilisent de plus en plus des panneaux
d’affichage électroniques, de la publicité sur le Web ou
dans les transports en commun, etc. Dans ce domaine, tout se
fait généralement en anglais aux Philippines.
|
Si l'unilinguisme filipino, la langue nationale, est un
phénomène rare dans l'administration publique, l'unilinguisme anglais
est plus fréquent, voire davantage que le bilinguisme. Par exemple, la
Loi
sur le protecteur du citoyen
(1989) ne précise pas dans quelle langue le protecteur du citoyen doit
s'adresser à celui-ci, mais indique seulement que les règlements
internes doivent être publiés
dans trois journaux à grand tirage aux Philippines, dont l'un est
imprimé dans la langue nationale :
Article 18
Règles de procédure
1)
Le Bureau du protecteur du citoyen doit produire son règlement interne pour l'exercice effectif ou
pour l'exercice de ses pouvoirs, de ses fonctions et de ses
obligations.
2) Les règles de
procédure comprennent une disposition prévoyant que les règles
des tribunaux sont supplétives.
3) Les règlements entreront en vigueur quinze jours après la
fin de leur publication au Journal officiel ou dans trois
journaux à grand tirage aux Philippines, dont l'un est
imprimé dans la langue nationale. |
On peut supposer que les citoyens peuvent porter plainte
auprès du protecteur du citoyen en filipino ou en anglais.
Si l'on se fie à l'article 4 du
Code de conduite et normes éthiques pour les fonctionnaires et les
employés (1989), il n'existe pas de précision
concernant la ou les langues employées auprès des citoyens de la part
des fonctionnaires. puisqu'on exige d'eux seulement qu'ils transmettent
des informations «dans
un langage clair et compréhensible»:
Article 4
Normes de conduite des fonctionnaires et des employés
(A) Tout agent public et employé doit respecter les règles suivantes en
matière de
conduite dans l'accomplissement et l'exécution des tâches officielles:
e)
Réactivité envers le public.
- Les fonctionnaires et les employés doivent offrir un
service rapide, courtois et adéquat à l'égard du public.
Sauf disposition contraire de la loi ou lorsque l'intérêt
public l'exige, les agents publics et les employés doivent
transmettre des informations sur leurs politiques et leurs
procédures
dans un langage
clair et compréhensible,
en garantissent la transparence des informations, des
consultations publiques et des auditions, en encouragent les
suggestions, en simplifiant les
règles et les procédures, en évitant les lourdeurs
administratives et en développant une compréhension et une
appréciation des conditions socio-économiques prévalant dans
le pays, en particulier dans les zones rurales et urbaines
défavorisées. |
C'est la
Loi
sur le consommateur (1992) qui peut nous donner une idée plus précise
dans la mesure où la
mention «Tenir hors de la portée des enfants», par exemple, ou d'autres
messages de sécurité peuvent être rédigés en anglais ou en
filipino :
Article 91
Substances dangereuses
mal étiquetées
Les substances dangereuses doivent être considérées comme mal
étiquetées lorsque:
a) elles ont été conçues ou emballées sous une forme appropriée pour
un usage dans les ménages, en particulier pour les
enfants, dont l'emballage ou l'étiquetage est en violation des
règlements d'emballage spéciaux publiés par le département
concerné;
b) cette substance ne porte pas d'étiquette;
1) qui stipule clairement:
x) la mention «Tenir hors de la portée des enfants», ou son
équivalent pratique, si l'article n'est pas destiné à être
utilisé par les enfants et n'est pas une substance dangereuse
interdite, avec des instructions adéquates pour protéger les
enfants du danger. Les mentions précitées, les affirmations, la
description des mesures de précaution, les instructions
nécessaires ou d'autres mots ou déclarations peuvent rédigés
en anglais ou dans son équivalent en
filipino;
|
Il est quand même surprenant que, dans l'ensemble, les
Philippines puissent présenter un visage aussi anglais dans un pays qui,
pourtant, possède une langue nationale.
4 L'anglais, langue de léconomie
En ce qui concerne la langue de léconomie aux Philippines, langlais
conserve largement tous ses privilèges là aussi, mais il
le partage parfois avec le filipino. Dans les petites transactions commerciales,
certaines langues régionales ont également droit de cité.
La plupart des produits manufacturés sont bilingues (anglais-filipino),
mais langlais a tendance à conserver sa première place.
Dans ce domaine non réglementé, le libre choix règne
partout.
