Slovénie 1) Informations générales |
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République de Slovénie |
La république de Slovénie ou Republika Slovenija (en slovène), un petit pays d'une superficie de 20 253 km² (Belgique : 32 545 km²) situé dans la péninsule des Balkans, est limitée au nord par lAutriche, au nord-est par la Hongrie, au sud-est et au sud par la Croatie et à l'ouest par l'Italie et la mer Adriatique (voir la carte). Une petite bande côtière faisant partie de l’Istrie — longue de 46,6 km — offre un débouché sur la mer Adriatique. La capitale est la ville de Ljubljana.
Sur les cartes anciennes on trouve les noms de Carniole (Krain en allemand) provenant du slave Krajina : les «Confins». La dénomination de Slovénie est une contraction du syntagme «Slovensko Veneto» (en slave) ou «Slovenno Vèneto» (en italien) signifiant «Vénétie slovène» qui désignait autrefois en Istrie les possessions vénitiennes où l'on parlait des langues slaves (possessions que les Vénitiens nommaient «Stato da Màr»). Signalons que le slovène et le slovaque partagent le même nom dans leur langue respective: slovenski. Cependant, alors que Slovénie se dit Slovenija (en slovène), Slovaquie se dit Slovensko (en slovaque). Il n'est donc pas surprenant que le nom des deux pays, Slovénie et Slovaquie, soient souvent confondus, et ce, d'autant plus que les appellations "Slovenská Republika" («République slovaque», en slovaque) et "Republika Slovenija" («République de Slovénie», en slovène) peuvent prêter à confusion dans certaines langues. En anglais, on oppose Slovak à Slovenia, en russe Sloveniya à Slovatskaya, en allemand Slowakische à Slowenien. Dans la plupart des langues, a confusion est possible en raison de la proximité des dénominations. |
La Slovénie est traditionnellement divisée en huit régions issues des quatre anciens territoires de l'Empire austro-hongrois que sont la Carniole, le duché de Carinthie, le duché de Styrie et le Littoral.
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Bien que ces appellations n'aient plus officiellement cours, les habitants du pays continuent de les employer de façon informelle, un peu comme les Français à l'égard des anciennes provinces de France. La Basse-Carniole comprend aussi à l'est une «sous-région» en raison de sa petite taille: la Carniole-Blanche (en slovène, Bela krajina; en allemand, Weißkrain). La Carniole-Blanche partage de nombreuses caractéristiques culturelles et linguistiques avec les régions croates voisines du Sud; elle est généralement considérée comme la région slovène ayant les affinités culturelles les plus étroites avec les autres territoires slaves. Les principales localités sont Metlika, Črnomelj et Semič.
La Slovénie est divisée administrativement et officiellement en 12 régions appelées «régions statistiques» ("statistična regije").
2.1 La population des régions
Ces régions statistiques sont les suivantes: Pomurska (Mur), Podravska (Drave), Koroška (Carinthie), Savinjska (Savinja), Zasavska (Save-du-Centre), Posavska (Basse-Save), Jugovzhodna Slovenija (Sud-Est slovène), Primorsko-notranjska (Littoral-et-Carniole-Intérieure), Osrednjeslovenska (Slovénie-Médiane), Gorenjska (Haute-Carniole), Goriška (Gorice) et Obalno-kraška (Côte-et-Karst). La capitale de la Slovénie est Ljubljana. Outre Ljubljana (295 500 habitants en 2020), les plus grandes villes du pays sont Maribor (96 200), grand foyer industriel et ville touristique, et Kranj (37 900). La ville de Koper (25 700), sur la mer Adriatique, est l’unique port de mer du pays.
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Parmi les 12 régions dites statistiques, c'est la Slovénie-Médiane qui a la population numériquement la plus importante (27,1%), suivie de la Savinja (12,5%) et de la Haute-Carniole (9,8%).
2.2 Les langues de la Slovénie
Les langues parlées en Slovénie sont relativement nombreuses, mais
le slovène compte à lui seul 85 % des locuteurs. Les langues minoritaires
les plus importantes sont le bosniaque (4,2%), le serbe (2,7%), le croate
(1,6%), mais en fait il s'agit de la même langue, l'ancien serbo-croate, qui est appelée différemment
selon le pays. En principe, les Bosniaques, les Serbes, les Monténégrins et
les Croates parlent tous le serbo-croate, mais celui des Bosniaques et des Croates s’écrit avec l'alphabet latin,
alors que celui des Serbes et des Monténégrin est en alphabet cyrillique.