L'affichage commercial est très largement unilingue anglais,
mais les commerçants peuvent utiliser l'unilinguisme filipino, le
bilinguisme anglais-filipino (ou filipino-anglais) ou un «code switching»,
c'est-à-dire un mélange de langues (anglais + filipino ou
toute autre combinaison). Dans la région de Manille, la capitale,
le filipino est plus fréquent que partout ailleurs où l'anglais
demeure souvent la seule langue de l'affichage et de la publicité. Toujours dans la capitale, le filipino est parfois plus employé
que l'anglais dans la publicité, mais
il semble que les grandes entreprises aient plutôt tendance à n'employer
que l'anglais, tandis que les moyennes entreprises préfèrent le bilinguisme ou un mélange
d'anglais et de filipino. Quant aux petites entreprises, elles choisissent plus facilement
l'unilinguisme filipino.
Généralement, les commerçants ont recours au système
qu'ils estiment le plus rentable pour leur établissement: dans certains
cas, ce peut être l'unilinguisme anglais, dans d'autres, l'unilinguisme
filipino, ou bien le bilinguisme filipino-anglais ou anglais-filipino,
voire dans les régions éloignées des grands centres
urbains l'unilinguisme cebuano, bicol, ilongo, pamgagan, etc. Bref, les
Philippines connaissent une situation très diversifiée au
chapitre de l'affichage, comme c'est souvent le cas dans des pays multilingues.
En 2013, un sondage a été effectué pour le compte du Journal
of Global Business Management. Pour ce faire, la publicité aux
Philippines as fait l'objet de recherches auprès de 30 magazines et de 1257
publicités. L'anglais a été utilisé dans les contextes suivants :
• 98,6% ont communiqué le nom de l'entreprise en
anglais ;
• 99,3% ont communiqué le nom du produit en anglais ;
• 99,0% avaient un logo distinct écrit en anglais ;
• 99,8% utilisent l'anglais dans les phrases en anglais ;
• 11,5% ont approuvé une organisation en anglais ;
• 43,0% ont utilisé l'anglais pour les mots d'action (par exemple,
"grimper", "courir");
• 36,1% ont indiqué une localité en anglais ;
• 1,9% a parlé d'un événement en anglais.
Avec des pourcentages aussi élevés en anglais dans la
publicité, les Philippines pourraient ressembler étrangement à celle des
États-Unis. Sur les 200 photographies de vitrines analysées, 98%
présentaient un visage résolument anglais. Plus précisément, l'anglais a été
utilisé de la manière suivante:
• 96% des vitrines affichent le nom de leur
entreprise en anglais ;
• 64% ont écrit les produits primaires qu'ils transportaient en
anglais ;
• 89% ont utilisé l'anglais dans un slogan quelconque ;
• 8% ont affiché des événements (par exemple, des ventes) en
anglais.
La raison la plus couramment invoquée pour utiliser
l'anglais, c'est parce que c'est une «langue globale» ("a global
language"), c'est-à-dire une langue mondiale, voire internationale qui
bénéficie d'un public plus étendu. L'anglais est omniprésent aux
Philippines pour diverses raisons. L'anglais est perçu comme une langue
internationale, une raison suffisante pour être acceptée par le
consommateur philippin. Beaucoup d'expressions courantes provenant des
nouvelles ou du cinéma paraissent plus faciles à utiliser et à écrire en
anglais, surtout parce que ces termes arrivent d'abord dans cette langue
plutôt qu'en filipino. L'archipel reçoit de nombreux visiteurs et
touristes étrangers, et l'anglais est fait pour eux. Enfin, l'anglais
est vu comme une «langue occidentale exotique» et est utilisé comme
stratégie de marketing.
5
La politique d'enseignement bilingue
La scolarisation est obligatoire et gratuite de 6 à 16
ans. Les enfants peuvent aller à la "Nursery school" (le pré
à l’âge de 4 ans,
puis ils entrent à l’école primaire ("Elementary School"), pour six ans.
Les jeunes entrent en "high school" où ils restent quatre ans, à l’issue
de laquelle ils ont un examen, la "College Entrance examination" qui
leur permet, en cas de réussite, de faire deux ans de "college".
5.1 Le système scolaire
L'enseignement primaire constitue la première partie du
système d'éducation philippin et comprend les six premières années de la
scolarité obligatoire, de la première à la sixième année, avec une
septième année facultative offerte par certaines écoles. Les matières
principales incluent les mathématiques, les sciences, l'anglais, le
filipino et les sciences sociales. Les matières facultatives comprennent
la musique, les arts, l'éducation physique et la santé. Les élèves des
écoles privées peuvent sélectionner les matières d'un programme d'études
plus étendu, y compris l'enseignement religieux dans la confession de
leur choix.
L'enseignement secondaire connu sous le nom de
Paaralang Sekundarya comprend quatre années scolaires qui ont peu
changé depuis la Seconde Guerre mondiale. Le programme est prescrit pour
les écoles privées et publiques. Les matières principales sont les
suivantes:
• Année 1 - Filipino 1, Algèbre 1, Sciences
intégrées, Anglais 1, Histoire philippine
• Année 2 - Filipino 2, Algèbre 2, Biologie, Anglais 2, Histoire
asiatique
• Année 3 - Filipino 3, Géométrie, Chimie, Histoire mondiale,
Géographie
• Année 4 - Filipino 4, Calcul, Trigonométrie, Physique,
Littérature, Économie
Les matières facultatives mineures comprennent la santé,
la musique, les arts, l'éducation physique, l'économie domestique et la
technologie. Les écoles sélectionnées présentent des matières
supplémentaires.
|
Les établissements agréés, principalement privés, connus
sous le nom de «collèges», offrent un enseignement technique et
professionnel. Les programmes proposés durent de quelques semaines à
deux ans. À la fin des études, les étudiants peuvent passer des examens
administrés au niveau central pour obtenir leur diplôme ou leur
certificat. En règle générale, les collèges d’enseignement professionnel
n’exigent pas d’examen d’entrée, mais seulement un diplôme d’études
secondaires et des frais d’inscription.
La plupart des établissements d'enseignement supérieur
sont réglementés par la Commission de l'enseignement supérieur. Les
collèges offrent généralement un ou plusieurs programmes spécialisés,
tandis que les universités doivent offrir au moins huit programmes de
premier cycle différents dans un large éventail de matières et au moins
deux programmes d'études supérieures. Les universités publiques sont
toutes non confessionnelles et proposent un large éventail de
programmes, l'anglais étant la langue d'enseignement. Les universités
publiques sont financées par le gouvernement, la plus importante,
l'Université des Philippines, recevant la majeure partie du budget
annuel.
Il existe également un certain nombre d'établissements
privés d'enseignement
supérieur, sectaires ou non sectaires, à but lucratif ou non. La
plupart des établissements privés sont des organismes catholiques à but
non lucratif.
|
5.2 La législation scolaire
La Constitution de
1987 est le texte juridique le plus important dans la législation scolaire
parce qu'elle prescrit le filipino et l'anglais dans l'enseignement, ainsi
que les langues régionales qui doivent servir de véhicule auxiliaire
dans les régions:
Paragraphe 7
Aux fins des communications et de l'enseignement,
les langues officielles des Philippines sont
le filipino
et, jusqu'à ce qu'il en soit décidé autrement par une loi,
l'anglais.
Les langues régionales sont les langues
officielles auxiliaires des régions et
doivent y servir de véhicule auxiliaire de l'enseignement.
La promotion de l'espagnol et de l'arabe se fait sur
une base volontaire et facultative.
|
Bref, le paragraphe 7 de l’article 14 déclare que le filipino et l’anglais sont
les langues officielles de l’enseignement, que les langues régionales sont
également officielles et que la promotion de l’arabe et de l’espagnol se fera
sur une base volontaire.
Par ailleurs, l'article 30 de la Loi sur les
droits des communautés autochtones de 1997 précise que les membres des
Communautés culturelles
autochtones et des peuples autochtones (CCI/PI) ont le droit de recevoir leur
«instruction dans
leur propre langue, de façon adaptée à leurs méthodes culturelles
d'enseignement et d'apprentissage»:
Article 30
Le système
d'éducation
L'État doit assurer un
égal accès aux diverses activités culturelles dans les CCI/PI par
l'intermédiaire du système d'éducation, public ou privé, aussi par
des organismes culturels, des bourses, des subventions et autres
incitations sans préjudice de leur droit d'établir et de contrôler
leurs systèmes d'éducation et leurs établissements,
en offrant une
instruction dans leur propre langue, de façon adaptée à leurs
méthodes culturelles d'enseignement et d'apprentissage.
Les enfants et les
jeunes autochtones ont le droit de recevoir de l'État une instruction à
tous les niveaux et sous toutes les formes. |
En 1996, la
Circulaire n° 59, sur le programme d'enseignement général décrivait
ainsi les objectifs des cours:
1. Langue et
littérature
a.