Pour le gouvernement slovène, les Croates, les Bosniaques et les Serbes ne
sont pas considérés comme des minorités puisque ce sont des langues très
apparentées au slovène, mais néanmoins différentes.
Il existe un certain nombre de petites minorités dont les Russes, les Roms, les Allemands, les Hongrois, les Albanais, les Autrichiens bavarois, les Vénitiens, les Italiens, les Macédoniens, etc.
2.3 Les Slovènes majoritaires et leur langue
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La langue slovène a été identifiée dès le VIe
siècle, mais les Slovènes ont été coupés des autres Slaves du Sud dès le
VIIIe siècle. Ils
se sont convertis au christianisme et ont pu conserver leur langue sous
la domination bavaroise. On peut
trouver des textes littéraires rédigés en slovène dès le Xe
siècle ainsi qu'au XVe
siècle. Les Slovènes restent très
attachés à leur langue qui a su conserver des formes grammaticales
abandonnées depuis longtemps par les autres langues slaves (dont le duel).
Le slovène parlé est fragmenté en de nombreuses variétés dialectales, probablement une quarantaine, mais l'intercompréhension demeure relativement aisée entre tous les slovénophones. Ces variétés peuvent être ramenées en sept groupes dialectaux qui se distinguent principalement par leurs différences phonétiques et lexicales: Haute-Carniole, Styrie, Littoral, Basse-Carniole avec la Carniole-Blanche et des parlers des régions de Kolpa, Pannonie, Carinthie et Slovénie-Médiane. |
Le slovène, la langue majoritaire du pays, est une langue slave méridionale, proche mais en même temps différente du slave sud-occidental, appelé «serbo-croate» à l'époque de l'ex-Yougoslavie, et aujourd'hui BCMS (pour «bosniaque, croate, monténégrin, serbe»). Historiquement, les Slaves ont été christianisés au IXe siècle par les missionnaires Constantin et Méthode; depuis le schisme de 1054, ceux qui ont choisi l'obédience de l'Église catholique dite «romaine» emploient l’alphabet latin (et ont longtemps utilisé la langue latine en liturgie), tandis que ceux qui ont choisi l'Église orthodoxe dite «grecque» emploient l’alphabet cyrillique (et le slavon ou vieux-slave comme langue liturgique). Les Slovènes sont majoritairement catholiques.
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En réalité, la plupart des langues slaves sont très proches les
unes des autres. Par exemple, le slovène et le croate — ainsi
que le bosniaque et le serbe, le monténégrin et le macédonien —
font partie du continuum linguistique slave méridional. Même si
les langues de la Slovénie et de la Croatie se ressemblent à
plus d'un titre, en raison de l'influence de la langue
officielle propagée par les médias, en particulier la
télévision, les différences sont encore facilement discernables.
Tout dépend aussi des régions choisies: une personne voyageant
en Istrie slovène et en Istrie croate ne verra que fort peur de
différences entre les deux langues.