L'objectif de ces cours devrait être de fournir aux étudiants
des
compétences de communication efficaces en anglais et en filipino
et d'encourager la compréhension
critique et l'appréciation de la manière dont les gens expriment
leur expérience dans le monde.
b.
Tous les établissements d'enseignement supérieur doivent exiger
un examen de classement en anglais
pour tous les étudiants commençant en première année.
Les étudiants qui échouent à l'examen doivent suivre et réussir un cours non
crédité intitulé «English Plus», qui couvrira la grammaire avant
de pouvoir prendre l'Anglais 1.
c.
Literature One (ou première discipline en Littérature) doit
couvrir «Les littératures des Philippines» et devrait porter sur
les littératures de toutes les régions des Philippines, qu'elles
soient écrites
dans une langue régionale ou étrangère,
du début de l'histoire des Philippines à nos jours.
Il convient de veiller à accorder une attention suffisante au texte littéraire
et à l'auteur à l'extérieur de la région de la capitale
nationale.
d.
Literature Two (ou le seconde discipline en Littérature) doit
couvrir «Les littératures du monde» et se concentrer sur
l'histoire de tous les continents du monde, des débuts de la
civilisation à nos jours.
Le texte doit être lu
dans la traduction en filipino ou en
anglais, s’ils n’ont pas été
rédigés à l’origine en anglais.
De même, les préférences devraient être accordées
aux textes littéraires et aux auteurs de notre région
géographique immédiate, à savoir l'Asie du Sud-Est.
|
Nous devons comprendre que, malgré les prescriptions
constitutionnelles en matière d'enseignement, seuls l'anglais et le
filipino semblent faire partie des programmes d'études. Cependant, il faut
vérifier auprès des autres textes similaires. L'article 4 de la
Loi sur l'éducation fondamentale
améliorée (2013) prescrit un enseignement dans
la langue régionale ou maternelle des élèves pour les
trois premières années du primaire pour ensuite introduire
progressivement le filipino et l'anglais:
Article
4
Programme d'éducation fondamentale améliorée
Pour la maternelle et les trois premières années de
l'enseignement primaire, la formation, le matériel pédagogique
et l'évaluation doivent être dans la langue régionale ou
maternelle des élèves.
Le ministère de l'Éducation (DepED) doit
élaborer un programme de transition linguistique de la 4e à la
6e année afin que le filipino et
l'anglais soient progressivement introduits comme langues
d'enseignement jusqu'à ce que ces
deux langues puissent devenir les principales langues
d'enseignement
au niveau secondaire.
Aux fins de la présente loi, la langue maternelle ou la première
langue (L1) désigne une langue ou des langues apprises en
premier lieu par un enfant avec laquelle il s'identifie ou
est identifié comme locuteur d'une langue maternelle par
d'autres, celle qu'il connaît le mieux
ou qu'il utilise davantage.
Cela inclut le
langage des signes philippins utilisé par les
personnes ayant des handicaps significatifs.
La langue régionale ou
maternelle désigne la variété de langue
traditionnelle ou la variété de langue des signes philippins
existant dans une région, un district ou une localité.
|
Le
Règlement et règles d'application sur la Loi sur l'éducation fondamentale
améliorée (2013) ne fait que préciser quelque peu les principes qui guident
l'enseignement des langues:
Article 4
Définition des termes
Aux fins du présent règlement, les termes suivants signifient ou doivent être
compris comme suit:
(d)
Langue maternelle ou première langue (L1) désigne la ou les
langues apprises par un enfant, avec lesquelles il
s’identifie ou est identifié comme locuteur d'une langue
maternelle par d’autres, celle qu’il connaît le mieux ou
qu'il utilise davantage.
Cela comprend
la langue des signes philippins utilisée par les
personnes ayant des handicaps significatifs.
La langue régionale ou
maternelle fait référence à la variété ou à la variété
d'expression traditionnelle de la langue des signes philippins
existant dans une région,
un district ou une localité.
10.4.
Moyen d'enseignement et d'apprentissage
Conformément aux articles 4 et 5 de la loi, l'éducation
fondamentale doit être
donnée dans des langues comprises par les
élèves, la
langue jouant un rôle stratégique dans la formation des années
d'apprentissage.
Le programme doit développer les compétences
en filipino et en
anglais, à la condition que la langue première et dominante des
élèves soit la langue fondamentale de l'enseignement.