Après l'indépendance de 1991, les Croates ont tout fait pour éloigner leur langue du serbe et du serbo-croate artificiellement imposé. Pour ce faire, ils ont donc eu recours au vocabulaire croate occidental, qui est beaucoup plus proche du slovène. Avec les années, certains Croates ont volontairement changé leur vocabulaire pour privilégier des mots des parlers croates occidentaux et des mots abandonnés des parlers orientaux, parce que les Serbes utilisaient ces mêmes mots. Il reste encore beaucoup de termes communs entre le slovène et le croate, qui partagent une frontière commune, mais aussi avec le serbe et le russe. |
Le slovène demeure aujourd'hui l'une des plus petites langues slaves en terme de locuteurs : plus de deux millions de locuteurs seulement, dont 1,7 en Slovénie. On estime que plus de 500 000 personnes parlent le slovène à l'étranger, notamment près de ses frontières en Italie (dans le Frioul-Vénétie Julienne: les régions de Gorizia et d'Udine, ainsi que la ville de Trieste), en Autriche (Carinthie et Styrie) et en Hongrie (sept villages dans le comitat de Vas). Les slovénophones de ces trois pays sont des minorités officiellement reconnues. Cependant, on trouve aussi des slovénophones en Europe de l'Ouest, notamment en Allemagne et en Suède, ainsi qu'en Argentine, au Canada et aux États-Unis. |
Étant donné que les Slovènes ont été isolés assez tôt des autres langues slaves du Sud, leur langue a conservé de cet isolement relatif certains traits archaïsants, dont le plus frappant est sans doute l'existence du nombre duel jusque dans la conjugaison des verbes, en plus du singulier et du pluriel. C'est la plus grande particularité du slovène, car ce nombre est inexistant habituellement dans les langues européennes modernes, même s'il était utilisé dans les anciennes langues indo-européennes. On sait que le duel est employé dans certaines langues pour désigner le nombre deux et que le pluriel commence à partir de trois. Par exemple, en slovène, on dira kava («un café»), kavi («deux cafés) et kave (plusieurs cafés»).
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La langue slovène possède trois genres: le masculin, le féminin et le neutre. Contrairement à l'anglais, les objets ne sont pas forcément neutres. Les noms se terminant par une consonne ou -i et -u (mots étrangers) sont généralement masculins. Les mots féminins se terminent en -a, alors que les mots neutres se terminent généralement en -e ou en -o. |
Comparativement au français, le slovène compte trois lettres de plus (appelées les šumniki) et quatre lettres de moins (q, w, x et y). Le slovène utilise trois lettres inconnues au français : le [
š], le [ž] et le [č]. Ces šumniki, correspondant à un accent circonflexe inversé [ˇ] au-dessus d'une lettre, font partie d’un ensemble de cinq lettres communes aux langues slaves. Les deux autres lettres, le [ć] et le [đ], ne font pas partie de l’alphabet slovène, mais elles peuvent néanmoins se trouver dans les noms propres (surtout les noms de famille) en raison de l’histoire commune avec l'ex- Yougoslavie. Si le slovène n'utilise que le [š], le [ž] et le [č], les autres langues slaves de l'ancienne Yougoslavie les utilisent toutes. Le signe diacritique [ˇ] est appelé hatchek (< «hácěk» en tchèque) en français, caron en anglais et strešica en slovène.Rappelons la prononciation de certaines lettres:
Lettre | prononciation | Exemple |
č | [tch] | tchèque |
c | [ts] | tsar |
š |
[ch] | château |
ž |
[j] (devant a) | jambe - gendre |
h |
[ch] allemand / jota espagnole | Bach (all.) |
g |
[g] | gare |
u |
[ou] | fou |
o |
[ò] (ouvert) | pomme -port |
2.4 Les communautés nationales
La Slovénie ne considère comme «minorités» (comprendre «minorités historiques») que les communautés nationales italienne, hongroise et rom/tsigane. L'article 5 de la Constitution de 1991 ne mentionne que les «comm
unautés nationales italienne et hongroise»:
Article 5 1) L'État, sur son territoire, protège les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Il protège et garantit les droits des communautés nationales italienne et hongroise. Il veille sur les minorités nationales slovènes dans les États voisins, sur les émigrés et émigrants slovènes, et favorise leurs contacts avec leur patrie. Il veille à la sauvegarde des richesses naturelles et du patrimoine culturel, et crée les conditions d'un développement harmonieux de la civilisation et de la culture slovènes. 2) Les Slovènes dépourvus de la nationalité slovène peuvent jouir en Slovénie de droits et d'avantages particuliers. La nature et l'étendue de ces droits et avantages sont fixées par la loi. |
Toutes les autres minorités sont considérées comme des minorités «immigrantes». Les minorités italienne et hongroise ne comptent respectivement que 3762 et 7713 locuteurs. La minorité italienne est concentrée dans le sud-ouest près de l'Italie, alors que la minorité hongroise est installée au nord-est près de la Hongrie (voir la carte).