Pour la maternelle et les trois premières années de
l'enseignement primaire, la formation, le matériel
pédagogique et l'évaluation doivent être donnés
dans la
langue régionale ou maternelle des élèves.
Le ministère de l'Éducation doit élaborer un programme de transition
de la langue
maternelle ou de la première langue jusqu'aux langues
ultérieures du programme, celui-ci devant être adapté aux capacités linguistiques et
aux besoins des élèves de la 4e année à la 6e année.
Le filipino et l'anglais doivent
être introduits progressivement comme langues d'enseignement jusqu'à ce qu'elles puissent
devenir les principales langues d'enseignement au niveau
secondaire. |
5.3 Les pratiques scolaires
Quen est-il dans les faits? Soulignons d'abord que l'école aux Philippines est gratuite et obligatoire
pour tous les enfants âgés de 7 à 12 ans.
Les écoles maternelles sont généralement en langue
anglaise, mais parfois en filipino ou dans une langue régionale. Les écoles primaires et
secondaires pratiquent systématiquement un enseignement bilingue.
Dans ce système
d'enseignement bilingue, 19 langues ont été désignées comme langues possibles
pour l'enseignement dans les écoles. Il s'agit de huit «langues principales»
et/ou «majeures» définies par le nombre relativement élevé de
leurs locuteurs (plus
d'un million). Ce sont les suivantes: le bikol, l'ilokano, le hiligaynon, le pampanggo,
le pangasinan,
le sebwano, le tagalog et le waray. Trois autres langues parlées par les Philippins
musulmans sont également incluses comme langues «majeures»: le maranaw, le tausug et
le magindanaw. De plus, huit autres langues sont également reconnues pour le programme basé sur la
langue maternelle: l'ibanag, l'ivatan, le zambal, le chabacano, l'akeanon, le yakan,
le kiniray-a
et le surigaonon.
Ce nombre de 19 langues peut sembler énorme et déroutant, mais il ne faut pas oublier
que plus de 170 langues sont parlées aux Philippines. Notons aussi que ces 19
langues maternelles ne comprennent pas l'anglais, qui est en fait considéré comme
une langue maternelle pour certains enfants philippins de la classe
supérieure. Ainsi, dans plusieurs écoles privées, des élèves se sentaient plus
à l'aise en anglais et finissaient par apprendre le filipino comme langue
seconde ou, dans les zones non-tagalog, en tant que troisième langue.
Cet enseignement bilingue est donné à la
fois en anglais et en filipino de façon bien particulière.
En effet,
l’enseignement bilingue est conçu en fonction d'une
répartition
distincte selon qu'on utilise le filipino ou l'anglais comme langue
d’enseignement dans les différentes disciplines. Le filipino doit être
utilisé comme langue d’instruction dans les disciplines suivantes: les
sciences sociales, la musique, les arts, l’éducation physique. Quant à
l'anglais, il est consacré aux matières scientifiques, aux mathématiques
et aux technologis.
Bien que le filipino soit enseigné
et que, dans les plus petites classes du primaire, des langues locales
soient en usage, l'anglais n'en demeure pas moins, et de loin, la première
langue enseignée dans tout le pays. Dans les faits, on estime que 75 % des Philippins ne reçoivent
pas leur instruction dans leur langue maternelle, puisque l'anglais et le
filipino sont les seules langues d'enseignement dans un pays qui compte environ 175
langues. Lenseignement de lespagnol comme langue seconde
est toujours facultatif dans les écoles publiques; il peut être
obligatoire dans les écoles privées et il est réservé
à une certaine élite. Quant à larabe, il nest enseigné
que dans certaines écoles musulmanes.
Dans la majorité des écoles privées, le programme d'études, qui
se veut pourtant national, nest pas respecté, car lenseignement de langlais peut
être donné sans avoir recours au filipino. Jusquà
présent, aucune sanction na été imposée pour
le non-respect des programmes détudes.
Enfin, dans la plupart des universités, langlais assure encore sa
dominance bien que lenseignement puisse se dérouler parfois en filipino,
voire en espagnol, notamment dans les universités
détenues par lÉglise catholique. Noublions pas que lÉglise
contrôle encore plus dune centaine duniversités aux Philippines,
ce qui nest pas peu.
Selon des statistiques de la Banque mondiale, les
Philippines dépensent 138 $ US par élève et par an. En comparaison,
ce chiffre s’élève à 853 $ pour la Thaïlande, 1800 $ pour
Singapour et 5000 $ pour le Japon. Bref, bien que l’enseignement soit
considéré comme une priorité, le gouvernement philippin n’y consacre que
2,19 % de son budget, un pourcentage bien inférieur aux 6 % réclamés par
les enseignants.
6 Les langues des médias
Avec la chute du régime de Marcos en 1986, un système de contrôle des
médias qui fonctionnait depuis quatorze ans s’est effondré du jour au
lendemain. Devant un tel vide, des dizaines de nouveaux journaux et de
nouvelles stations de radio et de télévision ont été lancés. Pendant ce
temps, les anciens médias contrôlés par Marcos ont disparu ou ont été
repris par le nouveau gouvernement et les entreprises privées. Une industrie de médias pluralistes
est apparue, même quelque peu anarchique, il est vrai. Depuis lors, il existe un fort
soutien populaire pour une presse libre parmi les Philippins. Certains
observateurs croient que cette situation est due à la tradition d’une presse
anticoloniale après les vagues successives de colonisateurs espagnols,
américains et japonais.
À l'exemple d'autre pays, les médias philippins sont
avant tout des entreprises commerciales contrôlées par des groupes
d'intérêts politiques et économiques. En tant qu'entreprises
commerciales, elles se concentrent sur la rentabilité ou du moins la
minimisation des pertes, ce qui crée au départ un conflit entre les
intérêts privés des médias et leur fonction de service public. Entre
autres conséquences, l’impératif commercial a poussé les médias à
devenir sensationnalistes, en mettant l’accent sur ce qui fera vendre
des copies ou en augmentant les cotes, ainsi que sur la suppression ou
la diffusion de nouvelles défavorables aux intérêts qui contrôlent les
médias. Cela signifie aussi que les
intérêts économiques de entreprises font en sorte que l'emploi de
certaines langues paraît plus rentable que d'autres, notamment les
langues de plus grande diffusion.
La Commission nationale des télécommunications (NTC) a signifié que les
médias de radiodiffusion aux Philippines comprenaient 132 stations de radio
AM et 349 stations de radio FM en décembre 2015. La NTC signale également
que six grands réseaux de télévision exploitent 285 stations.
La presse écrite comprend plus de neuf quotidiens, 19 tabloïds nationaux,
plus de 100 journaux régionaux et plus de 100 magazines et publications
couvrant un large éventail de thèmes (par exemple, divertissement, loisirs
et mode de vie, sports, loisirs et loisirs, affaires et commerce), religion, mode, cuisine, segments de marché spécifiques, santé, voyages,
informatique, agriculture, etc.
Ces publications sont diffusées dans des numéros hebdomadaires, bimensuels,
mensuels, semestriels ou annuels.
Des journaux provinciaux et des publications régionales sont également
disponibles.
6.1 La presse écrite
Les médias philippins sont le produit d'une histoire mouvementée, reflétant
les bouleversements et les changements qui ont secoué le pays depuis
l'avènement du colonialisme au XVIe siècle.
Ils ont été façonnés par une succession de régimes coloniaux, qui ont
implanté aux Philippines un système de presse très semblable à celui des
États-Unis. Les aspirations et les ambitions des élites philippines ont
également façonné les médias. En somme, les Philippines bénéficient d'une
presse dynamique et souvent tapageuse qui se veut la plus libre d'Asie. Aux
Philippines, la radio a la plus grande audience parmi tous les médias (85
%), suivie par la télévision (74 %) et la presse écrite (32 %).
La presse philippine écrite pourrait être classée en deux
catégories: la presse métropolitaine, imprimée et diffusée
principalement dans la région métropolitaine de Manille, et
la presse communautaire, basée et diffusée en grande partie
dans les provinces. Parfois, les journaux des provinces sont
appelés la «presse provinciale» ou la «presse locale», mais le
terme le plus couramment utilisé et utilisé par les
journalistes philippins est la «presse communautaire». L'expression
«presse rurale» n'est généralement pas employée aux
Philippines, car à proprement parler il n'y a pas de presse
rurale. Il existe une presse métropolitaine, composée d'une
trentaine de quotidiens (12 journaux et 18 tabloïds), de
4 hebdomadaires et de 41 magazines dont les
deux tiers au moins sont diffusés dans la région
métropolitaine de Manille. Les 30 quotidiens ont un tirage
d’environ 7,2 millions et seulement 30 % de ce tirage est
destiné à la «province». Ensuite, c'est la presse
communautaire avec 552 publications locales qui circulent
principalement dans les petites villes et les grandes villes. Dans les provinces,
on compte au moins 55
quotidiens, 44 hebdomadaires et les autres sont publiés moins d'une fois
par semaine. Au-delà de ces grandes villes, généralement les
capitales provinciales, il n’existe pratiquement pas de
médias imprimés.