- La communauté nationale italienne
La zone de peuplement de la communauté nationale italienne, dont la langue maternelle est une
langue romane, comprend quatre municipalités officiellement bilingues Ankaran, Izola, Koper et Piran) réparties dans 25 localités de la région côtière-karstique:
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Ces municipalités comprennent des localités dont le nombre est variable selon la municipalité:
1) La municipalité de Koper/Capodistria avec les localités de Ankaran/Ancarano, Barizoni/Barisoni, Bertoki/Bertocchi, Bošamarin/Bosamerino, Cerej/Cerei, Hrvatini/Crevatini, Kampel/Campel, Kolomban/Colombano, Koper/Capodistria, Prade/Prade, Premančan, une partie de la localité de Spodnje Škofije/Val-marin, Šalara/Salara et Škocjan/San Canziano;
2) La municipalité de Izola/Isola avec les localités d’Izola/Isola, de Dobrava pri Izoli, Jagodje, Livada et Polje pri Izoli;
3) La municipalité de Piran/Pirano avec les localités de Piran/Pirano, Portorož/Portorose, Lucija/Lucia, Strunjan/Strugnano, Seča/Sezza, Sečovlje/Sicciole, Parecag/Parezzago et Dragonja.
4) La municipalité d'Ankaran/Ancanaro, fondée en 2011, comprend les localités de Bonifika, Rožnik, Sv. Katarina, Valdoltra, Debeli rtič et Sv. Jernej.
Ces quatre municipalités ont le slovène et l'italien comme langues co-officielles. L'italien est officiellement reconnu comme langue maternelle de la communauté nationale italienne protégée et langue co-officielle en Istrie slovène près de la frontière italo-slovène et de la côte slovène. L'usage public de la langue italienne est autorisé et protégé par les lois protégeant les minorités. Les membres de la minorité italienne ont droit à un enseignement primaire et secondaire dans leur langue maternelle, ainsi qu'à des programmes de radio et de télévision en italien et à la communication en italien avec les autorités. Ces municipalités sont toutes situées près de la frontière italienne. Le nombre des locuteurs de l'italien ne dépasse pas 4200 et ne représente que 0,2% de la population du pays.
- La communauté nationale hongroise
Les membres de peuplement la communauté nationale hongroise, dont la langue fait partie de la une langue de la famille ouralienne, résident dans cinq municipalités (30 localités) de la région de la Prémurie (Pomurska en slovène; Muravidék en hongrois), dont trois sont officiellement bilingues:
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Ces municipalités (ou communes) comprennent les localités suivantes:
1) La municipalité de Hodoš/Hodos* (bilingue) avec les localités de Krplivnik/Kapornak et Hodoš/Hodos ;
2) La municipalité de Moravske Toplice avec les localités de Čikečka vas/Csekefa, Motvarjevci/Szentlászló, Pordašinci/Kisfalu, Prosenjakovci/Pártosfalva, Središče/Szerdahely ;
3) La municipalité de Šalovci avec la localité de Domanjševci/Domonkosfa ;
4) La municipalité de Lendava/Lendva* (bilingue) avec les localités de Banuta/Bánuta, Čentiba/Csente, Dolga vas/Hosszúfalu, Dolgovške gorice/Hosszúfaluhegy, Dolina/Völgyifalu, Dolnji Lakoš/Alsólakos, Gaberje/Gyertyános, Genterovci/Göntérháza, Gornji Lakoš/Felsölakos, Kamovci/Kámaháza, Kapca/Kapca, Kot/Kót, Lendava/Lendva, Lendavske gorice/Lendvahegy, Mostje/Hidvég, Petišovci/Petesháza, Pince/Pince, Pince marof/Pincemajor, Radmožanci/Radamos, et Trimlini/Hármasmalom ;
5) La municipalité de Dobrovnik/Dobronak* (bilingue) avec les localités de Dobrovnik/Dobronak et Žitkovci/Zsitkóc.
Le hongrois est officiellement reconnu comme la langue maternelle de la minorité hongroise protégée dans la région de la Prémurie, près de la frontière slovène-hongroise. L'usage public du hongrois est autorisé et protégé par les lois sur la protection des minorités. Les membres de la minorité hongroise ont droit à un enseignement primaire et secondaire dans leur langue maternelle, ainsi qu'à des émissions occasionnelles de radio et de télévision en hongrois et de communiquer avec les autorités en hongrois. Le nombre des locuteurs du hongrois atteint quelque 8800 individus, ce qui représente à l'échelle du pays 0,4% de la population.