Sur la trentaine de quotidiens de la région du Grand-Manille, neuf sont
publiés en anglais et trois en chinois, tandis que dix-sept tabloïds sont en
filipino et deux en anglais. Cela indique que les journaux grand format sont
des articles de qualité qui s'adressent aux élites et à la classe moyenne de
la société philippine éduquées en Angleterre, tandis que les tabloïds
s'adressent aux lecteurs de classe moyenne et moins instruits.
La plupart des journaux nationaux publiés
en grand format (les "broadsheets") sont
en anglais (ensemble du pays): Malaya, Manila Bulletin, Manila Standard, Philippine
Daily Inquirer, The Daily Tribune, The Manila Times, The Market Monitor, The
Philippine Star, etc. Il existe des exceptions: le Chinese
Commercial News (en chinois), le United Daily News
(en chinois), le World News (en chinois) et le Manila
Shimbun (en japonais). En revanche, la quasi-totalité
des journaux nationaux en format tabloïd sont en filipino (environ
25) : Abante, Abante Tonite, Bagong Tiktik, Balita, Bandera, Bomba Balita,
Bugso, Bulgar, Hataw, People's Journal, Pilipino Mirror, Pilipino Star
Ngayon, Pinas, Pinoy Paparazzi, Pinoy Weekly, PM Ratsada, etc.
|
En ce qui concerne les journaux
strictement régionaux, la majorités de ceux-ci sont en anglais: The
Bohol Chronicle, The Bohol Standard, Business Week Mindanao, The Cagayan
Times, Cebu Examiner, Golden Journal, The Daily Dipolognon, The Daily Sun,
The Freeman, Maguindanao Network, Manila Channel, Mindanao Daily News,
Mindanao Examiner, Mindanao Cross, Mindanao Gold Star Daily, Mindanao Star,
Mindanao Times, MindaNews, Mindoro Bulletin, Moro Information Agency, The
News Today, Olongapo News, Periodiko Metro, Pinoy Parazzi, The Negros
Chronicle, Sunday Punch, SuperBalita, Visayan Daily Star, Voice of the
South, Zambo Times, etc.
D'autres journaux sont publiés en langues régionales:
Banat (cebuano), Brigada News (cebuano), Cebu Daily News
(cebuano), Hublas nga Kamatuoran (cebuano), Inquirer Libre
(tagalog/filipino). Certains journaux sont bilingues: The Daily Guardian
(anglais-hiligaynon), Bicol Standard (anglais-bicol), Bohol Time
(anglais-cebuano), Catanduanes Tribune (anglais-bicol), Eastern
Visayas Examiner (anglais-waray), Eastern Visayas Mail (anglais-waray),
Leyte-Samar Daily Express (anglais-waray), Panay News
(anglais-hiligaynon), The Reporter (anglais-cebuano), Samar News
(anglais-waray), Sinirangan News (anglais-waray), Southern
Leyte Times (anglais-cebuano), Visayan Business Post
(anglais-cebuano). Sur un ensemble de 175
langues, peu de langues bénéficient du support d'une presse écrite: le
cebuano, le hiligaynon, le bicol et le waray. Quatre langues seulement en
concurrence avec l'anglais!
|
Quant aux grands journaux de langue espagnole, ils sont tous disparus: La
Esperanza, Diario de Manila, Ilustración Filipina, La Ilustración Filipina,
etc. La liberté de la presse est garantie par la Constitution. Toutefois,
les attaques violentes et les menaces contre les journalistes constituent de
graves problèmes, selon l'ONG Freedom House.
6.2 Les médias électroniques
La Commission nationale des télécommunications des Philippines (filipino:
Pambansáng Komisyón sa Telekomunikasyón) ou NTC (National Telecommunication
Commission) est une agence rattachée au département des Technologies de
l’information et des communications; elle est chargée de superviser, de
juger et de contrôler tous les services de télécommunication dans tout le
pays. Cependant, elle ne traite pas des langues du pays.