La Prémurie est la seule région slovène qui a fait partie de la Hongrie au sein de l'Autriche-Hongrie; les Hongrois de cette région sont luthériens. Entre 1941 et 1945, la Hongrie, alors alliée au Troisième Reich, l'a récupérée et, en 1945 quand la Yougoslavie devenue communiste est revenue; les règlements de comptes furent sanglants, comme d'ailleurs avec les minorités italiennes de l'Adriatique istrienne et dalmate.
Cependant, la population hongroise en Slovénie diminue progressivement. En effet, depuis les années 1950-1960, elle a perdu près de la moitié de ses membres. Cette situation démographique semble s'expliquer à la fois par des facteurs externes telle l'émigration et par des facteurs internes comme les mariages mixtes, l'assimilation, les statistiques d'enregistrement, les changements d'identité, etc.
- La communauté tsigane (rom)
Quant à la communauté tsigane (rom), elle ne bénéficie pas du statut de «minorité nationale», car elle est considérée comme une «minorité ethnique» dotée de caractéristiques ethniques spécifiques telles que la langue romani (groupe indo-iranien), la culture et autres particularités ethniques. La Constitution de 1991 déclare dans son l'article 65 que «la situation et les droits particuliers de la communauté rom vivant en Slovénie sont réglementés par la loi». Cette loi, c'est la Loi sur la communauté rom (2007) qui accorde des droits en matière d'éducation en langue romani, mais il ne s'agit pas d'une loi linguistique. Il existe des lois telles que la Loi sur l'autonomie locale (1993) et la Loi sur les communautés nationales autonomes (1994-2017), mais elles ne concernent que les communautés italiennes et hongroises. Toutefois, l'article 39.5 de la Loi sur l'autonomie locale énonce que «dans les zones habitées par la communauté rom autochtone, les Roms bénéficient d'au moins un représentant au conseil municipal.»
Les quelque 23 000 Tsiganes sont répartis dans plus de 35 municipalités, notamment Novo Mesto, Murska Sobota, Puconci, Kočevje, Maribor et Ljubljana. Lors du recensement de 2002, le Bureau de la statistique a comptabilisé 3246 habitants qui se sont déclarés Tsiganes (Rom) et 3834 ont indiqué être «de langue maternelle romani» (tsigane). On estime que les 23 000 Tsiganes qui vivent en Slovénie résident en grande majorité dans les régions de la Prémurie, de la Basse-Carniole (Dolenjska), de la Save (Posavje) et de la Carniole-Blanche (Bela krajina). Les Roms de Slovénie vivent également dans les grandes villes telles que Maribor, Velenje, Ljubljana, Celje, Jesenice, Radovljica (principalement des familles sinti vivant à Jesenice et à Radovljica).
Les faits révèlent des inquiétudes et des retards dans la mise en œuvre de l'article 39.5 de la Loi sur l'autonomie locale. Il semble difficile pour les Roms/Tsiganes d'obtenir la majorité requise pour l'adoption de la situation juridique dans ces villes.
2.5 Les autres minorités
Au début des années 1990, la Slovénie a accueilli plus de 60 000 réfugiés chassés par la guerre de la Bosnie-Herzégovine. En Slovénie, les langues indo-européennes appartiennent à des communautés linguistiques diverses: slaves, germaniques, romanes, etc. Parmi les différents groupes ethniques, les Hongrois et les Italiens sont considérés comme une communauté nationale «autochtone» reconnue par la Constitution; ils ont des droits particuliers garantis, mais la politique des minorités en Slovénie est essentiellement limitée à ces deux minorités, auxquelles on peut ajouter les Roms depuis 2007.
- Les ex-Yougoslaves
Les plus importantes minorités non reconnues parlent le croate, le serbe, le bosniaque, le monténégrin, l'albanais, le macédonien et le vénitien. Pour les autorités slovènes, les Croates, les Serbes, les Bosniaques et les Monténégrins parlent tous la même langue, le serbo-croate, et ils sont même associés à la majorité slovène. Ce sont tous des ex-Yougoslaves, à l'instar des Slovènes, mais ils ne sont par reconnus comme des minorités et n'ont pas de personnalité juridique. La raison invoquée est que ces ex-Yougoslaves se sont installées sur le territoire au moment de l'ex-Yougoslavie et qu'ils sont considérés comme des immigrants et non comme des communautés locales de longue date. Il s'agit pour la plupart d'immigrants venus d'autres anciennes républiques yougoslaves en Slovénie des années 1960 à la fin des années 1980.
Pourtant, dans la Yougoslavie communiste de l'après-guerre, les droits des nationalités, notamment l'usage des langues minoritaires, dont le slovène, et l'enseignement en langue maternelle étaient théoriquement garantis par les diverses constitutions de 1946, de 1963 et de 1974. La république de Slovénie est allée le plus loin dans le domaine de la protection des minorités au sein de l'État, mais elle s'est limitée aux Italiens de l'Istrie slovène et aux Hongrois de la Prémurie (Muravidék). En fait, au sein de l'ex-Yougoslavie, les Slovènes se sont toujours méfiés des autres peuples slaves, parce que, en raison de leur petit nombre (1,8 million), ils ont toujours craint d'être minorisés par ces derniers, notamment par les Serbes (5,6 millions) et les Croates (4,5 millions), une situation qui s'est révélée identique à l'égard des Macédoniens et des Albanais.
- Une communauté croate autochtone
Il existe une petite communauté de langue croate en Carniole-Blanche, dont l'existence est antérieure à la Yougoslavie. Dans quatre villages (Miliči, Bojanci, Marindol et Paunoviči), les habitants parlent la variété herzégovinienne orientale, avec une forte influence du slovène. Les gens qui y vivent sont principalement des Serbes orthodoxes et des descendants des Serbes appelés «Uskoks». Ceux-ci constituèrent pendant près d'un siècle la garde militaire de la frontière autrichienne contre les Turcs ottomans.
Or, jusqu'en 1991, ce sont des Croates qui ont représenté la principale nationalité non slovène. La raison est d'ordre historique: la Croatie a longtemps été liée à l’Autriche, ce qui l’a rapprochée de la Slovénie, contrairement à la plupart des autres peuples balkaniques qui n’ont jamais vécu avec les Slovènes avant 1918. Lors du recensement de 2002, les Croates représentaient 1,8 % de la population totale, contre 1,6 % aujourd'hui.
- Les germanophones
La communauté germanophone comprend deux groupes: d'une part, 13 000 Allemands parlant l'allemand standard, d'autre part, 5600 Autrichiens parlant le bavarois méridional. Comme toutes les autres minorités, les germanophones ne sont pas davantage reconnus. La minorité germanophone est extrêmement faible en nombre, tandis que ses membres sont territorialement dispersés et mal organisés. D'autre part, il s'agit d'un vestige de l'ancienne minorité, qui était autochtone et qui vivait à plusieurs endroits en Slovénie. Sur les quelque 20 000 membres avant la Seconde Guerre mondiale, leur nombre a été considérablement réduit en raison de l'émigration, des liquidations massives, des expulsions, etc. La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) note dans son rapport sur la Slovénie que dans ce pays la minorité germanophone doit faire face encore à de vieux préjugés et stéréotypes liés aux événements de la Seconde Guerre mondiale.
- Les Thèques et les Slovaques
Le tchèque et le slovaque, qui étaient des langues minoritaires importantes en Slovénie avant la Seconde Guerre mondiale (après l'italien, l'allemand, le hongrois, le croate et le serbe), sont aujourd'hui des langues maternelles de quelques centaines de résidents slovènes.
3 Les religions
La Slovénie ne possède pas de religion d’État. La liberté de culte est garantie par la Constitution. La religion en Slovénie peut être illustrée par cette liste sur l'appartenance religieuse des citoyens slovènes selon le recensement de la population de 2002: catholiques 57,8%, orthodoxes 2,3%, évangéliques 0,8%, autres protestants 0,1%, autres chrétiens 0,1%, musulmans 2,4%, athées (10,0%). En général, les Slovène et les Italiens sont catholiques, les Hongrois sont luthériens, tandis que les ex-Yougoslaves sont orthodoxes et les Albanais sont musulmans.
Dernière mise à jour:
19 févr. 2024
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