Contrairement à beaucoup d’autres pays, il n’existe pas aux
Philippines de
législation spécifique concernant les médias. Cependant, certaines lois s’appliquent
aux médias ainsi qu’à d’autres groupes et organismes. Il
y a également une jurisprudence importante qui confirme, limite, modifie et interprète
les dispositions constitutionnelles relatives à la
liberté de parole et de presse (article III) ou affectant
autrement les médias et la liberté d'expression (article IX sur la Commission des élections et
article XVI interdisant la propriété des médias étrangers).
L'un des rares textes de loi concernant les médias électroniques est la
Loi de la République n° 9318 sur
la franchise aux
stations de radio et de télévision (2004), mais c'est pour interdire
d'employer un «langage» ou des scènes obscènes et indécentes:
Article 4
Responsabilité envers le public
Le bénéficiaire doit fournir un temps de service public
suffisant pour permettre au gouvernement, par le biais desdites
stations ou installations de diffusion, d'atteindre la
population sur des questions publiques importantes; il doit
fournir en tout temps une programmation saine et équilibrée; il
doit
aider aux fonctions d'information et d'éducation du public; il
doit
se
conformer à l'éthique d'une entreprise honnête,
et ne pas utiliser ses stations et ses installations pour la
diffusion par
un langage,
un discours, des actes ou des scènes obscènes et indécentes;
ou pour diffuser délibérément des informations fausses
ou de fausses déclarations délibérées, au détriment de l'intérêt
public, ou pour inciter, encourager ou aider à commettre des
actes subversifs ou de trahison. |
Par contre, la
Loi sur la télévision pour enfants (1997) protège les enfants
afin qu'ils bénéficient d'émissions télévisées dans leur culture et leurs
langues:
Article
8
Soumission d'un programme complet de médias pour enfants
b) Les enfants devraient entendre, voir et exprimer leur
culture, leurs langues et leurs expériences de vie à travers des
programmes télévisés qui affirment leur identité, leur
communauté et leur localité; |
La radio philippine est devenue
aujourd'hui une industrie fort florissante. Il y a
quelques années, on comptait au moins 970 radios, dont 375 AM et 596 FM. Parmi
ces stations de radio, 51 stations (moins de 10%)
appartiennent à des organismes gouvernementaux, éducatifs,
militaires ou religieux.
Il n'existe pas de réel service public de radiodiffusion aux
Philippines.
La propriété de radio à l'échelle
nationale est estimée à 86%. Dans la région métropolitaine
de Manille, neuf foyers sur dix possèdent un poste de radio.
Il existe une cinquantaine de stations de radio
dans la région métropolitaine de Manille, ce qui indique une
concurrence féroce pour une «tarte
publicitaire» forcément limitée. La plus
grande concentration de stations de radio se situe à Luçon
avec 40 %, suivie par Mindanao avec 35 % et Visayas avec 25
%.
Pour la télévision, il y a une centaine de stations dans tout le pays,
dont 12 dans la région métropolitaine de Manille. Parmi les
stations nationales les plus importantes, citons la chaîne
de télévision ABS-CBN Broadcasting Channel, qui compte 26
filiales à l’échelle nationale et GMA Network Channel 7,
avec 42 filiales à l’échelle nationale (en 2009). Les
technologies par satellite et par câble ont virtuellement
rendu possible l'accès universel aux médias de diffusion.
Par exemple, la télévision ABS-CBN atteint environ 90 % de la
population. Le réseau est relié au satellite panaméricain (PANAMSAT),
qui fournit son programme à tous les câblo-opérateurs et aux
marchés de la vente directe dans les limites de la
superficie du satellite. De même, le réseau GMA Radio Television Arts couvre tout le pays à travers ses
30 stations à travers le pays. Les Philippins d'Asie du Sud-Est, d'Hawaï, de Guam, de Saipan
(la plus grande des îles Mariannes du Nord), du Canada et des
États-Unis peuvent se connecter à GMA-7, via les systèmes de
télévision par satellite ou par câble de Mabuhay.
La radiodiffusion télévisuelle UHF est également assez forte
avec des chaînes telles que Southern Broadcasting Network (SBN
Channel 21) et Molave Broadcasting Network (Channel 23),
qui ont été les premières stations commerciales à diffuser
sur la bande UHF en 1992. D'autres ont suivi après le
succès initial de ces stations: Byers Communications Channel
68 est devenue la première chaîne de télévision payante;
Rajah Broadcasting TV 29 la première chaîne de télé-achat;
et Radio Mindanao Network Channel 31, la première chaîne
entièrement consacrée aux films. Il y a également deux
stations UHF dans la ville de Baguio et la ville de Cebu.